Test et recherche génétique sur l'autisme
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Marfan ou l'éloge de l'impureté génétique
Un article du Monde sur le sujet.
Pour en savoir plus sur le syndrome de Marfan, voir www.vivremarfan.org
Marfan ou l'éloge de l'impureté génétique
Voici un ouvrage salutaire et original. Il a pour origine l'entretien accordé au Monde dans l'édition datée du 5 février par le professeur Didier Sicard, président du Comité consultatif national d'éthique. Il prolonge aussi un point de vue publié peu après, toujours dans ces colonnes, par Nicolas Journet, scénariste et documentariste, porteur d'une mutation génétique à l'origine du syndrome de Marfan.
Le professeur Sicard dénonçait alors les risques d'une évolution vers un nouvel eugénisme, conséquence du développement du dépistage prénatal et de la sélection des embryons conçus ou non in vitro. Il évoquait aussi la volonté, exprimée par certains, d'organiser un dépistage systématique, avant la naissance, des stigmates génétiques de ce syndrome relativement rare transmis sur un mode héréditaire et qui concerna notamment le président Lincoln (1809-1865), le compositeur Mendelssohn (1809-1847) ou le violoniste Paganini (1782-1840). Il s'agit d'un ensemble de symptômes d'expressions très variables pouvant concerner le squelette, le tissu conjonctif ou le système cardio-vasculaire. Rien ne permet toutefois d'affirmer que ces symptômes auront des conséquences pathologiques ni, le cas échéant, de prédire leur degré de gravité.
Chez l'auteur, il y eut d'abord une douloureuse prise de conscience, un parcours marqué par des relations difficiles avec des représentants du corps médical. Puis vint l'heure où il prit la décision de ne plus accepter le rôle de coupable trop souvent assigné aux personnes victimes d'affections génétiques et, plus encore, à leurs familles. Revendiquant désormais son statut de "mutant", il sait qu'il fera tout pour avoir des enfants sans avoir recours au dépistage sélectif. Il sait aussi que l'existence humaine ne saurait se réduire à des caractéristiques biologiques.
Sur un rythme enlevé, il nous livre une réflexion à la fois personnelle et politique centrée sur la problématique du diagnostic préimplantatoire, cette technique issue du développement de la génétique et de l'assistance médicale à la procréation. Son analyse se nourrit des textes signés par les principaux défenseurs des politiques eugénistes de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle. Sans jamais vouloir écrire une histoire de l'eugénisme, il estime que cette histoire s'enrichirait d'entendre aujourd'hui ceux qui, comme lui, sont les "premiers concernés".
Nicolas Journet connaît et mesure les risques pris par ceux qui tentent de mettre en garde contre les rapides évolutions actuelles de pratiques de dépistage in utero et de tri sélectif des embryons. A commencer par celui d'être accusé de militer contre la dépénalisation de l'interruption volontaire de grossesse. L'auteur prend bien garde de ne pas tomber dans les principaux pièges. Il assure ne pas faire partie des bataillons de l'"antiscience", ne croire en aucune religion, "qu'elle soit catholique, musulmane, juive, bouddhiste ou écologiste".
Il ne croit pas non plus dans la religion du "progrès" ou de "l'eugénisme". Il regrette amèrement les propos tenus avant l'élection présidentielle par Nicolas Sarkozy quant au caractère génétique des comportements pédophiles ou des tendances suicidaires des adolescents. Il est aussi opposé aux analyses ADN imposées pour les regroupements familiaux. Sans souffrir d'"antisarkozysme primaire", il sait que "le pire est à craindre" quand "l'eugénisme s'installe dans la loi".
Sans être fondamentalement opposé à toute forme de dépistage prénatal, il aimerait que, dans ce domaine, "la société assume son rôle", que les mots retrouvent leur sens et que l'on ose qualifier d'"eugénistes" la pratique du "diagnostic préimplantatoire" ou celle de "l'interruption médicale de grossesse". Il revendique, enfin, un véritable et nouveau "droit à la différence" qu'il exprime dans un étonnant "éloge de l'impureté génétique".
GÉNÉTIQUEMENT INCORRECT de Nicolas Journet. Ed. Danger public, 256 pages, 16,90 €.
Jean-Yves Nau
Article paru dans l'édition du 06.12.07
Pour en savoir plus sur le syndrome de Marfan, voir www.vivremarfan.org
Marfan ou l'éloge de l'impureté génétique
Voici un ouvrage salutaire et original. Il a pour origine l'entretien accordé au Monde dans l'édition datée du 5 février par le professeur Didier Sicard, président du Comité consultatif national d'éthique. Il prolonge aussi un point de vue publié peu après, toujours dans ces colonnes, par Nicolas Journet, scénariste et documentariste, porteur d'une mutation génétique à l'origine du syndrome de Marfan.
Le professeur Sicard dénonçait alors les risques d'une évolution vers un nouvel eugénisme, conséquence du développement du dépistage prénatal et de la sélection des embryons conçus ou non in vitro. Il évoquait aussi la volonté, exprimée par certains, d'organiser un dépistage systématique, avant la naissance, des stigmates génétiques de ce syndrome relativement rare transmis sur un mode héréditaire et qui concerna notamment le président Lincoln (1809-1865), le compositeur Mendelssohn (1809-1847) ou le violoniste Paganini (1782-1840). Il s'agit d'un ensemble de symptômes d'expressions très variables pouvant concerner le squelette, le tissu conjonctif ou le système cardio-vasculaire. Rien ne permet toutefois d'affirmer que ces symptômes auront des conséquences pathologiques ni, le cas échéant, de prédire leur degré de gravité.
