Comment faire lorsqu'un parent n'accepte pas ?

[Soraan]

Je n'avais pas remarqué ces sous-entendus dans ses réactions.
Je n'avais pas envisagé que son vécu pourrait l'avoir fragilisée au point d'avoir besoin de ne pas reconnaître certaines choses, ne pas se remettre en question.
A vrai dire je n'avais pas conscience du lien que pouvait avoir le vécu avec la capacité d'être logique, je voyais ça comme un "truc de film", n'y ayant jamais explicitement fait face. je pensais qu'il devait y avoir une logique que je ne comprenais pas et c'est vrai que j'ai tendance à harceler pour avoir cette logique et exposer laquelle des deux serait la + bénéfique.

Sa mère et elle se sont disputées très violemment et ont passé environ 6 ans sans se voir.
Si elle ne veut pas que cela se reproduise, pourquoi refuser tout changement dans les principes d'éducation ?
Et pourquoi vouloir à tout prix me placer de près ou de loin à l'hôpital ?

Si je veux lui faire comprendre que je suis bel et bien autiste, ce n'est pas uniquement pour "la convaincre d'être logique", c'est aussi pour pouvoir changer la routine de sorte à ce que tout le monde soit satisfait.
Mais elle dit elle-même qu'elle ne veut pas changer pas de mode de vie ou d'attitude... tout en déclarant ne plus supporter les angoisses.

[Rose]

Si elle ne veut pas changer de vie ou d'attitude, c'est peut-être que la peur du changement est tellement angoissante qu'elle préfère rester dans le connu, au moins elle gère.
Ses principes d'éducation sont ceux qu'elle a certainement acquis de manière "livresque", pour le reste elle semble reproduire son vécu à elle dans ton éducation.
Tu pourrais peut-être rencontrer une personne en qui tu aurais confiance et qui pourrait t'apporter ce que ta mère n'est pas en mesure de faire?
Personnellement, mon éducation a commencé réellement à la fin de mon adolescence avec des personnes beaucoup plus âgées que moi et dont j'ai pu constater l'équilibre. Ces personnes (toutes au moins 20 ou 30 ans de plus que moi) sans le savoir m'ont montré comment fonctionne le monde, comment se conduire en société et compléter ce que j'avais appris par les livres. C'est je crois grâce à ces apports que j'ai géré ma vie sans être trop déconnectée de la réalité.
Tu peux gérer tes émotions, garder ton calme si tu le décides. Il y a des techniques qui peuvent aider (le taï-chi, l'Eutonie Gerda Alexander...le chant aussi...). Tu décides, ton esprit obéit. J'espère que je n'ai pas l'air trop "new-âge" là??? Ce n'est pas le but, et encore moins mon genre. N'en veux pas à ta mère, elle fait ce qu'elle peut, et cela ne sert à rien en plus. Mais tu ne veux pas être hospitalisée, c'est ton choix et elle peut le comprendre. Deviens quelqu'un qui n'a pas besoin d'être hospitalisé pour aller bien.
Elle ne voit pas "en quoi être hospitalisé serait plus dur qu'autre chose". Pour moi c'est typique une phrase comme ça.

[Jonquille57]

Si j'ai bien compris, Soraan, tu aimerais être reconnue par ta mère pour ce que tu es vraiment, et non avoir toujours l'image que ta mère a de toi. Je pense que les conseils de Rose sont vraiment judicieux, mais je sais aussi qu'il n'est pas si facile que ça de faire son chemin sans l'acceptation de soi par sa propre mère ( je ne suis pas certaine d'être bien claire... ).

Tu sais, j'ai passé ma vie à essayer à me faire aimer par la mienne, et elle est morte il y a bientôt 10 ans sans jamais m'avoir dit je t'aime, sans avoir compris qui j'étais réellement. Je ressens cela comme un échec, comme quelque chose d'inachevé et à chaque fois que j'y pense, je ressens beaucoup d'amertume.

Mais Rose a raison : tu peux ( et sans doute, tu dois ) faire tes propres choix, selon tes propres convictions. C'est ta vie que tu prends en main, et c'est TON avenir qui est devant toi.

Courage...

[Soraan]

Rose : Oui, c'est possible que ce soit dû à de l'angoisse...
J'ai des gens qui m'ouvrent sur le monde mais c'est difficile de supporter une ambiance aussi tendue chaque jour. Je sais que si je fais un faux pas, hôpital..
Mais vu que tout changement d'attitude est refusé, ces "faux pas" se réitèrent.

Pour l'angoisse, je sais pratiquement parfaitement la "cacher" mais le risque est que je finis tjr par entrer en "replis" et la calmer demande beaucoup de temps et de solitude. Je vais essayer le chant.

