Causes environnementales de l'autisme

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daphnée
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Re: Causes environnementales de l'autisme

Message par daphnée »

Si jamais ca interesse quelqu'un,

je suis tombée sur cet article:

https://www.sciencesetavenir.fr/sante/a ... tsa_146889

Je ne sais pas ce que ça vaut.
traits autistiques

_____

Bonne année à tous ❤️
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Jean
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Re: Causes environnementales de l'autisme

Message par Jean »

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Les preuves liant le paracétamol à l'autisme et au trouble déficitaire de l'attention font l'objet d'un nouveau débat

Des preuves limitées : Des études d'observation et de laboratoire ont suggéré un lien entre la consommation de paracétamol par les femmes enceintes et les problèmes de développement neurologique chez les enfants, mais la recherche présente plusieurs limites importantes.

spectrumnews.org Traduction de "Evidence linking acetaminophen to autism, ADHD under debate again" Teresa Carr - 12 juillet 2023 https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... veau-debat
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
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Re: Causes environnementales de l'autisme

Message par Jean »

Le lithium présent dans l'eau potable contribue-t-il à l'autisme ?

Une nouvelle étude menée au Danemark établit un lien entre le lithium présent dans l'eau potable pendant la grossesse et l'autisme chez l'enfant, mais on ne sait toujours pas si l'exposition prénatale au lithium est réellement préoccupante.

spectrumnews.org Traduction de "Journal club: Does lithium in drinking water contribute to autism?" - 11 avril 2023
Expert : Brian Lee, Professeur associé, Université Drexel
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... l-lautisme
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Re: Causes environnementales de l'autisme

Message par Jean »

Rétractation d'un article défendant l'implication de fonds privés dans les services d'aide à l'autisme

Un article qui proposait des avantages potentiels pour les sociétés de capital-investissement investissant dans des prestataires de services aux autistes a été retiré de la revue dans laquelle il avait été publié. Des références qui disparaissent : Près des deux tiers des références d'un article semblent ne pas exister.

spectrumnews.org Traduction de "Article defending private-equity involvement in autism services retracted"
Ellie Kincaid - 19 octobre 2023
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... e-lautisme
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Re: Causes environnementales de l'autisme

Message par Jean »

lemonde.fr
Autour de l’usine Sanofi qui produit la Depakine, des familles brisent le silence sur les maladies de leurs enfants
Stéphane Mandard

Selon les informations du « Monde », une plainte a été déposée pour mise en danger d’autrui par la mère de deux enfants autistes. Elle n’a jamais pris de Dépakine, cet antiépileptique responsable de malformations et de troubles chez des enfants exposés in utero, mais a été exposée à des rejets dans l’atmosphère.


Le scandale de la Dépakine n’a peut-être pas livré tous ses secrets, ni dévoilé toutes ses victimes. L’antiépileptique commercialisé depuis 1967 par le laboratoire Sanofi est responsable de malformations et de troubles neurodéveloppementaux chez des milliers d’enfants de mères traitées pendant leur grossesse. Selon les témoignages recueillis par Le Monde, des pathologies similaires sont présentes chez des enfants de riverains de l’usine qui produit la Dépakine, à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques), et de travailleuses fréquentant la zone industrielle. Aucune mère n’a pris le médicament, toutes s’interrogent sur le lien avec les rejets dans l’air de valproate de sodium, son principe actif, autour du site.

C’est le cas de Mélanie S. (qui souhaite garder l’anonymat), dont les deux enfants présentent des troubles neurodéveloppementaux semblables à ceux observés chez les enfants exposés in utero à la Dépakine. Mélanie S. n’a jamais consommé de Dépakine, mais travaille depuis 2011 dans un bureau situé à une cinquantaine de mètres de la cheminée de Sanofi. Après des années d’hésitation, le diagnostic d’autisme de sa fille en juillet, après celui de son fils trois ans plus tôt, l’a décidée à saisir la justice. Mercredi 15 novembre, une plainte a été déposée contre X pour mise en danger d’autrui auprès du pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris.