Chez l'auteur, il y eut d'abord une douloureuse prise de conscience, un parcours marqué par des relations difficiles avec des représentants du corps médical. Puis vint l'heure où il prit la décision de ne plus accepter le rôle de coupable trop souvent assigné aux personnes victimes d'affections génétiques et, plus encore, à leurs familles. Revendiquant désormais son statut de "mutant", il sait qu'il fera tout pour avoir des enfants sans avoir recours au dépistage sélectif. Il sait aussi que l'existence humaine ne saurait se réduire à des caractéristiques biologiques.
Sur un rythme enlevé, il nous livre une réflexion à la fois personnelle et politique centrée sur la problématique du diagnostic préimplantatoire, cette technique issue du développement de la génétique et de l'assistance médicale à la procréation. Son analyse se nourrit des textes signés par les principaux défenseurs des politiques eugénistes de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle. Sans jamais vouloir écrire une histoire de l'eugénisme, il estime que cette histoire s'enrichirait d'entendre aujourd'hui ceux qui, comme lui, sont les "premiers concernés".
Nicolas Journet connaît et mesure les risques pris par ceux qui tentent de mettre en garde contre les rapides évolutions actuelles de pratiques de dépistage in utero et de tri sélectif des embryons. A commencer par celui d'être accusé de militer contre la dépénalisation de l'interruption volontaire de grossesse. L'auteur prend bien garde de ne pas tomber dans les principaux pièges. Il assure ne pas faire partie des bataillons de l'"antiscience", ne croire en aucune religion, "qu'elle soit catholique, musulmane, juive, bouddhiste ou écologiste".
Il ne croit pas non plus dans la religion du "progrès" ou de "l'eugénisme". Il regrette amèrement les propos tenus avant l'élection présidentielle par Nicolas Sarkozy quant au caractère génétique des comportements pédophiles ou des tendances suicidaires des adolescents. Il est aussi opposé aux analyses ADN imposées pour les regroupements familiaux. Sans souffrir d'"antisarkozysme primaire", il sait que "le pire est à craindre" quand "l'eugénisme s'installe dans la loi".
Sans être fondamentalement opposé à toute forme de dépistage prénatal, il aimerait que, dans ce domaine, "la société assume son rôle", que les mots retrouvent leur sens et que l'on ose qualifier d'"eugénistes" la pratique du "diagnostic préimplantatoire" ou celle de "l'interruption médicale de grossesse". Il revendique, enfin, un véritable et nouveau "droit à la différence" qu'il exprime dans un étonnant "éloge de l'impureté génétique".
GÉNÉTIQUEMENT INCORRECT de Nicolas Journet. Ed. Danger public, 256 pages, 16,90 €.
Jean-Yves Nau
Article paru dans l'édition du 06.12.07
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déficience mentale corrigée chez des souris
Des chercheurs corrigent chez la souris une déficience mentale héréditaire
LE MONDE
Les signes liés à une grave anomalie génétique appelée syndrome de l'X fragile ont été corrigés sur un modèle animal, la souris. C'est ce qu'indique un article mis en ligne, mercredi 19 décembre, sur le site de la revue Neuron, et signé par une équipe américano-indienne. Cause la plus fréquente de retard mental héréditaire, le syndrome de l'X fragile est également responsable de formes d'autisme. En diminuant l'expression d'un gène fonctionnant de manière excessive chez des souris porteuses de l'anomalie génétique, Mark Bear (Massachusetts Institute of Technology, Cambridge, Etats-Unis) et ses collègues ont obtenu des animaux chez lesquels les signes de la maladie étaient réduits.
Tirant son nom du fait qu'une extrémité du chromosome X apparaît cassée, le syndrome de l'X fragile associe des signes divers : un retard mental d'une profondeur très variable, un faciès particulier, des troubles du comportement pouvant évoquer un autisme (chez 30 % des garçons atteints âgés de 5 à 10 ans) et, chez l'homme adulte, des testicules augmentés de volume. Liée à une mutation portée par le chromosome X, la maladie est exprimée chez le garçon porteur de l'anomalie et, sous des formes moins prononcées, chez 50 % des filles porteuses. La maladie touche un garçon sur 4 000 et une fille sur 7 000. Des tests ont été mis au point pour en faire le diagnostic, y compris sous forme prénatale dans le cadre d'une consultation de conseil génétique. Mais aucun traitement n'existe actuellement.
L'anomalie génétique à l'origine du syndrome de l'X fragile a été identifiée en 1991 par l'équipe de Jean-Louis Mandel, directeur de l'Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg. Elle affecte le gène FMR1 codant pour une protéine baptisée en anglais "Fragile X mental retardation protein" ou FMRP. Une séquence de ce gène est répétée beaucoup plus souvent que normalement, ce qui aboutit à le réduire au silence.
Une hypothèse a été avancée selon laquelle la forme mutée du gène FMR1 n'exercerait plus son rôle de frein vis-à-vis de l'activation d'un autre gène, celui d'un récepteur au glutamate (mGluR5). Tout se passerait donc comme si l'équilibre entre les deux gènes était rompu et que la balance penchait complètement du côté du mGluR5.
"Le syndrome de l'X fragile est un trouble en forme d'excès : excès de la sensibilité à une modification de l'environnement, des connexions entre synapses (points de contact entre neurones), de la synthèse protéique, de l'extinction de la mémoire, de la croissance corporelle et de l'excitabilité", décrivent Mark Bear et son équipe.
Pour vérifier l'hypothèse d'une levée de la modulation du gène mGluR5 du fait de la mutation de FMR1, ils ont utilisé un modèle de souris. Ces animaux possèdent en effet des gènes homologues de ceux impliqués dans l'hypothèse. En croisant des souris porteuses soit d'une mutation du gène FMR1 le réduisant au silence ("knock-out"), soit d'une mutation du gène mGluR5 atténuant son expression, les auteurs ont produit des souris porteuses d'une double mutation. Ils ont ainsi été en mesure de constater que les caractères anormaux observés chez les souris ayant une déficience du gène FMR1 étaient atténués chez les souris ayant la double mutation.
