[Doc] Le Mur ou la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme (Sophie Robert)

[Benoit]

Bienvenue en Terre de France, pays du Compromis, où du coup rien jamais ne Change (main sur le coeur obligatoire & Marseillaise en fond sonore).

[Liane]

Mais je n'ai pas tout lu non plus, découragée par les premières pages....

[Benoit]

Citée dans le podcast, la réponse d'une député au député D. Fasquelle

Cité aussi, l'annonce du 1er ministre après sa rencontre avec le Collectif Autisme (Afp via Google) et sur le site de Matignon.
Un article a d'ailleurs été mis en ligne sur le site officiel du gouvernement.

A propos du podcast, je ne suis pas sûr qu'il soit à mettre dans toutes les oreilles (la première intervenante, C. Clément est légèrement juge et partie et s'autorise à dénoncer le lobbying des associations). . Par la suite elle dénonce la démarche comme une "affaire de part de marché", ce qui quand on a écouté l'interview de Tony Attwood est paradoxal (une peu comme si Carrefour attaquait le petit commerçant du coin pour abus de position dominante).

Edition: lien officiel du site du 1er ministre ajouté.

Ce que je retiens du podcast :

La place de la psychanalyse dans les institutions est très gravement menacée par [...] une espèce de complot.

J'avoue, je ne vois pas pourquoi la psychanalyse aurait plus droit à une place dans les institutions que les Aspis, les neurologues ou l'amicale des fans de poneys.

[malala]

A propos du podcast, je ne suis pas sûr qu'il soit à mettre dans toutes les oreilles

Je crois que les personnes sur ce forum pourront se faire eux-mêmes une opinion (sont assez grands et assez informés, non ? )

[Liane]

J'ai écouté une partie de l'émission de France culture (le son étant très mauvais sur mon vieil ordi de maison) .
C'est surtout Catherine Clément qui défend " férocement " la psychanalyse en tant que philosophe ( elle mène l'émission à la place de la journaliste! ). Elle ne comprend pas pourquoi les enfants ne pourraient plus en "bénéficier", ni pourquoi un député se mêle de tout ça, ni pourquoi la polémique est si vive. Le "packing" ne la choque pas, d'autant que se sont pour des cas graves, dit-elle.
Le spécialiste Bernard Granger semble plus modéré dans ses propos mais n'a pas grand chose à proposer. Il explique que le "processus" de modifications des thérapeutiques proposées sera ( très) long puisque les internes de psychiatrie sont actuellement formés en psychanalyse ": c'est indispensable pour obtenir un poste ensuite".
Toujours selon cette émission, il constate également que l'offre de soins est inégale actuellement en France. Il plaide pour la pluridisciplinarité mais note bien que ce n'est pas possible actuellement dans chaque région et comprend la colère des parents et leur désir d'intervenir dans la prise en charge de leurs enfants.
Quand au film "le mur" il dit qu'il est "excessif", que les participants ont été "piégés" mais que de toute façon les psychanalystes se déchirent déjà entre eux. Il est contre la censure en général.
Personne sur ce plateau n'a l'air choqué outre mesure de parler "part de marché" en matière de prise en charge des enfants autistes.

Voilà en gros et froidement résumé ce que j'ai entendu. Je crois que c'est bien de l'écouter, comme d'autres info, et de se faire sa propre opinion.
Ps : Je n'ai pas vu "le mur". Je comptais sur mes congés pour avoir le temps de le visionner..

[malala]

J'ai regardé la première partie avec les explications de Monica Zilbovicius très claire et tout à fait convaincante sur les causes qui provoquent l'autisme, par contre, je n'ai pas vu entièrement le reste; les psychanalistes qui étaient interviewés me paraissaient tellement grotesques, ridicules (surtout celle en jupe rouge avec ses crocodiles) que cela m'a mise mal à l'aise et je n'ai pas pu regarder jusqu'au bout...

