Survivre en open space - vos astuces

[Minipouce]

Bonjour,
Avant de commencer je précise que je ne suis qu'en cours de parcours de diagnostic.

Sur mon lieu de travail nous sommes en pleine réorganisation (il faut faire des économie de loyer...). Aujourd'hui à quelques exceptions près nous avons tous des bureaux individuels mais d'ici quelques mois nous serons en open space avec 20% d'agents en plus dans le même bâtiment.

Mon bureau c'est mon abri, mon refuge.
Il me permet de fermer la porte quand mes collègues sont trop bruyants (j'ajoute souvent mes écouteurs à reduction de bruit) ou que tout simplement j'ai envie de ne pas être dérangée.
Il me permet de manger au calme, je ne supporte pas la cantine ou la cafétéria (trop de monde, trop de bruit).
Il me permet de pouvoir faire des pauses où je fais autre chose que le boulot.
Je peux ouvrir la fenêtre après qu'un(e) collègue un peu trop parfumé soit passé sans déranger les autres.
Il me permet aussi de, machouiller stylos, trombones, de sautiller ou de tourner sur mon ballon ou d'agiter les bras pour me détendre sans être vu.
Et surtout il est organisé de sorte que personne ne peut/doit se positionner dans mon dos ou proche de moi pour échanger.

Sachant que négocier un bureau individuel est impossible quelles sont vos astuces pour survivre dans cet environnement hostile ? Merci pour votre aide.

[Gudule_27]

Bonjour,
Dans une vie précédente, j'ai travaillé en Open-Space et cela a été difficile. Je n'étais pas diagnostiquée et n'avait aucune considération pour mes besoins. Voici ce que j'en ai retiré. Il y a deux volets : Tes besoins et ta manière de les communiquer aux collègues de l'open space.
Si tu obtiens un diag.TSA, n'hésite pas à faire rapidement un dossier MDPH et très rapidement sollicité le médecin du travail. D'ailleurs, tu pourrais demander un rdv dès à présent en précisant que tu demandes à ce que ton employeur ne soit pas informé de cette prise de contact.

Ensuite, de façon très concrète. Essaie de négocier ta place au sein de l'open space. Un coin sécure pour toi/proche d'un ou des murs, éviter d'être proche des portes ou tout autres éléments pouvant te déranger dont les bavardages. A toi, de voir si tu as besoin d'être proche d'une porte pour prendre l'air plus facilement ou si cet option sera l'occasion de trop de stimulus. Pense également à l'éclairage, au chauffage...
Ensuite, tu peux essayer de voir pour des bouchons d'oreille ou un casque anti-bruits. Des lunettes teintées. Perso. J'adore la lumière du jour mais nous avions de grandes fenêtres et l'éclairage me faisait mal aux yeux. La difficulté rencontrée peut être la réaction des collègues quand ils te voient avec ton casque anti-bruit.
Je dirais qu'il faut aménager dès le début ton bureau avec tes "bizarreries" si tu en as. Tes fidgets par exemple. tes collègues pourront etre surpris mais cela fera partie de ton coté "exotique" mais cela sera noyé dans la nouveauté de la réorganisation.

Pour le parfum, perso, j'ai toujours un mouchoir sur lequel , je mets une goutte d'essentielle dont j'apprécie l'odeur et que je me mets sous le nez en cas de besoin pour "bloquer l'autre odeur"

Continue à prendre tes pauses en décalé pour te reposer. Fais tes mouvements au toilette ou dans un autre espace. Tu peux même proposer aux collègues d'en faire quelqu'uns avec toi sous couvert de mouvements pour lutter contre la sédentarité.
Tu pourrais lister sur un papier tout ce que tu fais pour te sentir confort au travail et en face ce que tu peux mettre en place en open space pour adapter ton nouvel environnement à tes besoins. Essaie de voir les habitudes que tu peux maintenir.

Aux collègues, tu pourras parlé d'une hypersensibilité, ce qui reste entendable pour la majorité des neurotypiques.
Enfin, je t'invite à garder à l'esprit que certaines personnes machouillent leurs crayons et luttent contre la sédentarité et le stress.

Voici en vrac mes réflexions du moment. Bonne journée

[titom_des_tropiques]

Bonjour,

Je suis effaré de voir encore une fois que pour une personne avec un TSA, le bureau individuel "n'est pas négociable".

Ce n'est pas juste un manque de respect de la part de l'employeur, mais un gros risque qu'il prend par rapport à son obligation de sécurité/résultat.
Evidemment, le tout est de voir comment la médecine du travail pourrait trouver une solution de maintien dans l'emploi, et par rapport à votre statut (RQTH ou pas encore).