En confortant cette hypothèse d'un équilibre rompu entre deux gènes dont l'action s'oppose, Mark Bear et son équipe accréditent un mécanisme où l'activation non réfrénée d'un récepteur au glutamate explique la plupart des symptômes affectant le système nerveux central dans le syndrome de l'X fragile.
Ce travail expérimental conforte également les recherches sur un futur traitement avec des molécules qui se fixeraient sur le récepteur mGluR5, pour atténuer son activation chez les individus porteurs de la mutation du gène FMR1.
Paul Benkimoun
Article paru dans l'édition du Monde du 21.12.07
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 844,0.html
LE MONDE
Les signes liés à une grave anomalie génétique appelée syndrome de l'X fragile ont été corrigés sur un modèle animal, la souris. C'est ce qu'indique un article mis en ligne, mercredi 19 décembre, sur le site de la revue Neuron, et signé par une équipe américano-indienne. Cause la plus fréquente de retard mental héréditaire, le syndrome de l'X fragile est également responsable de formes d'autisme. En diminuant l'expression d'un gène fonctionnant de manière excessive chez des souris porteuses de l'anomalie génétique, Mark Bear (Massachusetts Institute of Technology, Cambridge, Etats-Unis) et ses collègues ont obtenu des animaux chez lesquels les signes de la maladie étaient réduits.
Tirant son nom du fait qu'une extrémité du chromosome X apparaît cassée, le syndrome de l'X fragile associe des signes divers : un retard mental d'une profondeur très variable, un faciès particulier, des troubles du comportement pouvant évoquer un autisme (chez 30 % des garçons atteints âgés de 5 à 10 ans) et, chez l'homme adulte, des testicules augmentés de volume. Liée à une mutation portée par le chromosome X, la maladie est exprimée chez le garçon porteur de l'anomalie et, sous des formes moins prononcées, chez 50 % des filles porteuses. La maladie touche un garçon sur 4 000 et une fille sur 7 000. Des tests ont été mis au point pour en faire le diagnostic, y compris sous forme prénatale dans le cadre d'une consultation de conseil génétique. Mais aucun traitement n'existe actuellement.
L'anomalie génétique à l'origine du syndrome de l'X fragile a été identifiée en 1991 par l'équipe de Jean-Louis Mandel, directeur de l'Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg. Elle affecte le gène FMR1 codant pour une protéine baptisée en anglais "Fragile X mental retardation protein" ou FMRP. Une séquence de ce gène est répétée beaucoup plus souvent que normalement, ce qui aboutit à le réduire au silence.
Une hypothèse a été avancée selon laquelle la forme mutée du gène FMR1 n'exercerait plus son rôle de frein vis-à-vis de l'activation d'un autre gène, celui d'un récepteur au glutamate (mGluR5). Tout se passerait donc comme si l'équilibre entre les deux gènes était rompu et que la balance penchait complètement du côté du mGluR5.
"Le syndrome de l'X fragile est un trouble en forme d'excès : excès de la sensibilité à une modification de l'environnement, des connexions entre synapses (points de contact entre neurones), de la synthèse protéique, de l'extinction de la mémoire, de la croissance corporelle et de l'excitabilité", décrivent Mark Bear et son équipe.
Pour vérifier l'hypothèse d'une levée de la modulation du gène mGluR5 du fait de la mutation de FMR1, ils ont utilisé un modèle de souris. Ces animaux possèdent en effet des gènes homologues de ceux impliqués dans l'hypothèse. En croisant des souris porteuses soit d'une mutation du gène FMR1 le réduisant au silence ("knock-out"), soit d'une mutation du gène mGluR5 atténuant son expression, les auteurs ont produit des souris porteuses d'une double mutation. Ils ont ainsi été en mesure de constater que les caractères anormaux observés chez les souris ayant une déficience du gène FMR1 étaient atténués chez les souris ayant la double mutation.
En confortant cette hypothèse d'un équilibre rompu entre deux gènes dont l'action s'oppose, Mark Bear et son équipe accréditent un mécanisme où l'activation non réfrénée d'un récepteur au glutamate explique la plupart des symptômes affectant le système nerveux central dans le syndrome de l'X fragile.
Ce travail expérimental conforte également les recherches sur un futur traitement avec des molécules qui se fixeraient sur le récepteur mGluR5, pour atténuer son activation chez les individus porteurs de la mutation du gène FMR1.
Paul Benkimoun
Article paru dans l'édition du Monde du 21.12.07
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 844,0.html
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modèle animal génétique porteur de l’autisme
Source : College Américain de Neuropsychopharmacologie
http://www.eurekalert.org/pub_releases/ ... 120707.php
Traduction diffusée sur la liste Aspergeraide
Une étude débouche sur une première : un modèle animal génétique porteur de l’autisme
Ces travaux pourraient affiner la compréhension de l’autisme des humains.
(Boca Raton : ville de Floride ou sont de nombreux Editeurs [NdT]) Dec 8 2007
En introduisant une mutation génétique dans une souris, des chercheurs ont créé ce qu’ils croient être le premier modèle pertinent d’autisme non associé à d’autres grands syndromes neuropsychiatrique, qinsi que le rapporte une étude présentée au congrès annuel du Collège Américain de Neuropsychopharmacologie. Ce modèle animal pourrait aider les chercheurs à mieux comprendre le fonctionnement anormal du cerveau chez les autistes humains, ce qui pourrait les aider à mieux identifier et à améliorer les stratégies de traitement. Les pathologies neuropsychiatriques associées comprennent le « X Fragile », la cause la plus courante de retard mental héréditaire, et le syndrome de Rett, un désordre caractérisé par un développement précoce normal suivi d’un ralentissement de cerveau, d’une croissance de la tête, de crises [NdT ?comme l’épilepsie ?] et de retard mental.
