Libération -------
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> Comment en est-on arrivé là ? Comment les psychanalystes qui tenaient pratiquement tous les postes de pouvoir à l’université et dans les services de psychiatrie il y a encore une dizaine d’années en sont-ils arrivés à être écartés de la prise en charge de l’autisme par la Haute Autorité de santé (HAS) ? La réponse qui consiste à dire qu’il y aurait de «bons» et de «mauvais» psychanalystes, et que les parents d’enfants autistes seraient tombés sur les seconds, ferait sourire si elle n’était pas un moyen de tenter de cacher l’ampleur de la crise. Le problème est que la psychanalyse a été plombée dès l’origine par deux handicaps que les sociétés de psychanalyse, trop soucieuses de la fidélité au maître, n’ont pas su faire évoluer, en condamnant même à la marginalité ceux de leurs membres qui auraient pu le faire.
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> Quels sont ces deux handicaps ? Le premier est lié au fait que le terme de «psychanalyse» a été très tôt marqué par une ambiguïté. Freud en était conscient lorsqu’il écrivait : «Ayant désigné à l’origine un procédé thérapeutique spécifique, il est aussi devenu actuellement le nom d’une science, celle du psychisme inconscient.» Cela n’est pas spécifique au psychanalyste : l’ingénieur en travaux publics avec la mécanique des sols et le médecin avec les sciences médicales sont dans la même situation. Mais, dans tous les domaines qui combinent une science et une technique, la science est ouverte sur les autres disciplines scientifiques et tente d’en intégrer les découvertes. Le fait que la psychanalyse soit instituée en «science de l’inconscient» a conduit beaucoup de psychanalystes à penser que la seule méthode d’investigation appropriée à son avancement était le traitement psychanalytique des patients, tandis que ces traitements étaient le seul moyen de faire progresser leur science. Cette façon de tourner en rond a conduit à une dégradation partielle de la psychanalyse en idéologie. C’est ainsi que les psychanalystes se sont révélés très en retard dans la capacité à prendre en compte les travaux sur l’attachement et les traumatismes, et qu’ils continuent à témoigner d’un retard considérable dans l’approche de l’homosexualité, des mères porteuses et de l’impact des technologies numériques qu’ils envisagent souvent comme une menace pour la symbolisation et la civilisation.
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> Un second problème a redoublé celui-ci. Dans la mesure où la psychanalyse était une «science du psychisme inconscient», ce que certains ont traduit de façon encore plus restrictive par «science du désir inconscient», les psychanalystes ont prétendu se centrer sur la mise au jour des significations cachées dans l’inconscient. Du coup, ils ont ignoré, pour ne pas dire dévalorisé, tout ce qui relève d’autres fonctions du psychisme, précisément de celles que Freud avait attribuées au pré-conscient et au conscient, comme les processus d’apprentissage et les capacités d’attention et de concentration. Il en a résulté une incapacité à comprendre les aspects de la vie psychique qui se sont révélés les plus importants ces dernières années : la place des traumatismes dont l’impact ne se pense pas en termes d’inconscient, la place du corps et l’importance des images comme mode de symbolisation à part entière : certains psychanalystes continuent de penser que la construction verbale serait le premier et le plus important pas qu’un individu fait au cours de son évolution et refusent d’envisager le mode de pensée en images.
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> Revenons à l’autisme. Ce sont ces incapacités théoriques qui ont empêché beaucoup de psychanalystes de concevoir ses éléments marquants : le traumatisme vécu par des parents confrontés à un enfant présentant des tendances autistiques, le fait que les autistes souffrent d’un handicap qui ne leur permet pas d’identifier le sens des mimiques de leurs interlocuteurs (les psychanalystes allongent leurs patients pour mieux en ignorer l’importance) et le rôle que peuvent remplir les images pour leur permettre de poser des repères symboliques. Bref, autour de l’autisme, il n’y a pas eu de «bons» et de «mauvais» psychanalystes, mais des praticiens confrontés à l’impossibilité de penser en dehors des clous de leurs écoles respectives. C’est pourquoi, plutôt que de s’apitoyer sur la décision de la HAS, celle-ci doit être l’occasion pour les psychanalystes d’engager des renouveaux théoriques. L’un d’entre eux est à mon avis la clé de tous les autres : c’est la reconnaissance de trois formes complémentaires et équivalentes de symbolisation.
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> La symbolisation sur un mode sensoriel, affectif et moteur implique les mouvements, les gestes et les mimiques. Ils nous permettent de donner des représentations de ce que nous pensons et éprouvons avant de constituer la base des liens sociaux. La symbolisation imagée consiste à se donner des représentations imagées d’un événement. Il s’agit d’images mentales, mais celles-ci sont souvent facilitées par des supports matériels, comme des photographies ou des films. L’événement est présent à travers sa trace qui constitue une forme de mise à distance : il est présent en son absence par sa représentation. Enfin, la symbolisation sur un mode verbalcorrespond à une double mise à distance de l’événement : par le fait d’être formulé en son absence et par le fait que cette formulation fait intervenir une forme de codage de l’information totalement arbitraire. Divers témoignages écrits par des autistes (1) nous invitent à repenser les choses de cette façon. Freud n’avait pas tout prévu.
