Hallucination auditive : TSA Asperger ou pas ?

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Christinette91
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Re: Hallucination auditive : TSA Asperger ou pas ?

Message par Christinette91 »

nadg a écrit : jeudi 10 novembre 2022 à 13:12 Un grand merci à vous tous (et pour les ressourses).

Alors, pour répondre aux questions :

Oui, c'est bien ça, je me questionne sur le fait que ce soit bien une manifestation de paroxysme de l'anxiété qui est en comorbidité du TSA, ce bien que ça ne veuille pas dire que tout les TSA le subissent. Car je me suis dit que si la pédopsychiatre de l'hôpital me dit que ça arrive, c'est qu'elle connait cette possibilité. Ce qui écarte les trait du spectre de la schizophrénie. Sauf que jusqu'à maintenant, quand j'en parle à des parents, tout le monde me dit que, pas du tout et me disent, qu'elle a autre chose.

Je suis parti du principe que tous les enfants ne raconte pas tout surtout quand c'est lié à la peur (ma fille n'aime pas qu'on en parle, elle dit qu'on va la prendre pour une folle, par exemple.) et que du coup, j'aurais un meilleur retour sur des adultes sur le partage d'expériences.

Oui, la pédopsychiatre qui la suit la voit minimum 1 fois par mois. Elle sait précisément comment se sont passé les manifestations. Je les raconte en détail. Et toutes les manifestations dont j'ai connaissance, on était retranscrite.

Ma fille est effectivement également hypersensible aux bruits et à la lumière. Nous avons une fois testé une conversation ou nous chuchotions dans une pièce fermée et elle nous répondait dans une autre pièce, en face, également fermée. Très freeky pour nous !

Je me souviens très bien de toutes les manifestations parce que j'ai une très grande mémoire de base et lorsque cela arrive, je parle avec ma fille pour qu'elle m'explique en détails (la voix était comment, elle a dit quoi, tu faisais quoi, etc. ) et je note et je précise le contexte, au coucher, dans l'après-midi et ce qu'elle faisait avant... Est-ce que ce qu'elle faisait été familier ou pas, etc.

Pour le CREDAT, ils ont eu un courrier de la pédopsychiatre qui la suit à l'I3N qui a expliqué les troubles, et ils ont d'abord fait un entretien en intro de l'ADI-R avec ma fille de plus d'une heure. Nous avons fait l'ADI-R et au cours du questionnaire, j'ai abordé le sujet en disant qu'elle entend des choses ou des voix qui n'existe pas, et le médecin m'a dit à ce moment-là "oui ne vous inquiétez pas les TSA peuvent entendre des choses que les autre n'entendent pas" le tous avec un regard insistant.
Je n'ai pas repris, ma fille n'aime pas qu'on parle de ça, et j'ai compris qu'elle avait l'air de le savoir.

Du coup pour être sûre en sortant, j'ai demandé à ma fille si le médecin l'avait questionné sur les voix (je ne lui demande jamais rien sur des entretiens de ce type, j'estime que c'est entre elle et le médecin, je demande juste si pour elle ça s'est bien passé et si elle se sent bien, mais là j'avais besoin de savoir si ce sujet avait été abordé) elle m'a dit oui. J'ai insisté en disant, tu as raconté les fois où ça arrive, et elle m'a dit "oui, j'ai raconté".

J'en conclus que le médecin été très clair puisque qu'elle n'a pas été abordé que ça n'a pas de lien alors que c'est abordé par ma fille et par sa pédopsychiatre.

Pour ce qui est de ce qui est mis en place:
Elle dort avec la lumière du bureau allumé, plus une veilleuse étoile, plus une peluche veilleuse et une lampe frontale à portée de main pour quand elle se lève (franchement inutile pour se déplacer, mais ça réduit le peu d'obscurité qu'il reste).
On ferme la porte parce que sinon nos bruits à nous le soir créer des inquiétudes et du coup, on doit lui dire en permanence ce que l'on fait... bref elle ne dort pas.
Dès qu'elle a peur, elle nous le dit (même si parfois, il lui faut un moment pour surmonter et crier ou taper au mur) On va la voir et on lui demande, on parle... et on rassure. Parfois, on la relève quelques minutes, pour changer les idées.
Quand ça ce manifeste le jour, la plupart du temps c'est qu'elle est seule. Avant elle mettait de la musique ou des histoire, mais elle ne veux plus, je crois qu'elle a peur que ça couvre un "bruit suspect".

Elle a également peur des portes, des rideaux... Elle voit parfois des ombres. Elle a peur lorsqu'un nuage passe et qu'il réduit la luminosité, même s'il ne fait pas plus sombre. Elle a peur des chemins dont elle ne voit pas la fin, type chemin tortueux de campagne. Bien évidemment du silence. Pour réduire la pression, je lui dis que faire un truc, se réciter la dernière poésie, les tables de multiplications, etc. Je lui ai expliqué que le cerveau a 2 parties et que si on l'oblige à être fonctionnelle la partie qui créait la peur n'a plus de place pour faire son travail. Mais elle ne le fait pas, je pense que c'est par peur de ne plus être vigilante.

Pour ce qui est de ce que ma fille vie, c'est très clair, vue que je questionne en détail et écoute chaque point. Par exemple je sais que la voix qui lui dit qu'elle est mal cachée, c'est une voix "comme une petite fille" pas celle d'une petite fille...

Je ne saisis pas vraiment la différence, mais elle le précise en me disant que ce n'est pas une petite fille, mais "la voix comme".

La première fois que j'ai su qu'elle existait, nous étions dans sa chambre sans problème spécifique, et alors que je lui parlais elle m'a demandé si j'entendais la voix. J'ai dit non sûrement un voisin... Elle m'a dit non, une voix qui était avec nous et là elle m'a expliqué. Du coup je lui ai dit que peut-être elle s'entendait penser, et je lui ai expliqué le principe (au cas où elle n'aurait pas assimilé le principe) elle m'a dit que non, elle sait quand elle pense et quand c'est une autre voix. Et elle dit des choses qu'elle ne pense pas puisque que des fois elle se moque d'elle parce qu'elle est mal cachée. Elle m'a dit que c'était la même qu'elle avait entendue plusieurs fois.