L’autisme est un désordre neuropsychiatrique caractérisé par des comportements répétitifs, et des empêchements dans les interactions sociales ainsi que dans les aptitudes à communiquer. Ces symptômes peuvent coexister avec des compétences et capacités cognitives renforcées aussi bien que diminuées.
« Avant cette étude, on ne savait pour ainsi dire rien des mécanismes de l’autisme dans le cerveau » dit le chercheur de l’étude Dr Craig M. Powell (M.D. = Master Degree, PhD= Phil Doct. = détenteurs d’une thèse), professeur assistant de neurologie et psychiatrie au Medical de Dallas [NdT dont la tutelle est l’Université du Texas Southwestern ( ?)]. « Avec ces travaux, nous pouvons étudier des modifications dans le cerveau qui conduisent aux comportements et syndromes autistiques, ce qui pourra nous aider à en comprendre davantage sur l’évolution et le traitement du désordre [NdT disorder serait souvent traduit par pathologie dans ce contexte… ]
L’équipe de recherche, conduite par T. Südhof, professeur et titulaire de la chaire de neuroscience à l’Univ. Texas Southwestern, a remplacé le gène normal neuroligin-3 de la souris par un gène muté de neuroligin 3 associé à l’autisme chez les humains
[NdT c’est bien neuroligin, et non neurologin http://cmckb.cellmigration.org/report.c ... e_id=54413 qui dit que ce gène est lié à Autisme et Asperger].
En procédant ainsi, l’équipe a pu créer un gène dans la souris similaire au gène de l’affection de l’autisme. Bien que le résultat ne revenait qu’à une modeste modification dans leur attirail génétique, il mimait parfaitement le même modeste changement qui survient chez quelques uns des patients atteints d’autisme humain.
Le Dr Powell a étudié les souris génétiquement modifiées et a trouvé que, vis-à-vis des résultats dans les tests comportementaux qui révèlent des traits caractéristiques de l’autisme, ces souris montraient un moindre degré d’interaction sociale avec les autres souris ; d’autres traits, tels que l’anxiété, la coordination et la sensibilité à la douleur [NdT physique ?]étaient en revanche non affectés. Ces déficits d’interaction sociale, dit le Dr Powell, sont les signes marquants de l’autisme. En outre, les souris montraient des capacités d’apprentissage spatial renforcées, qu’on peut mettre en rapport avec les capacités cognitives surdéveloppées des « savants autistes » (des personnes qui ont un handicap mental ou développemental sévère, en même temps que des capacités mentales tout à fait hors du commun)
Ces découvertes pourraient être particulièrement bienvenues pour identifier de nouvelles approches de traitement. Nous savons déjà que les phénomènes d’inhibition chimique de la transmission synaptique d’un neurone au suivant sont augmentés dans le modèle de souris [NdT « inhibitory transmission » est une demi contradiction pour moi, traduction fine à vérifier, je l’ai pris pour « inhibited transmission »]. Dorénavant, nous pouvons tester des molécules/médicaments qui diminuent cet effet directement chez la souris, et chercher si cela inverse leur déficit d’interaction sociale », dit le Dr Powell. « A ce jour, la méthode principale de traitement de l’autisme est encore la thérapie comportementaliste (p.ex . ABA). Le plus tôt nous parvenons à impliquer les patients dans des interventions à base comportementale, le mieux les personnes souffrant d’autisme se porteront » ajoute le Dr Powell, qui ajoute que le modèle fournira aux chercheurs une connaissance des cerveaux de souris qui possèdent de nombreux parallèles avec les cerveaux humains vivants, ces derniers ne pouvant [malgré tout] être étudiée que d’une façon assez limitative par la mise en œuvre des nouveaux outils d’imagerie cérébrale
####
ACNP, fondée en 1961 est une organisation professionnelle de plus de 700 scientifiques de haut niveau, comprenant 4 prix Nobel. La mission de l’ACNP est de favoriser la recherche et l’éducation en NPP et domaines reliés par les moyens suivants : en promouvant l’interaction d’un large domaine de discipline scientifiques du cerveau et du comportement, pour avancer la compréhension de la prévention et du traitement des affections du système nerveux, ce qui inclue les désordres psychiatrique, neurologique, comportementaux et addictifs ; en encourageant les vocations scientifiques à s’orienter pour leur carrière dans des domaines de recherche lié à ces désordres et à leur traitement ; et à assurer la dissémination des avancées scientifiques pertinentes.
http://www.eurekalert.org/pub_releases/ ... 120707.php
Traduction diffusée sur la liste Aspergeraide
Une étude débouche sur une première : un modèle animal génétique porteur de l’autisme
Ces travaux pourraient affiner la compréhension de l’autisme des humains.
(Boca Raton : ville de Floride ou sont de nombreux Editeurs [NdT]) Dec 8 2007
En introduisant une mutation génétique dans une souris, des chercheurs ont créé ce qu’ils croient être le premier modèle pertinent d’autisme non associé à d’autres grands syndromes neuropsychiatrique, qinsi que le rapporte une étude présentée au congrès annuel du Collège Américain de Neuropsychopharmacologie. Ce modèle animal pourrait aider les chercheurs à mieux comprendre le fonctionnement anormal du cerveau chez les autistes humains, ce qui pourrait les aider à mieux identifier et à améliorer les stratégies de traitement. Les pathologies neuropsychiatriques associées comprennent le « X Fragile », la cause la plus courante de retard mental héréditaire, et le syndrome de Rett, un désordre caractérisé par un développement précoce normal suivi d’un ralentissement de cerveau, d’une croissance de la tête, de crises [NdT ?comme l’épilepsie ?] et de retard mental.
