bipolarité et TSA, une comorbidité possible?

[June]

Bonjour,

J'ai cherché des réponses sur le forum à mes questions, mais je n'ai pas trouvé de réponses. Désolée si ce sujet a déjà été traité et que je ne l'ai pas compris.

Cela fait deux ans que j'ai été diagnostiquée en libéral par un psychiatre spécialisé dans le diagnostic TSA.

J'ai déjà reçu un premier diagnostic il y a une vingtaines d'années, celui de bipolarité. Pour ce médecin je ne suis pas bipolaire.

Si effectivement ça semble coller pour un certains nombres de symptômes avec le TSA, je suis devenue très stable depuis les années 2010. C'est un message sur l'accélération de pensée qui m'a beaucoup interrogée.

C'est effectivement un symptôme qui était très prégnant chez moi et caractéristique de la bipolarité.
Comme je suis stabilisée depuis de nombreuses années, j'ai l'impression que je suis dans le déni pour les symptômes de bipolarité et de ne pas être ni clairement bipolaire ni clairement avec un TSA. Je ne me sens pas en souffrance actuellement mais je pense qu'en savoir plus sur un diagnostic est important pour s'adapter, pour évoluer et accéder à de meilleurs soins.


Je voudrais savoir si certains d'entre vous ont eu le "double diagnostic de bipolarité et TSA"?

Me conseilleriez vous de faire une demande de diagnostic auprès d'un CRA, font-ils des diagnostics différentiels?

[Romulus]

Bonjour !

De mon côté j'ai le double diagnostic. Je ne le vis ni bien ni mal : les deux diagnostics sont corrects (ba oui, quand tu fais une crise maniaque et que te retrouves en HP, y'a peu de places au doute).
Je pense que dans le processus réflexif d'un psychiatre cela fonctionne comme il suit - suspicion d'une bipolarité, mais "on ne sait pas trop", pas de crise maniaque, d'autant plus que si tu ne prends pas de médocs, toi, comme les médecins, vont être laissés dans le doute. Pourtant une énorme dépression ou une énorme crise maniaque peut survenir de nulle part ou avec accélérateur (alcool, drogue). Une fois cela arrivé, t'es mis sous cachetons, difficile de s'en sortir, les psychiatres ne voulant pas avoir de suicidaires sur le dos...


A mon avis la littérature sur la bipolarité va s'améliorer et se préciser à l'avenir - les médocs ne font pas tout et les bipolaires ne sont pas "fous", ni les schizo d'ailleurs.

Je te conseille de ne pas trop t'en faire mais de prévenir des crises (surtout si tu es stabilisé depuis 2010). Crois-moi, mieux vaut une suspicion de bipolarité "cachée" qu'une crise maniaque qui éclate au grand jour sans prévenir.

Bien à toi.

[June]

Bonsoir,

Merci pour ta réponse et ton témoignage.

Je suis d'accord le plus important est d'être stabilisé et de ne pas risquer une crise maniaque ou autre déséquilibre important. Je ne veux pas jouer aux apprentis sorciers, je prends un traitement quotidien que je suis à la lettre: Abilify 5mg. C'est mon aspirateur à pensées, à ruminations!

Depuis environ 6 mois, j'ai un traitement anti-dépresseur. Cela a changé ma vie, je me sens beaucoup mieux depuis! On ne m'en avait jamais prescrit, craignant un virage maniaque. Idem pour la lumino-thérapie.
J'ai aussi acheté une lampe, contre les avis des différents médecins d'autrefois, l'hiver dernier et je trouve ça assez agréable. Aucun effet "up" notable.

J'ai noté que l'anti dépresseur avait principalement une action sur mon anxiété et sur mes interactions sociales Je dors deux heures de plus, je dormais très peu et je me sens détendue, en équilibre. Ma concentration s'est améliorée. Je n'ai noté aucune "accélération "ou changement d'humeur, up.

Au réveillon, on était très nombreux et j'ai pris la parole devant tous, j'ai continué de parler, alors que les convives me regardaient et m'écoutaient, une situation qui, auparavant, m'aurait coupé la parole immédiatement. Je ne m'en suis pas rendue compte, c'est mon mari qui me l'a fait remarquer. L'anxiété sociale m'épuisait. Pendant les réunions, je consignais tout un tas de notes pour éviter au maximum de prendre la parole Là je viens presque les mains dans les poches et j'ose intervenir. Même sur ce forum, dans l'anonymat, j'ai eu beaucoup de difficultés à publier ma présentation, je me sentais exposée. `Ça me fait l'effet d'un étau qui se desserre. Mon psychiatre évoque un arrêt dans 6 mois et je ne veux pas revenir dans l'état d'avant!

Je me dis donc que recevoir un diagnostic est important car on ne donnera pas les mêmes médicaments dans telle ou telle situation.
Je comprends ce que tu veux dire par les bipolaires ne sont pas fous, car pour ma part, ce diagnostic est je trouve encore stigmatisant, enfin c'est mieux qu'il y a vingt ans quand on m'a présenté ce diagnostic, je n'en n'avais jamais entendu parler ou de façon très vague. J'ai l'impression que ça change, mais peut-être pas tant que ça?