obsession sur un copain qu'il ne reverra plus

[steph bc]

Bonjour,

Il y a 4 ans, nous avons déménagé. Notre fils (Asperger) alors âgé de 8 ans a eu du mal à supporter la séparation avec son copain, comme tout autre enfant. Aujourd'hui âgé de 12 ans, de nouveaux copains, le problème persiste. Il continue de pleurer à chaudes larmes. Ca le prend surtout le soir, mais également en journée. Hier, nous étions à une fête entre amis, il s'est isolé, et son petit frère est venu me chercher pour me dire qu'Erwan pleure. Alors que tout le monde s'amuse, il pleure son ami qui lui manque depuis 4 ans. J'ai usé de tous les arguments pour l'apaiser, rien n'y fait. Il a envoyé plusieurs cartes postales à son ami, qui ne lui a pas répondu une seule fois en 4 ans. Tantôt je lui parle avec douceur pour lui faire comprendre qu'il a de nouveaux copains et qu'il doit concentrer son attention sur ceux-là, tantôt je perds patience et lui dis que son copain ne partage pas ses sentiments, autrement, il lui aurait déjà écrit. Bref, rien y fait, le collège m'a même appelé une fois parce qu'Erwan pleurait son copain et était inconsolable. Ca me fait mal de le voir soufffrir comme ça pour une situation que de toute façon on ne peut pas changer, d'autant qu'en la circonstance, les parents dudit copain n'aimaient pas Erwan, alors aucune chance qu'ils se revoient.
Auriez-vous des conseils ou des astuces à me transmettre pour lui apprendre à gérer cette émotion envahissante ?
Merci
Stéphanie

[Mars]

Bonjour et bienvenue Stéphanie
Je n'ai malheureusement pas de réponse à te donner car ma fille n'a jamais eu d'amis lorsqu'elle était enfant.
Je trouve positif que ton fils ait d'autres amis mais ceci ne résoud manifestement pas son problème.

[Jonquille57]

J'aurais pu faire la même réponse que Mars...

Pour ma part, j'expliquerais que dans la vie, il y a des personnes qui passent et que l'on ne verra plus jamais ( éloignement, décès, etc ). Mieux vaut dire la vérité que d'entretenir des illusions. C'est en tout cas ce que j'ai toujours fait avec mon filston. Après, je ne sais pas si j'ai raison ou non.

[omega]

J'ai vécu exactement la même chose étant enfant...
La sensation d'être bizarrement comme un chat au milieu des chiens ... sauf avec une amie. C'est assez horrible de vivre partout avec ce sentiment de différence, tant avec les adultes que les enfants, partout où on essaie... alors quand par un don du Ciel, on trouve un(e) ami(e) avec qui on n'a pas cette impression, on peut se comporter "normalement", respirer sans se poser de question... c'est normal de s'attacher et surtout de se fier à cette relation.

Et le fait que quelqu'un d'autre y mette fin, d'un certain point de vue, c'est incompréhensible, injuste, "inacceptable".
Tu auras beau dire que des "copains", y'en a d'autres, c'est certainement vrai, mais c'est n'avoir rien compris à ce que tu as détruit. (heu, nullement pour t'accabler hein , juste pour expliquer ce que moi j'ai ressenti, et que ton fils ressent peut-être lui aussi?)

Je n'ai jamais eu d'autre amis comme cela par la suite. Le fait de devoir entretenir des "relations" m'a toujours été une contrainte plus qu'un plaisir, je l'ai fait par utilité ou par conformisme (globalement parce que j'étais moins harcelée accompagnée que seule).

Je dirais aussi comme Jonquille, qu'il vaut mieux expliquer que la vie est une succession de rencontres... avec le temps on finit par le comprendre et l'accepter. En tous cas, dans mon cas ça m'aurait peut-être fait moins mal que d'entendre dire: "c'est comme ça, tu nous en parles plus, on ne veut plus les voir".