L’autisme est un désordre neuropsychiatrique caractérisé par des comportements répétitifs, et des empêchements dans les interactions sociales ainsi que dans les aptitudes à communiquer. Ces symptômes peuvent coexister avec des compétences et capacités cognitives renforcées aussi bien que diminuées.
« Avant cette étude, on ne savait pour ainsi dire rien des mécanismes de l’autisme dans le cerveau » dit le chercheur de l’étude Dr Craig M. Powell (M.D. = Master Degree, PhD= Phil Doct. = détenteurs d’une thèse), professeur assistant de neurologie et psychiatrie au Medical de Dallas [NdT dont la tutelle est l’Université du Texas Southwestern ( ?)]. « Avec ces travaux, nous pouvons étudier des modifications dans le cerveau qui conduisent aux comportements et syndromes autistiques, ce qui pourra nous aider à en comprendre davantage sur l’évolution et le traitement du désordre [NdT disorder serait souvent traduit par pathologie dans ce contexte… ]
L’équipe de recherche, conduite par T. Südhof, professeur et titulaire de la chaire de neuroscience à l’Univ. Texas Southwestern, a remplacé le gène normal neuroligin-3 de la souris par un gène muté de neuroligin 3 associé à l’autisme chez les humains
[NdT c’est bien neuroligin, et non neurologin http://cmckb.cellmigration.org/report.c ... e_id=54413 qui dit que ce gène est lié à Autisme et Asperger].
En procédant ainsi, l’équipe a pu créer un gène dans la souris similaire au gène de l’affection de l’autisme. Bien que le résultat ne revenait qu’à une modeste modification dans leur attirail génétique, il mimait parfaitement le même modeste changement qui survient chez quelques uns des patients atteints d’autisme humain.
Le Dr Powell a étudié les souris génétiquement modifiées et a trouvé que, vis-à-vis des résultats dans les tests comportementaux qui révèlent des traits caractéristiques de l’autisme, ces souris montraient un moindre degré d’interaction sociale avec les autres souris ; d’autres traits, tels que l’anxiété, la coordination et la sensibilité à la douleur [NdT physique ?]étaient en revanche non affectés. Ces déficits d’interaction sociale, dit le Dr Powell, sont les signes marquants de l’autisme. En outre, les souris montraient des capacités d’apprentissage spatial renforcées, qu’on peut mettre en rapport avec les capacités cognitives surdéveloppées des « savants autistes » (des personnes qui ont un handicap mental ou développemental sévère, en même temps que des capacités mentales tout à fait hors du commun)
Ces découvertes pourraient être particulièrement bienvenues pour identifier de nouvelles approches de traitement. Nous savons déjà que les phénomènes d’inhibition chimique de la transmission synaptique d’un neurone au suivant sont augmentés dans le modèle de souris [NdT « inhibitory transmission » est une demi contradiction pour moi, traduction fine à vérifier, je l’ai pris pour « inhibited transmission »]. Dorénavant, nous pouvons tester des molécules/médicaments qui diminuent cet effet directement chez la souris, et chercher si cela inverse leur déficit d’interaction sociale », dit le Dr Powell. « A ce jour, la méthode principale de traitement de l’autisme est encore la thérapie comportementaliste (p.ex . ABA). Le plus tôt nous parvenons à impliquer les patients dans des interventions à base comportementale, le mieux les personnes souffrant d’autisme se porteront » ajoute le Dr Powell, qui ajoute que le modèle fournira aux chercheurs une connaissance des cerveaux de souris qui possèdent de nombreux parallèles avec les cerveaux humains vivants, ces derniers ne pouvant [malgré tout] être étudiée que d’une façon assez limitative par la mise en œuvre des nouveaux outils d’imagerie cérébrale
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ACNP, fondée en 1961 est une organisation professionnelle de plus de 700 scientifiques de haut niveau, comprenant 4 prix Nobel. La mission de l’ACNP est de favoriser la recherche et l’éducation en NPP et domaines reliés par les moyens suivants : en promouvant l’interaction d’un large domaine de discipline scientifiques du cerveau et du comportement, pour avancer la compréhension de la prévention et du traitement des affections du système nerveux, ce qui inclue les désordres psychiatrique, neurologique, comportementaux et addictifs ; en encourageant les vocations scientifiques à s’orienter pour leur carrière dans des domaines de recherche lié à ces désordres et à leur traitement ; et à assurer la dissémination des avancées scientifiques pertinentes.
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- Localisation : plounéventer
bonjour à tous ,
- çà me rappelle, lorsque j'étais au lycée, on avait étudié un livre passionnant: "des fleurs pour Algernone" de daniel keyes
- c'était l'histoire d'un employé en boulangerie handicapé et d'une souris, Algernone, sur lesquels on effectuait des tests pour la recherche... au fil du temps, s'est instalé une complicité entre les deux cobayes ;
- le livre est trés bien écrit, trés touchant, trés captivant; il a au moins 30 ans, vu mon âge avancé
- çà me rappelle, lorsque j'étais au lycée, on avait étudié un livre passionnant: "des fleurs pour Algernone" de daniel keyes
- c'était l'histoire d'un employé en boulangerie handicapé et d'une souris, Algernone, sur lesquels on effectuait des tests pour la recherche... au fil du temps, s'est instalé une complicité entre les deux cobayes ;
- le livre est trés bien écrit, trés touchant, trés captivant; il a au moins 30 ans, vu mon âge avancé
"petits bouts par petits bouts... les bouts étant mis bout à bout."