Pour ce qui est de lui en vouloir, ça ne risque pas, je ne ressens pas la rancune. Mais elle est persuadée que je lui en veux. Donc me reproche de lui en vouloir.

Quand je vais bien (vraiment) elle déclare que je vais mal parce que je réagis toujours aussi "bizarrement".
Pour elle une personne isolée dans un coin qui apprend un dictionnaire par coeur ne peut pas être heureuse.

Jonquille : Exact. Je pense que ça la soulagerait beaucoup (plus de culpabilité, d'inquiétude superflue, plus d'impression d'être face à un "tout petit enfant") et que ça me permettrait de vraiment avancer.

Je ne sais pas bien quoi dire qui serait à la fois réaliste à propos de ta relation avec ta mère, encourageant et compréhensif mais l'esprit y est

Comme elle le dit, elle est "responsable" de moi. A mon âge, je ne peux pas imposer mes convictions à ma mère. Si je dis "adapter" elle dit "oui mais pas comme avant" alors que ça pourrait marcher cette fois.

J'essayerai de faire un argumentaire de choc (je dois) et bon courage à vous aussi

[Benoit]

Je réserve la place pour la réponse (le temps de lire les messages en retard), mais je voulais juste poser une question, parce que ça me tracasse et comme je suis autiste ça me tracassera jusqu'à ce que je trouve
Où peut on voit les deux tiers droits de ton avatar ? (ça me rappelle un tableau ou un oeuvre artistique informatique, je ne sais plus laquelle).

[ajouté] Bon ça y est j'ai pris connaissance de l'évolution.

D'une, n'essaie pas trop de considérer la situation avec logique, ce n'est pas la logique qui régit le fonctionnement des gens, et probablement pas de ta mère non plus. Que ça ne t'empêche de toi-même élaborer des "arguments" logiquement, mais rien n'empêchera ta mère de ne pas les écouter, que ce soit aujourd'hui ou quand vous serez toutes deux adultes
Deux, as tu eu la possibilité de lui dire tout ça, que tu ne lui en veux pas, que tu es là pour que vous tentiez ensemble de résoudre les problèmes, que tu sens bien qu'elle se sent impuissante et qu'elle a envie de se déresponsabiliser du "problème" en le confiant à quelqu'un d'autre mais que toi tu préfères être avec elle et avancer ensemble ? Je veux dire, sans que le ton ne monte ou que la situation ne dégénère ?
Trois, effectivement, quand/si tu estimera avoir fait de ton mieux dans ces pistes (en te faisant éventuellement aider), surtout n'oublie pas de continuer à prendre du temps pour toi et essayer de prendre la chose avec détachement (je sais, c'est très difficile avec des neurones pareils...)

[Soraan]

C'est une photo de moi qui était justement supposée faire cet effet

[Benoit]

Super artistique. Tu féliciteras le photographe (même si c'est toi). Du coup je laisse mon message ou pas ? (Fais attention au fait qu'on est sur un forum public, même si je pense que tu es de la génération qui a intégré tout ça).

Ceci dit, j'espère vraiment qu'il n'y a pas de sous-entendu dépressif dans cette disparition des deux-tiers de ta personne (et les jeux d'ombres donnent l'impression que tu vas ).

[Soraan]

Je félicite donc mon ordi.
Pas de problème pour le message. Je suis consciente de ce que cela sous-entend.
Et je ne m'étais pas du tout posé la question du message de la photo, j'aime juste l'effet. Je trouvais ça + intéressant sans l'autre partie mais n'ai jamais vu de rapport avec l'individu représenté sur l'image.

Je lui dis tout cela, mais elle ne me croit pas. Pour elle, je lui en veux et je Dois lui en vouloir.
Et même si ça se passe sans que personne ne hausse le ton, aucun effet n'est disponible au constat ultérieurement. Donc je répète, et souvent elle déclare avoir "oublié" ou ne pas trouver intéressante une évolution dans laquelle elle perdrait les avantages qu'elle pensait pouvoir acquérir à travers ses reproches.
Quoiqu'il arrive, je veux pouvoir vivre mes passions et donc trouver un équilibre entre difficultés et plénitude. Avoir non pas une raison de vivre mais un plaisir de vivre.
C'est ce que j'appelle être heureux.

[Benoit]

Bon, je viens squatter ici vu que ça a coupé ailleurs (mais j'ai gardé mon nombre de messages )
Savais-tu par avance que le forum allait aligner à gauche ton avatar ou as tu eu un coup de bol ?

