Cette inférence voulait dire que, si les concepts sont foireux de par leur nature profondément psychanalytique (qui est foireuse et tu en convenais aussi plus tôt, quoique pas en ces termes grossiers ), les utiliser est foireux, de fait.spin a écrit : ↑dimanche 26 janvier 2025 à 12:21Je ne comprends vraiment pas cette inférence. NB je n'ai cité "névrose" et "psychose" que pour défendre par analogie la pertinence d'un concept. J'aurais pu parler aussi de "délire". J'ai vu un jour la définition suivante dans un contexte psychanalytique (il resterait à prouver que c'est spécifiquement "freudien") : en substance, un fantasme qui prend le dessus sur toute réalité, dans une tension émotionnelle extrême. Etant passé par là à une époque, je trouverais aberrant, quand bien même ce serait vraiment d'origine freudienne (gros doutes), qu'on s'en privât pour cette raison.Deoxys a écrit : ↑dimanche 26 janvier 2025 à 10:55 Oh oui, bien sûr, ces termes ont été repris et le sont toujours dans certaines thérapies. Mais donc, comme ils relèvent de la psychanalyse à la base, ils ne peuvent être utilisés comme étant pertinents. Surtout dans le cas de l'autisme (je cite les liens partagés hier par Hydrean dans un autre topic)
En revanche, Freud ayant été une personne humaine, il n'était pas de nature profondément psychanalytique (contrairement à des concepts, comme ici la névrose et la psychose).
Donc il pouvait effectivement être pertinent sur des choses (y compris incorporées à ses thérapies psychanalytiques). On fait le distinguo entre ce qui est infondé (strictement psychanalytique), et ce qui est fondé (pouvant se retrouver dans une thérapie psychanalytique). De la même manière que des choses avérées décrites au sujet d'un·e patient·e, dans le cadre psychanalytique, à commencer par des informations indiscutables sur ellui, ne deviennent pas fausses juste à cause du contexte psychanalytique.
Ça rejoint l'idée qu'aucune personne humaine ne fait que des choses bonnes ou que des choses mauvaises.
Là tu fais exprès de ne pas comprendre. Ou alors tu ne me lis pas.Si on découvrait que Pythagore ou Euclide ou Archimède était un monstre de sadisme, est-ce qu'on rebaptiserait le théorème, le postulat, ou le principe ? Et au fait, "sadisme", c'est du nom d'un bonhomme qui enlevait, violait, torturait, tuait des femmes pour le plaisir. (si on pense qu'il s'en est tenu au fantasme on n'a qu'à lire Onfray là-dessus).
Deoxys a écrit : ↑dimanche 26 janvier 2025 à 10:55 [Tu peux remplacer "syndrome d'Asperger" par "syndrome de Wing" car la logique reste la même.]Deoxys a écrit : ↑samedi 25 janvier 2025 à 22:22À ce sujet, voici de la lecture que je te recommande, pour comprendre en quoi le terme "Asperger" pose problème, ce qui dépasse de loin la complicité du docteur Asperger au régime nazi (rappel qui ne vise pas à le dépeindre comme un monstre, pas plus que je ne considère Musk comme tel ; l'article aborde cela de façon tout sauf "diabolisante", mais il aborde bien d'autres choses aussi) :Deoxys a écrit : ↑samedi 25 janvier 2025 à 23:46Puisque je ne compte pas te lâcher avec l'article (qui traite du problème posé par ta vision séparatrice [mais j'ai pu avoir la même moi aussi]), je vais te remettre les extraits sélectionnés par Curiouser, mais sans le spoiler :[...]Ce « syndrome » n’a pas été nommé et proposé par Asperger lui-même. Lui, il parlait de « psychopathie autiste » et a observé des jeunes très différents les uns des autres (le pourquoi de « psychopathe », ce sera un sujet pour un autre jour, sinon on y passe la nuit). L’expression « syndrome d’Asperger » a été formée et diffusée par la psychiatre Wing, qui a fait pression dans les années 80 pour que ce nouveau diagnostic entre dans le DSM. Et ce n’est pas qu’Asperger avait décrit des enfants et adolescents présentant un autisme différent des patients de Kanner et établi lui-même une liste de caractéristiques correspondant au « syndrome d’Asperger » : non, il a eu tout type de patients (plus ou moins autonomes, verbaux ou non, etc.). Mais il a choisi (convictions personnelles ou contexte de purification nazie ou les deux) de décrire ses patients sous un jour plus positif, selon leur intelligence particulière et leurs capacités parfois hors-normes.