"en chacun de nous sommeille un dragon... il faut y croire." (devise "bat-toi florent")
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autisme et littérature
Bien vu Jakesbian,
Dans la même veine, paru récemment, je vous conseille le livre d'Elisabeth Moon "La vitesse de l'obscurité". Par flemme, je vous livre la présentation de Jérôme Vincent sur ActuSF :
"L’autisme au quotidien
Lou Arrendale est un autiste relativement bien intégré. Indépendant, il vit seul dans son appartement et a une bonne place dans une grande compagnie pharmaceutique dans une section qui regroupe des autistes comme lui. Il se débrouille même très bien dans ses cours d’escrime. Une vie réglée que vient perturber l’annonce d’une découverte énorme. Un traitement expérimental permettrait aux autistes de redevenir « normaux » en supprimant leur handicap. Mais Lou en a-t-il vraiment envie ?
Une belle claque
Lire de la science-fiction, c’est s’exposer parfois à prendre de belles claques. C’est le cas avec cette Vitesse de l’Obscurité d’Elisabeth Moon. C’est simple : c’est un livre passionnant à tout point de vue. D’abord parce qu’en choisissant son héros autiste comme narrateur, elle nous fait rentrer de plein pied dans son univers, dans sa manière de penser et de fonctionner, dans ses sentiments, en nous montrant bien toute la difficulté de son quotidien. Elle prend le temps de bien décrire son environnement, ce qu’il pense et ce qu’il perçoit afin que l’on s’imprègne de sa vision du monde. Et c’est un choc. Ensuite parce que ce roman pose les bonnes questions sur la différence et l’acceptation de l’autre. Qui est différent ? Qu’est-ce que la différence ? Comment la société perçoit-elle cette différence ? Et doit-on tout faire pour devenir normal ? Des questions classiques mais qui prennent ici toute leur force en étant alliées à la sensibilité de l’écriture d’Elisabeth Moon. Le pari n’était pas évident. L’autisme n’est pas un sujet facile et prendre comme héros et narrateur un personnage autiste était un vrai défi, qui plus est en faisant de son récit une légère anticipation. On ne peut pas juger de la justesse ou non de sa vision de l’autisme, n’y connaissant rien sur le sujet. Mais plus que l’exploit de l’écrivain, ce que l’on en retient surtout, c’est l’émotion qui se dégage de ce roman décidément superbe. Sans doute le fait que l’auteur ait elle-même un fils autiste n’est pas étranger à cette tendresse que l’on perçoit à travers ses mots et ses chapitres. Non décidément, en tout point, c’est un excellent roman. Ne pas le lire serait une faute de goût. Ce serait surtout passer à côté d’un grand livre…
Jérôme Vincent"
Je précise pour mes voisins que je peux prêter ce livre, souvent dérangeant mais très juste à mon avis (c'est dailleurs sans doute pour cela qu'il m'a perturbée).
Dans la même veine, paru récemment, je vous conseille le livre d'Elisabeth Moon "La vitesse de l'obscurité". Par flemme, je vous livre la présentation de Jérôme Vincent sur ActuSF :
"L’autisme au quotidien
Lou Arrendale est un autiste relativement bien intégré. Indépendant, il vit seul dans son appartement et a une bonne place dans une grande compagnie pharmaceutique dans une section qui regroupe des autistes comme lui. Il se débrouille même très bien dans ses cours d’escrime. Une vie réglée que vient perturber l’annonce d’une découverte énorme. Un traitement expérimental permettrait aux autistes de redevenir « normaux » en supprimant leur handicap. Mais Lou en a-t-il vraiment envie ?
Une belle claque
Lire de la science-fiction, c’est s’exposer parfois à prendre de belles claques. C’est le cas avec cette Vitesse de l’Obscurité d’Elisabeth Moon. C’est simple : c’est un livre passionnant à tout point de vue. D’abord parce qu’en choisissant son héros autiste comme narrateur, elle nous fait rentrer de plein pied dans son univers, dans sa manière de penser et de fonctionner, dans ses sentiments, en nous montrant bien toute la difficulté de son quotidien. Elle prend le temps de bien décrire son environnement, ce qu’il pense et ce qu’il perçoit afin que l’on s’imprègne de sa vision du monde. Et c’est un choc. Ensuite parce que ce roman pose les bonnes questions sur la différence et l’acceptation de l’autre. Qui est différent ? Qu’est-ce que la différence ? Comment la société perçoit-elle cette différence ? Et doit-on tout faire pour devenir normal ? Des questions classiques mais qui prennent ici toute leur force en étant alliées à la sensibilité de l’écriture d’Elisabeth Moon. Le pari n’était pas évident. L’autisme n’est pas un sujet facile et prendre comme héros et narrateur un personnage autiste était un vrai défi, qui plus est en faisant de son récit une légère anticipation. On ne peut pas juger de la justesse ou non de sa vision de l’autisme, n’y connaissant rien sur le sujet. Mais plus que l’exploit de l’écrivain, ce que l’on en retient surtout, c’est l’émotion qui se dégage de ce roman décidément superbe. Sans doute le fait que l’auteur ait elle-même un fils autiste n’est pas étranger à cette tendresse que l’on perçoit à travers ses mots et ses chapitres. Non décidément, en tout point, c’est un excellent roman. Ne pas le lire serait une faute de goût. Ce serait surtout passer à côté d’un grand livre…
Jérôme Vincent"
Je précise pour mes voisins que je peux prêter ce livre, souvent dérangeant mais très juste à mon avis (c'est dailleurs sans doute pour cela qu'il m'a perturbée).