Une autre fois, elle hurle dans son lit au coucher, j'arrive je lui demande ce qu'il se passe, elle s'énerve, j'essaie de la calmer et là elle cris en disant "ha non !!! Arrête !" En balançant des peluches. Je lui demande pourquoi elle me fais ça, et elle me répond "c'est pas pour toi c'est pour ceux qui reviennent que j'ai entendu monter l'escalier-là !"
Pour mettre fin à sa panique je lui ai dit que son père venait de monter et était redescendu parce qu'il avait oublié quelque chose. Parce qu'il n'y avait rien eu dans l'escalier.
Bonjour,
Je suis TSA, ma fille également, et si nous sommes sensibles au niveau auditif ni l'une ni l'autre n'entend de voix qui ne soient pas là. Sur les autres forum où je suis je n'ai pas vu cela évoqué non plus.
Il faut bien faire attention à ce que disent les médecins : il y a encore peu on disait que 70/100 TSA avaient unQI plus bas que la moyenne, alors qu'en fait on commence à se rendre compte d'une part qu'on ne sait pas bien percevoir les formes légères mais aussi que c'est des déficiences intellectuelles associées.
Ce que je veux dire c'est qu'il y a parfois des troubles associés. C'est important, car certains se traitent, notamment l'anxiété n'est pas une fatalité.
C'est peut-être par la qu'il faudrait commencer : traiter l'anxiété de votre fille afin de percevoir mieux ce qui n'en relève pas.
C'est difficile de se dire que son enfant peut avoir plusieurs diagnostics. Mais c'est voir la réalité en face qui permettra de l'aider au mieux.
Je serais vous je prendrais un second avis pour les voix.

Bien cordialement.
Votre fille a l'air très an
Diagostiquée TSA type asperger en 2019 ainsi que TDC (ex dyspraxie).
Maman de deux filles dont la seconde diagnostiquée TSA SDI en 2023 à l'âge de 7 ans.
feufollet
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Re: Hallucination auditive : TSA Asperger ou pas ?

Message par feufollet »

Comment guérir des hallucinations auditives ?

Les hallucinations sont des processus qui entraînent la perception de stimuli qui n’ont aucune existence réelle. Les hallucinations auditives font partie des hallucinations sensorielles, c’est-à-dire qu’elles touchent l’un des sens des individus touchés.

Également dénommées hallucinations acoustiques, elles deviennent rapidement gênantes au quotidien. Comment guérir des hallucinations auditives ? Quelles sont les thérapeutiques à mettre en place ?
Qu'est-ce qu'une hallucinations auditives ?

Les hallucinations auditives sont des perceptions de sons ou de voix qui n’ont pas de source externe réelle. Malgré l'absence de sons, une personne entend quelque chose. Tout le monde peut faire l’expérience d’hallucinations auditives à un moment donné, et cela ne signifie pas nécessairement qu’il y a un problème de santé. En revanche, leur fréquence ou bien si ces hallucinations affectent votre quotidien (trouble du sommeil, angoisse, stress) alors il devient nécessaire de consulter un médecin.
Types d'hallucinations auditives les plus communes

Voix internes : La personne entend une voix qui exprime ses pensées.
Voix multiples : La personne entend plusieurs voix qui peuvent se disputer ou se battre.
Voix narratives : La personne entend des voix qui décrivent ses actions.
Hallucinations verbales : Les voix peuvent tenir des conversations, faire des commentaires ou donner des ordres.
Hallucinations musicales : La personne perçoit des mélodies ou des morceaux de musique sans source sonore externe réelle.


Hallucinations auditives : mécanismes et manifestations

Contrairement aux hallucinations psychiques, les hallucinations sensorielles touchent l’un des cinq sens (ouïe, toucher, vue, odorat, goût).

Les hallucinations auditives se manifestent par le fait d’entendre des sons divers et variés, qui n’ont pas véritablement d’existence. Pour être plus clair, ces bruits ne sont émis par aucune source extérieure. Toutefois, le cerveau interprète cette information comme si elle provenait réellement du milieu extérieur. Et donc était réelle. C’est un mécanisme psycho-sensoriel.

A titre d’exemple, la personne atteinte entend un son plus ou moins fort émanant d’une pièce dans laquelle rien ne se trouve. Il peut s’agir de musique, de sons distincts ou de voix. Dans ce dernier cas, il s’agit d’hallucinations verbales. L’individu entend des injonctions, des encouragements, se parle à lui-même ou répond à une voix étrangère.

L’entourage des malades est essentiel pour dépister les signes d’hallucinations auditives. L’observation de conversations à sens unique, par exemple, est indicative et peut mettre en évidence les troubles présentés par une personne.


Pourcentage de la population atteinte d'hallucinations auditives

5 à 15 % de la population est touchée par ce phénomène courant, selon le psychiatre Renaud Jardri (CHRU de Lille). Le spécialiste précise, en outre, que ce symptôme n’est pas toujours lié à une pathologie.


Ne pas confondre acouphènes et hallucinations auditives

Comme nous l’avons évoqué, la caractéristique principale des hallucinations auditives est l’inexistence des sons perçus. Ils ne sont pas créés par une source extérieure ou un élément présent à proximité de l’individu. Ils sont pourtant bien entendus par les personnes atteintes de ces troubles.

Les acouphènes sont des sons perçus par les patients, qui apparaissent dans le cadre d’un trouble auditif. Ils ont donc une existence réelle. Il faut tout de même souligner que chez certains patients, aucune dégradation de l’appareil auditif n’est constatée.

Les acouphènes provoquent l'apparition de bruits comparés à des bourdonnements, vrombissements, sifflements, de manière intempestive. Variables d’un individu à un autre, ils parasitent progressivement la vie des personnes atteintes.

La pose de prothèses auditives permet, dans la majorité des cas, de limiter leur apparition. Toutefois, la prise en charge de ce problème dépend de l’étiologie de la maladie (vieillissement, traumatisme sonore, maladie infectieuse, oreille bouchée, hypersensibilité au bruit, stress, anxiété).

Si vous avez l'impression de ressentir des symptômes évoqués précédemment, nous vous conseillons de réaliser un test d'acouphènes en ligne ou de prendre rendez-vous avec un audioprothésiste Audika pour échanger sur cette gêne auditive.

Faire un test d'acouphènes en ligne

Prendre rendez-vous


Quelles sont les causes d’hallucinations auditives ?

Le phénomène d’hallucinations auditives est généralement associé à une psychose, telle que la schizophrénie ou un épisode de bouffée délirante. Cependant, les psychiatres expliquent qu’une maladie psychiatrique n'est pas toujours à l’origine de ce trouble psycho-sensoriel. En effet, des hallucinations auditives apparaissent suite à différents facteurs.
Causes médicales

Troubles psychiatriques : La schizophrénie est l’une des causes les plus courantes, mais d’autres troubles comme le trouble bipolaire, le trouble de stress post-traumatique et la dépression sévère peuvent également en être responsables.
Troubles neurologiques : Des maladies comme la maladie de Parkinson, la démence (y compris la maladie d’Alzheimer), et l’épilepsie peuvent provoquer des hallucinations auditives.
Consommation de substances : L’alcool, les drogues (comme le LSD et l’ecstasy), et certains médicaments peuvent entraîner des hallucinations auditives.
Troubles auditifs : Les acouphènes et la perte auditive peuvent également provoquer des hallucinations auditives.
Autres causes : Des infections graves comme la méningite, des traumatismes crâniens, des migraines, et des tumeurs cérébrales peuvent aussi être à l’origine de ces hallucinations.