[steph bc]

Je vous remercie pour vos encouragements,
En effet, je lui ai déjà expliqué à maintes reprises que la vie est une succession de rencontres, que les gens déménagent, emménagent...je lui ai raconté mon propre vécu sous ce rapport, ayant vu mes copains déménager les uns derrière les autres, sans avoir de nouvelles par la suite, que c'est normal, que je pense toujours à eux en me demandant ce qu'ils deviennent, sans être dans un état de déprime pour autant. J'ai été franche avec lui en lui disant qu'il ne le revverra probablement plus, lui ai expliqué que sa vie est ici et dans le futur, qu'il vaut ieux ne pas se concentrer sur ce qu'on ne peut pas changer. Bref, j'ai usé de tous les arguments, rien ne le calme.
Merci Omega de ton témoignage qui me permet de comprendre que de son point de vue, on a détruit cette partie importante de sa vie, c'est vrai qu'il me dit souvent que c'est injuste. Pour l'instant, depuis 4 ans, le temps n'a rien effacé. J'aimerais l'aider mais je suis impuissante face à sa détresse.
Je suis preneuse de tous vos témoignages et conseils.

Stéphanie

[Titiana]

Cela est arrivé à mon fils mais le gamin en question était encore dans la mm école ses parents lui avait interdit de parler à Léon... Cela a duré un bon moment mais je lui ai bien expliqué que son ami ne serait jamais remplacé car nous sommes tous unique et qu'il connaitra d'autres amitiés tout aussi belles... C'est fait il a un nouvel ami mais continue de me parler de l'autre... Nos enfants sont si sensibles , je crois que le temps et le rassurer aussi qui ne peut qu'améliorer cette situation...

Bon courage

[steph bc]

merci titiana,

je n'en reviens pas de la bêtise des gens! Bon courage pour Léon qui voit son copain qui ne lui parle plus!!! Quand Erwan et son copain étaient dans la même école, ses parents aussi lui interdisaient de parler à erwan. Ils avaient 7 ans à l'poque. Comment peut-on empêcher 2 enfants de cet âge-là de jouer ensemble??? Du coup, Erwan était désorienté car le copain lui parlait quand ses parents n'étaient pas là pour le surveiller (nous étions en plus voisins mitoyens et les enfants se voyaient dans le jardin), par contre, dès que l'enfant était avec sa mère, il ne répondait pas aux appels d'Erwan, qui, ne comprenant pas, l'appelait avec insistance, et finissait par pleurer. Si ces adultes dits "normaux" n'étaient pas si bêtes et méchants, Erwan aurait pu rester en contact avec son copain, par tél, courrier ou mail malgré le déménagement! C'est d'autant plus dur pour lui qu'il sait qu'il n'a aucune chance de le revoir. D'ailleurs, la semaine dernière, il a comparé la perte de son copain à la mort de ma mère!!! C'est dire le déchirement pour lui, comme l'a fait remarquer Omega.
En tout cas, ses crises de larmes me laissent impuissante et je me sens dépassée!
A vous lire!
Stéphanie

[omega]

Comment peut-on empêcher 2 enfants de cet âge-là de jouer ensemble??? (...) Si ces adultes dits "normaux" n'étaient pas si bêtes et méchants, Erwan aurait pu rester en contact avec son copain, par tél, courrier ou mail malgré le déménagement!

Bouaiii, on ne sait jamais, des fois que ça soit contagieux ou que ça nuise au bon développement de leur petit génie....
L'ignorance rend con... d'où l'intérêt d'informer et de faire connaître, mais la route est longue...

[Jonquille57]

L'ignorance rend con... d'où l'intérêt d'informer et de faire connaître, mais la route est longue...

Comme tu as raison, Oméga ! Et combien ont des discours très démagogues, mais dès qu'il s'agit de leur enfant, d'un coup, ce n'est plus la même chose. Par exemple, oui, des enfants handicapés dans toutes les classes, mais surtout pas dans la classe de leur enfant...