Serge Tisseron
>
> (1) Temple Grandin - ma vie d'autiste
[Doc] Le Mur ou la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme (Sophie Robert)
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Re: Reportage : LE MUR, La psychanalyse à l'épreuve de l'aut
Une tribune de Serge Tisseron dans Libé qui me fait bien plaisir car c'est un psy dont j'ai souvent utilisé le travail sur l'image :
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
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Re: Reportage : LE MUR, La psychanalyse à l'épreuve de l'aut
Dernière newsletter de l'observatoire zététique http://www.zetetique.fr/index.php/nl#actualite
Sophie Robert perd son procès
Nous avions parlé dans une précédente newsletter [1] du documentaire « Le Mur, la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme ».
On sait que certains des psychanalystes interrogés avaient porté plainte contre la réalisatrice, Sophie Robert, officiellement au motif que leurs propos avaient été dénaturés (mais plus probablement parce qu’ils ne parvenaient pas à assumer cette mise à la disposition du grand public de la teneur de propos qu’ils réservent habituellement aux initiés).
Le 26 janvier dernier, une juge du tribunal de Lille a en partie accédé à leur demande et condamné Sophie Robert à 36000 euros d’amende.
De nombreuses voix se sont élevées contre ce verdict.
Certaines étaient attendues, comme celles d’associations de parents qui considèrent le travail de la réalisatrice comme particulièrement salutaire pour faire connaître les discours et les pratiques de prises en charge hexagonales de l’autisme. Des discours et des pratiques qu’elles condamnent au nom de l’avancée des connaissances scientifiques et de l’existence, surtout à l’étranger, d’autres thérapies.
Attendue également la réaction de l'AFIS (Association Française pour l’Information Scientifique) qui a produit un communiqué s’étonnant qu’on ait pu considérer que les propos des psychanalystes avaient été « dénaturés » puisque « le documentaire de Sophie Robert ne fait que reproduire ce que des psychanalystes écrivent et déclarent depuis des dizaines d’années à propos de l’autisme. »
Mais les réactions défavorables ont largement dépassé les rangs habituels des sceptiques.
Ainsi, alors que cette organisation s’abstient généralement de commenter des décisions judiciaires françaises, Reporters Sans Frontières (RSF) a pourtant produit un communiqué s’étonnant de cette « condamnation disproportionnée ». On y lit notamment : « Le raisonnement du juge est extrêmement dangereux pour l’avenir du film documentaire. Le parti pris, la défense d’une thèse, consubstantiels à un sujet si polémique, ont été assimilés à de la dénaturation. Chaque personne interviewée pourra-t-elle désormais demander la saisie des rushes de ses déclarations et en exiger le retrait ? Ne va t-on tolérer que les documentaires aseptisés, édulcorés ? ».
Dans un article que ne renierait pas l’Observatoire zététique, le site de l’émission Arrêt sur Images (ASI) s’est aussi exprimé : « Y a-t-il eu manipulation ? A la lecture du jugement du tribunal de Lille, les reproches adressés à Sophie Robert semblent minces.
(…)
Concernant Alexandre Stevens, par exemple, le jugement reproche à Robert de « laisser faussement apparaître » que pour lui, les parents sont désignés comme responsables de l'autisme de leurs enfants. Qu'en est-il ? (...)
En réalité, selon les rushes retranscrits par le tribunal, il ajoutait : « (...) Mais ça n'est pas obligé ; je pense qu'une telle hypothèse causale implique qu'on va devoir dire - c'est une hypothèse de type statistique : parfois quand la mère est déprimée, enceinte, ou à la naissance, (...) l'enfant peut-être autiste et parfois pas. Et les enfants autistes parfois leur mère est déprimée et parfois pas. C'est un type de causalité qui vaut exactement ce que valent les statistiques. »
Un statisticien, même débutant, pourra se demander ce que veut dire le Pr. Stevens avec cette dernière phrase. Mais le pire (remarque que je dois au sens de l’observation particulièrement acéré de mon ami Jérôme Quirant, qui exerce d’habitude ses talents sceptiques dans d’autres domaines !) réside peut-être dans le fait que la phrase « Parfois quand la mère est déprimée, in utero enfin pendant qu'elle est enceinte ou à la naissance, parfois l'enfant peut être autiste »... figure dans le documentaire !
Oui, répétons-le, la juge souligne et reproche d’avoir coupé une phrase qui est dans le documentaire.
Comble de l’ironie, c’est un passage où le Pr. Stevens insiste lourdement sur le mot « parfois » (deux fois dans la même phrase). On peut le vérifier, vers la fin du 1er extrait disponible sur la page d’ASI qui s’ouvre en cliquant sur le lien donné ci-dessus).
Comment dès lors affirmer que la nuance de son discours n’est pas prise en compte par le montage ?
Sophie Robert a fait appel. Mais comme le rappelle RSF : « En vertu d’une décision assortie d’« exécution provisoire », les condamnations doivent être appliquées immédiatement » et, entre autres conséquences, pour le moment, « Le Mur » n’est plus disponible sur son « site officiel ».
Jean-Louis Racca
[1] Brigitte Axelrad, Documentaire « Le Mur ou la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme » : les psychanalystes jettent le masque, POZ n°72, novembre 2011.
Sophie Robert perd son procès
Nous avions parlé dans une précédente newsletter [1] du documentaire « Le Mur, la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme ».
On sait que certains des psychanalystes interrogés avaient porté plainte contre la réalisatrice, Sophie Robert, officiellement au motif que leurs propos avaient été dénaturés (mais plus probablement parce qu’ils ne parvenaient pas à assumer cette mise à la disposition du grand public de la teneur de propos qu’ils réservent habituellement aux initiés).
