Intensité cérébrale des autistes et conséquences
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Intensité cérébrale des autistes et conséquences
Cette intensité d'activité cérébrale, se transforme souvent en un véritable défi au quotidien.
La surcharge d'informations entraîne des conséquences sensorielles profondes.
Les stimuli du quotidien — bruits, lumières, textures — deviennent des sources de stress et d'anxiété. Les personnes autistes peuvent se sentir submergées, éprouvant des difficultés à filtrer et à hiérarchiser les informations.
À long terme, ces défis sensoriels peuvent entraîner des dysfonctionnements majeurs, affectant notamment les fonctions exécutives.
Ces fonctions, essentielles à la gestion des tâches quotidiennes, à la planification et à la prise de décision, subissent une altération significative.
Ainsi, les individus peuvent perdre leur autonomie, se trouvant incapables de gérer des situations qui, pour d'autres, semblent ordinaires.
L'angoisse de l'incertitude et la peur de l'échec exacerbe cette perte d'autonomie, créant un cycle de dépendance et d'isolement.
Il est crucial de prendre conscience de ces réalités pour offrir un soutien adéquat et adapté.
Les environnements doivent être repensés afin de réduire la surcharge sensorielle, et des stratégies doivent être mises en place pour renforcer les fonctions exécutives.
En reconnaissant la richesse et les défis uniques des cerveaux autistes, vous pouvez œuvrer pour une inclusion authentique, respectueuse et qui valorise chaque individu dans sa singularité.
https://www.sciencedaily.com/releases/2 ... 130630.htm
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Pré-diagnostic TSA asperger, de niveau faible à modéré, par psychologue clinicien en 03/2019
Confirmation par psychiatre en 04/2019, à 51 ans
Juin 2020 : tests du bilan diagnostic réalisés dans le privé - QI hétérogène
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Re: Intensité cérébrale des autistes et conséquences
De Adeline Lacroix/"Autisme Regards Croisés" sur Facebook
On m’a aujourd'hui partagé un post avec l’image de gauche. Je l’ai souvent vue (ou une autre image du même genre) utilisée pour dire que le cerveau des personnes autistes serait « hyperconnecté ».
Dans la description du post, il était écrit que les personnes autistes génèreraient plus d’informations au quotidien, ce qui se voyait en IRM, et expliquerait la surcharge sensorielle.
Sur la fin, le post indiquait qu'il fallait repenser les environnements — et sur ce point, je suis d’accord, tout comme sur la réalité de la surcharge.
Mais l’explication avancée ici est erronée.
Elle s’appuie sur un article Science Daily, lui-même basé sur une étude de Velázquez et al. (2013), publiée dans Frontiers in Neuroinformatics (journal de 3e quartile - donc pas très bon en gros).
Cette étude porte sur 9 garçons Asperger et 6 garçons + 4 filles non autistes. Elle suggère qu’il y aurait une activité interne plus importante chez les enfants autistes ; c’est-à-dire une activité cérébrale au repos, sans stimulation extérieure.
Cela ne dit donc rien sur l’hypersensibilité sensorielle. Les auteurs proposent plutôt que cette production interne accrue pourrait contribuer à expliquer un certain repli sur soi.
Mais compte tenu de la taille très réduite des groupes, et de l’hétérogénéité des sexes et des âges, cette étude ne peut être considérée que comme exploratoire, et ne permet en aucun cas de tirer des conclusions généralisables.
Elle utilise toutefois une méthodologie originale, en s’intéressant au « bruit de fond » cérébral à l’aide d’un modèle stochastique (que je ne maîtrise pas, mais qui reste un modèle mathématique et non une mesure directe de connectivité).
L’image, quant à elle, ne vient pas de cet article, mais de Galineau et al. (2022), une étude réalisée par une équipe de Tours (publiée dans Molecular Psychiatry, premier quartile) — dont fait partie ma super directrice de thèse
.�Ce visuel montre une augmentation généralisée du récepteur mGluR5 (lié au glutamate) chez les personnes autistes. Cela ne reflète pas du tout une hyperactivité cérébrale (comme le suggérait donc le texte associé à l'image sur les réseaux), mais plutôt un processus adaptatif complexe, possiblement lié à une stimulation glutamatergique insuffisante au cours du développement.�L’étude a été menée chez 12 hommes autistes et 12 hommes contrôles — donc là aussi, avec un petit échantillon ne représentant pas du tout toute la population autiste, même si la méthodologie est robuste.