Ce pôle est chargé d’une enquête depuis que le parquet a ouvert en 2022 une information judiciaire, notamment pour mise en danger d’autrui, après la révélation, en juillet 2018, de rejets massifs dans l’atmosphère de valproate de sodium et de bromopropane (classé cancérogène, mutagène et reprotoxique possible) par l’usine Sanofi de Mourenx. Mélanie S. est ingénieure. « Je suis scientifique. Je ne peux rien affirmer. Je m’interroge sur le lien entre mon exposition et les troubles constatés chez mes enfants, explique-t-elle. Mon espoir est que la justice se saisisse de cette plainte pour répondre à mes questions et enquêter au-delà de mon cas sur ce qui pourrait potentiellement être un scandale sanitaire. »

Contacté par Le Monde, Sanofi affirme ne pas avoir connaissance de la procédure. Classé Seveso seuil haut, le site de Mourenx, situé sur le bassin chimique de Lacq, a émis du bromopropane en quantité très importante (jusqu’à 190 000 fois plus que la valeur autorisée) et ne bénéficiait d’aucune autorisation pour rejeter dans l’air du valproate de sodium. Selon un rapport de 2018 de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques, l’usine Sanofi en a recraché entre 13 et 20 tonnes par an jusqu’en 2018, année où elle a été mise en demeure par les autorités de mettre un terme à ces émissions toxiques.

Le groupe pharmaceutique précise qu’un seuil d’émission a été fixé à partir d’avril 2018 et que, depuis cette date, le site opère « dans le respect des réglementations pour produire un traitement essentiel pour de très nombreux patients ». Sanofi ajoute qu’une « société indépendante a réalisé en 2017 une étude sur les émissions du procédé de valproate de sodium » qui n’a pas relevé « de risques particuliers liés aux rejets ». Dans un avis rendu un an plus tard, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) précisait pourtant qu’il n’existait pas de seuil minimal de rejets au-dessous duquel le principe actif de la Dépakine ne présenterait pas de risque pour la santé.

« Pas une vie normale »


« Nous savons depuis des années que l’usine Sanofi de Mourenx a rejeté, dans le passé, de grandes quantités de valproate de sodium et de bromopropane dans l’atmosphère, mettant en danger les riverains, commente Me Charles Joseph-Oudin, l’avocat de Mélanie S. et de l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant (Apesac). Cette mise en danger n’est pas que théorique, car des familles riveraines, qui n’ont jamais consommé de Dépakine prescrite par un médecin, souffrent des effets indésirables liés à l’exposition à ce médicament pendant la grossesse. »

Trouble du spectre de l’autisme (TSA), troubles relationnels, crises de colère, crises de larmes, difficultés de concentration et d’attention, troubles ORL, troubles visuels, maux de tête… les nombreux troubles listés dans les épais dossiers médicaux des enfants de Mélanie, nés en 2014 et en 2016, correspondent cliniquement aux effets liés à l’exposition in utero à la Dépakine mis en évidence par la littérature scientifique. Ils nécessitent de lourdes prises en charge. « Tout petit, mon fils se tapait la tête contre le sol, contre les murs, contre les tables. La vie de parents d’enfants souffrant de troubles du développement n’est pas une vie normale, dit pudiquement Mélanie S. J’aimerais obtenir réparation pour mes enfants, dont le quotidien nécessitera des adaptations tout au long de leur vie. »

« Chaleur humaine »

Ses interrogations sont renforcées par la découverte de la présence de valproate de sodium dans son sang. En août 2018, soit un mois après la révélation des rejets illégaux de Sanofi, Mélanie S. réalise un test de Dépakinémie. L’analyse est positive alors même que la production est à l’arrêt. Me Joseph-Oudin en déduit que sa cliente avait « très probablement » du valproate de sodium dans le sang pendant et entre ses grossesses, « en raison de l’inhalation quotidienne de ce produit, à haute concentration, pendant sept années ».