Si vous ou quelqu’un que vous connaissez éprouvez des hallucinations auditives, il est important de consulter un professionnel de la santé pour un diagnostic et un traitement appropriés.
Causes psychologiques

Troubles psychiatriques : La schizophrénie est l’une des causes les plus courantes. D’autres troubles comme le trouble bipolaire, le trouble de stress post-traumatique (TSPT) et la dépression sévère peuvent également provoquer des hallucinations auditives.
Stress intense : Un stress extrême ou un choc émotionnel peut perturber le cerveau et entraîner des hallucinations auditives.
Privation de sommeil : Le manque de sommeil peut altérer la perception et provoquer des hallucinations auditives.
Solitude et isolement social : Ces facteurs peuvent également contribuer à l’apparition d’hallucinations auditives, surtout chez les personnes vulnérables.

Audioprothésiste étudiant des radiographies du cerveau
Les facteurs pouvant créer des hallucinations auditives :

un trauma crânien ;
une maladie neurologique comme la maladie de Parkinson ;
des migraines ;
une tumeur cérébrale ;
des maladies métaboliques ;
des troubles auditifs (perte partielle ou totale de l’audition) ;
la consommation d’alcool, de drogues, de boissons excitantes en trop grande quantité (café).

Si vous avez des questions au sujet de votre audition, vous pouvez télécharger notre guide complet dédié à ce sujet :
Télécharger le guide Audika
Hallucinations auditives : comment les soigner ?

La variété de causes des hallucinations acoustiques entraîne également une variété de prise en charge thérapeutique. Le traitement à mettre en place n’est pas le même si, par exemple, la cause d’apparition des hallucinations auditives est un trauma crânien, une maladie neurologique ou une psychose.

En premier lieu, il est impératif de consulter un médecin généraliste pour établir un examen clinique. Le médecin prescrit une consultation ORL s’il soupçonne une perte d’audition, ainsi que des examens complémentaires pour mettre en évidence une maladie quelconque. Enfin, il dirige le patient vers un psychiatre s’il soupçonne une origine psychotique.

Au cas par cas :

si le patient a consommé trop d’alcool ou de substances psycho-actives, une cure de désintoxication est indiquée. Éliminer la substance addictive permet d’éliminer l’agent causal et d’éliminer les hallucinations auditives par la même occasion ;
en cas d’épisode psychotique, chez un patient atteint de schizophrénie, le traitement instauré est l’administration d’anti-psychotiques associée à une psychanalyse ou une psychothérapie ;
en cas de perte d’audition, la pose de prothèses auditives est recommandée. L’ORL rédige une ordonnance. L’audioprothésiste prend le relais et accompagne les patients dans le choix de l’appareillage le plus adapté.

Un homme réalise un bilan auditif avec un audioprothésiste
Quelques recommandations

60 à 70 % des patients schizophrènes souffrent d’hallucinations, qu’elles soient visuelles, olfactives ou auditives. Cependant, développer ce trouble n’est pas forcément un signe de décompensation psychiatrique.

Il est donc recommandé d’éliminer une cause organique telle que celles que nous avons citées ci-dessus, avant d’envisager l’apparition d’une psychose.

La consultation d’un ORL est donc indispensable face à ce genre de symptômes. De plus, seul le médecin spécialiste est à même de distinguer hallucinations auditives et acouphènes. Ce qui sur un plan thérapeutique revêt une grande importance.
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feufollet
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Re: Hallucination auditive : TSA Asperger ou pas ?

Message par feufollet »

Réseau français sur l’entente de voix c’est… ;


– Une communauté de personnes (entendeurs de voix professionnels et usagers de la psychiatrie,
proches et amis) qui travaillent, ensemble, à la mise en œuvre d’une approche constructive des
mise en œuvre d’une approche constructive des voix et autres expériences inhabituelles ;
voix et autres expériences inhabituelles.


–Des groupes locaux d’entendeurs de voix permettant à chacun d’échanger, partager son
expérience et ses stratégies pour faire face aux voix, ainsi qu’un appui pour le démarrage de
nouveaux groupes.

–Des réunions thématiques pour débattre de sujets essentiels tels que la notion de « maladie »
en santé mentale, l’usage des médicaments psychotropes, la médicalisation de la détresse
sociale

– Des actions de sensibilisation sur les voix à destination du grand public, des familles et des
professionnels de la santé mentale, ainsi que la promotion d’une approche orientée vers le
rétablissement (défense des droits, responsabilisation et prise en main de leur existence par les personnes elles-mêmes)

–Un lien avec le Mouvement international sur l’entente de voix, INTERVOICE



Le fait d’entendre des voix ou de vivre d’autres expériences inhabituelles (visions, perceptions
olfactives et gustatives, etc.) conduit souvent à un isolement des personnes qui les vivent et qui
craignent d’être mal perçues si elles en parlent autour d’elles, voire d’être stigmatisées comme
« folles ».
Certaines ont été diagnostiquées psychotiques ou schizophrènes par la psychiatrie.

Le Réseau français sur l’entente de voix regroupe des personnes qui considèrent qu’entendre des voix
n’est pas, en soi, un signe de maladie mentale mais constitue, au contraire, une expérience porteuse de
sens pour la personne qui la vit.


Nous proposons aux personnes intéressées des espaces de parole et d’échanges sur l’entente de voix
et les façons de s’accommoder de cette expérience afin de vivre une existence gratifiante.


Entendre des voix : une expérience humaine commune. Contrairement à une opinion largement répandue, y compris parmi les professionnels de la santé mentale, entendre des voix est une expérience humaine commune. On estime la proportion d’entendeurs de voix au sein de la population générale entre 8 et 14 %. Il s’agit d’un chiffre bien supérieur à celui de la prévalence des « troubles schizophréniques » estimée par la psychiatrie à 1 % de la population.

Cette observation remet en question l’opinion traditionnelle selon laquelle entendre des voix serait un
signe de maladie mentale. Au contraire, les études épidémiologiques montrent qu’il s’agit d’une expérience sinon banale du moins partagée par un grand nombre de personnes.


Vivre bien avec ses voix, c’est possible !
Non seulement de nombreuses personnes entendent des voix mais la plupart d’entre elles se portent bien et n’ont jamais eu affaire à la psychiatrie du fait de cette expérience

Là encore, des études cliniques détaillées comparant les expériences des entendeurs de voix qui sont devenus des patients psychiatriques et celles d’entendeurs de voix « bien portants » montrent qu’il n’existe pas de différences systématiques dans les caractéristiques des voix (fréquence, intensité, contenu, agressivité…).

Il existe pourtant une différence importante entre l’expérience de la personne devenue patient psychiatrique et celle qui se porte bien tout en entendant des voix, c’est la nature de la relation de la personne avec ses voix.