Pour un peu de réflexion tardive, je crois que tu es à classer dans les optimistes. Faut que je trouve si le test de Seligman est disponible sur internet, j'aimerai confirmer une impression sur l'optimisme et les Aspi(e)s.

[Soraan]

Je ne suis pas véritablement optimiste. Je pense qu'on décide de ce qu'on vit. Pas en terme de faits mais en terme de psyché. Une situation ne m'influence pas émotionnellement, c'est le traitement intellectuel de l'information qui donnera sur une émotion. Si mon raisonnement décrète que je n'ai pas de raison d'être malheureuse et que ça ne m'apportera rien, je ne le suis pas. Je n'en vois pas l'utilité. Idem pour l'inverse.
De cette façon, si je n'ai pas d'intérêt à être malheureuse, je ne le suis pas, quelque soit la situation.
Je veux vivre ma passion parce que c'est ce que je trouve le + agréable, au delà de tout autre considération et je ferai tout pour y parvenir parce que c'est la chose qui me semble la plus logique (en fait, je pense que vivre de tout (dans une certaine régularité déterminée au préalable) est ce qui me permet cet équilibre dont je parlais. Mais la seule chose "constante" que je trouve raisonnable, c'est la passion).

Mais on peut dire que l'absence totale de pessimisme est une forme d'optimisme

Edit : ha, la photo. Je n'y avais pas pensé. C'est vrai que c'est cool.
336 c'est trop classe comme nombre. 3+3 = 6, 6 + 6 = 12, 12-3 = 9, 3x3 = 9... j'aime.

[Franck Derrien]

bonjour

je vais repondre a la question avec ma propre experience

les mots peuvent paraitre durs jamais j'aurais raisonne comme ca il y a quelques mois

les relations avec mes parents se sont degrades progressivement depuis 2006 ou le syndrome d'asperger a ete diagnotique , maman pensant que je n'etais pas asperger

depuis janvier 2011 quand j'ai demssioné de l'ecole mes parents et moi ne nous parlons pratiquement plus , nous echangeons par sms de temps en temps + quelques repas chez eux quand je passe par paris

la solution que j'ai eue a ete d'oublier mes parents et d'essayer de tout faire pour ne plus penser a eux , puisque toute tentative de rapprochement vers eux que j'ai essaye pour leur expliquer aboutissait a un echec et etaity encore plus douloureux et pour eux et pour moi

bonne journee

franck derrien

[Soraan]

Merci de partager ton expérience.

En effet, je crois qu'il vaut mieux éviter d'en parler, tout simplement.
Se débrouiller pour obtenir ce qu'on veut, mais ne pas forcément chercher à l'expliquer.
Si ça ne passe toujours pas au bon d'un moment... tant pis.

C'est dommage, tout cela...

[maho]

Je trouve assez triste ton experience Franck, et quelle dommage.
Ce n'est pas facile pour unparent d'accepter la "difference" de son enfant en sachant aussi que souvent les parents ont au moins les "phenotypes elargies" sinon atteint eux memes du Syndrome.
Perso j'ai du accepter a la naissance, car mon fils est né avec des malformations, donc visibles, mais ensuite il y a eu des années de flottement ou on mettait ses differences sur ces malformations et les soins et traitements qu'il a vecu.
Ensuite on ressent un enorme culpabilité, je n'etait pas capable de lui eviter les victimisatios a l'ecole, les abus en tout genre et la depression (regression) qui l'a amené a rentrer en Clinique Psy et le detruire totalement.
J'ai appris (surtout ici sur ce forum) comment l'aider, mais ca veut dire "sacrifier" ma propre vie, et meme la changer radicalement. Autant que en tant que parent on est pret a tout pour nos enfants, il arrive des fois qu'on voudra juste etre nous meme, exister comme une personne.

Ceci dit Franck ton vecu est radicalement l'opposé de mon fils, tu es independant et tu reussi seul, le mien est trés dependant et je ne suis pas sur que c'est mieux.
Je pense que pour accepter il faut vraiment que ca soit un tiers personne qui intervient, pour expliquer les difficultés et les differences. Le tiers personne peut meme etre sur le Net, par example ici sur le forum. Combien de fois on dit "eh oui mon fils aussi fait ca " et on se rends compte qu'il n'est pas bizarre ou conflictuel ou en depression etc. il est tout simplement lui.
J'ai une trés grande qualité (oui je me flatte mais c'est peut etre la seule qualité que j'ai!!) d'accepter les gens tels qu'ils sont, et meme plus, de pouvoir capter leurs besoins de moi. C'est un des premiers choses que j'ai appris avec mon fils, souvent on ne se parle pas, car il ne ressens pas le besoin, mais je capte le moment ou il faut que j'entame un dialogue, meme si le vrai raison de sa difficulté n'est pas le sujet.
J'ai accompagné Luna la semaine derniere, mais elle s'est debrouillé toute seule, elle n'avait pas besoin de moi pour expliquer ce qu'elle vit, elle avait besoin d'une presence rassurante, elle m'a dit que ce lui faisait plaisir que je vient car je reste "emotionellement distante" et je sais exactement ce qu'elle veut dire. Ce n'est pas que je suis indifferente ou froide, mais tout simplement receptive a ses besoins (comme pour mon fils)

