par Richard Rieser, Directeur de Egalité du Handicap dans l'Éducation (DEE), traduit de l'anglais (Royaume-Uni).
Dans les écoles et lycées notre formation au DEE a incité avec succès les équipes à envisager le problème d'inclure des enfants handicapés sous la perspective des droits de l'homme et de l'égalité plutôt que celle de considérer l'enfant comme défaillant, cette dernière étant fort possible dans le cadre des "besoins éducatifs spécifiques" du Royaume-Uni.
Le modèle médical
Le "modèle médical" du handicap considère la personne handicapée comme le problème. Nous devons être transformés pour nous insérer dans le monde tel qu'il est. Si c'est impossible, alors nous sommes enfermés dans une quelconque institution spécialisée ou isolés à la maison, où seuls nos besoins les plus fondamentaux sont satisfaits. L'accent est mis sur la dépendance, soutenu par les stéréotypes selon lesquels le handicap suscite des attitudes de pitié, de peur ou de condescendance.
Habituellement on s'intéresse plus au handicap qu'aux besoins de la personne. Il semble que la capacité de nous changer réside dans les professions médicales et apparentées, et leur discours de soin, normalisation et de science. Souvent nos vies leurs sont transférées.
Les évaluations qu'autrui fait de nous, souvent des spécialistes non-handicapés, sont utilisées pour déterminer où nous irons à l'école, quel aide nous recevrons et quel type d'éducation ; où nous vivrons ; si nous pourrons travailler ou pas et quel type de travail nous pourrons faire, à l'extrème si nous sommes vraiment nés ou même autorisés à procréer. Un contrôle similaire est exercé sur nous par la nature de l'environnement construit qui nous présente de nombreuses barrières, rendant la satisfaction de nos besoins difficile ou impossible et diminuant nos chances dans la vie. Des points de vues puissants et insidieux de nous sont renforcés par les média, livres, films, bande dessinées, l'art et le langage. De nombreuses personnes handicapées intériorisent ces points de vue négatives sur eux même qui créent des sentiments de faible estime de soi et d'incompétence, ce qui renforce encore l'évaluation des personnes non-handicapées de nos capacités. Le point de vue du "modèle médical" sur nous crée un cycle de dépendance et d'exclusion, qu'il est difficile de briser.
La pensée du "modèle médical" prédomine dans les écoles où les "besoins éducatifs spécifiques" sont considérés comme la résultante d'un individu qui est considéré comme différent, défaillant et devant être évalué et rendu aussi normal que possible. Si les gens partaient du point de vue du droit de tous les enfants à aller et être valorisés dans leur école locale alors nous commenceront par considérer "ce qui cloche" dans l'école et à regarder les forces de l'enfant.
Le modèle social
Cette seconde approche est basée sur le "modèle social" de la pensée du handicap qui considère que les barrières qui empêchent les personnes handicapées de prendre part à n'importe quelle situation sont ce qui les handicapent. Le "modèle social" nait dans la définition que déficience et handicap sont deux choses très différentes.
Les déficiences et maladies chroniques existent et peuvent parfois nous poser de réelles difficultés. Le Mouvement du Handicap englobe ces personnes handicapées et leurs défenseurs qui comprennent qu'elles sont, en dépit de leur déficience spécifique, sujettes à l'oppression commune du monde non-handicapé. Nous partageons l'idée que la place de personne handicapée et la discrimination contre nous sont crées socialement. Elles ont peu à voir avec nos déficiences. En tant que personne handicapée on vous fait souvent sentir que c'est de votre faute si vous êtes différente. La différence est qu'une ou plusieurs parties de notre corps ou notre esprit ont un fonctionnement limité. C'est une déficience.
Cela ne fait pas de vous un être humain inférieur. Mais la plupart des gens n'ont pas été amenés à nous accepter tels que nous sommes. Par peur, ignorance ou préjugé des barrières et pratiques discriminatoires se développent pour nous handicaper. La compréhension de ce processus de handicap permet aux personnes handicapées de se sentir bien au sujet d'elles mêmes et nous donne la force de nous battre pour nos droits fondamentaux.
Le mouvement des personnse handicapées pense que le "remède" au problème du handicap réside dans la restructuration de la société. Contrairement aux "soins" médicaux, qui se focalisent sur l'individu et sa défaillance, il s'agit d'un objectif atteignable et bénéfique pour tous. Cette approche, qu'on appelera le "modèle social", suggère que les désavantages individuels et collectifs de ces personnes handicapées sont dues à une forme complexe de discrimination institutionnelle aussi fondamentale dans notre société que le sexisme, le racisme ou l'homophobie.
En outre, l'obsession à rechercher des remèdes strictement médicaux nous distrait de la recherche des causes de la déficience ou du handicap. Au sens universel, la plupart des déficiences sont crées par les systèmes d'oppression : la faim, le manque d'eau potable, l'esclavage, le défaut de sécurité, les abus contre les enfants et les guerres. Clairement, cette pensée a d'importantes implications pour notre système éducatif, particulièrement en référence au primaire et au secondaire. Les attitudes préjudisciables à l'encontre des personnes handicapées et, en fait, de toutes les minorités, ne sont pas innées. Elles sont apprises au contact des préjugés et de l'ignorance des autres. Ainsi, défier la discrimination contre les personnes handicapées doit commencer dans nos écoles.
Notre combat pour l'acceptation de tous les enfants, quelque "sévère" soit leur handicap, dans un système principal d'éducation ne fera sens à moins que la différence entre les modèles "social", "médical" ou individuel du handicap soit comprise.
Le site du DEE {édition} ne répond plus

Par contre vous pouvez en apprendre plus là.
Traduit par un type qui est passé par le système principal d'éducation à l'époque où il existait encore