Le 26 janvier dernier, une juge du tribunal de Lille a en partie accédé à leur demande et condamné Sophie Robert à 36000 euros d’amende.
De nombreuses voix se sont élevées contre ce verdict.
Certaines étaient attendues, comme celles d’associations de parents qui considèrent le travail de la réalisatrice comme particulièrement salutaire pour faire connaître les discours et les pratiques de prises en charge hexagonales de l’autisme. Des discours et des pratiques qu’elles condamnent au nom de l’avancée des connaissances scientifiques et de l’existence, surtout à l’étranger, d’autres thérapies.
Attendue également la réaction de l'AFIS (Association Française pour l’Information Scientifique) qui a produit un communiqué s’étonnant qu’on ait pu considérer que les propos des psychanalystes avaient été « dénaturés » puisque « le documentaire de Sophie Robert ne fait que reproduire ce que des psychanalystes écrivent et déclarent depuis des dizaines d’années à propos de l’autisme. »
Mais les réactions défavorables ont largement dépassé les rangs habituels des sceptiques.
Ainsi, alors que cette organisation s’abstient généralement de commenter des décisions judiciaires françaises, Reporters Sans Frontières (RSF) a pourtant produit un communiqué s’étonnant de cette « condamnation disproportionnée ». On y lit notamment : « Le raisonnement du juge est extrêmement dangereux pour l’avenir du film documentaire. Le parti pris, la défense d’une thèse, consubstantiels à un sujet si polémique, ont été assimilés à de la dénaturation. Chaque personne interviewée pourra-t-elle désormais demander la saisie des rushes de ses déclarations et en exiger le retrait ? Ne va t-on tolérer que les documentaires aseptisés, édulcorés ? ».
Dans un article que ne renierait pas l’Observatoire zététique, le site de l’émission Arrêt sur Images (ASI) s’est aussi exprimé : « Y a-t-il eu manipulation ? A la lecture du jugement du tribunal de Lille, les reproches adressés à Sophie Robert semblent minces.
(…)
Concernant Alexandre Stevens, par exemple, le jugement reproche à Robert de « laisser faussement apparaître » que pour lui, les parents sont désignés comme responsables de l'autisme de leurs enfants. Qu'en est-il ? (...)
En réalité, selon les rushes retranscrits par le tribunal, il ajoutait : « (...) Mais ça n'est pas obligé ; je pense qu'une telle hypothèse causale implique qu'on va devoir dire - c'est une hypothèse de type statistique : parfois quand la mère est déprimée, enceinte, ou à la naissance, (...) l'enfant peut-être autiste et parfois pas. Et les enfants autistes parfois leur mère est déprimée et parfois pas. C'est un type de causalité qui vaut exactement ce que valent les statistiques. »
Un statisticien, même débutant, pourra se demander ce que veut dire le Pr. Stevens avec cette dernière phrase. Mais le pire (remarque que je dois au sens de l’observation particulièrement acéré de mon ami Jérôme Quirant, qui exerce d’habitude ses talents sceptiques dans d’autres domaines !) réside peut-être dans le fait que la phrase « Parfois quand la mère est déprimée, in utero enfin pendant qu'elle est enceinte ou à la naissance, parfois l'enfant peut être autiste »... figure dans le documentaire !
Oui, répétons-le, la juge souligne et reproche d’avoir coupé une phrase qui est dans le documentaire.
Comble de l’ironie, c’est un passage où le Pr. Stevens insiste lourdement sur le mot « parfois » (deux fois dans la même phrase). On peut le vérifier, vers la fin du 1er extrait disponible sur la page d’ASI qui s’ouvre en cliquant sur le lien donné ci-dessus).
Comment dès lors affirmer que la nuance de son discours n’est pas prise en compte par le montage ?
Sophie Robert a fait appel. Mais comme le rappelle RSF : « En vertu d’une décision assortie d’« exécution provisoire », les condamnations doivent être appliquées immédiatement » et, entre autres conséquences, pour le moment, « Le Mur » n’est plus disponible sur son « site officiel ».
Jean-Louis Racca
[1] Brigitte Axelrad, Documentaire « Le Mur ou la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme » : les psychanalystes jettent le masque, POZ n°72, novembre 2011.
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Re: Reportage : LE MUR, La psychanalyse à l'épreuve de l'aut
C'est à se demander en effet!Jean a écrit :Ainsi, alors que cette organisation s’abstient généralement de commenter des décisions judiciaires françaises, Reporters Sans Frontières (RSF) a pourtant produit un communiqué s’étonnant de cette « condamnation disproportionnée ». On y lit notamment : « Le raisonnement du juge est extrêmement dangereux pour l’avenir du film documentaire. Le parti pris, la défense d’une thèse, consubstantiels à un sujet si polémique, ont été assimilés à de la dénaturation. Chaque personne interviewée pourra-t-elle désormais demander la saisie des rushes de ses déclarations et en exiger le retrait ? Ne va t-on tolérer que les documentaires aseptisés, édulcorés ? ».
Fin de la liberté d'expression pour tout ce qui n'est pas servile ou promotionnel...
Et bientôt, si ça continue, il sera même interdit de faire l'éloge des uns sous peine de procès par les autres...
Nous vivons vraiment l'époque du consensuel.
En espérant aussi un autre verdict en appel.
Si Sophie Robert est condamnée pour le montage de son film, ne peut-elle pas en publier des séquences non coupées?
Ce serait non moins édifiant, je pense? Même avec deux "parfois" de plus...