Lorna Wing n’était pas une personne diabolique. Elle a formulé l’idée de « spectre » dans l’autisme, le fait que l’autisme puisse s’exprimer de manières très diverses, et elle a retrouvé cette idée dans les travaux d’Asperger. Ses observations et revendications se basaient sur la vie avec sa fille autiste, qu’elle semble avoir bien traité, et sur des années de travail avec des enfants et ados autistes. Sa volonté était de pouvoir aider personnes autistes et parents d’enfants autistes, en permettant à davantage de personnes autistes d’accéder à une reconnaissance et des aides. Mais oui, sa justification pour le fait d’introduire un nouveau « syndrome » plutôt que de juste élargir la définition et les critères de diagnostic de l’autisme, c’était d’éviter la stigmatisation associée au terme « autisme » – toujours pour permettre à davantage de personnes ayant besoin d’aide d’obtenir un diagnostic, et permettre aux parents d’accepter ce diagnostic pour leurs enfants.
Parce que l’idée à l’époque, c’était que les autistes n’avaient pas d’âme, pas de personnalité, pas de capacités ; des coquilles vides qui ne pouvaient pas apprendre et qui étaient condamnés à être enfermés dans une institution toute leur vie. Être déclaré autiste, c’était presque une condamnation à mort : un refus d’humanité, un destin tragique, un fardeau pour les parents. Alors que les autistes « asperger », eux, étaient considérés comme ayant des capacités, pouvant travailler, et donc méritant des soins, de la liberté, et un accompagnement qui leur permette de développer leurs capacités.
Et ces idées ont perduré. Deux types d’autisme distincts, des autistes « supérieurs » à d’autres, des autistes cas désespérés et d’autres qui peuvent travailler et même être hyper-productifs et utiles au capitalisme. En théorie, cette distinction était posée sur la base de l’âge d’apparition du langage oral ainsi que sur des tests de QI. En pratique… ça ne fonctionne pas, ces catégories, et ça a surtout permis le développement de tout un tas d’idées reçues, fantasmes, représentations culturelles erronées, et autres préjugés nocifs pour toutes les personnes autistes.
La réalité vécue par les personnes autistes
Comme j’ai commencé à le dire dans la partie précédente – la patience, c’est pas mon fort –, les catégories ne correspondent souvent pas à notre vécu. Il y a de grosses différences entre personnes autistes, leurs vécus, leur quotidien, leurs capacités et difficultés, oui – mais ça ne correspond pas aux catégories « autisme asperger » vs « autisme de kanner », « autisme léger » vs « autisme lourd » ou encore « autisme de haut niveau » vs « autisme de bas niveau ».
Par ailleurs, le diagnostic médical fixe des observations d’un moment T comme si elles étaient l’essence de la personne, sans prendre en compte les fluctuations dans le temps ni l’influence de l’éducation, l’environnement, les opportunités données, sur le développement des capacités et l’épanouissement de la personne autiste. Enfin, on nous considère comme plus ou moins « fonctionnel » selon des grilles d’interprétation normées, contextuelles, et validistes : par exemple, des tas d’autistes (souvent des hommes blancs) considérés comme « hautement fonctionnels » et donc « asperger » maintenant qu’ils travaillent dans les entreprises de la Silicon Valley ou autre travail informatique et dans un milieu qui s’en fout de leurs bizarreries comportementales auraient pu être considérés comme des cas désespérés, asociaux, incapables de communiquer, et sans capacité utile, dans une ère où internet et l’informatique n’étaient pas aussi développés et valorisés.
