Autisme et Poèmes, votre Expérience

[Jeannot]

Bonjour, ayant récemment écrit quelques poèmes pour une première fois depuis assez longtemps, je serais curieux comme beaucoup d'autres de savoir comment vous écrivez vos poèmes, ces poèmes que j'ai sortis de mes sentiments semblent vraiment efficaces pour ressortir mes sentiments. Je voudrais savoir, par curiosité, comment ceux qui en ont déjà écrits ont su ressortir ce qu'ils ont dans leurs cœur, ce qui veux dire au premier degré, s'exprimer "sans restriction". Ceux que j'ai écrits sont en Anglais et j'ai pas confiance de voir comment cela reviendrait en Français. Ce que j'ai vu en Anglais déjà par d'autres autistes semblait vraiment plus "mécanique" que sentimental, j'ai usé un peu de ma pensée pour écrire mais j'ai pas trop mis d'effort mais j'ai du me concentrer un peu parce que ça part souvent dans tous les sens dans ma tête.

Voici l'un de mes poèmes...

Frozen in time,
Could not remember,
Show me the path,
I am blind, and cannot see the way

Everywhere, and nowhere,
Everyone and nobody,
I am lost and I don’t know,
Only death to bring change,

I do not know myself,
I do not know who to love,
I do not know what I want,
I do not know if I know,

Do you know how it feels to not know,
It is a silent pain, an unseen chain,
I cannot see myself, a beast or a gentle,
I am a black star, bright but unseen,

Show me the path and do not ask me,
Am I the one you see,
I will not find my answer,
Am I lying, am I sincere, or am I right,

I feel not part of this world,
Yet the heart of it,
A lesser messiah with an evil grin,

I am the void of the world,
Taking everything to fit inside,
I see myself too high, and then fall,
I am all but nothing, neither of us will tell,

My existence is the sole question,
But never will be answered,
I am a bright star but a black star,
You see me, but you might never know me

Franchement, google traduction pourrait faire l'affaire pour traduire, ça sera pas pareil mais ça montrera l'idée...
Sinon, qu'en pensez vous? Comment vous pourriez relativiser avec mon mal-être ou bien-être, et comment vous-vous êtes exprimés pour ceux qui ont fait de même (écrire des poèmes grossièrement parlant)?

Bisous à tout le monde!

[Kalpha]

De tête (j'ai écrit ça il y a 20 ans ! )

Citadine

Je l'imagine parfois,
Traversant la cité,
Le pavé sous ses pas,
Semble gris, comme usé.

Les vitrines ont l'air floues,
A travers ses cheveux,
Qui virevoltent joyeux,
Alentour de ses joues.

Une douce candeur,
Tout au fond de ses yeux,
Souvent se dessine.

Accrochés à mon cœur,
Souvenirs précieux,
De ma citadine.

[Kalpha]

J'en ai écrit pleins quand j'étais plus jeune, sur tous les sujets !

Il me fallait juste trouver un thème qui me parlait, une idée un peu original pour l'aborder et hop ! il ne reste plus qu'à jouer avec les mots.

Je suis devenu moins rêveur avec le temps : plus pragmatique et moins poète.

[Jeannot]

J'en ai écrit pleins quand j'étais plus jeune, sur tous les sujets !

Il me fallait juste trouver un thème qui me parlait, une idée un peu original pour l'aborder et hop ! il ne reste plus qu'à jouer avec les mots.

Je suis devenu moins rêveur avec le temps : plus pragmatique et moins poète.

J'aime bien ton poème, ça à l'air rempli de joie je trouve, moi je suis rêveur mais je crois que le mien c'est plus au fond du trou qu'au dessus en exagérant un peu l'idée. Pourtant la source de tout ces sentiments que j'exprime c'est pas sur le relationnel (le social) du tout ça viens largement de tout le bordel dans ma tête, c'est trop le bordel donc j'ai du mal à m'exprimer et à comprendre les choses, je pense trop vite et je me donne pas le temps pour faire ce que je veux faire ou même me souvenir de pleins de choses, c'est comme si je me connaissais pas...

Quand tu disais que tu jouais avec les mots, c'était plus spontané ou tu avais vraiment usé de la pragmatique pour écrire? Je juge pas je suis juste curieux...

