Benoit a écrit :Franchement, plus je lis des témoignages (ici ou ailleurs), plus je me demande où est passée l'école à laquelle j'ai été, celle où si des gamins se permettaient de se mettre en bande contre un souffre douleur, l'institution et leurs parents leur en faisait passer l'envie bien vite, quitte à user de méthodes physiques (qui n'ont jamais tué personne).
Heu, tu parles d'une autre époque? Je veux dire, il y a plus de 30 ans, au moins!
«Nous sommes tous des farceurs: nous survivons à nos problèmes.» (Cioran)
Mars a écrit :Je lève juste une ambiguité :
- S'il n'y a pas de sujet privé (tout le monde peut intervenir dans n'importe quel sujet), sauf dans l'emplacement réservé aux adhérents qui se seront fait connaître...
Euh ... il n'y a pas de section privée pour les adhérents - seulement pour les membres du cosneil d'administration.
Par contre, il est de bonne pratique, dans les posts où un participant au forum s'est présenté (salon d’accueil), de n'aborder que ce qui est en rapport avec la personne. Par exemple, ne pas engager de discussions sur la cartographie dans mon post où je me présente (en fait, je ne l'ai pas retrouvé).
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
Benoit a écrit :Je veux dire, c'est l'époque du "Cercle des Poètes Disparus", par exemple...
Ah oui, joli film...
Je ne sais plus à quelle époque se passe l'histoire du film (années 60?), en tous cas c'est dans un milieu très particulier (établissement particulièrement strict et austère, valeurs éducatives traditionalistes).
Rien à voir avec la vie quotidienne dans un bahut en 1989! (année où il est sorti dans les salles, j'étais au lycée à l'époque)
(Et comme on n'a pas le droit de demander à une dame, si ça se trouve, tu es plus vieille que moi)...
Un an de plus que toi ... ah non, ton message date de 2009!
C'est toi qui me précèdes donc d'un an.
«Nous sommes tous des farceurs: nous survivons à nos problèmes.» (Cioran)
J'hésiter à exhumer le fil contenant ce message pour parler de philosophes grecs, mais je crois que je vais préférer m'abstenir. (Dix secondes avec la fonction recherche du forum, je précise).
D'accord je suis plus vieux, mais je me rassure en pensant que je ne suis pas le plus vieux...
Et je crois que les valeurs transgressives de Robin Williams parlaient pas mal à nous autres lycéens rebelles de province, à l'époque.
(Je précise pour les jeunes que Robin Williams était un acteur "dramatique" avant d'être Mme Doubtfire ou une voix de dessin animé).
Ca m'intriguait, que les gens aient du mal à le comprendre, alors je suis allé le lire à la fnac cet après-midi.
Le texte d'Anne-Claire m'a fait sourire tout en ayant une confirmation de la détresse et la solitude que je m'attendais à y trouver (+quelques banalités classiques sur l'asperger).
Pour moi, son langage décalé témoigne à la fois d'un humour corrosif et d'un manque de confiance en soi. La clé est dans l'expression "brodeuse de brume". C'est un codage geek pour filtrer les lecteurs, une astuce qu'elle à mise au point (à l'école?) pour exprimer son ressentiment tout en se protégeant.
Elle a compris beaucoup de choses par elle-même, mais garde encore quelques illusions idéalistes qui la maintiennent dans une impasse.
alexis a écrit :Pour moi, son langage décalé témoigne à la fois d'un humour corrosif et d'un manque de confiance en soi. La clé est dans l'expression "brodeuse de brume". C'est un codage geek pour filtrer les lecteurs, une astuce qu'elle à mise au point (à l'école?) pour exprimer son ressentiment tout en se protégeant.
Si je pense aussi que le niveau affecté de langue - niveau France Culture, et pas de maintenant, d'il y a trente-ans - est volontairement accentué, je suis persuadé que l'expression provient d'une vraie source littéraire/culturelle extrème orientale.
Comme le reste, la référence est trop succincte pour en être explicite (= il va falloir que je fasse des recherches).
Je suis persuadé que ce niveau n'est pas systématique, rien que parce qu'il est dit qu'elle a passé des examens en dictant sa prose à un tiers, et je doute quand même que l'excès de préciosité soit bien vu des correcteurs.
Sinon, je ne sais pas si on peut avoir des infos sur le tirage, mais en tout cas je n'ai pas de raison de déplorer que son livre se vende bien (au moins pour faire avancer la connaissance du sujet).
J'ai fini la lecture de ce livre ce soir.
Je l'ai lu dans la foulée de celui de Florentine Leconte.
Bien que le sujet soit identique, les deux livres sont très différents.
D'abord un grand bravo pour la maman de Anneclaire, pour sa combattivité, et sa tenue dans la durée (20 ans de scolarité de sa fille). Elle a été l'AVS permanente de sa fille. Comme pour Florentine, elle a fait bouger les montagnes pour que sa fille reste dans le milieu ordinaire et ne parte pas dans des voies de garage. Comme elle le dit, elle a "inventé" des techniques d'accompagnement que l'on retrouve en fait aujourd'hui dans TEACCH, ABA, et PECS.
Il y a peu de descriptions des symptômes du SA de sa fille. Même la période des cauchemars nocturnes est vite survolée. L'auteure se concentre plus sur l'énergie qu'elle va déployer et donne ainsi des exemples aux autres mamans.
On retrouve les chapitres sur l'état déplorable de la France sur le plan de l'accompagnement de l'autisme, sur les stats du taux de prévalence.
J'ai pensé à Jean, Mars et Lila, car l'exemple d'Anneclaire allant à l'université était une expédition. Mais il existait une solution et cela a payé. Anneclaire a suivi le cursus qu'elle voulait faire. J'ai retrouvé les descriptions de Mars concernant les à-côtés à la fac, pour l'hébergement, les repas et les diverses tâches quand on veut acquérir une autonomie. Tout cela est bien décrit.
J'ai cependant trouvé un peu angoissant le poids que l'auteure mettait derrière sa fille sur les 20 ans de sa scolarité. Pourtant, il fallait certainement le faire, mais quand j'ai franchi la page 230, j'avais un sentiment d'oppression, et je fus bien content de pouvoir lire le texte d'Anneclaire. Le livre est intitulé écrit à 2 voix, mais je languissais de pouvoir lire Anneclaire. Et quand je suis arrivé à sa prose, mon esprit glissait sur les mots et chaque mot était à sa place, j'en devinais presque quel mot serait le suivant. Ce fut un moment reposant pour moi. le genre d'écriture détaillée et précise que les aspies apprécieront.
Si vous avez l'occasion de vous le procurer, lisez-le.
C'est au moins une note d'espoir pour ceux qui ont des enfants TED plus jeunes.
L'auteure aborde un point rarement discuté : la prise en charge des étudiants aspies en fac. J'ai trouvé beaucoup d'exemples sur les sites anglophones des universités américaines, mais sur la France, les exemples sont rares.
Bernard (55 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
Je crois que zero c'est aussi la note que 'vaut' la reponse, sauf a citer Panurge.
Ceci dit le sujet de la fac est tres interessant, surtout lie a l'independance (je prefere ne pas utiliser le mot qui commence par A ).
Il me semble qu en fait c est dans une structure similaire a l'ecole (l'universite sans les tentations touristiques ) que s'est epanouie Anneclaire...
Anneclaire et sa mère sont passées au magazine de la santé sur France 5 vendredi dernier. Par son éloquence, Anneclaire a subjugué les présentateurs, mais je l'ai trouvée moins à l'aise que lors de l'émission de Ardisson.