Nos capacités sont souvent contrastées, pas forcément liées entre elles, fluctuantes au cours de notre vie et selon notre énergie (surtout si ce sont des capacités apprises à force de compensation, camouflage et investissement de nos intérêts spécifiques), et dépendantes de si le contexte est favorable à leur développement et leur maintien ou pas (plein de mecs autistes – et pas autistes, d’ailleurs – professionnellement brillants parce que, c’est pratique, leur maman et/ou leur compagne s’occupe de leur survie quotidienne, leur confort physique et émotionnel, leur promotion et leurs contacts sociaux). Scientifiquement, il n’y a pas de définition de ce qui constituerait des « niveaux d’autisme » (en anglais, les « étiquettes de fonctionnement »).
La perspective anti-validiste
Voilà, on y arrive. Oui, c’est validiste de vouloir déterminer des niveaux d’autisme en fonction d’une intelligence supposée, d’un niveau d’autonomie – selon une certaine définition de l’autonomie –, d’une certaine manière de mouvoir son corps, et de la capacité à s’insérer dans le monde scolaire et professionnel normé.
Mais en fait… beaucoup de personnes ont des valeurs validistes (capitalistes, libérales). Beaucoup de personnes, y compris de personnes autistes elles-mêmes, sont totalement en accord avec le fait de dire qu’il y a des personnes plus ou moins autistes et plus ou moins humaines. Des personnes à plaindre, à priver de liberté (les institutions), à soumettre à des traitements maltraitants, et dont éviter l’existence (lobbying pour des tests prénataux, tests médicamenteux douteux), et des personnes qui, elles, ont une différence enviable, voire salvatrice pour l’humanité, et qu’on ne devrait pas ranger dans la catégorie des troubles. Beaucoup de personnes qui pensent défendre les autistes, en mettant en avant nos « capacités spéciales », notre « intelligence particulière », nos qualités morales essentialisées et idéalisées (paraît qu’on serait toustes fondamentalement honnêtes, fidèles, altruistes, révoltés par l’injustice, dénués de biais – ce serait chouette, mais c’est faux), et surtout notre employabilité particulière (on travaille par passion et pas pour l’argent ! On est super-doués en technologie ! On est capables d’être en hyperfocus pendant des heures ! On est super ponctuels et on adore suivre les règles !) (encore une fois, non), recréent de même des hiérarchies de valeur pour nos existences selon qu’on peut se plier ou non au système capitaliste, et en réduisant nos individualités riches, complexes et diverses à un stéréotype objectifiant.
Moi, non, je ne me reconnais pas dans ces valeurs-là. Que je considère que l’autisme soit handicapant à cause de la société inadaptée ou handicapant et douloureux en lui-même, ça ne change rien au fait que pour moi, tous les êtres humains ont la même valeur et les mêmes droits. Je ne classe pas les personnes comme ayant plus ou moins de valeur selon leur productivité dans le système capitaliste, ni leur « autonomie » comme définie par le système capitaliste et libéral. Du coup, mon argument principal pour ne pas utiliser cette appellation d’« asperger », c’est que c’est incompatible avec la vision du monde anti-validiste et anti-capitaliste que je défends.
Edit - D'ailleurs, "dire qu’il y a des personnes plus ou moins autistes", c'est ce que j'ai fait dans ce message (j'y refais allusion dans mon précédent message en parlant des "précisions purement diagnostiques (d'ordre médical)"). Je ne m'exclue pas de cette nécessité de se mettre à jour.
Tu t'es trompé dans le pseudo, la citation est de moi pas de Hydrean, mais ce n'est pas grave ça.Est-ce que par hasard tu ne serais pas gauchère contrariée (j'ai repéré plusieurs cas de concomitance), ou avec une main de ce genre : https://bouquinsblog.blog4ever.com/une- ... s-autres-1 ?