[David68]

Bonjour,

Je n'ai jamais été sensible à la poésie.
En plus c'est associé à de mauvais souvenirs... Au primaire il fallait en apprendre par cœur...

C'est comme si j'étais sourd et on me parle de musique....

Désolé
Bonne journée

[Kalpha]

De façon générale, j'essaie de me focaliser exclusivement sur ce qui va bien ou m'offre un peu de joie.
Le reste, il faut bien faire avec. Mais si je n'ai pas de plan pour améliorer ce qui ne va pas, je m'y attarde le moins possible.

"Jouer avec les mots", pour moi, c'est... trouver des rimes, choisir le bon vocabulaire pour exprimer ce que je veux, donner aux phrases une tournure intéressante...

Je fais (faisais) ça pour m'amuser, jamais de façon très structurée.

[Lilas]

J'ai eu une longue période poèmes aussi.
Plutôt dépressifs pour la plupart, je dois bien l'avouer.
A voir sur mon blog (en signature), pour les curieux.

[Curiouser]

J'aime beaucoup certaines parties de ton poème, Jeannot, notamment :

[...]
A lesser messiah with an evil grin,

I am the void of the world,
Taking everything to fit inside,
I see myself too high, and then fall

Il fonctionnerait bien comme paroles d'une chanson, je trouve.

j'ai usé un peu de ma pensée pour écrire mais j'ai pas trop mis d'effort mais j'ai du me concentrer un peu parce que ça part souvent dans tous les sens dans ma tête.

Je pense comprendre ce que tu veux dire, j'expérimente moi-même ce double mouvement lorsque j'écris de la poésie (majoritairement en vers libres ou en prose) : beaucoup de choses qui arrivent, que je laisse donc venir et que j'inscris rapidement sans trop réfléchir, puis à des moments des temps de pause, où je cherche un mot ou une expression qui pour moi "sonne juste", à la fois au niveau du rythme, de la musicalité et du sens. J'essaye de trouver ce qui est le plus en accord avec ce que je ressens, même quand il s'agit de sentiments et pensées négatifs. Et, ce faisant, quand cette sorte d'accord entre ce que je ressens et ce que j'écris est trouvé, une sensation de soulagement apaisé et de joie se fait sentir.

[Corarêva]

Bonjour, pour ma part la poésie est mon intérêt particulier mais j'ai beaucoup de mal à échanger sur le sujet car je préfère en écrire qu'en parler. Je pense toujours en image, en son, musique et ayant une parcours extrêmement compliqué, une grande sensibilité, tout ce que j'écris dérape en poésie...J'ai des milliers de pages. Une éditrice lors d'un salon où j'étais venue poser une question a voulu tout prendre, j'ai tout envoyé sans trop de protection, elle en était ravie et je n'ose pas communiquer avec elle, ma mère me tanne mais je ne peux pas, cela me bloque d'autant que je moque assez d'être éditée, on m'a souvent dit que je devais le faire mais comme tout, j'estime qu'être poète c'est d'abord une action intime et que je n'ai pas besoin de l'approbation d'un public... Poésie, prose poétique... d'ailleurs avec cet intérêt pour l'écriture je me suis souvent sentie très seule face aux intérêts très cartésiens de beaucoup. Mais l'écriture m'a et me sauve. Avec la lecture, les animaux, la nature et la musique. Le reste bof

[ikh]

Il fonctionnerait bien comme paroles d'une chanson, je trouve.

₆C'est exactement ce que j'ai pensé en le lisant.

Sinon, qu'en pensez vous?

Spécialiste ès spleen à mes heures, sujet comme choix des mots (même anglais) me parlent. J'ai beaucoup aimé. L'état sous-jacent inquiète par contre. Écrire son mal être peut aider, mais peut plomber tout autant. Loin de moi la volonté de priver quelqu'un de son libre arbitre, mais je saurais gré de ne pas commettre l'irréparable (sujet sensible pour moi). Perdre une telle qualité de production écrite serait grand drame.

Pour rester dans la thématique, petit quatrain écrit ado:

Mon cœur est un désert.
Mon âme, un cimetière.
Et nul être ici-bas
Ne peut plus rien pour moi.

C'est noir, mais je n'ai pas encore de procédure pour violation de droits d'auteur de la part des ayants droit du Vantablack.