« A l’instar de ceux de Mélanie, des centaines d’enfants ont probablement été intoxiqués par la Dépakine dans la région de Mourenx », estime Marine Martin, la présidente de l’Apesac. Auditionnée vendredi 10 novembre dans le cadre de l’information judiciaire ouverte en 2022, la lanceuse d’alerte s’interroge sur l’existence d’un « possible cluster ». « Pour le vérifier, il y a un moyen très simple : chercher les signaux en recensant le nombre d’enfants atteints de troubles neurodéveloppementaux et les malformations congénitales à partir de la base de données de l’Assurance-maladie », dit-elle.

La fondatrice de l’Apesac a été sollicitée par plusieurs familles. La plupart restent réticentes à saisir la justice et à sortir de l’anonymat. Mme Martin parle d’une « omerta » : « Tout le monde sait qu’il y a des cas et que c’est à cause de la Dépakine, mais il y a un dilemme parce que Sanofi est une entreprise importante de la région. » Marine Martin espère que cette première plainte, qu’elle voit comme « un aboutissement », permettra de « délier les langues ».

« Avec le vent, vous avez été protégée »

Me Charles Joseph-Oudin évoque des dossiers en cours de constitution pour une dizaine de familles. Certaines avec des enfants présentant « des symptômes et des troubles clairement associés à la Dépakine » et d’autres avec des enfants exposés mais ne présentant pas de signes. « Pour ces familles, c’est très angoissant, car les troubles n’apparaissent pas immédiatement ; souvent, ils ne sont diagnostiqués qu’au bout de plusieurs années », explique l’avocat de l’Apesac.

Chez le fils de Tina H., qui vit à Mourenx, les « premiers bugs » sont apparus en 2018, à l’âge de 3 ans, d’abord sous forme de « poussées de violence ». Un an plus tard, elle retrouve l’enfant inanimé dans son lit, endormi dans son urine et son vomi : « On était en train de le perdre. » Aux urgences, il convulse devant les secours ; le diagnostic tombe : épileptique. « Il y en a beaucoup dans le secteur », lui confient des médecins. Tina H. se lance dans des recherches : sur les réseaux sociaux, elle identifie rapidement « trois ou quatre familles » autour de Mourenx avec des enfants diagnostiqués épileptiques « sans aucune cause mise en évidence ».

Dans son « cercle proche », trois autres familles sont aussi touchées. Aucun de ces enfants n’a d’antécédents et aucune famille n’a pris de Dépakine. « Je sais qu’il n’y a pas de preuves scientifiques pour l’instant d’un lien entre l’exposition au valproate de sodium et l’épilepsie, mais ça mériterait d’être creusé », dit Tina H. Alors que la maladie est très rarement héréditaire, parmi les 8 000 membres de l’Apesac, environ un tiers des enfants sont épileptiques.

Si Tina H. « envisage une plainte », c’est aussi parce que son fils présente d’autres troubles invalidants : dyspraxie, dysgraphie, troubles du déficit de l’attention. « Quand mon fils est tombé malade, il était hospitalisé trois fois par semaine, j’ai dû arrêter de travailler pendant trois ans. Le mois dernier, nous en avons eu pour 500 euros de frais de prise en charge non remboursés, c’est un tiers de mon salaire. » Tina H. travaille au sein de l’éducation nationale. Elle se dit « surprise » par le « ratio important d’élèves présentant des troubles autistiques, de l’attention ou dyspraxiques » dans les différents établissements où elle a exercé. Tina H. explique avoir fait part de ses doutes à un élu local en 2019 : « Il m’a regardée droit dans les yeux et m’a dit sans rire : “Ne vous inquiétez pas, avec le vent, vous avez été protégée”. »

Malformations congénitales graves


Depuis leur bureau, Alain H. et sa compagne avaient, eux, une « vue imprenable sur le logo de Sanofi ». Alain H. est entrepreneur sur le bassin chimique de Lacq. En 2018, le couple se prépare à accueillir son premier enfant. « A la première échographie à l’hôpital, le gynécologue nous dit au bout de cinq minutes : “Je suis désolé, mais vous n’allez pas pouvoir continuer la grossesse.” » Il leur explique avoir identifié une acrânie, une malformation rare du crâne caractérisée par l’absence de voûte crânienne, et qu’il convient d’interrompre la grossesse.