«Nous sommes tous des farceurs: nous survivons à nos problèmes.» (Cioran)
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Re: Reportage : LE MUR, La psychanalyse à l'épreuve de l'aut
http://www.books.fr/blog/psychanalyse-et-dlit-dopinion/
26 fev - par mikka borch jacobsen, co auteur du livre noir de la psychanalyse
cet article devait paraitre dans le monde mais il est passé à la trappe
par aillleurs je recense tous les articles sur l'autisme depuis le 13 fev, jour de la fuite comme quoi le rapporte de la HAS sur les recommandations de bonnes pratiques excluait la psychanalyse...
http://autisteenfrance.over-blog.com/ar ... 56904.html
26 fev - par mikka borch jacobsen, co auteur du livre noir de la psychanalyse
cet article devait paraitre dans le monde mais il est passé à la trappe
par aillleurs je recense tous les articles sur l'autisme depuis le 13 fev, jour de la fuite comme quoi le rapporte de la HAS sur les recommandations de bonnes pratiques excluait la psychanalyse...
http://autisteenfrance.over-blog.com/ar ... 56904.html
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Re: Reportage : LE MUR, La psychanalyse à l'épreuve de l'aut
Effectivement, page très complète.
Ouest-France / Bretagne / Lorient / Archives du lundi 27-02-2012
« L'autiste est un sujet à part entière » - Lorient
lundi 27 février 2012
Trois questions à... Armelle Guivarch, psychiatre à l'EPSM Charcot et psychanalyste à Lorient, membre de l'Ecole de la cause freudienne.
Quelle est votre position par rapport au film Le Mur et à la proposition de loi du député Fasquelle ?
Le documentaire Le mur et l'association Autisme France affirment que l'autisme est un trouble d'origine biologique et génétique. C'est minoritaire et ça reste à démontrer pour l'ensemble des troubles autistiques. Il faut prendre en compte la notion de plasticité neuronale : les neurones ne sont pas figés à jamais. L'environnement interagit sur ces neurones qui sont capables d'évoluer. L'autisme n'est pas un handicap pour toujours. L'autiste est un sujet à part entière. La façon dont nous, psychanalystes, aimerions travailler n'existe pas en France. Il n'y a pas de structures adaptées pour prendre en charge l'autisme.
Les psychanalystes se sentent attaqués ?
On pense qu'il s'agit de jeter l'opprobre sur une démarche thérapeutique, un courant de pensée. Déjà, dans certaines universités, la psychanalyse n'est plus enseignée... On attaque notre liberté de penser, de soigner et d'enseigner. Que les politiques nous dictent notre façon de travailler est inacceptable. On commence par l'autisme, cela pourrait s'étendre à d'autres pathologies mentales. Ce qui était classiquement du domaine du soin passe du côté du handicap. Il y a derrière ça un enjeu économique.
Quelle approche préconisez-vous dans le traitement de l'autisme ?
La méthode ABA, basée sur la punition-récompense, est la même pour tous. C'est bien ce « pour tous » qui nous pose problème. Aujourd'hui, l'autisme est étendu à des troubles qui ne sont pas stricto sensu de l'ordre de l'autisme. Nous avons un souci d'éducation et d'apprentissage pour tous nos patients. Depuis Bruno Bettelheim dans les années soixante, la psychanalyse a changé. Nous souhaitons une méthode relationnelle qui part de chaque individu, au cas par cas. Le discours des associations de parents est parfois très radical. Mais il est vrai que ces parents-là sont très démunis...
Recueilli par C.J.
Cet article est publié en même temps que l'interview du député G. Rouillard
Ouest-France / Bretagne / Lorient / Archives du lundi 27-02-2012
« L'autiste est un sujet à part entière » - Lorient
lundi 27 février 2012
Trois questions à... Armelle Guivarch, psychiatre à l'EPSM Charcot et psychanalyste à Lorient, membre de l'Ecole de la cause freudienne.
Quelle est votre position par rapport au film Le Mur et à la proposition de loi du député Fasquelle ?
Le documentaire Le mur et l'association Autisme France affirment que l'autisme est un trouble d'origine biologique et génétique. C'est minoritaire et ça reste à démontrer pour l'ensemble des troubles autistiques. Il faut prendre en compte la notion de plasticité neuronale : les neurones ne sont pas figés à jamais. L'environnement interagit sur ces neurones qui sont capables d'évoluer. L'autisme n'est pas un handicap pour toujours. L'autiste est un sujet à part entière. La façon dont nous, psychanalystes, aimerions travailler n'existe pas en France. Il n'y a pas de structures adaptées pour prendre en charge l'autisme.
Les psychanalystes se sentent attaqués ?
On pense qu'il s'agit de jeter l'opprobre sur une démarche thérapeutique, un courant de pensée. Déjà, dans certaines universités, la psychanalyse n'est plus enseignée... On attaque notre liberté de penser, de soigner et d'enseigner. Que les politiques nous dictent notre façon de travailler est inacceptable. On commence par l'autisme, cela pourrait s'étendre à d'autres pathologies mentales. Ce qui était classiquement du domaine du soin passe du côté du handicap. Il y a derrière ça un enjeu économique.
Quelle approche préconisez-vous dans le traitement de l'autisme ?