Outre un emplacement avec le moins de nuisances sensorielles possibles, il faudrait combiner cela à des horaires aménagés et à une possibilité élargie de télétravail, au minimum 3 jours par semaine, fractionnables en demi-journées si nécessaire histoire de ne pas trop avoir l'impression d'être mise à l'écart.

Bon courage à vous.

[Manichéenne]

Même réponse que plus haut : l'idéal est d'obtenir une reconnaissance de handicap pour pouvoir avoir l'appui de la médecine du travail pour des aménagements.
Ces aménagements peuvent être un bureau séparé, une cloison partielle qui réduit le bruit, des jours de télétravail, etc.

Si la présence en openspace ne peut pas être évitée ou suffisamment réduite :
-casque ou écouteurs à réduction de bruit active pour limiter les sons ET pour indiquer visuellement que vous n'êtes pas disponible.
-générateur de bruit blanc ou musique si ça ne suffit pas à masquer les sons
-trouver un endroit où s'isoler en cas de besoin : salle de pause, salle de réunion...
-prévoir une vraie pause au calme sur le temps du déjeuner.

Personnellement j'ai essayé un peu tout ça.
Actuellement j'ai obtenu du télétravail avec l'appui de la médecine du travail et je m'arrange pour ne jamais être présente deux jours consécutifs.
Certains soirs je reste totalement épuisée, après une seule journée en présentiel alors que je suis placée de façon à avoir peu de perturbations dans mon champ de vision, et j'utilise des écouteurs à réduction de bruit active. Par contre j'ai cessé de m'isoler sur la pause déjeuner et il faudrait que je reprenne cette habitude, mais je n'ai pas envie d'être encore plus à l'écart de mon équipe.

[Scalt]

Par contre j'ai cessé de m'isoler sur la pause déjeuner et il faudrait que je reprenne cette habitude, mais je n'ai pas envie d'être encore plus à l'écart de mon équipe.

Je pense que ça m'a fait énormément défaut sur dernier poste. De prendre mes pauses en décalé et de rester sur mon poste de travail pour la pause déjeuner. En même temps, c'est compliqué car je ne mange quasiment jamais le midi (occasionnellement, pour des repas avec la famille par exemple) et ça semblait choquer mes collègues.

[GrisNoir]

Même réponse que plus haut : l'idéal est d'obtenir une reconnaissance de handicap pour pouvoir avoir l'appui de la médecine du travail pour des aménagements.
Ces aménagements peuvent être un bureau séparé, une cloison partielle qui réduit le bruit, des jours de télétravail, etc.

Si la présence en openspace ne peut pas être évitée ou suffisamment réduite :
-casque ou écouteurs à réduction de bruit active pour limiter les sons ET pour indiquer visuellement que vous n'êtes pas disponible.
-générateur de bruit blanc ou musique si ça ne suffit pas à masquer les sons
-trouver un endroit où s'isoler en cas de besoin : salle de pause, salle de réunion...
-prévoir une vraie pause au calme sur le temps du déjeuner.

Personnellement j'ai essayé un peu tout ça.
Actuellement j'ai obtenu du télétravail avec l'appui de la médecine du travail et je m'arrange pour ne jamais être présente deux jours consécutifs.
Certains soirs je reste totalement épuisée, après une seule journée en présentiel alors que je suis placée de façon à avoir peu de perturbations dans mon champ de vision, et j'utilise des écouteurs à réduction de bruit active. Par contre j'ai cessé de m'isoler sur la pause déjeuner et il faudrait que je reprenne cette habitude, mais je n'ai pas envie d'être encore plus à l'écart de mon équipe.

Idem
Il faut l'appui du médecin du travail.
La solution des bureaux individuels est généralement exclue... parce qu'il n'y en a pas (c'est le principe de l'open space).
Les solutions retenues : semi cloison fixée au bureau, port d'un casque spécifique (perso ou payé par l'employeur), salle de replie (rarement libre)... et télétravail spécifique (difficile à négocier dans certaines entreprises).

[HarmonicNode]

Je suis dans la même situation que certains ici. Je suis dans un open space, c'est parfois très bruyant avec des difficultés pour se concentrer étant donné que ça parle de tous les côtés. J'ai investi dans des "écouteurs "anti-bruits" mais ça ne suffit pas.