Le gynécologue leur présente les deux options : une interruption volontaire de grossesse (IVG) ou une interruption médicale de grossesse. La deuxième option peut permettre de déterminer les causes mais nécessite de garder le fœtus plus longtemps pour pratiquer des analyses médicales. « Nous étions sous le choc, nous avons opté pour l’IVG, raconte Alain H. Ce n’est que plus tard, en faisant des recherches sur l’acrânie et en discutant avec la gynécologue que nous avons fait le lien possible avec les rejets de Sanofi. » La littérature scientifique a établi que l’exposition in utero à la Dépakine était à l’origine de malformations congénitales graves. « On n’est pas comptés dans les chiffres des malformations, seulement dans les IVG, et nous ne sommes sans doute pas les seuls dans ce cas », spécule Alain H.

Par « précaution », sa compagne ne vient plus travailler sur la plate-forme et son entreprise ne « recrute pas de jeune femme ». « Tout le monde sait, ici, qu’il y a des problèmes sur le bassin avec toutes les entreprises polluantes qui y sont installées, mais ce sont des emplois dans une zone sinistrée », dit l’entrepreneur. Outre Sanofi, les quatre plates-formes chimiques de Lacq, qui s’étendent jusqu’à Orthez, comptent une vingtaine d’usines Seveso, dont Arkema et Sogebi issues des anciennes activités gazières de Total et reconverties dans l’exploitation du soufre. Elles représenteraient encore environ 7 600 emplois (directs et indirects) pour un bassin de population de 55 000 habitants.

Etude épidémiologique participative


L’usine Sanofi compte une soixantaine de salariés. Après la révélation des rejets massifs de valproate de sodium en juillet 2018, des tests de Dépakine avaient été effectués en interne sur les salariés. Une dizaine s’était révélée positive. Depuis, silence radio. « Les salariés ont peur de parler mais on n’est pas dupes, ils ont été les premiers exposés, commente Jean-Louis Peyren, coordinateur de la CGT chez Sanofi. On espère que cette nouvelle plainte va les inciter à parler. » La CGT est partie civile dans l’instruction ouverte en 2022.

Ex-délégué CGT chez Total, Patrick Mauboulès est membre de la Société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest (Sepanso). Il a également été entendu par la justice, en octobre. Cette association alerte depuis des années les autorités sanitaires au sujet de la pollution sur le bassin. « Nous demandons des études épidémiologiques spécifiques sur les pathologies liées à l’exposition au valproate de sodium et au bromopropane », indique Patrick Mauboulès.

Contactée, l’agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine renvoie vers Santé publique France (SPF). Jusqu’ici, l’agence nationale de santé publique a réalisé une étude de mortalité et de morbidité sur le bassin de Lacq. La première, publiée en 2021, a conclu à des « excès » pour les pathologies respiratoires et circulatoires. La seconde n’est toujours pas publiée. En septembre, SPF a lancé une nouvelle étude, participative, dans le but de « disposer d’une photographie complète de l’état de santé de la population de ce bassin industriel ». Un questionnaire doit être envoyé à 5 000 habitants tirés au sort dans 99 communes. Les premiers résultats sont attendus en 2025.

