Peu de vie sociale…en quoi est ce un problème?

[Soline34]

Bonsoir,
Ma question du jour…
Beaucoup (dont des adultes)s’en font pour mon enfant, du style « trop souvent seul » « ne semble pas avoir de vie sociale à l’exception de ses chats » etc etc.
Mon enfant ne voit effectivement ses amis que 3 week-ends/mois environ et jamais en semaine puisqu’ils ne sont pas dans le même établissement scolaire. Et au lycee, il côtoie ses camarades mais ça ne va pas plus loin. Et ça lui convient parfaitement: des fois A.renonce à aller voir ses amis car trop fatigué physiquement et « socialement ». En revanche, chaque jour le petit groupe d’amis se parle par messages interposés sur téléphone . Du coup, où est le souci? A.est parfaitement heureux ainsi. Okay, pour des NT, ça peut paraître étrange, sans doute qu’à sa place nous souffririons de solitude mais nous ne sommes pas à sa place. Honnêtement, pour moi c’est un non problème mais apparemment je suis une mère irresponsable/indigne/dérangée de penser ça. Franchement si mon enfant est heureux comme ça, je ne vois pas pourquoi cela n’irait pas. Que ça me semble étrange ou non, ce n’est pas quelque chose de contraignant ou qui a des conséquences négatives sur autrui donc bon…Parfois je le pousse malgré tout à aller voir ses amis quand il est indécis (souvent il en a tres envie mais se sent fatigué) du coup je lui dis de les voir pendant un laps de temps défini et que s’il veut prolonger un peu c’est bon, sinon je viendrai le chercher (ou il rentrera par ses propres moyens). En général ça marche est le résultat lui convient.

Quitte à m’inquiéter en fait, ce serait plutôt pour la rentrée scolaire prochaine où tous ses amis vont partir faire des études supérieures probablement ailleurs en France; là pour le coup À sera seul; et je ne sais pas s’il aura la capacité de se faire d’autres amis. Mais bon, on verra à ce moment là.

Merci
PS: donc ma question, si ce n’est pas très clair c’est: en quoi est ce problématique de peu socialiser du moment que la situation ne nous rend pas malheureux?

[Hydrean]

Il y a pas mal d'articles sur le sujet.

https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC3150158/

https://theconversation.com/les-liens-s ... ent-205466

La recherche a montré que les personnes qui comptent au moins trois à cinq amis proches sont celles qui souffrent le moins de solitude, d’anxiété, de dépression et d’une série d’autres effets néfastes sur la santé. Si vous avez trop d’amis, vous risquez de sacrifier la qualité à la quantité. Si vous n’en avez pas assez, vous pourriez vous retrouver seul en cas de besoin.

N’oubliez pas l’importance de la solitude.

Tout comme il est important de passer du temps avec les autres, il est également important de se retrouver seul. Il est tout à fait bon, et même sain, de passer du temps seul. C’est ce que nous appelons « solitude ». En fait, pour certains, le temps passé avec d’autres personnes peut même exacerber ce sentiment. Les moments de solitude sont l’occasion de reconstituer ses réserves sociales et de répondre à ses besoins personnels.

En soit l'important c'est de trouver la stabilité qui convient personnellement et la qualité plutôt que la quantité.

[GrisNoir]

Aucun problème.

Comme vous le dites, il a une vie sociale et des amis... c'est déjà énorme pour beaucoup d'autistes.

[Lapintéressé]

Trois week-ends par mois, en fait, c'est toutes les semaines ou presque. Formulé ainsi, cela me paraît absolument énorme. Et des messages quotidiens.
Plus la vie sociale non maîtrisée, pas forcément avec des amis, en contexte scolaire.
On est loin d'une vie sociale pauvre.

[Soline34]

Ce n’est pas tous le week end en fait. Chaque week end ils se retrouvent chez les uns ou les autres (parfois juste à deux) et restent ensemble une nuit et un jour; le second jour du week end étant consacré entre autre aux devoirs et autres…Et il y a bien un week end dans le mois où personne n’est disponible

[Flower]

Euh, on parle bien de jeunes au lycée ? Ça me paraît tout à fait normal que beaucoup de temps soit consacré aux études... Quand j'étais au lycée, tous mes camarades avaient une vie sociale qui ressemblait à celle que tu décris: on voyait un peu ses amis le week-end et sinon, on allait en cours et on était en famille, ou éventuellement on avait une activité extra-scolaire de type sport. (Et encore c'était souvent le week-end plutôt !)
En plus c'était le début des années 2000, le téléphone portable commençait tout juste à se démocratiser donc on échangeait pas vraiment de messages...

Bref, la priorité de ton fils devrait actuellement être le lycée. Il a des amis qu'il voit régulièrement et avec lesquels il échange. Ils sont dans d'autres lycées donc c'est normal qu'ils se voient moins que s'ils étaient dans la même classe, mais franchement je ne vois pas où est le problème...
La prochaine fois, tu n'auras qu'à répondre aux gens que ton fils se concentre sur son travail scolaire au lieu de traîner quelque part.

[Soline34]

Les remarques viennent de personnes bienveillantes (la plupart du temps) AESH, professeurs, qui constatent juste que A.vient au lycee pour suivre ses cours, manger, suivre ses cours et rentrer. (Et recadrer ses camarades quand ils font trop de bruit). Bref, ils s’inquiètent pour le peu d’interactions sociales mais ça convient très bien à A. Depuis qu’iel a le droit de manger au foyer et pas à la cantine, iel apprécie de manger seul

Et après effectivement il y a les autres qui font des réflexions à la noix, et qui pensent que nous ne nous soucions que de notre enfant en tant qu’élève (bon disons le, les études sont l’un des gros sujets de préoccupation! Mais non nous n’empêchons pas notre enfant de lier des contacts avec ses camarades ou de sortir le week end.)