Alors comme dit Ostara je ne suis pas gauchère contrariée car ça ne se fait plus depuis longtemps. Je suis même très habile de ma main droite en dessin.
Je suis allée voir et quelle ne fut pas ma surprise en retrouvant dès le premier paragraphe, une vision séparatrice comme celle dans l'autisme, et même supérieure :
Puis j'ai vu ça :Il y a une pathologie mentale qui fait que, sans être déficient intellectuellement (souvent même bien au contraire), on est terriblement maladroit et mal à l'aise en société (gaffeur, renfermé, etc.). Il se trouve que c'est mon cas.
qu'une maladresse manuelle qu'on ne comprend pas, que les autres ne comprennent pas non plus, ne peut que perturber gravement l'apprentissage des rapports sociaux. Et cela, dès l'enfance, pour les jeux comme pour apprendre à écrire. On se sent différent sans savoir pourquoi, on essaie de se rattraper autrement et on ne fait le plus souvent que s'enfoncer.
Ce qui ressemble à ce qui est écrit sur ton profil (dans "Motivation"), et ici :
spin a écrit : ↑vendredi 24 janvier 2025 à 12:59Une maladresse, ou un défaut de motricité (NB je suis personnellement très maladroit avec une bonne motricité donc pas si simple), qui apparait dès l'enfance, qu'on ne comprend pas soi-même, que personne d'autre ne comprend, ni enfant ni adulte, qui entraine brimades et réprimandes, cela ne peut pas ne pas affecter l'apprentissage des relations sociales. J'en sais quelque chose.
Petite pub pas-si-discrète pour ton blog personnel, qui fait circuler en plus des concepts extrascientifiques (pour t'emprunter le terme) ?
Peut-être, sinon (tu as vu je prends ta réponse en un seul morceau), que tu nous fais la diversion classique "non mais c'est vous qui interprétez mal", "qui chipotez", "qui cherchez à me descendre", etc.Riji a écrit : ↑dimanche 26 janvier 2025 à 12:24Je sais que j'ai de grandes difficultés à mettre en forme mes idées et à éviter les malentendus, mais j'étais loin de penser que ma tendance au sarcasme, mon pessimisme et mon intransigeance allaient me faire passer pour une psychophobe Oo
Peut-être que la méthode qui consiste à découper en petits morceaux un post pour relever chaque terme et chaque tournure sortis de son ensemble ne convient pas à la logique de mon écriture qui tend à poser une idée à partir de cet ensemble.
Peut-être aussi que de répondre du tac au tac, sans recul, sans douter, sans prêter de mauvaises intentions, en manquant un peu de concentration n'aide pas non plus. Ce n'est pas un reproche, je fais ça aussi très bien.
Peut-être enfin que j'ai une déformation, notamment professionnelle puisque travaillant dans le spectacle vivant, mais aussi défensive dûe à mon parcours, ayant l'habitude de m'exprimer accompagnée des expressions abondamment figuratives de mon visage.
J'insisterais juste sur une phrase, j'ai dit qu'un autiste pouvait adhérer aux idées nazies - être du côté sombre de la force - mais pas être un nazi - faire partie du côté sombre de la force. Je ne sais pas le dire autrement.
Quant au mot diag dans ma signature, c'est une façon de parler, d'autant que certes le HPI n'est pas une maladie, mais l'autisme non plus.
Sinon tu pouvais juste reconnaître les points où tu t'es plantée et incorporer les nouveaux éléments apportés. Genre comme moi je l'ai fait. Tu as loupé ça ? Tu n'aurais tout de même pas eu une lecture sélective afin que de ne garder que ce qui sert ta position victimaire, si...?
Au fait, merci de ne pas prendre les gens pour des imbéciles : quand on est du côté du nazisme, on est nazi.
Non parce que, si ta défense c'est de dire que si on ne "fait pas partie du nazisme" de par qui/ce que l'on est, alors on n'est pas nazi, alors oui, tu as raison : personne n'est foncièrement nazi, ne fait partie du nazisme au sens fondamental du terme.