Patrick Mauboulès considère la zone géographique retenue trop large : « Quand on veut noyer un problème, on le dilue. » Marine Martin est encore plus sévère : « C’est de la fumisterie, avec le tirage au sort, on peut tomber sur des familles qui sont sur le bassin depuis seulement six mois. Pour avoir une chance d’identifier un cluster potentiel, il faudrait cibler les enfants nés jusqu’en 2018 et comparer le nombre d’enfants présentant des malformations ou des troubles neurodéveloppementaux à la moyenne nationale. »

Stéphane Mandard
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Sur un sujet proche
Prévenir la pollution de l’air et la schizophrénie
JIM Alain Cohen, Dr | 31 Décembre 2024

Ces dernières années, de plus en plus de recherches se sont concentrées sur l’influence de la pollution de l’air sur la santé mentale, rappelle The British Journal of Psychiatry. La pollution atmosphérique semble ainsi augmenter le risque de schizophrénie par le biais de troubles neuro-inflammatoires comme « un dysfonctionnement endothélial et une activation de la microglie ».

Les données de plus de 480 000 participants de la UK Biobank

Le magazine britannique présente les résultats d’une étude longitudinale menée auprès de plus de 480 000 participants, à l’aide de modèles de risques proportionnels de Coxpour évaluer l’effet d’une exposition à long terme à une pollution atmosphérique sur le risque de schizophrénie, ainsi que son influence potentielle sur la susceptibilité génétique évaluée par le PRS (polygenic risk score).

Pendant cette étude (d’une période de suivi médiane de 11,9 ans), 417 personnes ont développé une schizophrénie. Des corrélations significatives ont été constatées entre une exposition prolongée à quatre types de polluants atmosphériques (particules fines d’un diamètre < 2,5 µm -PM2,5- ; particules fines d’un diamètre < 10 µm -PM10- ; dioxyde d’azote [NO2] et autres oxydes d’azote [monoxyde d’azote NO et protoxyde d’azote N2O]) et un risque majoré de schizophrénie dans chaque groupe de risque génétique.

Comparativement aux participants avec un faible PRS et soumis à une faible pollution de l’air, les participants avec à la fois un PRS et une exposition à une pollution atmosphérique élevés présentent le risque le plus élevé de survenue d’une schizophrénie [IC à 95 %] :

pour les PM2,5 le rapport de risque atteint 6,25 [5,03-7,76] ;
pour les PM10, il atteint 7,38 [5,86–9,29] ;
pour le NO2, 6,31 [5,02–7,93] ;
et pour les autres oxydes d’azote, 6,62 [5,24–8,37].

Cette étude confirme que l’exposition à long terme aux polluants atmosphériques est « positivement liée au risque de schizophrénie », avec une majoration de ce risque encore renforcée par une susceptibilité génétique élevée. Il est logique d’envisager que les efforts déployés pour lutter contre la dégradation de l’environnement (en particulier contre la pollution de l’air, par la réduction des centrales et des véhicules thermiques) auront donc aussi, tôt ou tard, une répercussion bénéfique –a priori inattendue– en matière de prévention psychiatrique.

References Liu R, Li D, Ma Y, Tang L, et al. Air pollutants, genetic susceptibility and the risk of schizophrenia: large prospective study. Br J Psychiatry. 2024 Oct;225(4):427-435. doi: 10.1192/bjp.2024.118.
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Re: Causes environnementales de l'autisme

Message par Jean »

Pollution de l’air et risque d’autisme, connaissances et perspectives
Dr Ophélie Henry | 14 Janvier 2025 - JIM

L’augmentation globale de la pollution aérienne constitue un facteur de risque environnemental préoccupant pour les troubles neurodéveloppementaux, et plus particulièrement les troubles du spectre de l’autisme (TSA) qui touchent aujourd’hui entre 1 et 1,5 % de la population.

Une revue des études épidémiologiques récentes

Dans un article paru dans Brain Medicine, deux auteurs ont analysé des études épidémiologiques récentes ayant révélé des associations convaincantes entre l’exposition à des polluants aériens spécifiques et une majoration du risque de TSA. Parmi ces polluants on retrouve les particules fines (PM), comprenant le PM10 et le PM2,5, ce dernier étant particulièrement dangereux. Les oxydes d’azote (NO, NO2) font partie des polluants communs provenant principalement des émissions des véhicules thermiques et les combustibles fossiles et industriels.