Une relation de défiance entre la personne et ses voix est plus souvent retrouvée pour les personnes devenues patients psychiatriques tandis que les entendeurs de voix « bien portants » ont généralement une relation plus apaisée à leurs voix.

Or, il n’y a là aucune fatalité et l’expérience montre qu’il est possible de modifier sa relation aux voix. Le fait de pouvoir parler des voix avec d’autres « entendeurs » et d’échanger des stratégies pour faire face aux voix constitue un appui essentiel dans ce sens. C’est la raison d’être des « groupes d’entendeurs de voix ».

Il est également possible pour les professionnels de la santé mentale et les proches et amis des entendeurs de voix d’apporter à ceux-ci une aide constructive, d’abord à travers une meilleure connaissance du phénomène de l’entente de voix, ensuite par la prise en compte des voix et également à l’aide de techniques telles que le « Dialogue avec les voix ».

Entendre des voix : une expérience riche de sens…
Le fait de considérer les voix comme un signe de maladie a amené la psychiatrie à négliger le contenu des voix. Puisqu’il ne s’agirait que d’un symptôme, pourquoi s’intéresser à ce que disent les voix ?

Là encore, une étude minutieuse, engagée en partenariat avec les entendeurs de voix eux-mêmes, montre que le contenu des voix est porteur de signification pour la personne qui les entend. Les voix semblent connaître particulièrement bien la personne qui les entend et ce qu’elles disent manque rarement de pertinence :

c’est même une des raisons qui peut les rendre insupportables… mais peut aussi en faire des alliées de valeur lorsque la personne apprend à découvrir leurs motivations et à composer avec elles tout en reprenant son autonomie.

Des recherches ont mis en évidence, pour les personnes devenues des patients psychiatriques, un lien entre le fait d’entendre des voix et des expériences traumatiques dans plus de 70 % des cas. On n’entend pas des voix par hasard, pas plus qu’on ne travaille en psychiatrie par hasard : et si le temps était venu, plutôt que de mettre à distance ce qui nous effraie, de découvrir ce qui nous relie?
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Re: Hallucination auditive : TSA Asperger ou pas ?

Message par feufollet »

Vincent Demassiet a dompté ces voix qui le rendaient fou

Longtemps, Vincent Demassiet n'a rien dit de ses voix qui lui serinaient aux oreilles : « T'es qu'un bâtard, t'es nul ! » Petit à petit, avec les Entendeurs de voix, il est devenu leur maître. Il a accepté de partager son combat et de parler d'une autre psychiatrie.

Vincent Demassiet a dompté ces voix qui le rendaient fou
« Je suis né à Lille il y a 44 ans, d'un père, fils de petit paysan et d'une mère, fille de meunier des Flandres. Mes parents étaient commerçants. Mon père était autoritaire et il vouait un véritable culte à la performance : je devais être le meilleur en tout et ne pas me laisser faire.

J'avais 11 ans. Tous les mercredis matin, j'allais au catéchisme chez une dame. L'après-midi, comme mes parents avait énormément de travail, j'ai été confié à la garde du fils de 19 ans de la « bonne dame du caté » comme je l'appelle toujours. J'étais super content. Pour moi, c'était un adulte qui me parlait, qui m'écoutait, qui rigolait, jouait et chahutait avec moi. C'était génial jusqu'au jour où du chahut il est passé aux caresses de plus en plus prononcées. Et là, pendant deux ans, cela a été l'enfer, il m'a violé tous les mercredis après-midi et parfois le samedi. Violé par lui et parfois par ses copains... Mon salut, cela a été quand la dame a arrêté le caté et que mon frère m'a gardé à partir de ce moment-là.

Pendant tous ces viols, ma seule réaction, car je ne pouvais pas crier, c'était de regarder les détails dans la pièce où cela se passait. Je m'en souviens, la première fois, c'était un livre en format italien, en reliure cuir orange, avec des lettres dorées où il était marqué TGV. ( sa voix se hâche, il balbutie... ) J'ai encore l'image dans ma tête des moindres imperfections, des grains de cuir, du moindre défaut dans le dorage, du TGV sur la tranche. Une autre fois, c'était un nid dans l'arbre qui se découpait à la fenêtre de sa chambre. Je pourrais le dessiner parfaitement, les branchages et le fil de sac poubelle... J'ai toujours fui comme cela dans des détails... un rumicube, un crayon qu'il avait ramené d'Angleterre...

Je n'ai rien pu dire à l'époque, parce qu'aller le dire à mon père c'était avouer que j'avais été faible, pas à la hauteur, que je ne m'étais pas battu. Le dire à ma mère, cela revenait au même parce qu'elle l'aurait dit à mon père. Le dire ailleurs, cela n'aurait pas passé, c'était la bonne dame du caté... qui n'était au courant de rien. » Vincent Demassiet laisse tomber le silence comme il l'a fait lorsqu'il a enfermé dans une prison bien gardé de son cerveau, le douloureux secret.


Vincent Demassiet a dompté ces voix qui le rendaient fou
« Vincent, t'es qu'un bâtard, t'es un nul… »
Le ciel semble pesant sur Armentières. L'appartement est coquet. Les souvenirs continuent de remonter. Ses parents remarquent son « sale caractère » mais le mettent sur le dos de l'adolescence. On lui diagnostique de la spasmophilie parce qu'il s'évanouit. « C'est dans ta tête, essaie de te contrôler ! » lui répètent les adultes. Parce qu'il voit un oiseau tomber du nid avant de tomber dans les pommes, son père l'emmène chez le prêtre exorciseur du diocèse. « Votre fils a une sorte de démon à connotation sexuelle. On va s'en occuper ». Peut-être parce qu'on entend sa souffrance, Vincent reprend une vie normale jusqu'à ce jour qui devait être extraordinaire et qui a viré au cauchemar.

L'après-midi est belle au parc, il a 17 ans et ce soir, c'est sa première vraie rencontre amoureuse. Les discussions vont bon train avec les copains. « Vincent, t'es qu'un bâtard, t'es un nul… », lui hurle à l'oreille la voix de son ami. Vincent se retourne et explose : « Pourquoi tu m'insultes ? » Les copains le regardent, ahuris : « Qu'est-ce qui t'arrive Vincent ? » Un silence puis les discussions reprennent. « Vincent, t'es un bâtard, t'es un nul... », lui siffle à nouveau aux oreilles. Ses yeux incrédules fixent les lèvres de son ami. Elles ne bougent pas. Il rentre chez lui, vidé, harcelé. « T'es fou, t'es fou, t'es fou... »

Les voix ressassent « T'es nul, t'es nul… », elles lui prennent la tête, l'envahissent jusqu'à le mettre à bout de lui-même et le conduire à la tentative de suicide. Premier séjour en hôpital psychiatrique. A coup d'antidépresseurs, enfin, les voix se taisent.

