Faut il maitriser ou laisser faire ?

[julie]

Faut il maitriser ou laisser faire ?
Je m’explique quant mon petit gars fait une crise à l’école
ils essayent de le métriser du coup la colère se retourne contre eux et ensuite il est complètement exténué pour toute la journée et le soir phase de déprime
Il dit qu’il est nul, qu’il fait jamais se qu’il faut faire, qu’il est  bête etc…
Impossible de le réconforter tellement il est déçu de son comportement
Quant il fait une crise à la maison je le laisse se décharger de son énergie avant dans discuter au calme avec lui et du coup pas de phase de déprime
Sauf que l’autre jour il a fait une crise vraiment violente j’ai eu peur qu’il se case quelque chose a taper comme ça dans les murs d’où ma question
Faut il maitriser ou laisser faire ?

[Rose]

je dirais les 2. D'abord laisser un peu sortir, puis maintenir physiquement de dos. C'est ce que je faisais avec Jo. Mais chacun est unique, donc...

[Benoit]

J'ai l'impression que par "maîtriser" tu veux dire l'"entraver physiquement", auquel cas une des traductions récentes me semble peut-être appropriée:

http://forum.asperansa.org/viewtopic.ph ... &start=251
(message d'Ole : la VO, ma traduction à la suite).

Je pense qu'il faut rechercher l'origine des crises, peut être du même ordre que dans l'article pour l'école, et n'intervenir que si l'intégrité physique est menacée (ou investir dans des dérivatifs).

[Murielle]

Plutôt que "Maîtriser" ou "laisser faire", je dirais .....DETOURNER.....Changer de sujet , l'emmener vers quelque chose qui l'apaise pour revenir sur le sujet une fois la crise passée....
bon courage

[dimitristan]

perso moi maitriser je ne peux pas ,je suis dans un tel etat de nerf que je ne pense pas qu'il soit bon de le maitriser physiquement sinon j'aurai peur de lui faire mal !
je m'isole(quant il ne me suit pas)!
nous ne sommes pas des sur-hommes ou femmes et je pense que l'on ne peux rester de glace face a la violence et aux crises de nos enfants(j'en fais l'experience)!
donc il faut savoir aussi SE proteger et partir....un moment
on parle souvent de ce que ressentent nos enfants en phase de violence mais peu de ce que nous resentons nous!
il est immortant aussi de savoir s'écouter et si on ne le sent pas de le "maitriser" ne pas insister !
enfin c'est mon avis perso

[cath]

Les crises, c'est ce qu'il y a de plus dur à vivre au quotidien. Il est très difficile de rester calme et posé devant un enfant qui hurle et pourtant c'est ce qu'il faut faire (je dis pas que j'y arrive tout le temps , je suis pas une superwoman non plus). Quand il s'ennerve, souvent par frustration de quelque chose ( il perd a son jeu vidéo préféré par exemple), j'essaie de rester zen et lui demande de se calmer. Si j'élève la voie, il s'ennerve encore +, d'ailleurs il me le dit lui même.
J'essai aussi de détourner son attention, c'est une bonne tactique et suis d'accord avec Murielle . Si ça marche pas, je vais souffler 5 mns ailleurs et j'attend que l'orage passe .
J'ai vu dernièrement qu'il fallait les contenir en se positionnant derrière eux et en les encerclant avec nos bras et doucement les bercer d'un côté sur l'autre( en peu l'effet de le couverture lestée dite de proprioception), suis pas sure que ça marche avec le mien....
Je parle bien sûr des crises à la maison, à l'extérieur j'ai tendance à faire l'autruche, difficile d'affronter le regard des gens devant un enfant si mal élevé !

[Hopla]

Je crois que ça dépend beaucoup de quelles "crises" on parle... Quand c'est une colère de frustration (exemple du jeu vidéo que donne Cath), sûrement qu'essayer de ramener le calme en étant soi-même très calme, en posant bien sa voix, etc., est certainement la meilleure attitude (même si pas facile ).

En revanche, quand j'ai lu le mot "crise", j'ai plus eu spontanément en tête certaines crises que mon grand faisait entre 5 et 10 ans à peu près, des vraies crises de rage (souvent à cause d'une incompréhension mutuelle ou d'un refus de notre part pour quelque chose), où tout était bon à servir d'arme (on voyait voler les chaises au sens propre parfois), où il s'en prenait à nous physiquement et a présenté un réel et sérieux danger vis-à-vis de ses soeurs. Là, c'est évident pour tous qu'il FALLAIT maîtriser, contraindre physiquement. Chez nous, on se plaçait derrière lui, en le ceinturant fermement avec les bras, plaqué contre lui. Il se débattait furieusement un temps, puis soudain on sentait physiquement la tension retomber.

Peut-être que la réponse ne peut pas être une et générale, il y a certainement des nuances individuelles et d'intensité, qu'il faut percevoir au cas par cas en présence, et choisir en fonction de ça, très vite, la "réplique" appropriée...