Pour vous les enfants (meme les grands enfants ) c'est difficile et compliqué, mais pour les parents aussi, on essaye de faire de notre mieux, on en fait trop ou pas assez, et on est mal avec tout ca. Je pense que tes parents Franck, ont a peu prés mon age, et on s'inquiete beaucoup de "l'aprés" deja pour nous memes, mais surtout pour nos enfants. Que tes parents n'acceptent pas, c'est aussi un facon de se cacher, de se voiler la face, et pour certaines personnes c'est le seul facon de continuer.
On est comme on est, si deja on s'accepte comme tel, la vie est plus simple, et si on accepte que d'autres autour ne sont pas forcement comme nous, on a fait un grand pas en avant.
En tout cas Franck, bravo pour tes exploits, pour des "pas en avant" tu fais des merveilles

[Jonquille57]

Quant à moi, je peux me placer en même temps du côté de l'enfant incompris et du côté du parent d'enfant autiste.
Avec ma mère, les rapports ont toujours été très compliqués. A un moment de ma vie, je suis restée plusieurs années sans aucun contact avec mes parents, et j'en ai beaucoup souffert. Quand j'ai repris contact avec eux, nous avons eu des rapports " de politesse " et j'en ai encore beaucoup souffert, car j'ai toujours eu du mal à vivre cette distance émotionnelle.

Quoiqu'il en soit, je pense qu'on ne sort pas indemne de rapports compliqués avec ses parents. Ce n'est jamais simple à vivre et maintenant que mes deux parents sont décédés, je pense encore énormément à ce qui nous éloignait. Mais maintenant, plus rien n'est possible. Mais aucune tierce personne ne peut remplacer des parents.

Pour Mysterio, c'est complètement différent. Notre amour réciproque a et est encore .... je ne sais même pas trouvé le mot exact. Bref, certains appellent cela une relation fusionnelle. Je n'ai guère culpabilisé avec lui, sauf peut-être maintenant que je sais qu'il a été en HP à cause de la connerie de médecins que je n'ai pas su déceler et contre laquelle je n''ai pas su me battre.
Mais bizarrement, je crois que le fait que Mysterio ait été fragile m'a, en quelque sorte, donné une raison de vivre. Jamais je n'ai parlé de sacrifice. On ne se sacrifie pas pour ceux qu'on aime. On les aime et on fait en sorte qu'ils soient heureux. C'est tout.

[Titiana]

Mais parfois la distance peut aider à faire un peu le point (quand on a faire à des gens qui peuvent remettre leurs idées de base en question et entrer dans ce que j'appelle l'acceptation sans culpabiliser) ou à couper les pont pour se protéger (enfin pas tjrs)... Je connais la non acceptation du grand-père et père du papa de mon fils (toobib trop ancré dans sa psychanalyse à 2 balles ), son fils a juste eu une mère froide et distante (la pauvre elle ne peut plus confirmer elle est morte depuis plus de 35 ans) et notre pauvre fils a hérité en plus par sa maman d'une mère (dépressive). C'est parfois difficile de se battre constamment pour ma part j'ai laissé tomber mais F doit vivre avec ce lourd fardeau et ne peut plus voir sa famille car tt cela est systématiquement mis sur le tapis soit par lui ou par eux . Je pensais que la distance aiderait cela dépend des personnes... mais lui il ne s'en remet pas c'est comme ça... Tant de parents ont l'image de l'enfant parfait (plus de celui qu'il aurait voulu être) et son forcément déçu de ne pas constater qu'il n'entre pas dans le moule... et parfois font le deuil (perso je n'ai jamais fait le deuil d'un enfant), celui-ci n'est pas mort à ce que je sache... Il est arrivé comme cela et je dois être son guide même si le chemin parait plus compliqué en acceptant aussi que ses choix ne seront peut-être pas forcément les MIENS (là c'est la mm chose pour n'importe quel enfant....biensûr pourvu qu'il ne se mettre pas en danger )