[Titiana]

C

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omme tu as raison, Oméga ! :roll: Et combien ont des discours très démagogues, mais dès qu'il s'agit de leur enfant, d'un coup, ce n'est plus la même chose. Par exemple, oui, des enfants handicapés dans toutes les classes, mais surtout pas dans la classe de leur enfant... :evil:

Oui comme tu as raison Oméga !!!!

Ouh la Jonquille si tu savais ce que j'entends parfois lors de la réunion de début d'année :shock, je ne relève mm plus

[Jean]

C'est vrai que l'idée que ce soit contagieux nous fait rire, mais c'est une question à désamorcer, pour rassurer.

[Jonquille57]

Je ne pense pas que ce soit la contagion qui fasse peur. La dernière fois où Mysterio a été renvoyé du collège ( oui, il l'a été par deux fois ), les parents disaient que le professeur n'avait pas le temps de répondre aux questions incessantes de Mysterio, et que cela perturbait la classe et donc, que les autres enfants en pâtissaient.

Je précise qu'il était dans le privé. Je vous raconterai un jour comment les choses se sont passées dans ce collège.... mais si il a été renvoyé, c'est bien la faute des parents et de la directrice qui n'a pas su affirmer ses choix...

[Jean]

La question de la contagion a été posée par des élèves. Et tant mieux, parce que çà permet de mettre les choses en place. Des parents, par contre, n'oseraient pas poser la question, de peur d'être "politiquement incorrect".

J'ai été sidéré quand mon directeur m'a posé la question du risque de violences contre le personnel pour un stage dans un service. Cela ne m'était pas venu à l'idée : or, il faut que les craintes s'expriment pour pouvoir les désamorcer.

[Jonquille57]

La contagion me fait penser à Mysterio qui était en CE 2 quand son diabète s'est déclaré : des enfants ne le touchaient plus pour ne pas attraper sa maladie. Quand j'en ai parlé à l'instit et lui ai demandé de faire un peu d'information auprès des élèves, elle m'a répondu que ce n'était pas son rôle de se mêler de la santé de ses élèves. Pas ma faute si je suis souvent tombée sur des c****es

[Titiana]

Jonquille.

De mon coté les parents ont tous eu en début d'année (depuis que Léon est scolarisé) un petit "topo" sur l'autisme... Mais je vois néanmoins que la moitié craignent bcp pour la santé intellectuelle et psychologique de leurs progénitures (et de la de constater que les jeunes qui rejettent Léon sont souvent les filles ou fils de ces dits-parents .... Qui prennent un malin plaisir (oui oui on peut dire ça comme ça) à comparer l'autiste à un psychopathe dangereux ou en voie de l'être , ne sont-ils pas des personnes si imprévisibles ? Souvent je gardais mon calme mais j'ai eu mainte fois envie d'exploser, préférant l'information aux débordements qui n'aurait fait que confirmer leurs dires... Je mets cela sur l'incompréhension et puis la connerie aussi (Léon n'a été violent qu'une fois car un jeune l'avait emm... durant toute l'année il a pété un plomb et lui a collé un taquet), il a été punit pour cela (je ne supporte pas la violence qu'elle soit verbale ou physique) mais chez un enfant "lambda" tout cela part aux oubliettes mais chez les enfants estampillés "MDPH" ça reste dans le dossier . J'ai essuyé bon nombre de choses si horribles à entendre pour un parent que j'ai bien essuyé de grosses larmes en rentrant de l'école pendant des années... Je n'ai jamais compris cette méchanceté gratuite et puis aussi cette pitié de la part de certains parents "ma pauvre cela ne doit pas être évident hein !!!! et le pire du pire mais qu'avez-vous fait lors de votre grossesse et quand il était petit pour qu'il soit comme ça . Je pense que Léon m'a appris à être sélective et surtout instinctive .

Pour l'école privée Jonquille, Léon devait y allé mais son dossier a été rejeté car l'intervention de l'AVS les embêtait .

Non je ne m'inquiète pas pour la 5ème (en tout cas moins que pour la 6ème ) mais bon j'ai tjrs un peu d'appréhension