[Murielle]

On dirait que BG cherche à se faire bien voir....A moins qu'il sente le vent tourner???

[martinemj]

Tout à fait d'accord avec toi Murielle !!

[Liane]

Oui et il semble "sous pression", comme si il voulait recoller tous les morceaux, garder le controle...
(attitude fréquente chez les chefs de service hospitaliers, quelque soit leur spécialité, mais je ne veux pas avoir de soucis avec le conseil de l'ordre. )
Peut-être que l'on peut considérer cela comme un début de" victoire" ??
De toute façon ce genre de personnage ne changera pas dans sa façon d'être, mais peut-être qu'il peut changer de méthodes si il sent son inflence diminuer ?

Ce qui compte c'est ce qui se passe pour nos enfants...

[Mars]

Ce qui compte c'est la réduction (la suppression si j'étais optimiste) du fossé entre les discours de ce type et la réalité.
Un peu partout, ces jours-ci, on lit ou on entend ce type de discours. Si c'était vrai, je me demande bien pourquoi il y a tant de "bruit" autour de ... pas grand chose finalement ?

[Murielle]

Absolument.! A l'entendre: pourquoi donc y aurait-il polémique?????

[Liane]

Entièrement d' accord sur la différence entre le discours et la réalité, concrète, de terrain.
Cependant depuis plus 25 ans que l'on traine nos guetres mon mari et moi dans le domaine de la santé, on a vu parfois des choses évoluer. Alors je me dis qu'il y a forcemment un moyen de faire pression mais je ne sais pas comment...( en plus en ce moment on a une "impression" de regression, la crise financière a le dos large...)

[Jean]

Bernard Golse a un double discours : envers le public et envers les professionnels.

Mais la réalité de sa pratique a aussi évolué : je ne pense pas que dans son service, les pratiques sont les mêmes aujourd'hui qu'il y a 10 ans.

Même si les recherches scientifiques y ont leur part, la raison essentielle de l'évolution des professionnels est la pression sociale, celle des parents d'abord, puis ensuite de l’environnement spécialisé (les autres professionnels, les orthophonistes, les enseignants etc ...), et enfin de l'environnement politique.

[snip]

La HAS reprend seulement maintenant les indications des parents d'il y a plus de 20ans.

Les "professionnels" se convertissent aussi aux recommandations des parents.

La vraie question est donc qu'est-ce qui fait le professionnalisme et ce n'est certainement pas d'être à la traine des avancées scientifiques que connaissent les usagers.

La question subsidiaire est donc qu'est-ce qui fera demain que ces mêmes "professionnels" n'auront pas de retard de connaissance par rapport aux connaissances des parents qui fatalement évoluent comme l'exemple du Burinex nous le montre.

Tant que ces "professionnels" auront des problèmes psychologiques avec l'expertise profane des parents, le décalage sera toujours existant. La HAS aurait donc intérêt à se soucier des problèmes psy des "professionnels" qui ne supportent pas l'expertise profane qui à l'heure d'internet ne peut que s'amplifier.

[Jean]

Voir *Comment « solidifier » le savoir psy ? Le rôle des associations de patients*
http://www.ethnopsychiatrie.net/pignarusagers.htm

« La différence, c'est que les associations de patients n'ont pas la prétention de témoigner d'un savoir stable, définitif, d'être une garantie fermant la bouche à tous les autres. A l'inverse, les associations de patients peuvent mettre en politique, en culture, les témoignages venus de la médecine, de la psychologie, et des sciences connexes, elles sont capables d'accueillir toutes les propositions nouvelles sans en faire des deus ex machina. En ce sens, elles sont dans le prolongement de ce qui a été inventé par le mouvement ouvrier au XIXe siècle sous le nom de mutualisme et dont la Sécurité sociale telle qu'elle a pris forme au sortir de la Seconde Guerre mondiale est une forme généralisée. »