Pour revenir à la question de la connectivité cérébrale au repos, j’ai recherché des méta-analyses (donc des compilations de plusieurs études) portant sur ce sujet. �La plus récente est celle de Guo et al. (2024), publiée dans Molecular Autism (également un journal de premier quartile), qui montre qu’en moyenne :
- les personnes autistes présentent une activité spontanée réduite au repos dans l’insula gauche, le cortex cingulaire antérieur, le cortex préfrontal médian, le gyrus angulaire gauche, et le gyrus temporal inférieur droit
- les personnes autistes présentent une activité augmentée dans l’aire motrice supplémentaire droite, et le précunéus.
=> Ces différences varient selon l’âge, les comorbidités, et — selon d'autres études — le sexe.
Il est également essentiel de rappeler que ces résultats se basent sur des moyennes statistiques, et ne reflètent donc pas nécessairement la réalité de chaque personne autiste.
CONCLUSION
Soyez prudents face à l’information qu’on vous propose, même (et surtout!) lorsqu’elle est séduisante! �Le fonctionnement du cerveau — en général, et chez les personnes autistes en particulier — est complexe, varié, et loin d’être uniforme (si tel était le cas, nous aurions déjà des examens biologiques fiables pour diagnostiquer l’autisme, ce qui est loin d’être le cas).
L’autisme n’a pas besoin de récits simplistes pour être reconnu et respecté : il mérite des explications fidèles à sa réalité, aussi complexe soit-elle.
On m’a aujourd'hui partagé un post avec l’image de gauche. Je l’ai souvent vue (ou une autre image du même genre) utilisée pour dire que le cerveau des personnes autistes serait « hyperconnecté ».
Sur la fin, le post indiquait qu'il fallait repenser les environnements — et sur ce point, je suis d’accord, tout comme sur la réalité de la surcharge.
Elle s’appuie sur un article Science Daily, lui-même basé sur une étude de Velázquez et al. (2013), publiée dans Frontiers in Neuroinformatics (journal de 3e quartile - donc pas très bon en gros).
Cette étude porte sur 9 garçons Asperger et 6 garçons + 4 filles non autistes. Elle suggère qu’il y aurait une activité interne plus importante chez les enfants autistes ; c’est-à-dire une activité cérébrale au repos, sans stimulation extérieure.
Mais compte tenu de la taille très réduite des groupes, et de l’hétérogénéité des sexes et des âges, cette étude ne peut être considérée que comme exploratoire, et ne permet en aucun cas de tirer des conclusions généralisables.
Elle utilise toutefois une méthodologie originale, en s’intéressant au « bruit de fond » cérébral à l’aide d’un modèle stochastique (que je ne maîtrise pas, mais qui reste un modèle mathématique et non une mesure directe de connectivité).
- les personnes autistes présentent une activité spontanée réduite au repos dans l’insula gauche, le cortex cingulaire antérieur, le cortex préfrontal médian, le gyrus angulaire gauche, et le gyrus temporal inférieur droit
- les personnes autistes présentent une activité augmentée dans l’aire motrice supplémentaire droite, et le précunéus.
=> Ces différences varient selon l’âge, les comorbidités, et — selon d'autres études — le sexe.
Il est également essentiel de rappeler que ces résultats se basent sur des moyennes statistiques, et ne reflètent donc pas nécessairement la réalité de chaque personne autiste.
Soyez prudents face à l’information qu’on vous propose, même (et surtout!) lorsqu’elle est séduisante! �Le fonctionnement du cerveau — en général, et chez les personnes autistes en particulier — est complexe, varié, et loin d’être uniforme (si tel était le cas, nous aurions déjà des examens biologiques fiables pour diagnostiquer l’autisme, ce qui est loin d’être le cas).
L’autisme n’a pas besoin de récits simplistes pour être reconnu et respecté : il mérite des explications fidèles à sa réalité, aussi complexe soit-elle.
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