« Je pesais 204 kilos »
Vincent Demassiet passe son bac et entre dans le milieu de la pub. Il grimpe rapidement les échelons. Il est sans foi ni loi, « abject, dit-il ; amis, collègues, famille, je leur marchais dessus pour gagner un marché, avoir de l'argent que je dépensais en costumes sur mesure, alcool et drogue. J'étais invité dans tous les cocktails branchés avec le gratin des sphères économiques et politiques de l'époque. J'avais une vie décousue, vécue à l'extrême, dans le sexe comme dans la domination. »

Il a 26 ans, on envie sa réussite et lui nage dans le bonheur : il vient de rencontrer l'amour de sa vie. Mais c'est sans compter avec les voix. Elles reviennent le harceler. Son travail s'en ressent, il accepte tout et n'importe quoi comme contrat. Il devient moins performant. Il fait plusieurs séjours en psychiatrie : « Je ressentais des sensations, comme si on me frôlait ou on me passait à travers le corps. Les voix se faisaient menaçantes et elles disaient continuellement que je ne valais pas grand chose, que s'il y avait un trou à creuser pour mettre le plus grand déchet du monde, ce serait pour moi. »

Le phénomène des voix et des visions s'amplifie. « Je passais de plus en plus de temps à l'hôpital psychiatrique avec des traitements qui me dégradaient de plus en plus. Je pesais 204 kilos, j'avais la tête de travers , avec un filet de bave qui coulait. Je passais ma vie devant la télé allumée 24 heures sur 24. Canapé, frigo, canapé, je ne connaissais plus la salle de bain... Mon ami m'a soutenu. J'ai fait des tentatives de suicide, les voix m'y encourageaient et moi-même j'avais conscience d'avoir une vie de m..., je n'avais plus aucun espoir. »

Vincent Demassiet a dompté ces voix qui le rendaient fou
« Monsieur Demassiet, je ne peux plus rien pour vous »
Vincent Demassiet attend un miracle qui ne vient pas. Désespérément, il cherche à mettre un nom sur sa maladie. Il raconte ce jour « où le psychiatre, dans son grand fauteuil en cuir et moi sur ma chaise inconfortable, mon ami à côté de moi, je lui demande ce que j'ai. Il bascule son siège, il ne me regarde plus. Il dit à mon ami : "Vincent est schizophrène, il va de plus en plus mal, on va essayer de le stabiliser comme cela . Il y a de forte chance qu'il se tue ou qu'il tue quelqu'un". »

Le surlendemain, il a rendez-vous chez son psychologue à qui il soumet le diagnostic. « Monsieur Demassiet, je ne peux plus rien pour vous », répond celui-ci. « Je suis rentré chez moi avec une énorme souffrance : j'étais foutu, plus personne ne voulait de moi. »

Commence l'escalade des traitements avec des doses hallucinantes, on ne lui explique plus rien : « J'étais devenu un gros légume, une pharmacie ambulante. Je n'avais plus d'amis : avec mon poids, je n'avais plus envie de les voir. Dans le fond, les gens sont contents qu'on s'isole, cela les éloigne du problème. 80 % de mon temps, j'entendais et je voyais des choses. Les 20% restants, je ne pensais qu'à cela. J'étais à 100% avec les voix. Traitement douloureux, pertes de mémoire, on est des animaux qu'on balade. Les professionnels pensent qu'il n'y aura pas d'amélioration. On reste seul en souffrance. »

« Je suis Vincent et je suis vivant ! »
Armentières, février 2011. Le Centre Collaborateur de l'Organisation Mondiale de la Santé de Lille ( CCOMS ) organise trois journées de formation « Travailler et parler avec les voix » avec le britannique Ron Coleman, auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Le psychiatre de Vincent Demassiet est sommé d'y envoyer quelqu'un. C'est un cas désespéré, ce Monsieur Demassiet, il n'a rien à perdre.

Assis sur une chaise à moitié somnolent, quelqu'un s'approche et le salue. C'est Ron Coleman : « Bonjour, tu es Vincent et tu es entendeur de voix. » Au souvenir de cet épisode, son visage s'éclaire. « J'ouvre les yeux et je me dis : "Je ne suis pas schizophrène. Je suis Vincent et je suis vivant !" Je l'ai senti pas seulement dans les mots mais surtout dans la force et la conviction de sa voix. Enfin, je retrouvais mon identité : je n'étais plus le schizophrène qui obéissait à tout le monde, j'étais Vincent, entendeur de voix. »

« Il y a 7 à 14 % des gens dans la population qui ont entendu ou qui entendent des voix, le rassure Ron Coleman
- Comment cela ? Je ne suis pas le seul au monde ?
- Un pour cent seulement sont en hôpitaux psychiatriques, les autres s'en sortent et vivent avec. Souvent c'est lié à des traumatismes qu'on a eu dans l'enfance ou l'adolescence. Veux-tu parler de tes voix ? »

Vincent Demassiet a dompté ces voix qui le rendaient fou
« C'était la première fois que j'exprimais un désir »
Vincent Demassiet est méfiant : il ne veut plus ouvrir les pages du passé et prendre le risque de se faire à nouveau hospitaliser. Petit à petit, il s'apprivoise. « A l'époque, j'entendais cinq voix dont une plus dominatrice que les autres. Les participants du groupe étaient curieux de savoir qui elles étaient, ce que j'en pensais, ce qui me faisait peur... Ils m'ont parlé du groupe des entendeurs de voix de Mons en Baroeul. Soudain, je veux y aller : c'était la première fois que j'exprimais un désir depuis bien longtemps. »

Et pourtant, ce n'est pas facile ! Alors qu'il se déplace péniblement avec ses kilos vers le lieu de la réunion, les voix l'insultent. Il veut leur crier dessus comme il le fait chez lui mais il prend peur : certainement que les gens sont derrière les rideaux de leur HLM, prêts à l'écouter. Quand il s'explique devant les membres du groupe, les autres le rassurent : « Prends un téléphone portable et la prochaine fois que cela t'arrive, crie dedans. » « Faites vous même l'expérience, suggère Vincent Demassiet, allez au marché et mettez -vous à crier, on vous prendra pour un fou. Criez dans un téléphone, cela paraitra normal et on plaindra celui qui est à l'autre bout du fil. »

De réunion en réunion, Vincent Demassiet retisse le fil de sa vie et retrouve le chemin des émotions. Il analyse avec ses compagnons de route ce qui lui est arrivé. Les voix ? Elles sont là lorsqu'il tombe amoureux. Les émotions ? il les retrouve, ce sont celles qu'il a ressenties pour la première fois en présence de son violeur. « Avant, explique-t-il, je pensais que le viol, c'était de ma faute parce que j'étais un petit garçon à la peau douce, aux cheveux frisés, parce que j'étais trop gentil et que je me laissais trop faire, je n'avais qu'à pas jouer avec lui... C'était de ma faute, c'était moi qui étais venu me frotter à lui. » Dans l'atmosphère de confiance du groupe, il ne se sent ni victime ni coupable, il peut parler de son viol comme il n'a jamais pu le faire.

