Voudriez-vous être neurotypique ?

[Hopla]

Bonjour,

Ce matin, en parcourant un blog, je suis encore tombée sur des gens (NT) qui plaignent les autistes (tous confondus), et encore plus ceux qui se rendent compte de leur "différence" (dans le langage politiquement correct, ce mot-là signifie clairement "anormalité").

Je trouve toujours bizarre cette façon de raisonner, comme si hors de la normalité (et pas la norme, attention, la nuance est de taille !), point de salut, point de bonheur, point de sérénité envisageable si on est sain d'esprit. Mais je ne suis pas du tout dans cette optique, vraiment leur "normalité" je n'en voudrais pour rien au monde. Et d'autant moins qu'elle porte aux nues des valeurs qui ne me conviennent pas du tout et exige des comportements tellement absurdes parfois ! (en revanche, évidemment, il y a des comportements "normaux" à apprendre pour le quotidien, l'autonomie, etc., ça oui, mais là je ne parle pas de cela, arf j'espère que j'arrive à me faire comprendre, j'ai un doute)
Mon fils aussi a tendance à chérir son syndrome.... Faut dire qu'on s'est fait une petite vie un peu de caverne pépère...

Mais en lisant ce matin, j'ai été prise d'un doute : et si les autres "avec SA" en souffraient, eux ? S'ils (ceux que je lisais) avaient raison, et que ça n'est pas "normal" de ne pas souffrir de sa différence quand on en est conscient ? Ca leur semblait tellement évident, à eux, qu'être différent est en soi une souffrance...

Qu'en est-il pour vous ? Pour vos enfants ? Souffrez-vous d'être "avec SA" ? Préfèreriez-vous être né(e)s avec un cerveau câblé neurotypique ?

[Murielle]

Je suis un peu "partagée" pour te répondre au sujet de mon fils...Pour plein de raisons, je ne voudrais pas le changer car je l'aime comme il est avec ses particularités qui le rendent si attachant. Mais d'un autre côté , le chemin est difficile pour lui et le regard des autres est pesant....
Je ne suis pas sûre qu'il y ait une réponse tranchée à ta question....du moins chez nous.!

[Titiana]

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encore plus ceux qui se rendent compte de leur "différence" (dans le langage politiquement correct, ce mot-là signifie clairement "anormalité"). 

Alors tu vois perso la norme ou la normalité ne veut rien dire quand on voit ce que les hommes normaux sont capables de faire de notre planète et avec leurs pairs alors je me revendique d'être anormale .

Je dis différence car Léon refuse catégoriquement le mot "handicap" et préférant parler de difficultés et conscient qu'il ne fonctionne pas comme tous ses copains/ copines. Mon fils souffre de celles-ci il m'en parle souvent . Mais il s'est rendu compte (en colo spécialisé) que c'était les animateurs qui étaient différents du coup sur les 12 enfants qu'ils avaient en charge .

Comme Murielle je ne changerai pas mon fils car je l'aime comme il est mais je suis consciente de ses difficultés et comme toutes mamans je souhaite de tout coeur qu'il soit heureux avec.

[meï]

je "souffre" certes (en totu cas j'ai un parcours parlant de cette difference..).surttou quand je suis au milieu d'autres. .mais je suis moi, et je dois d'accepter ça.
et puis j'ai fais du chemin.
non, je ne crois pas que j'aimerais etre autrement. meme si c'est parfois difficile...

[Mars]

Alors tu vois perso la norme ou la normalité ne veut rien dire quand on voit ce que les hommes normaux sont capables de faire de notre planète et avec leurs pairs alors je me revendique d'être anormale .

Pareil
Malgré toutes les difficultés rencontrées, je n'aurais pas du tout aimé que ma fille soit différente de ce qu'elle est. Son SA la rend tellement attachante (même si c'est ce qui l'a mise en marge pendant plus de 20 ans, même si, pendant 20 ans nous avons été les seuls à la trouver attachante).
Ceci dit, nous avons de la chance (et elle aussi) : son parcours a été inespéré depuis le diagnostic.

[Jonquille57]

Je crois que l'on soit NT ou NAT, l'important est de s'accepter tel que l'on est ( et ce n'est pas forcément facile, ni pour les uns, ni pour les autres ).