[sdroineau]

Je ne sais pas !
et je vous avoue que "le cas" de mon fils est "pire" que le vôtre.
Depuis tout petit, il reste seul en récré, et là au collège... ça ne s'est pas amélioré. les profs s'inquiètent, me filent de l'anxiété...
Mon fils de son côté est heureux : il ne voit pas l'intérêt de "copiner" avec des gens qui ne l'intérressent pas. Il passe son temps récré/cantine avec son frangin qui est aussi au collège parce qu'ils partagent les même délires. Ses camarades de classe, il interagit à minima : bonjour et puis si on lui demande quelque chose il répond, mais sinon, ils ne l'intéressent pas.
Bref.
Je stresse lol
Alors même que je n'ai eu que 5 amis proches sur toute ma vie : une perdue de vue à la fin du collège, l'autre à la fin du lycée, un au lycée qui est devenu mon mari ( nous sommes ensemble depuis 30 ans cette année à 47 ans !), une que je connais depuis mes 11 ans et qui est devenue ma BS (mariée au jumeau de mon mari) et la dernière en date, "rencontrée" sur un forum il ya 16 ans quand j'étais enceinte de mon premier, avec laquelle je communique quotidiennement mais que je n'ai vu que 3 fois dans la vraie vie (moi Finistère, elle Haute-Savoie lol )

Alors parfois je me dis "mais arrête ! t'es bête de te laisser stresser comme ça par les autres ! il va bien, il est juste comme toi !" mais c'est pas facile !

[Soline34]

Voilà. C’est pour ça que je me dis que tant que les enfants sont heureux comme ça, même si c’est différent de la majorité de la population, autant ne pas se poser de problèmes là où il n’y en a pas. Mais on a quand même une pression extérieure normalisante.

[Elemental]

J'avais au lycée une vie sociale bien plus pauvre que celle que tu décris, et pourtant elle était débordante à côté d'aujourd'hui je n'arriverais plus à tenir le coup. Bon il faut dire que depuis, je me suis marié et j'ai eu des enfants. Donc ma vie sociale (hors maison) a tout à fait disparu au profit de ma vie familiale très proche.

Franchement, ça ne sert à rien de se forcer à essayer de voir des gens (testé, sous la pression, pendant mes études : ça m'a causé un certain nombre de crises d'angoisse et shutdowns, même si à l'époque j'ignorais tout des TSA).

Je pense qu'il peut être compliqué/douloureux de n'avoir vraiment AUCUNE relation ; mais comme il a été dit plus haut, la qualité importe bien plus que la quantité.

[freeshost]

Ouais, vois la quantité et la qualité de vie et d'interactions sociales qui te conviennent. Tout cela varie d'une personne à l'autre.

Don't give a shit to judg[e]ments.

Je préfère me guider avec les notions d'autonomie et de plaisir, mais pas avec les injonctions culpabilisantes "t'es pas normal(e) si tu ne fais pas ça, si tu ne fais pas "comme tout le monde" ".

[Hydrean]

Don't give a shit to judg[e]ments.

Je préfère me guider avec les notions d'autonomie et de plaisir, mais pas avec les injonctions culpabilisantes "t'es pas normal(e) si tu ne fais pas ça, si tu ne fais pas "comme tout le monde" ".

Surtout qu’il y a pire comme irresponsabilité parentale que de ne pas trop forcer son enfant à socialiser (tout en le poussant un peu à certains moment ) et d’être sur un forum pour se renseigner

[lucius]

Beaucoup de gens qui ont une vie sociale sont incapables de comprendre le manque de vie sociale ou le peu d'intéret de certains. C'est comme la musique. Si on dit que l'on aime pas cela (à cause de la misophonie), c'est très mal perçu par les gens.

Je prends le cas d'une personne du tissu associatif qui pensait que je ne savais pas m'organiser ou trouver des loisirs malgre mes explications que je ne voulais pas rentrer tard, je ne voulais pas aller dans un lieu bondé et bruyant, que chez moi je m'occupe très facilement, qu'uo n'y avait rien a 5km de chez moi qui m'interessait et je voulais eviter de prendre les transports en commun.

[Lilas]

Chaque week end ils se retrouvent chez les uns ou les autres (parfois juste à deux) et restent ensemble une nuit et un jour;

Ah oui, c'est une vision toute relative du manque de vie sociale. Personnellement, au lycée, j'ai passé une fois une nuit chez une camarade de classe en 1ère (qui avait convié toute la classe). Une fois. En 3 ans. Un super souvenir. La seule invitation jamais reçue de toute ma période lycée. Et j'ai refait ensuite une autre nuit chez une camarade de classe lors de ma 3eme ou 4eme année d'université.

[Soline34]

Les circonstances sont particulières: il s’agit d’un groupe d’amis de 5 amis dont le noyau s’est formé à l’école maternelle (ils sont restés dans les mêmes établissements jusqu’au collège compris).

Et là ça fait 3 semaines qu’ils ne se sont pas vus (les deux derniers week end ils révisaient leurs bacs blancs, dans des lycées séparés)