Emploi et attente de diagnostic

[Lian chu]

Bonjour à tous,

Je vous sollicite parce-que j'ai besoin de conseils suite à une suspicion de tsa. Voici ma situation :

J’ai commencé un nouveau travail en mai 2024, CDD dans la fonction publique de 1,5 ans. C’est un travail à temps plein, 36.5h et en présentiel. C’est assez nouveau pour moi, car durant mes études et après mes études, je n’ai eu que des emplois à mi-temps avec du télétravail, plusieurs activités en même temps, ou des emplois saisonniers.

Ce nouveau travail demande beaucoup de relationnel, de coordination, d’aller-vers, de démarcher. Ce sont des choses que j’ai eu l’occasion de réaliser dans mes anciens emplois, avec toujours des difficultés à entrer en interaction et à communiquer avec les personnes. Ces difficultés, elles ne se voyaient pas et n’impactaient pas mon travail : j’arrivais à aller au-delà à et masquer ces problématiques; j’accumulais juste beaucoup de fatigue, et je récupérais pendant mon temps libre.

Bref, j’ai donc été retenu pour ce nouvel emploi et j’ai accepté de prendre fonction en me disant que j’arriverais à faire face, comme toujours. Cependant, ce nouvel emploi à temps plein m’a fait réaliser qu’il ne s’agissait pas que de simple difficulté, mais d’un handicap. Je me suis retrouvé épuisé et dans l’incapacité d’aller vers les personnes, et donc de réaliser correctement une partie de mon travail. Pour l’instant, avec mon masquage, mes responsables ne s’en rendent pas compte et je pense qu’ils pensent que je suis juste “un peu lent”. Il y a eu quelques réflexions “maintenant il faut y aller”.

Me trouvant dans cette situation, avec une certaine détresse, j’ai décidé d’aller voir mon médecin, parce que quelque chose n’est pas “normal”. Je veux, mais je ne peux pas aller vers les personnes. Je sais pas faire. Je veux mais j’ai du mal à me concentrer. Au vue de mon enfance et de mes difficultés d’interactions et de communication depuis petit, il a tout de suite suspecté un trouble autistique. Je dois donc aller voir un psychiatre pour réaliser un bilan.

Mon problème est le suivant : je ne peux pas continuer dans cet emploi. Je fais perdre du temps à mon employeur, et je me fais du mal à essayer de réaliser des tâches qui me sont impossibles à faire. Le diagnostic prend du temps, et je n’ai mon premier rendez-vous chez un psychiatre qu'à la fin octobre. Je veux à tout prix éviter la case “arrêt maladie”, qui me fera encore plus culpabiliser vis-à-vis de mon employeur. Je ne sais pas si un aménagement de poste serait possible sans RQTH, et je ne sais pas si ça suffirait pour m’aider ou conviendrait à mon employeur (ça reviendrait à me mettre en mi-temps + télétravail, alors que je dois faire de l’audit, rencontrer des personnes, organiser des réunions). La solution qui fait le plus sens pour moi est une démission.

D’autres part, je ne me sens pas légitime à démissionner. J’ai l’impression que l’on ne va pas me prendre au sérieux si je suis transparent sur ce que je vis, et surtout, je culpabilise énormément de ne pas répondre aux attentes de mon employeur et de les “laisser en plan”. J’appréhende aussi beaucoup mes interactions avec mes collègues et mes responsables durant le préavis de démission; si j’arrive à démissionner. Est-ce qu’une lettre de renvoi vers un psychiatre pour suspicion de trouble autistique par mon médecin traitant a une quelconque valeur dans le monde du travail ? On m’a également proposé de voir un médecin du travail, est-ce utile ?

Merci pour votre temps et vos conseils

[Lilas]

Bonjour et bienvenue Lian chu,

Peux-tu mettre à jour ta signature (dans ton profil) avec ton statut quant au diagnostic (voir notre charte, chapitre 1.2) ?