Progressivement, il baisse les doses de médicaments et apprend à donner rendez-vous à ses voix et même à les envoyer balader. « J'ai essayé d'expulser la boule que j'avais en moi pour faire le silence : une façon d'imposer le silence aux voix. D'abord, j'ai eu peur, je me suis demandé ce qui m'arrivait. Après, je suis devenu euphorique, en plein nirvana. Puis, je me suis calmé et j'ai pris conscience que les voix avaient fait une grosse bêtise : elles m'ont laissé prendre le pouvoir, c'est moi qui leur donnais rendez-vous, à 18 h, dans ma chambre. »

« J'ai repris le pouvoir sur ma vie en reprenant le pouvoir sur mes voix »
ll suit les conseils des autres entendeurs : faire des fiches où sont notés les mensonges des voix, par exemple. « Elles sortaient des tas de bêtises. Un jour, je me suis fâché et leur ai dit qu'elles mentaient parce que ma mère m'aimait, que beaucoup de gens m'appréciaient et m'apportaient des choses. J'avais enfin des armes contre les voix. J'ai repris le pouvoir sur ma vie en reprenant le pouvoir sur mes voix. »

L'espace se creuse entre lui et les voix. Il retrouve de l'énergie pour aller voir des professionnels à qui il impose ses demandes : « J'allais chercher soins et activités pour ce que cela m'apportait à moi. J'ai eu besoin de parler avec des médecins que j'ai choisis, en capacité de m'écouter et de m'aider. Je me suis construit avec tout cela et je me suis aperçu que moi aussi je pouvais apporter des techniques aux entendeurs de voix. Cela m'a soutenu dans mon parcours. »

« Une expérience croisée, usagers et professionnels, est essentielle pour avancer »
Vincent Demassiet partage sa vie entre son métier, qu'il exerce à nouveau et son investissement dans le monde psychiatrique : « Je me bats pour rencontrer le maximum de services. Ce sont des lieux « stigmatisants » où les gens se sont condamnés à une vie de « stabilisés », sous contrôle médicamenteux. La psychiatrie ne parle pas de leur bonheur mais de leur stabilité : en clair, résignation et acceptation de son sort pour ne plus poser de problème. »

(Sur la vidéo ci-contre, intervention au Congrès de Réhabilitation Psychosociale en octobre 2013 à Marseille)

Au mot « stabilisé », il substitue le mot « rétablissement », empowerment and recovery comme disent les Canadiens en pointe dans ce domaine. « Bouger par soi-même, être avec ses pairs, partager l'expérience, se redonner du goût pour chercher et se reprendre en main, s'impliquer, prendre conscience de ses faiblesses, comprendre qu'on n'est pas tout seul et qu'il n'y a pas de truc miracle qui vient des autres, faire son chemin, lance au vol Vincent Demassiet. Pour cela, il faut sortir de l'organisation pyramidale des soins, avec un malade dépossédé en bas de l'échelle. Tout le monde est concerné, de l'ASH au médecin et bien sûr le malade lui-même en premier chef. »

Il prend régulièrement son bâton de pèlerin pour parler de son propre parcours dans les rencontres entre entendeurs de voix où il joue le rôle de facilitateur, dans les formations organisées par le Réseau français de l'Entente de Voix ( REV France), dans les consultations à l'hôpital en tant qu'entendeur apportant son expérience, dans les congrès où il porte la voix des usagers. « Je voudrais être une sorte de Ron Coleman à la française, redonner de l'espoir en racontant mon parcours. Au début, j'avais la trouille, je ne voulais pas faire de l'exhibitionnisme en racontant ma vie glauque de malheureux. Je voulais que les gens s'en emparent, les proches qui sont désespérés, les professionnels... Je veux porter le discours des usagers qui ont l'expertise de ce qu'ils ont vécu. La personne qui est au fond du trou a quelque chose a apporté. Une expérience croisée, usagers et professionnels, est essentielle pour avancer. »

« Les gens passés en psychiatrie sont conscients de la vulnérabilité du monde »
Vincent Demassiet est surbooké mais il est heureux de tous ces petits moments de bonheur que la vie lui apporte. Comme celui de se délecter de sa première tasse de café du matin : quand une difficulté surgit, c'est à ce petit bonheur-là qu'il pense.

« J'ai repris le pouvoir sur ma vie. Je n'entends presque plus de voix. J'en ai une qui intervient quand je me mets trop de pression comme lorsque je fais une intervention dans un congrès de psychiatrie. Pas de problème, je lui dis "Stop" mais elle m'est bien utile car elle me fait comprendre que je suis stressé. C'est un avantage par rapport aux autres conférenciers. Il y en a d'ailleurs qui me disent "Vincent, tu ne pourrais pas nous la prêter ?" Mes voix sont devenues utiles parce que je sais pourquoi elles ont là. »

Il a appris à connaître ses faiblesses et à vivre épanoui avec elles. « Peut-être aurai-je encore de gros moments émotionnels, peut-être que les voix reviendront, mais ce n'est pas grave parce que j'ai le groupe des entendeurs de voix, j'ai des alliés en psychiatrie. Je sais que je pourrais demander de l'aide en cas d'extrême urgence. Je sais faire parce que j'ai appris à faire. Je l'ai vécu et on est plein à l'avoir vécu. Les gens qui sont passés en psychiatrie sont loin d'être faibles, ils sont conscients du monde qui les entoure, de leur vulnérabilité, de la vulnérabilité des gens qui sont autour d'eux et de la vulnérabilité du monde. »
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Lilas
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Re: Hallucination auditive : TSA Asperger ou pas ?

Message par Lilas »

Modération (Lilas) : @Feufollet :
- je te redemande une fois encore d'indiquer ton diagnostic dans ta signature.
- par ailleurs, ici nous discutons entre êtres humains, pas avec des IA.
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Re: Hallucination auditive : TSA Asperger ou pas ?