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
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test de dépistage à la naissance
Dans les prochaines semaines, le ministère de la Santé et l'Assurance Maladie vont décider d'instaurer ou non un dépistage systématique de la surdité à la naissance, recommandé par la Haute autorité de santé. Si un dépistage néonatal de la surdité permettrait un appareillage beaucoup plus précoce, il y a débat sur ce dépistage. Ci-dessous un article du Monde. Des questions similaires se poseront quand des tests seront proposés pour détecter l'autisme.
Le dépistage néonatal de la surdité est contesté
Dans un avis rendu jeudi 10 janvier, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) prend ses distances avec la recommandation de la Haute autorité de santé (HAS) de généraliser progressivement le dépistage néonatal de la surdité.
Saisi, en février 2007, par la Fédération nationale des sourds de France et le Réseau d'actions médico-psychologiques et sociales pour enfants sourds, le CCNE considère que "les conditions éthiques d'une généralisation du dépistage ne sont pas réunies", et "redoute une médicalisation excessive de la surdité qui la réduirait à sa seule dimension fonctionnelle et organique, polarisant du même coup la prise en charge sur l'appareillage technologique". Environ 800 à 1 000 bébés sourds naissant chaque année en France, dont 90 % dans une famille d'entendants. Actuellement, l'âge moyen de diagnostic de surdité profonde (seize mois) "demeure beaucoup trop tardif", souligne le Comité. Mais de là à systématiser le dépistage dès les premiers jours de vie, il y a un pas que le CCNE refuse de franchir.
D'abord parce que la courte durée du séjour en maternité conduirait à réaliser un dépistage au premier ou deuxième jour de l'enfant, âge où les tests manquent terriblement de fiabilité. "L'enfant serait tatoué sourd ou pas avec des possibilités d'erreurs manifestes", prévient le professeur Didier Sicard, président du CCNE. Ensuite parce que l'accompagnement psychologique des parents confrontés à une annonce "traumatisante" et le suivi des enfants restent à organiser. Si le test révèle une surdité, la possibilité de poser un implant cochléaire (aide auditive) ne peut être faite qu'à partir du neuvième mois de l'enfant. "La France a la culture du dépistage mais n'a pas celle de la prise en charge", déplore le professeur Sicard.
Si un "repérage des troubles des capacités auditives" doit être développé "au cours des premiers mois de la vie", le CCNE plaide, avec force, en faveur d'une "éducation bilingue" des enfants sourds, basée sur l'enseignement du langage des signes et l'apprentissage du langage oral grâce à un appareillage approprié. Dans un précédent avis, le Comité avait déjà souligné l'importance de la complémentarité entre implant et langue des signes. "On peut regretter que ces recommandations n'aient pas été suivies d'effet, alors que les résultats scolaires et universitaires des sourds dans les pays scandinaves plaident en faveur du bilinguisme", insiste le CCNE.
Sandrine Blanchard
Article paru dans l'édition du Monde - 13.01.08
Texte complet de l'avis :
http://www.comite-ethique.fr/docs/CCNE- ... urdite.pdf
Le dépistage néonatal de la surdité est contesté
Dans un avis rendu jeudi 10 janvier, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) prend ses distances avec la recommandation de la Haute autorité de santé (HAS) de généraliser progressivement le dépistage néonatal de la surdité.
Saisi, en février 2007, par la Fédération nationale des sourds de France et le Réseau d'actions médico-psychologiques et sociales pour enfants sourds, le CCNE considère que "les conditions éthiques d'une généralisation du dépistage ne sont pas réunies", et "redoute une médicalisation excessive de la surdité qui la réduirait à sa seule dimension fonctionnelle et organique, polarisant du même coup la prise en charge sur l'appareillage technologique". Environ 800 à 1 000 bébés sourds naissant chaque année en France, dont 90 % dans une famille d'entendants. Actuellement, l'âge moyen de diagnostic de surdité profonde (seize mois) "demeure beaucoup trop tardif", souligne le Comité. Mais de là à systématiser le dépistage dès les premiers jours de vie, il y a un pas que le CCNE refuse de franchir.
D'abord parce que la courte durée du séjour en maternité conduirait à réaliser un dépistage au premier ou deuxième jour de l'enfant, âge où les tests manquent terriblement de fiabilité. "L'enfant serait tatoué sourd ou pas avec des possibilités d'erreurs manifestes", prévient le professeur Didier Sicard, président du CCNE. Ensuite parce que l'accompagnement psychologique des parents confrontés à une annonce "traumatisante" et le suivi des enfants restent à organiser. Si le test révèle une surdité, la possibilité de poser un implant cochléaire (aide auditive) ne peut être faite qu'à partir du neuvième mois de l'enfant. "La France a la culture du dépistage mais n'a pas celle de la prise en charge", déplore le professeur Sicard.
Si un "repérage des troubles des capacités auditives" doit être développé "au cours des premiers mois de la vie", le CCNE plaide, avec force, en faveur d'une "éducation bilingue" des enfants sourds, basée sur l'enseignement du langage des signes et l'apprentissage du langage oral grâce à un appareillage approprié. Dans un précédent avis, le Comité avait déjà souligné l'importance de la complémentarité entre implant et langue des signes. "On peut regretter que ces recommandations n'aient pas été suivies d'effet, alors que les résultats scolaires et universitaires des sourds dans les pays scandinaves plaident en faveur du bilinguisme", insiste le CCNE.
Sandrine Blanchard
Article paru dans l'édition du Monde - 13.01.08
Texte complet de l'avis :
http://www.comite-ethique.fr/docs/CCNE- ... urdite.pdf
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Comme toi Jakesbian, j'ai pensé tout de suite a Fleurs pour Algernon!!!