• cliquer (en haut à droite) sur ton pseudo ;
• dans le menu qui apparaît, cliquer sur "Panneau de l'utilisateur" ;
• cliquer sur l'onglet "Profil" ;
• cliquer (à gauche) sur "Modifier la signature" ;
• préciser ton statut dans la zone d'édition
  (exemples : suspicion de TSA, TSA diagnostiqué, parent...) ;
• cliquer (en bas) sur "Envoyer".

Une petite présentation dans la section dédiée serait aussi appréciée.

[Flower]

Bienvenue!

Ton travail actuel semble être une "erreur de casting" pour ta part, puisque tu ne te sens finalement plus capable de le faire. Ça peut arriver et ce n'est pas grave.
Comme tu n'as pas de diagnostic, tu ne peut effectivement pas le faire valoir, et c'est de toute façon souvent problématique de dévoiler un diagnostic de TSA à son employeur.
Ce que tu pourrais faire, c'est d'être transparent avec ton supérieur hiérarchique: demander un entretien pour expliquer que tu ne te sens finalement pas à l'aise dans ce travail, que c'est compliqué pour toi, et que tu aimerais trouver une solution acceptable pour tous. À toi de voir jusqu'à quel niveau de précision tu souhaites aller, ça dépend de ta relation avec ton chef. Mais vu que tu envisages même de démissionner, autant jouer la carte de la transparence et le dire. Peut-être qu'ils sont sympa et essayeront de trouver des solutions. Peut-être qu'ils ne sont pas sympa et qu'ils ont déjà cherché à te remplacer derrière ton dos. Mais si tu parles ouvertement de tes difficultés dans le travail, il est peu probable qu'ils vont l'ignorer. Et dans ce cas, tu auras toujours la possibilité de te faire arrêter...

[Eoleo]

Je comprends vraiment la notion de culpabilité vis à vis de ton employeur. Je pense qu'il est toujours difficile de faire passer sa santé et son bien être avant ses valeurs et son éthique quand on est dans ce genre de situation. Cela dit, tu ne peux pas contribuer ou aider si tu ne te sens pas bien, et parfois un arrêt permet de mettre en place ce dont on a besoin. Si je prends mon cas j'ai attendu plusieurs années à être épuisé et démotivé par mon travail avant d'être arrêté, et ça m'a vraiment beaucoup aidé. La structure (associative) pour laquelle je travaille a un peu galéré mais je suis revenu plus en forme (en mi-temps thérapeutique) et ça me permet de gérer la charge de travail de front avec le diagnostic qui prend beaucoup d'énergie.

Surtout la démission te fait perdre des droits au chômage et, surtout si on prend en compte ce que tu disais sur ta situation, tu pourrais avoir des difficultés à retrouver quelque chose parce que tu es déjà épuisé.e.

Donc en tout cas, quoi que tu décides pense à toi, à ton bien être et à ta santé, parce que c'est important aussi ! Dans la fonction publique il y a souvent des personnes au niveau des RH qui sont dédiées à la santé au travail, tu peux les contacter et leur demander des conseils. Les médecins du travail peuvent aussi recommander des aménagements (comme davantage de télétravail par exemple), même sans diagnostic, si il y a des difficultés. Ton ou ta généraliste peut aussi écrire au médecin du travail en ce sens.

[freeshost]

Bienvenue ! Lian chu !

Pour en savoir plus le spectre autistique, il est possible de dévorer ici.

Je partage aussi diverses ressources là.

[Monstera]

D’autres part, je ne me sens pas légitime à démissionner. J’ai l’impression que l’on ne va pas me prendre au sérieux si je suis transparent sur ce que je vis, et surtout, je culpabilise énormément de ne pas répondre aux attentes de mon employeur et de les “laisser en plan”.