Message par feufollet »

1 Guide d'aide pour dialoguer avec ses voix
Version française : équipe ESPLOR, CHS de la Savoie, Chambéry
1. Comment puis-je parler aux voix que j'entends?
Voici différentes façons d'essayer:
• Parler à haute voix - en public utiliser un téléphone portable ou porter un casque peut-être
utiliser pour parler avec ses voix sans attirer la curiosité. Parler à haute voix seul peut sembler
effrayant, mais certaines personnes qui entendent des voix trouvent que cela les aide à être
fermes et à s'affirmer.
• Discours intérieur - parler avec les voix à l'intérieur de votre tête ou de votre esprit peut être
utile.
• Ecrire une conversation - vous pouvez écrire des questions aux voix et écrire leurs réponses,
vous pouvez aussi simplement écrire ce qu'elles disent - un peu comme une secrétaire. Les
voix ont tendance à attirer toute votre attention, écrire ce qu'elles disent peut être un moyen
d'y prêter attention.
Limiter le temps !
Quelle que soit la façon dont vous essayez, il peut être utile d'envisager de le limiter dans le
temps. Dites d'avance aux voix que vous leur parlerez ou que vous les écouterez pendant 10,
20 ou 30 minutes. Si vous craignez de perdre la trace du temps, vous pouvez définir une
alarme pour vous aider. Vous ne voulez pas passer tout votre temps à parler avec les voix.
Certaines personnes décrivent se plonger dans le monde des voix et oublient de passer du
temps avec d'autres personnes et de faire les choses qu'ils aiment. Il est important d'avoir un
équilibre et de limiter le temps que vous passez avec les voix (comme décrit ci-dessus) peut
être un moyen de trouver cet équilibre.
2. Que faire si je trouve que les voix contrôlent trop?
Il n'est pas rare que les voix exigent que vous fassiez des actions. Ils peuvent faire des menaces
ou essayer de vous intimider en faisant des choses, en promettant qu'ils seront gentils avec
vous ou de s'en aller si vous faites ce qu'ils disent. La première chose que vous pourriez vouloir
apprendre à faire est de fixer les limites de manière affirmée. Vous pouvez pratiquer debout à
vos voix avec un ami ou un proche. Si une voix dit: "coupe-toi", vous pouvez vous exercer à
dire quelque chose comme "non je veux trouver une autre façon de faire face à ma détresse"
Si une voix dit: "tue-toi", vous pouvez répéter : "Je veux vivre" ou "Je choisis la vie". Si une voix
dit: "ne sors pas".
2 Guide d'aide pour dialoguer avec ses voix
Version française : équipe ESPLOR, CHS de la Savoie, Chambéry
Entrainez-vous en disant "Je veux sortir parce que j'ai besoin de ... (air frais / pour voir mes
amis / faire de l'exercice / faire les courses etc)"
Entraînez-vous à dire les choses clairement et avec confiance. Regardez le genre de choses que
les voix que vous entendez habituellement disent et penser à des choses que vous pouvez
répondre en retour. Il est bon de s'entraîner avec soi-même ou avec un ami, car on peut se
sentir dépassé lorsque les voix se manifestent, et il est alors facile d'oublier ce que vous aviez
prévu de faire. Quand vous l'avez pratiqué, cela peut être plus facile à faire. Comme pratiquer
le sport ou jouer d'un instrument - quand nous répétons des choses, ils nous arrivent plus
facilement quand nous sommes sous pression.
3. Que faire si les voix sont trop choquantes?
Si vos voix sont insultantes, vous pouvez essayer de dire: "quand vous dites" ............... ..
(exemple des mots utilisés par la voix) "Je me sens blessé ou triste parce que j'ai besoin de
respect pour me sentir en sécurité. Où alors : ‘’s'il vous plaît, pouvez-vous me parler d'une
manière plus aimable / respectueuse?’’ Si une voix continue d'être irrespectueuse et que vous
vous sentez contrarié, vous pouvez mettre fin à la conversation et faire savoir à la voix que vous
devez parler avec respect pour engager une conversation.
4. Comment entamer une conversation avec les voix?
Vous pouvez essayer d'être le plus respectueux possible en commençant la conversation en
saluant la voix en disant: "bonjour" et en demandant: "comment vas-tu?". Pensez à la façon
dont vous commenceriez une conversation avec quelqu'un que vous venez de rencontrer.
Même si vous entendez la voix depuis longtemps, vous pouvez penser que vous ne la
connaissez pas vraiment très bien. Lorsque nous rencontrons de nouvelles personnes, que
faisons-nous pour montrer que nous sommes curieux à leur sujet?
3 Guide d'aide pour dialoguer avec ses voix
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5. Que faire si la voix ne veut pas me parler?
Il peut y avoir des moments où les voix ne veulent pas parler. Cela peut créer des difficultés si
vous essayez de forcer une voix à vous parler quand elle ne veut pas.
L'espoir est que vous pouvez créer une meilleure relation, ce qui signifie être respectueux. Si
vous essayez de forcer une conversation, cela peut facilement se transformer en un argument.
Si une voix ne veut pas parler, vous pouvez lui demander: "quand serait le moment le plus
propice pour parler?" Même si les voix ne répondent pas à ce que vous dites, vous pouvez dire
«oui» ou «non» à vous-même en réponse aux choses qu'ils disent. Vous faites votre propre
opinion et votre propre point de vue. C'est une façon de faire savoir aux gens que vous écoutez
et que vous avez votre propre façon de voir les choses.
Les voix peuvent se comporter de façon désinvolte au début ou essayer de vous dissuader de
parler avec elles en étant évitantes, agressives ou condescendantes. Certaines voix refusent de
répondre au début et prétendent qu'elles ne peuvent pas vous entendre. N'abandonnez pas si
cela arrive. Les voix aimeraient savoir si vous allez les respecter, comme si elles vous testaient
pour voir à quel point vous êtes déterminé. Si vous persévérez à faire les choses avec respect et
à les laisser savoir que vous vous intéressez à eux, les choses peuvent changer avec le temps.
Les voix ont peut-être appris à ne faire confiance à personne qui leur est agréable ou à penser
que votre nouvelle façon de les traiter n'est qu'une stratégie pour s'en débarrasser ou les
manipuler. Elles pourraient ne pas aimer de nouvelles choses ou que les choses changent donc
au début, elles peuvent essayer de garder les choses comme elles sont en vous ignorant ou en
vous intimidant. Si elles ont eu beaucoup de pouvoir dans votre vie, elles pourraient ne pas
aimer l'idée de perdre le contrôle sur vous.
6. Que faire si la voix utilise beaucoup de jurons?
Les voix peuvent être agressives lorsqu'elles sont en colère ou confuses. Ou peut-être parce
qu'ils savent que cela vous fera faire attention à elles. Vous pouvez essayer et demander à une
voix qui jure si elle est en colère ou contrarié par quelque chose. Vous pouvez également dire à
la voix que vous allez faire attention à ce qu'elle a à dire pendant 5 ou 10 minutes, mais
seulement s'il arrête de jurer.
4 Guide d'aide pour dialoguer avec ses voix
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7. Comment puis-je maintenir une conversation
respectueuse avec les voix?
Vous pouvez demander que la voix vous traite avec respect et conclure un accord selon lequel,