Par contre je ne connaissais pas ton livre Murielle, mais je m'empresse d'y aller le comander!
Juste un sujet de reflection: Si un jour on arrive a guerir tus nos personnes handicapés, ca va faire un paquet de chercheurs au chomage!!!
Sue
Suzanne, la vieille qui blatere, maman de Loic 29 ans
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conférences Bourgeron
3 conférences de Thomas Bourgeron signalées par le CRA Rhône-Alpes :
- La vulnérabilité génétique à l’autisme - les altérations synaptiques
La vulnérabilité génétique à l’autisme - les altérations de l’horloge circadienne
Gènes, synapses et autismes
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Ce sont des conférences du mois d'avril mais c'est bien d'avoir les enregistrements. Je viens de charger les 2 mp3 du site du collège de France et le son et la vidéo de celle sur le site de l'ENS.
Il ne reste plus qu'à regarder.
Merci Jean pour le lien.
Il ne reste plus qu'à regarder.
Merci Jean pour le lien.
Bernard (55 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
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C'était même d'Avril 2007.
Je viens de visionner Gènes, Synapses et Autismes de Thomas Bourgeron et j'ai passé un bon moment à voir cette vidéo.
On y reparle du gène Shank3 dont je scrute les avancées depuis quelques mois.
Quand il y a délétion, cela crée des manques (retard mental, retard du langage, voire pas de langage du tout).
Quand il y a multiplicité du gène (2 ou 3 copies), on observe (peu de cas cliniques, mais c'est une piste), la précocité du langage et les "dons" (type mémoire visuelle, facilité de calcul mental, etc...) par exemple quand il y a triplicité.
Au moment des questions/réponses, il y a une maman dans la salle qui dit qu'elle a une fille autiste de 33 ans et que dans les 10 dernières années, elle a vu de façon flagrante, une amélioration du comportement de sa fille (sans que ce soit un retour à la "normale") assez importante pour être visible. Et elle pose la question à Bourgeron d'une possible "réparation" avec le temps (il donne une réponse encourageante).
Il y a aussi le passage avec les détails où il dit que l'aspie voit bien les détails avant de voir le global, contrairement au NT qui voit le global avant de descendre dans les détails. Et il cite un exemple (que j'ai vécu) : on supprime un livre d'une bibliothèque. Le NT ne voit rien de bien visible, l'aspie ne voit que cela et il doit tout réarranger.
En fait dans mon cas, je refuse que ma femme touche à ma bibliothèque car je ne m'y retrouve plus quand elle me bouge un livre. J'en fais toute une histoire et elle, elle ne comprenait pas pourquoi j'en faisais tout un plat pour un seul livre. Cela ne changeait rien (pour elle) au niveau global de cette bibliothèque.
Bref, la vidéo est bien.
Il me reste à écouter les mp3.
(J'ai commencé par la vidéo car je suis plus visuel)
Je viens de visionner Gènes, Synapses et Autismes de Thomas Bourgeron et j'ai passé un bon moment à voir cette vidéo.
On y reparle du gène Shank3 dont je scrute les avancées depuis quelques mois.
Quand il y a délétion, cela crée des manques (retard mental, retard du langage, voire pas de langage du tout).
Quand il y a multiplicité du gène (2 ou 3 copies), on observe (peu de cas cliniques, mais c'est une piste), la précocité du langage et les "dons" (type mémoire visuelle, facilité de calcul mental, etc...) par exemple quand il y a triplicité.
Au moment des questions/réponses, il y a une maman dans la salle qui dit qu'elle a une fille autiste de 33 ans et que dans les 10 dernières années, elle a vu de façon flagrante, une amélioration du comportement de sa fille (sans que ce soit un retour à la "normale") assez importante pour être visible. Et elle pose la question à Bourgeron d'une possible "réparation" avec le temps (il donne une réponse encourageante).
Il y a aussi le passage avec les détails où il dit que l'aspie voit bien les détails avant de voir le global, contrairement au NT qui voit le global avant de descendre dans les détails. Et il cite un exemple (que j'ai vécu) : on supprime un livre d'une bibliothèque. Le NT ne voit rien de bien visible, l'aspie ne voit que cela et il doit tout réarranger.
En fait dans mon cas, je refuse que ma femme touche à ma bibliothèque car je ne m'y retrouve plus quand elle me bouge un livre. J'en fais toute une histoire et elle, elle ne comprenait pas pourquoi j'en faisais tout un plat pour un seul livre. Cela ne changeait rien (pour elle) au niveau global de cette bibliothèque.
Bref, la vidéo est bien.
Il me reste à écouter les mp3.
(J'ai commencé par la vidéo car je suis plus visuel)
Bernard (55 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
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bonjour bernard,
je ne pense pas en une réparation... mais une capacité d'adaptation;
pour les livres dans la bibliothèque, c'est tout nicolas; de temps à autre, il les range par ordre alphabétique et les répertorie sur ordinateur; la semaine de la rentrée, j'ai fais du grand rangement dans sa chambre... franchement, il y en avait besoin... sur le coup, il n'a pas apprécié... mais rassuré, je n'avais pas touché "aux livres"
je ne pense pas en une réparation... mais une capacité d'adaptation;
pour les livres dans la bibliothèque, c'est tout nicolas; de temps à autre, il les range par ordre alphabétique et les répertorie sur ordinateur; la semaine de la rentrée, j'ai fais du grand rangement dans sa chambre... franchement, il y en avait besoin... sur le coup, il n'a pas apprécié... mais rassuré, je n'avais pas touché "aux livres"
"petits bouts par petits bouts... les bouts étant mis bout à bout."
"en chacun de nous sommeille un dragon... il faut y croire." (devise "bat-toi florent")
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- Prolifique
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