[julie]

merci a tous pour vos réponses
heureusement des crises comme celle de l'autre jour c'est rare mais quant ça arrive j'ai plutôt la gorge serré
j'ai l'impression qu'il souffre quant il est dans cette situation
j'ai plus envie de l'aider que de fuir mais je me sens démunie face à ça

sinon les petites crises de comportement je détourne le sujet ou j'argumente et il réargumente etc ...
afin qu'il comprenne qu'il y a d'autre moyen de faire

benoit
pour l'origine des crises j'ai déjà identifié pas mal de situation
qu'on évite maintenant mais là c'est une nouvelle

les crises sont beaucoup plus rare une fois qu'on identifie l'origine mais il y a toujours de l'imprévisible

[Hopla]

Et puis il y a aussi les situations où se plier n'est pas acceptable, et où, donc, on n'évite pas la situation qui fait bondir (ici, par exemple, à une époque, il devenait furibard quand on lui demandait d'aller au bain alors qu'une de ses soeurs avait déjà utilisé ou comptait utiliser ensuite la salle de bain ce jour-là faut pas déconner, non, on a tous le droit de se laver, et même le même jour que lui ! Il a bien passé 2 ans à ce que ça le mette en colère... donc on ne le faisait pas tous les jours, mais c'est arrivé, oh !)

[julie]

oui tout à fait d'accord hopla

[Benoit]

Je n'ai rien dit sur le fait de toujours accepter les demandes d'un Aspi, hein (sauf si c'est moi auquel cas c'est bien sur indispensable parce que j'ai toujours raison ), mais ce qui me semble important c'est de faire l'effort d'argumenter à chaque fois.
Idem pour les punitions, il faut expliquer le pourquoi du comment.
Parce que le gros soucis c'est souvent que le "contexte" manque à l'Aspi dans un cas comme dans l'autre (ce qui paraît évident à certains "neurotypiques" est souvent l'objet d'interrogations insolubles pour les gens de l'autre côté.)
Il faut aussi faire comprendre que c'est par la communication et non les crises ou les dégâts au mobilier que se résoudront les problèmes, mais ça n'empêche pas toutes les crises, ça arrive à tout le monde de se sentir mal sans trop de raison extérieure (mais sans l'exprimer de cette façon...)

Sinon pour les témoignages d'affection, ce n'est pas parce qu'il n'en fait peu la preuve qu'il n'en a pas. C'est là encore souvent un problème de trouver la façon de l'exprimer (et suivant le cas de ne pas oser prendre l'initiative).

En écrivant ça, j'ai l'impression de parler de mes chats

[Jonquille57]

Je ne suis pas intervenue, car je me garderai bien de donner des conseils...

Je peux juste décrire ce qui est fait là où est mon fils. Je sais qu'au début ( Mysterio avait tendance à s'en prendre aux autres quand il était énervé ), il y a eu quelques placages au sol. Il faut dire que son éducateur-référant est plutôt du genre armoire à glace ( ça aide... ). Mysterio a appris à dire dès qu'il sentait l'énervement venir et il avait la possibilité de sortir jouer au ballon, courir ou autre chose. Donc, la première chose qui a été faite a été de lui apprendre à sentir quand l'énervement arrivait et surtout, à le dire.

Il y a eu aussi des moments où il se sentait juste un peu énervé, et qu'il avait besoin d'être serré très fort par quelqu'un : cela l'apaisait.

Dernière chose mise en place : le cahier de comportement : à chaque activité, l'éduc " note " Mysterio ( TB, Bien, Moyen, Insuffisant ) en racontant ce qui s'est passé. A la fin de la semaine, le chef de service fait le point avec lui et note le nombre de TB, de Bien etc. Au début, il y avait punition ou récompense selon le bilan de la semaine.

Au bout d'un peu plus d'1 an, Mysterio n'est plus jamais violent, ne s'énerve plus ( ou quand c'est le cas, cela n'a plus rien à voir avec ce qui se passait au début ). Cela fait des semaines qu'il n'a plus que des TB et des Bien. Et croyez-moi, on est parti de très très loin....

Si cela peut donner des pistes.

[Jonquille57]

Je précise que les éducateurs sont toujours présents et discutent énormément avec Mysterio. Rien n'est jamais laissé sans réponse. Le dialogue est primordial. Mais pour pouvoir dialoguer, il faut d'abord être apaisé.

[Jonquille57]

Dernière précision : au début, je trouvais cette méthode un peu enfantine, mais cela a vraiment bien fonctionné avec Mysterio. Jamais personne n'a dérogé aux règles mises en place, ce qui est beaucoup plus facile lorsque c'est géré par une équipe éducative que par un parent seul. Les éducateurs n'ont pas de sentiments et ne se laissent pas déborder par l'affectif, ce qui est nettement plus facile pour eux que pour nous, il faut bien l'avouer.

[julie]

Les éducateurs n'ont pas de sentiments et ne se laissent pas déborder par l'affectif, ce qui est nettement plus facile pour eux que pour nous, il faut bien l'avouer.

oui je suis d' accord avec toi

Je précise que les éducateurs sont toujours présents et discutent énormément avec Mysterio. Rien n'est jamais laissé sans réponse. Le dialogue est primordial. Mais pour pouvoir dialoguer, il faut d'abord être apaisé.

on dialogue beaucoup mais quelque fois je me retrouve à cour d'argument et lui en a en réserve

je pense que c'est une très bonne piste de lui apprendre à sentir quand l'énervement arrive et en parler

je vais essayer ça
merci mille fois jonquille
dit donc pour quelqu'un qui ne veux pas donner de conseil
tu es de bon conseil