si la voix est incapable de le faire, vous devrez arrêter la conversation. N'oubliez pas de
respecter l'accord vous-même. Soyez respectueux, mais n'oubliez pas d'arrêter la conversation
si la voix est irrespectueuse. La voix peut tester votre résolution et essayer de pousser vos
boutons. Essayez de ne pas être attiré dans un duel à celui qui crie le plus fort. Si vous le faites,
n'oubliez pas d'être gentil avec vous-même. Vous essayez de faire les choses différemment et
cela peut être difficile au début.
8. Que faire si la voix ne semble pas avoir de sens?
Vous pourriez essayer d'écrire ce que la voix dit et le regarder plus tard avec quelqu'un pour
voir si vous pouvez trouver un sens à ce qu'il dit. Vous pouvez demander à la voix de clarifier ou
vous pouvez lui poser des questions pour qu'elle réponde par «oui» ou «non». Vous pouvez
essayer et demander à la voix pourquoi elle parle comme elle est; peut-être qu'il aime être
mystérieux, peut-être qu'il a sa propre langue ou parle une langue que vous ne connaissez pas
ou peut-être que la voix se sent très confuse et dépassée. Parfois, la construction d'une relation
signifie que vous devez essayer de trouver un langage commun que vous pouvez parler les uns
aux autres. C'est la même chose avec les gens - comme certaines professions ont leur propre
jargon ou certaines régions ont leur propre dialecte. Certaines personnes aiment parler en
utilisant des mots abstraits et philosophiques et d'autres personnes ont une façon très terre à
terre de parler. Parfois, nous devons nous demander ce que nous voulons dire quand nous
disons certaines choses ou utilisons certains mots. Peut-être que vous et la voix que vous
entendez devez négocier une façon de parler avec laquelle vous êtes d'accord.
9. De quoi puis-je parler?
Un but du dialogue peut être de découvrir quelles sont les voix sous-jacentes à l'intention. Il
peut être utile d'essayer de savoir ce que la voix ressent et a besoin ou ce qui est important
pour la voix. Vous pouvez peut-être vous voir comme un journaliste d'investigation. Vous
essayez de recueillir plus d'informations afin que vous puissiez peut-être mieux comprendre
5 Guide d'aide pour dialoguer avec ses voix
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pourquoi la voix est là, ce qu'elle pense de son travail ou de sa mission et comment vous
pouvez mieux vivre ensemble.
10. Quelles questions puis-je poser aux voix?
Voici quelques idées et suggestions: Comment allez-vous? Qu'est-ce qui est important pour
vous maintenant? Comment allez-vous? Avez-vous des conseils pour moi? À quoi ressemblerait
ma vie si tu n'étais pas là? Quel est votre travail? Quelle musique / nourriture aimes-tu? Quelles
situations n'aimez-vous pas? Comment vous détendez-vous et reposez-vous? Comment
trouvez-vous me parler? Si vous commencez à avoir plus de dialogue avec une voix, vous
pouvez essayer de lui poser des questions comme: Quand vous dites (... répétez quelque chose
que la voix dit souvent ...) que voulez-vous dire? Pourquoi dis-tu ça? Pourquoi dites-vous cela
maintenant? Comment vous sentez-vous quand je (décrivez une activité, par exemple allez
dans les magasins)?
11. Comment puis-je établir une meilleure relation
avec les voix?
Pouvez-vous trouver un terrain d'entente avec votre voix? Par exemple. Pendant une demi-
heure par semaine, écoutez de la musique qu'une voix aime ou mangez de la nourriture qu'elle
aime une fois par semaine. Vous pouvez négocier quels vêtements porter - par ex. Laissez les
voix choisir les chaussettes / écharpe à porter ou demandez-leur s'il y a un bijou particulier
qu'elles aiment. Tenez votre (vos) voix au courant de vos projets pour la journée. Les voix
particulièrement anxieuses peuvent se calmer quand vous leur dites ce qui va se passer. Cela
rend les choses plus prévisibles et pourrait aider la voix à se sentir plus en sécurité. Construire
des relations basées sur l'égalité et le respect peut être un travail difficile. L'égalité signifie que
les deux parties assument la responsabilité de ce qu'elles disent et font, que vous essayez de
vous exprimer clairement et avec honnêteté (ce qui peut être effrayant) et que vous respectez
les différences d'opinions. Vous n'essayez pas d'imposer votre façon de faire les choses ou
votre façon de voir le monde sur les autres.
6 Guide d'aide pour dialoguer avec ses voix
Version française : équipe ESPLOR, CHS de la Savoie, Chambéry
12. Quelles sont les choses à éviter dans le dialogue
les voix?
Parler avec elles tout le temps. Essayez de l'équilibrer en vous engageant avec le monde
extérieur (par exemple en dialoguant pendant une demi-heure par jour). Être agressif envers
les voix. Essayer de forcer une voix à parler. Ne pas respecter ses engagements - comme toute
relation ou chacune des partie respecte ses engagements aidera à construire la confiance. Être
malhonnête.
13. Utiliser l'humour
L'humour peut être un moyen utile d'alléger une conversation ou de construire des ponts. Il y a
peut-être des choses dont vous pouvez rire avec des voix avec lesquelles vous n'êtes pas
d'accord. Certaines voix aiment l'ironie et les commentaires spirituels. Une fois que vous
apprenez à connaître les voix que vous entendez, elles peuvent avoir un grand sens de l'humour
ou vous pourriez trouver cela.
14. Utiliser la créativité
Changer notre façon de nous relier n'a pas toujours besoin de parler. Parfois, ça peut être
sympa de faire les choses un peu différemment. Voici quelques choses que d'autres personnes
qui entendent des voix ont fait: Créé un profil facebook pour leurs voix. Les voix devaient
choisir leur nom et leur photo de profil et cela créait un dialogue sur ce que les voix aimaient et
n'aimaient pas. Si vous ne voulez pas créer un vrai profil Facebook, vous pouvez demander à la
voix quel genre de choses elle aimerait mettre sur un profil si vous étiez en train de créer un
compte. Faire des marionnettes pour représenter les voix. Ensemble avec la voix décider des
regards etc. Faire des collages. Avec la voix, choisissez des images et des mots pour créer un
collage qui raconte une histoire à propos de la voix ou qui dit quelque chose sur comment / qui
est la voix. Écriture de poésie / rap. Ecrire pour la voix. Dessiner ou peindre les voix, ce qu'elles
ressentent ou ce qu'elles racontent. Invitez la voix lorsque vous faites des choses par ex. faire
une promenade, faire de la poterie ensemble etc. Consacrer une activité à la voix - par ex.
manger quelque chose de réconfortant, faire du yoga ou de l'exercice, écouter de la musique.
Laissez la voix savoir que vous faites cette chose parce que vous savez qu'il / elle aime ça. ça pourrais vous aider vous et votre fille c'est ce que ma maman a fait et moi aussi et ça m'a beaucoup aidée quand on écrit plus et que ta maman te demande d'écrire ça fait souffrir c'est vrai mais il faut le faire tous les jours et une heure précise
ma signature c'est me battre tous les jours les heures minutes et secondes

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