Autisme. Des enfants en attente d'une place en IME
Le Télégramme - 6 juillet 2011
Actuellement hospitalisés au centre Winnicott, des enfants autistes attendent une place en IME. Leurs familles s'inquiètent.
Dominique Morio et Valérie Oudiou, mamans d'enfants autistes, hospitalisés de jour au centre Winnicott, qui attendent une place en IME.
Dominique Morio et Valérie Oudiou s'expriment au nom des six familles dont les enfants autistes sont en âge, aujourd'hui, de quitter le centre d'hospitalisation de jour Winnicott, au CHU, à Brest, pour rejoindre un Institut médico-éducatif (IME). Ils ont entre 8 et 12 ans.

«Pas vocation à être hospitalisés à vie»
«Nos enfants sont hospitalisés depuis quelques années pour pouvoir bénéficier de soins». Ils ont bien progressé, comme Corentin, 9 ans, et Guéwen, 11ans. «Corentin ne parlait pas. Aujourd'hui, il parle. Guéwen ne parle toujours pas mais est sur le point d'y arriver», témoignent leurs mamans. «En accord avec l'équipe soignante, et avec l'aval de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) qui a rendu un avis favorable, nous souhaitons qu'ils quittent cette structure. Ils sont aptes à passer à l'étape suivante. Nos enfants n'ont pas vocation à être hospitalisés à vie». Dominique et Valérie se sont respectivement tournées vers les Genêts d'Or, à Plabennec, etvers l'IME Jean-Perrin des Papillons Blancs. «Malgré un avis favorable, ils ne pourront être accueillis à la rentrée prochaine, faute deplace. Ils ont été inscrits sur une liste d'attente. Certains enfants le sont déjà, depuis deux ans. Nous ne voulons pas qu'ils régressent. Mon angoisse, dit la maman de Corentin,est maintenant qu'il soit obligé de quitter Winnicott et de rester à la maison. On m'a déjà demandé, pour l'année à venir, de le garder le vendredi matin. Si les enfants restent à la maison, ils perdront très vite leurs acquis. Ils ont leur place dans la société. Nos enfants ont progressé à l'hôpital de jour, au prix de nombreux efforts du personnel soignant et des familles. Nous ne nous sommes pas battus pour rien».
«Les délais d'attente s'amplifient »
Les six familles des «Enfants de Winnicott» veulent communiquer dans un esprit constructif, «pour que les choses avancent». Elles ont écrit à l'Agence régionale de santé (ARS). «Suite à des réductions budgétaires et à une restructuration du secteur de santé régionale, nous avons pris conscience que nos enfants hospitalisés trouveraient, difficilement, leur place dans une structure médico-sociale. Nous constatons que les délais d'attente s'amplifient. La réponse qui nous a été donnée par l'ARS ne nous satisfait pas. Nous lui avons donc écrit à nouveau pour, ensemble, trouver une solution, comme proposé. Il n'y a pas de places en IME, car les jeunes adultes de plus de 20 ans qui s'y trouvent ne peuvent pas non plus en sortir. C'est un cercle vicieux, avec également l'Éducation nationale qui fait pression pour obtenir des places à l'hôpital de jour...».
Karine Joncqueur