La méthode ABA, basée sur la punition-récompense, est la même pour tous. C'est bien ce « pour tous » qui nous pose problème. Aujourd'hui, l'autisme est étendu à des troubles qui ne sont pas stricto sensu de l'ordre de l'autisme. Nous avons un souci d'éducation et d'apprentissage pour tous nos patients. Depuis Bruno Bettelheim dans les années soixante, la psychanalyse a changé. Nous souhaitons une méthode relationnelle qui part de chaque individu, au cas par cas. Le discours des associations de parents est parfois très radical. Mais il est vrai que ces parents-là sont très démunis...
Recueilli par C.J.
Cet article est publié en même temps que l'interview du député G. Rouillard
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Re: Reportage : LE MUR, La psychanalyse à l'épreuve de l'aut
Ah, ben elle est pas mal celle-là.! L'hôpital qui se fout de la charité.!Jean a écrit : On attaque notre liberté de penser, de soigner et d'enseigner. Que les politiques nous dictent notre façon de travailler est inacceptable.
Et que les psyKK se permettent de nous dicter à NOUS, parents la façon dont nous souhaitons soigner nos enfants, ça ne les gêne pas?????? Qu'on attaque les parents sur leurs libertés de soigner comme ils l'entendent leurs enfants autistes, ça ne la choque pas?
Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
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Re: Reportage : LE MUR, La psychanalyse à l'épreuve de l'aut
Je devrais peut être ouvrir un nouveau sujet, mais bon.Ce qui était classiquement du domaine du soin passe du côté du handicap. Il y a derrière ça un enjeu économique.
C'est pas la première fois que je lis cette (première) phrase, ou une approchante, toujours en provenance du même "camp".
Je vais commencer par la fin, "enjeu économique", étant donné la façon dont fonctionne le système de santé français, je trouve paradoxal d'utiliser cette argument. Si on était dans un système totalement libéral à l'américaine, encore, je voudrais bien (= faites ce que vous voulez de vos sous, allez voir qui vous voulez mais avec votre argent, solidarité zéro, sécu zéro, je sais que ça a un peu changé là bas aussi). Mais en France avec remboursement partiel uniquement chez X et pas chez Y pour une même pathologie, non.
Donc ma question, en quoi l'autisme (et le S.A., surtout) passe t il du domaine du soin à celui du handicap ? Quel est le "sens caché" derrière cette phrase ? Je suis vraiment intéressé par comprendre le truc.
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Re: Reportage : LE MUR, La psychanalyse à l'épreuve de l'aut
Aujourd'hui la psychanalyse est remboursée par la sécu, mais les autres méthodes comportementales, non....Je pense qu'il s'agit de ça: une histoire de sous mal dispatchés. Et ceux qui aujourd'hui ont les sous, ne veulent bien entendu pas les voir partir.!!!!
Murielle,
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Re: Reportage : LE MUR, La psychanalyse à l'épreuve de l'aut
Bah en fait si.Murielle a écrit :Aujourd'hui la psychanalyse est remboursée par la sécu, mais les autres méthodes comportementales, non....Je pense qu'il s'agit de ça: une histoire de sous mal dispatchés. Et ceux qui aujourd'hui ont les sous, ne veulent bien entendu pas les voir partir.!!!!
Dans le laps de temps où j'ai suivi une thérapie, le volet "psychologue" était pris en compte à 0 par la sécu et un peu par la mutuelle, et le volet "psychiatre" au taux je pense normal (c.a.d. pas grand chose pour la sécu et presque rien par la mutuelle).
Tu parles de cas où tout est pris en charge dans son intégralité ? (Eventuellement via le formulaire qui va bien d'ALD).
Ou alors c'est moi qui ai arnaqué la sécu ?
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Re: Reportage : LE MUR, La psychanalyse à l'épreuve de l'aut
La psychanalyse n'est pas remboursée, il y a un amalgame.
Il existes des psychanalyste qui n'ont aucun diplômes en psychologie ou en psychiatrie, si on vas les voir on est pas remboursée, donc la psychanalyse en soi n'est pas sujette a remboursement. (ou prise en charge)
Par contre les psychiatre : médecin qui connaissent (un peut) l'aspect médicale de la psychologie, les molécules qui influencent, peuvent l'être, remboursés.
Les psychologues, pas médecin mais ayant fait au moins 5 ans d'école pour comprendre les mécanismes du psychismes, qui sont reconnu pour faire de la psychothérapie, sont reconnu aussi, et leur intervention peut être remboursé.
Les deux sont souvent imprégné de psychanalyse, souvent mal d'ailleurs, leurs domaine de compétence demande déjà beaucoup de temps et d'énergie.
Ce qui est remboursée c'est leur compétence propre non psychanalytique.
Ca serrait malhonnête de laisser a penser le contraire.
Il existes des psychanalyste qui n'ont aucun diplômes en psychologie ou en psychiatrie, si on vas les voir on est pas remboursée, donc la psychanalyse en soi n'est pas sujette a remboursement. (ou prise en charge)
Par contre les psychiatre : médecin qui connaissent (un peut) l'aspect médicale de la psychologie, les molécules qui influencent, peuvent l'être, remboursés.
Les psychologues, pas médecin mais ayant fait au moins 5 ans d'école pour comprendre les mécanismes du psychismes, qui sont reconnu pour faire de la psychothérapie, sont reconnu aussi, et leur intervention peut être remboursé.
Les deux sont souvent imprégné de psychanalyse, souvent mal d'ailleurs, leurs domaine de compétence demande déjà beaucoup de temps et d'énergie.
Ce qui est remboursée c'est leur compétence propre non psychanalytique.
Ca serrait malhonnête de laisser a penser le contraire.