Pour mon fils, oui, j'aurais vraiment aimé qu'il n'ait pas ce handicap, car il en a trop souffert. Mais évidemment, je l'aime comme il est, là n'est pas la question.

[Jonquille57]

Et j'avoue que j'en ai parfois un peu marre qu'on qualifie les NTs comme des " méchants ", comme ceux qui n'ont pas de valeurs... Il y a des bons et des mauvais partout. On est avant tout ce que l'on est, on n'est pas forcément un handicap ou un non handicap. Arrêtons de généraliser !

[Hopla]

Merci pour vos avis

Bon, je me rends compte que je n'ai pas su expliquer ce que je pensais, cette nuance entre souffrir du rejet et de l'intolérance de certains et souffrir intrinsèquement en soi d'être ainsi. C'est plutôt à ce second point que je pensais, pas au premier. Sûrement encore un noeud inutile dans mon esprit, cela dit

Jonquille, je suis désolée si j'ai généralisé, ça n'était pas volontaire, c'était juste que sur ce sujet précis, là où je lisais, il semblait y avoir un tel consensus !! (que je ne croisais pas pour la première fois...) D'ailleurs en me relisant, je me suis dit que j'avais fait une erreur d'interprétation (ah sur les sujets qui nous sont sensibles, on interprète si vite ! :-/ ), puisque j'ai précisé que les gens qui échangeaient sur le sujet étaient NT, alors que dans le fond je n'en sais rien, et certains ne le sont peut-être (probablement ?) pas, et l'ignorent...

Pour moi, la seule valeur que vraiment je trouve extrêmement partagée dans l'humanité et qui me pose un réel problème est celle du mensonge, à tous les échelons de la vie et dans tous les domaines. J'ai cette image que c'est moins prégnant chez les Asperger (sans pour autant être parfait, cela dit), mais peut-être que je me trompe, je n'ai pas assez de recul ni d'exemples pour me rendre compte ou pour penser que cette image que j'ai est juste.

[Luna]

Moi, tout ce que je voudrai, c'est être plus connectée aux gens parfois, pouvoir tisser des relations à long terme et envoyer valdinguer ce foutu mur de verre que je peux même presque parfois palper.
Ces relations, j' y travaille car ce n'est pas un état naturel chez moi, ça m'épuise, et puis souvent je laisse tomber pour me reconcentrer sur ma cuisine, mes chats et mes photos.
Quand je vois de l'éxterieur les relations des membres d'une même famille entre eux ou les liens très forts entre des amis d'enfance, je suis envieuse.
Bon, j'apprécie les gens, je reconnais leurs qualités (c'est quand même plus facile de l'extérieur) mais la plupart du temps, ça reste de la surface.

Pour le reste, problèmes sensoriels etc.., on apprend à vivre avec, parfois ça peut même être drôle.

[Rom]

Coucou...
moi j aimerais ne pas etre aspi mais garder la meme personaliTé et les memes capacités... continuer la déco et tout ce que je fais... je pense que si je savais mieux aller vers les autres et savoir comment réagir en toutes circonstance..j avancerais mieux dans la vie...

[bernard]

De mon côté, j'ai accepté ma différence et je ne voudrais pas changer pour un "câblage" NT.

[Betta splendens]

Avant j'aurai tout donnée pour être" comme les autres".

Mais maintenant j'ai apprit a l’accepté comme je suis.

cela dit j'aimerais quand même avoir de meilleur capacité sociale.

[Jonquille57]

Jonquille, je suis désolée si j'ai généralisé, ça n'était pas volontaire, c'était juste que sur ce sujet précis, ....

Pardon pour ma réponse qui a sans doute été un peu brute de pomme.... Je ne suis pas toujours très diplomate.

[Hopla]

Pardon pour ma réponse qui a sans doute été un peu brute de pomme.... Je ne suis pas toujours très diplomate.

ça ne m'a pas frappée pas de souci

[JT [profil supprimé]]

je ne crois pas que ce soit le SA le gros problème, mais le fait d'être du coup, souvent je crois, associé, une personnalité dite "borderline"...

et ça ça se soigne

être seulement Asperger libéré de cette souffrance ne devrait pas être un handicap, mais une qualité dans la différence et sans doute, si on s'y prend jeune, des opportunité pour se caser dans des professions techniques ou littéraires (analyse) ou être un asperger est plutôt une qualité recherchée...