Dans les facteurs de risque on trouve également l’ozone (O3), un gaz hautement réactif de l’oxygène produit au niveau du sol par une réaction photochimique entre deux classes de polluants atmosphériques : les composés organiques volatiles et les oxydes de de nitrogène. Pour finir, de plus en plus de preuves incriminent le dioxyde de soufre (SO2), un polluant de l’air produit notamment par les véhicules thermiques et la combustion des combustibles fossiles dans les centrales électriques.

Alors que la prévalence globale des TSA reflète en partie l’extension des critères diagnostiques et l’amélioration du dépistage, un nombre croissant de données pointe le rôle des interactions entre gènes et environnement dans l’étiologie de ces troubles.

Mécanismes d’action potentiels

Les polluants aériens peuvent déclencher de multiples mécanismes pathogènes, comprenant la neuroinflammation, le stress oxydatif et nitrosatif, les modifications épigénétiques, les perturbations du système des neurotransmetteurs glutamatergiques/GABAergiques, des troubles endocriniens et une dysrégulation métabolique.

Le moment de l’exposition apparaît comme crucial, avec une plus grande vulnérabilité pendant le développement prénatal et la petite enfance, quand surviennent les processus critiques du développement neurologique, tels que la migration neuronale, la synaptogenèse et la myélinisation.

A ce jour, aucune étude ne s’est penchée sur les biomarqueurs reflétant spécifiquement l’impact des polluants atmosphériques. Selon les auteurs, de tels biomarqueurs pourraient permettre une prévention précoce du TSA en identifiant les individus à haut risque durant la période prénatale ou des stades pré-symptomatiques.

Ceci permettrait des interventions précoces dans les cas d’anomalie neurodéveloppementale ou pour évincer les déclencheurs environnementaux comme l’exposition à la pollution de l’air. Les possibles biomarqueurs discutés dans l’article sont l’élévation de la 3-nitrotyrosine, les modifications de GABA et glutamate dans le sang, une forte expression de la PCR pendant la grossesse et la présence de micronoyaux.

Quelles pistes pour la recherche ?

Différents facteurs de confusion devraient être pris en compte dans l’étude du lien entre les polluants de l’air et les TSA. Ces facteurs peuvent inclure le microbiome, la nutrition, l’aspect financier, le niveau d’éducation, les aspects sociaux et le lieu de travail. Des facteurs liés au mode de vie, tels que le tabagisme actif et passif durant la grossesse, devraient aussi être pris en compte.

Il paraît également essentiel de prendre en compte le lieu de résidence et le statut socio-économique, les quartiers les plus pauvres étant plus à même de subir davantage de pollution, de présenter une plus forte vulnérabilité à ces facteurs ainsi qu’un risque de TSA accru.

Pour les auteurs de cet article, les priorités de la recherche devraient se focaliser sur la manière dont les polluants affectent le développement cérébral chez les individus génétiquement prédisposés, en particulier pendant la grossesse et la petite enfance. De meilleurs outils sont requis pour identifier les individus à plus haut risque et pour développer des mesures de prévention pratiques.

Etant donné le niveau de pollution globale croissant, ces connaissances pourraient aider à modeler des politiques de santé publique pour protéger les générations futures des facteurs environnementaux pouvant contribuer au TSA.

Ojha SK, Amal H. Air pollution: an emerging risk factor for autism spectrum disorder. Brain Medicine. Published online November 12, 2024. doi: 10.61373/bm024e.0115
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Ojha SK, Amal H. Air pollution: an emerging risk factor for autism spectrum disorder. Brain Medicine. Published online November 12, 2024. doi: 10.61373/bm024e.0115
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