Reconnu humain à la naissance.
Aucun diagnostique plus pertinent depuis!
"L'homme qui sait ne parle pas, L'homme qui parle ne sait pas." (Lao Tseu) ... J'arrête pas d'le dire!
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Re: Reportage : LE MUR, La psychanalyse à l'épreuve de l'aut
Paru sur Mediapart, par le président de la fédération des CMPP .
Ma fille a été suivie pendant 2 ans dans un CMPP (entre 7 et 9 ans). Elle a beaucoup progressé dans sa gestion de l'angoisse et de la violence (violence dont son psychologue a fait les frais).
Cependant, aucun diagnostic.
J'ai rencontré son psychologue, 13 ans après, diagnostic fait depuis peu. Je lui ai demandé combien d'enfants autistes il avait vu en 13 ans. Réponse : aucun. C'était en 2006 ou 2007.
J'ai su que, depuis, il y avait eu quelques diagnostics d'autisme dans ce CMPP.
Je reprends la dernière phrase du DrHorowitz et la lui retourne volontiers :
Serait-ce pour échapper à la culpabilité qu'on leur a fait porter si longtemps ?
"L'inquiétant dogmatisme" ne peut-il provenir que d'un seul côté ?
Ma fille a été suivie pendant 2 ans dans un CMPP (entre 7 et 9 ans). Elle a beaucoup progressé dans sa gestion de l'angoisse et de la violence (violence dont son psychologue a fait les frais).
Cependant, aucun diagnostic.
J'ai rencontré son psychologue, 13 ans après, diagnostic fait depuis peu. Je lui ai demandé combien d'enfants autistes il avait vu en 13 ans. Réponse : aucun. C'était en 2006 ou 2007.
J'ai su que, depuis, il y avait eu quelques diagnostics d'autisme dans ce CMPP.
http://blogs.mediapart.fr/edition/conte ... chiatrique
Le communautarisme antipsychiatrique
Les mots changent de sens : quand on parlait d’antipsychiatrie, on évoquait jadis de fortes expériences, plus ou moins achevées, mais alliant généreusement patients et soignants dans un vaste mouvement libératoire de désaliénation et de lutte contre l’enfermement. La destruction de l’asile de Trieste en était le symbole, la loi italienne de fermeture des hôpitaux psychiatriques l’achèvement.
De même le terme de psychiatrie communautaire renvoyait à un mouvement anglais, antérieur, prônant la prise en charge des malades psychiatriques au sein de petites communautés rurales, plutôt que dans les mégalopoles asilaires nées au XIX eme siécle.
Aujourd’hui nous vivons sous l’emprise d’un tout autre « communautarisme antipsychiatrique ». Il s’est constitué autour d’une myriade de petits groupes de patients et de leurs proches, étroitement regroupés pour contester l’organisation officielle des soins.
C’est le règne proclamé de l’ « expertise profane », ou comme on peut souvent le lire sur certains blogs : « nul autre ne sait mieux ce qui est bon pour un malade, qu’un autre malade ou ses parents… »
De plus l’implosion des grandes catégories psychiatriques, venue des USA il y a plus de vingt ans, a largement favorisé ce mouvement. Comme nous avions les Weight Watchers ou les Alcooliques Anonymes nous avons ainsi vu naitre les associations les plus variées : parents d’élèves dyslexiques, dysgraphiques ou dysorthographiques, hyperactifs, groupes de soutien aux porteurs de TOC, clubs de surdoué, et bien sûr, les parents d’autistes qui défraient la chronique régulièrement. A chaque pathologie son ou ses groupes d’influence.
Soyons justes : le phénomène a toujours existé, porté par le droit d’association et le compréhensible besoin de partager douleur morale et difficulté matérielle. Qu’on songe à l’œuvre accomplie par l’UNAFAM (Union des amis et familles de malades psychiques) les associations de Croix Marines et tant d’autres.
Le monde associatif, et principalement ses bénévoles, a ainsi largement épaulé l’effort de professionnels souvent démunis, ou s’est substitué efficacement à un Etat pas encore providence pour tous.
La grande majorité de ces groupes établissent petit à petit des relations de coopération harmonieuse avec les spécialistes : nombre d’associations de parents d’autistes s’impliquent dans la promotion de projets novateurs ou la gestion d’établissement, les incompréhensions entre pédo psychiatres, neuro pédiatres et parents d’enfants présentant des troubles spécifiques du langage, j’en suis témoin, s’estompent ou s’estomperont.
Reste la frange la plus extrême des associations de parents d’autistes.
Le très décrié Bruno Bettelheim parlait de forteresse vide. L’image ne vaut plus, au moins au plan sociétal : peu nombreux mais efficacement organisés, arrimés à leurs convictions, murés dans leurs certitudes, ces groupes renforcent constamment leur radicalité et leur isolement.
Mus par une curieuse tentation identitaire certains parents en sont arrivés à tenter, parfois avec succès, de se faire diagnostiquer eux même d’une pathologie proche de celle de leur enfant (en général syndrome d’Asperger, syndrome autistique à haut niveau intellectuel, catégorie incertaine et contestée dans les classifications internationales)… manière de partager un peu plus avec leurs enfant ou suggestion d’une incidence génétique pour le moins hypothétique ?
Toujours est il qu’ainsi retranchés, ils usent, au service de leur cause, de tous les moyens : lobbying, communication effrénée, requête juridiques incessantes, pressions et attaques personnelles.