Je me suis déjà rapproché de la mission handicap pour avoir un aménagement de poste et j'ai juste eu droit à parler à une psychologue, donc bon courage pour avoir du TT (qui conduira à de l'ostracisme) ou pour juste avoir une cloison (qui changera pas grand chose au bruit et qui peut également ostraciser).

[Minipouce]

Merci pour vos retours,

Pour le moment je n'ai qu'un pré-diagnostic donc pas de rqth.

J'ai expliqué la situation à mon chef de service. Il est très à l'écoute et toujours prêt à se battre pour le bien de ses agents. Il a lui même une rqth.

Il a essayé de négocier :
un bureau individuel -> impossible
Des cloisons en plus -> peut être si budget mais cela risque d'être des trucs très light.
Un coin tranquille -> on a travaillé ensemble sur plusieurs plans, à voir si ils sont validés...

En fait le problème c'est que notre direction n'est pas décisionnaire, c'est le bailleur et le responsable immobilier de l'état et clairement, eux, ils n'ont qu'une vision comptable du projet.

J'utilise déjà des écouteurs à réduction de bruit. Ça marche pas trop mal mais c'est pas parfait mais comme je ne support pas la pression d'un casque anti-bruit je crois que je ne trouverai pas mieux.

Je note l'idée du mouchoir avec une odeur que j'aime, ça va m'être utile je pense.

Pour la pause déjeuner, je mange dans mon bureau 2x par semaine, je crois qu'il ne me restera que l'extérieur l'été ou ma voiture l'hiver.

Je suis en télétravail 2 demi journées par semaine, je peux en demander 2 supplémentaires voir plus avec l'appui de la médecine du travail. Après je suis pas trop fan de l'idée. J'ai besoin de pouvoir échanger en direct avec mes collègues. Bosser sur des plans et faire les préparations de chantiers en visio c'est super galère (mauvais souvenirs du covid). Et surtout j'ai un énorme blocage avec le téléphone.
Je cherche d'ailleurs un pro avec qui travailler sur ce problème.

[lucius]

En général, en open space, je me mets dans un coin loin du centre, loin de certains individus très bavards, loin de la porte, loin du couloir de passage.

J'en ai un qui depuis plus d'un an ne bosse pas car aucune tâche, alors il discute avec tout le monde.
Je lui demande d'aller parler ailleurs à chaque fois mais le lendemain il recommence. Il comprend que cela me déconcentre mais c'est plus fort que lui. Hier durant 1h il a parlé avec mon voisin de bureau durant 1h d'un rdv avec une femme sur une app de rencontres qui lui a posé un lapin et lui a refixe un rdv dans une boîte branchée mais payante. Je m'étais mis loin de lui pourtant et il se met pres de moi poir papoter avec mon voisin de bureau.

Le pire avec l'open space c'est les bureaux flexibles ou on a pas de place réservée..

[titom_des_tropiques]

Ceci confirme que le choix de l'open space tient davantage à une politique de facilité (comptable et financière) que de réelle recherche d'efficacité dans les moyens mis à disposition.

Il reste une autre possibilité : le recours occasionnel à des tiers-lieux, avec possibilté d'y faire venir 2 ou 3 des collègues avec qui vous travaillez le plus sur vos plans.

Après, il est vrai que la visio classique complique la communication. Il existe néanmoins des logiciels permettant de partager en temps réel des infos graphiques, ce qui nécessite l'utilisation de plusieurs écrans et éventuellement de plusieurs caméras.
Cela demande en parallèle un effort en matière d'organisation collective...

Enfin, si cela représente un coût démesuré en matière d'aménagement, c'est que cela fait (très) cher payé du mètre carré de moquette d'open space

[Manichéenne]

Si les solutions pour réduire le bruit ne suffisent pas, vous pouvez essayer les sites ou applications de générateurs de bruit de fond. Le bruit de la pluie, des vagues, ou du feu qui crépitent masquent bien plus efficacement les bavardages sans nuire à la capacité de concentration.

[Elemental]

Si les solutions pour réduire le bruit ne suffisent pas, vous pouvez essayer les sites ou applications de générateurs de bruit de fond. Le bruit de la pluie, des vagues, ou du feu qui crépitent masquent bien plus efficacement les bavardages sans nuire à la capacité de concentration.

Alors là un grand merci Manichéenne, je viens de tester une vidéo de bruit blanc avec un casque (ma collègue de bureau avait une visio ), je valide totalement !!! Je passe d'un sentiment d'agression à presque une détente (à se demander s'il ne faut pas mettre le bruit blanc en continu, même hors bruit...)