Ici, point de soutien aux professionnels ou de complémentarité avec l’Etat :
Les premiers demeurent sous suspicion permanente d’incompétence ou d’intérêts peu avouables, les pouvoirs publics sont éternellement soupçonnés de gabegie et d’incurie dans la répartition des crédits.
Car il s’agit bien de cela : réorienter l’intégralité des subsides vers une seule et unique approche, de type éducative, alors que tous les soignants savent d’expérience que chaque enfant demande tout un ensemble de soins adaptés : éducatifs certes mais aussi cognitifs, psychologiques et médicaux alliés à un mode de scolarisation et de socialisation ad hoc.
Les derniers épisodes (diffusion puis interdiction du film « le mur », amendement du député Fasquelle, mise en cause du Pr Delion etc...) ont bien illustré le militantisme mais aussi l’inquiétant dogmatisme de ces groupes.
Vouloir utiliser le droit de choix de chaque parent, dans le cadre des pratiques préconisées et validées, est une chose.
Prétendre interdire aux praticiens telle ou telle pratique ou exercer, à partir d’une légitimité contestable et des moyens aussi peu orthodoxes, une pression sur les choix de la collectivité semble plus discutable.
Encadrer et restreindre la créativité des cliniciens et des chercheurs en mettant à l’index telle ou telle conception théorique n’est guère tolérable.
Là est la dérive auquel concourt le repli de ces groupes : animés par leur réel souci de leurs enfants, leur logique clanique distord complètement leurs rapports avec l’extérieur, toujours invalidé et vécu comme hostile ou insensible à leur détresse.
L’équilibre tripartite antérieur unissant usagers, professionnels et pouvoir publics trouve ainsi ses limites et le dialogue indispensable sur des sujets aussi sensibles n’existe plus, faute de l’indispensable sérénité.
Au contraire du but recherché on s’enlise ainsi dans de vaines polémiques au détriment des jeunes et de leurs familles…
Dr Richard Horowitz
Pedo psychiatre
Président de la fédération des CMPP
Je reprends la dernière phrase du DrHorowitz et la lui retourne volontiers :
Pourquoi les parents voudraient-ils, sciemment, nuire à leurs enfants ?Au contraire du but recherché on s’enlise ainsi dans de vaines polémiques au détriment des jeunes et de leurs familles…
Serait-ce pour échapper à la culpabilité qu'on leur a fait porter si longtemps ?
Question créativité, moi, je soutiens tout ce qu'on veut, à condition que ce ne soit pas uniquement pour l'amour de l'art, mais pour la recherche de l'efficacité, dans le respect de l'être humain qu'est la personne autiste.Encadrer et restreindre la créativité des cliniciens et des chercheurs
"L'inquiétant dogmatisme" ne peut-il provenir que d'un seul côté ?
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
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Re: Reportage : LE MUR, La psychanalyse à l'épreuve de l'aut
Le procès en appel sur la plainte de trois psychanalystes contre Sophie Robert et "Le Mur" se tiendrait en septembre 2012.
La revue "Le cercle psy" vient de faire paraître un - excellent - dossier dans son dernier numéro. Un des articles est : "Le Mur en procès : les plaignants s’expliquent" (pp.60-61). Les entretiens sont en intégralité sur le site du "Cercle Psy".
Le site de l'Express publie aujourd'hui un article dévastateur : Quand une psychanalyste rend les mères responsables de l'autisme
L'article retrace le début d'une discussion "hors caméra" :
Je ne sais pas si l'avis de décès publié par "Des mots grattent..." est certifié par l'état-civil, mais il me plaît assez.
Dans l’entretien publié par "Le cercle Psy", E. Solonao-Suarez dit :
La revue "Le cercle psy" vient de faire paraître un - excellent - dossier dans son dernier numéro. Un des articles est : "Le Mur en procès : les plaignants s’expliquent" (pp.60-61). Les entretiens sont en intégralité sur le site du "Cercle Psy".
Le site de l'Express publie aujourd'hui un article dévastateur : Quand une psychanalyste rend les mères responsables de l'autisme
L'article retrace le début d'une discussion "hors caméra" :
Voir la suite sur le site de l'Express, vidéo comprise.Esthela Solano-Suarez: Sur ce point [NDLR: la responsabilité de la mère dans l'autisme de son enfant], il faut faire attention parce qu'au lieu de rendre service à la psychanalyse, on donne des arguments pour se faire attaquer.
Sophie Robert: Vous pensez qu'il y a un trouble de la relation maternelle quand même à la base?
ES: Mais oui, mais oui...
Je ne sais pas si l'avis de décès publié par "Des mots grattent..." est certifié par l'état-civil, mais il me plaît assez.
Dans l’entretien publié par "Le cercle Psy", E. Solonao-Suarez dit :
Le double langage - "entre professionnels" ou en public - est une des premières choses auxquelles j'ai été confronté après le diagnostic de Lila. Je ne devrais pas m'étonnerTout ça pour véhiculer la thèse selon laquelle les psychanalystes culpabilisent les mères, rendent les parents responsables de la maladie de leurs enfants. Alors qu’à aucun moment, lors de l’entretien, je n’ai formulé une telle bêtise. Au contraire, à chaque fois que la réalisatrice voulait m’emmener sur le terrain, du genre : « Et la dépression maternelle, cause de… », ou « l’enfant-phallus de la mère… », je donnais une réponse démontrant qu’on ne pouvait pas se contenter de telles simplifications.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Reportage : LE MUR, La psychanalyse à l'épreuve de l'aut
Je n'ai pas lu tout l'article.
Je reprends juste sur la phrase" double langage".
C'est tout simplement révoltant, ignoble, ce double langage.
Je ne comprends pas. Il doit bien y avoir un code de déontologie quelque part ?
Pour ceux qui sont psychiatres donc médecins, on est entourés de lois strictes sur le dossier médical...
En même temps je ne suis pas sûre que j'aimerais lire ce que la première psychiatre qui a suivi mon fils a noté sur moi ; en même temps ça pourrait être interessant d'emporter ça vers un tribunal...
Au fait que dit la loi sur les dossiers médicaux des enfants ?
Pour un adulte le dossier médical lui appartient. Il peut le réclamer à tous moment.
Pour un enfant, le dossier appartient au parent (ou responsable légal) ??
Je reprends juste sur la phrase" double langage".
C'est tout simplement révoltant, ignoble, ce double langage.
Je ne comprends pas. Il doit bien y avoir un code de déontologie quelque part ?
Pour ceux qui sont psychiatres donc médecins, on est entourés de lois strictes sur le dossier médical...
En même temps je ne suis pas sûre que j'aimerais lire ce que la première psychiatre qui a suivi mon fils a noté sur moi ; en même temps ça pourrait être interessant d'emporter ça vers un tribunal...
Au fait que dit la loi sur les dossiers médicaux des enfants ?
Pour un adulte le dossier médical lui appartient. Il peut le réclamer à tous moment.
Pour un enfant, le dossier appartient au parent (ou responsable légal) ??
Liane, maman de trois enfants géniaux dont un ado avec "un petit plus"
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Re: Reportage : LE MUR, La psychanalyse à l'épreuve de l'aut
Bien sûr : le dossier appartient au responsable légal, soit le parent.Liane a écrit :Pour un enfant, le dossier appartient au parent (ou responsable légal) ??
Il y a peut-être - et à juste titre - une exception possible sur les questions de contraception.
Les notes du professionnel peuvent cependant être considérées comme non communicables - en tant que brouillon.
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Re: Reportage : LE MUR, La psychanalyse à l'épreuve de l'aut
bah moi je n'ai jamais eu mon dosseir medical apres mon hospi, longue,(presque un an sur 2/3 années) et il etait fourni!.(au moins 3 cm d epaisseu r je m'en souviens très bien!! et ils anotaient chaque RV hebdo..chaque incident ou autre..)
et bien lorsue j'ai demandé a voir mon dossier apres, la psychiatre très froidement (avec une forme de mépris, et pourtant j'etais quand je suis retournée el demander avec une attestation qui m'etait utile a ce moment, enceinte de bcp, elle n'a mem aps eu un e phras gentille genre '"ah bonne nouvelle "etc..rien.rien que d mepris et du froid.ca m'a imensement marqué..bref.
et bien elle 'ma dit "non, c'est interdit de consultetr son dossier medical voyons, ".
et a ma timide question "mais que pensez vous qu'il me soit arrivée?..qu est ce que j'ai eu?;.(et je le pensais vraiment...c'était si confus pour moi!.les attaques de paniques etc.)..elle m'a ri au nez an disant, "mais, mme X, vous le savez très bien ce qui vous est arrivé ."
jamais je 'nai compris cette phrase.pourquoi cette attitude? que lui avais je fais?
plus tard lorsque j'ai demandé a le recevoir via mon docteur generaliste, il est arrivé qulques pages minces..avec qulques mots minces en resumé.(que mon doc a refusé que je lise d'ailleurs, balbutiant que cetait insignifiant, juste "troubles anxieux et agoraphobie etc"...menfin je prefere lui faire confiance..)
que sont devenues ttoues les pages ? pleines de ces reflexions si importantes qu'ils notent durant les RV hebdo a l HP ?..j'aurais tant voulu le savoir..
et bien lorsue j'ai demandé a voir mon dossier apres, la psychiatre très froidement (avec une forme de mépris, et pourtant j'etais quand je suis retournée el demander avec une attestation qui m'etait utile a ce moment, enceinte de bcp, elle n'a mem aps eu un e phras gentille genre '"ah bonne nouvelle "etc..rien.rien que d mepris et du froid.ca m'a imensement marqué..bref.
et bien elle 'ma dit "non, c'est interdit de consultetr son dossier medical voyons, ".
et a ma timide question "mais que pensez vous qu'il me soit arrivée?..qu est ce que j'ai eu?;.(et je le pensais vraiment...c'était si confus pour moi!.les attaques de paniques etc.)..elle m'a ri au nez an disant, "mais, mme X, vous le savez très bien ce qui vous est arrivé ."
jamais je 'nai compris cette phrase.pourquoi cette attitude? que lui avais je fais?
plus tard lorsque j'ai demandé a le recevoir via mon docteur generaliste, il est arrivé qulques pages minces..avec qulques mots minces en resumé.(que mon doc a refusé que je lise d'ailleurs, balbutiant que cetait insignifiant, juste "troubles anxieux et agoraphobie etc"...menfin je prefere lui faire confiance..)
que sont devenues ttoues les pages ? pleines de ces reflexions si importantes qu'ils notent durant les RV hebdo a l HP ?..j'aurais tant voulu le savoir..
1973 ( TSA, hpi, diag CRA 2012) de 4 enfants (tsa/ hpi, tdah, hpi et autres.)...)
https://cieharmonieautiste.jimdo.com/
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