Tu n'as pas à te justifier de démissionner. Il n'y a pas de démission "non légitime". Libre à toi d'expliquer les raisons de ton départ, mais ce n'est pas une obligation, tes collègues n'ont pas à comprendre ce que tu vis intérieurement. Il en est de même pour un arrêt maladie, être arrêté ce n'est pas un choix, et tu n'as pas à rendre des comptes. Les raisons d'un arrêt maladie sont confidentielles.
Tu peux expliquer ce que tu vis à ton employeur, libre à lui de l'entendre et de le comprendre. S'il ne te prend pas au sérieux, c'est son choix, mais toi tu auras la conscience tranquille en ayant fait ce que tu pensais être juste.
La seule vraie raison pour quitter ce poste, ce n'est pas un potentiel diagnostic (qui prendra du temps et que tu n'obtiendras d'ailleurs peut-être pas) ni même une lettre d'adressage à un psychiatre. La vraie raison, c'est "je ne me sens pas bien". Et ça, tout le monde peut le comprendre, ton employeur comme tes collègues (si tu as envie de leur dire, mais encore une fois ce n'est pas une nécessité).
Je suis passé par là, il m'a fallu longtemps pour comprendre que je me faisais du mal. Longtemps pour comprendre aussi que l'on n'est pas indispensable dans son poste, et que le monde continuera de tourner même si l'on s'en va (ça c'est essentiel à réaliser).
Dernière chose, comme cela a été dit, je déconseille la démission car tu n'auras pas de chômage. Une rupture conventionnelle doit être privilégiée.
C'est le monde du travail, les gens viennent et s'en vont, se font remplacer, c'est normal, et quitter son poste est une chose hyper courante.

[Mizunotama]

D’autres part, je ne me sens pas légitime à démissionner. J’ai l’impression que l’on ne va pas me prendre au sérieux si je suis transparent sur ce que je vis, et surtout, je culpabilise énormément de ne pas répondre aux attentes de mon employeur et de les “laisser en plan”.

Tu n'as pas à te justifier de démissionner. Il n'y a pas de démission "non légitime". Libre à toi d'expliquer les raisons de ton départ, mais ce n'est pas une obligation, tes collègues n'ont pas à comprendre ce que tu vis intérieurement. Il en est de même pour un arrêt maladie, être arrêté ce n'est pas un choix, et tu n'as pas à rendre des comptes. Les raisons d'un arrêt maladie sont confidentielles.
Tu peux expliquer ce que tu vis à ton employeur, libre à lui de l'entendre et de le comprendre. S'il ne te prend pas au sérieux, c'est son choix, mais toi tu auras la conscience tranquille en ayant fait ce que tu pensais être juste.
La seule vraie raison pour quitter ce poste, ce n'est pas un potentiel diagnostic (qui prendra du temps et que tu n'obtiendras d'ailleurs peut-être pas) ni même une lettre d'adressage à un psychiatre. La vraie raison, c'est "je ne me sens pas bien". Et ça, tout le monde peut le comprendre, ton employeur comme tes collègues (si tu as envie de leur dire, mais encore une fois ce n'est pas une nécessité).
Je suis passé par là, il m'a fallu longtemps pour comprendre que je me faisais du mal. Longtemps pour comprendre aussi que l'on n'est pas indispensable dans son poste, et que le monde continuera de tourner même si l'on s'en va (ça c'est essentiel à réaliser).
Dernière chose, comme cela a été dit, je déconseille la démission car tu n'auras pas de chômage. Une rupture conventionnelle doit être privilégiée.
C'est le monde du travail, les gens viennent et s'en vont, se font remplacer, c'est normal, et quitter son poste est une chose hyper courante.

Je suis globalement d'accord sur ce qui est dit. Par contre, l'auteur étant en CDD, la rupture conventionnelle n'est pas possible : https://www.legalstart.fr/fiches-pratiq ... nelle-cdd/

[Moustique92]

Bonjour Lian Chu,

J'espère que tu vas bien.
Je me reconnais beaucoup dans ta situation. Un CDD dans la fonction publique est une affaire épineuse (plus que la mienne).
Personnellement, j'ai vu tout le panel de l'équipe de santé du travail : l'infirmière, le médecin, le psychologue...
Si tu as un doute sur la voie à suivre, n'hésite pas à prendre rendez-vous chez eux. Ce n'est pas "utile" dans le même sens qu'un médecin généraliste, mais ils sont généralement plus au fait du fonctionnement des organisations que les salariés. Ton médecin du travail pourra t'aiguiller et te conseiller dans la démarche (à nouveau, ce médecin ne pourra te donner que des conseils, n'hésite pas à écouter ceux que tu considères être pertinent).
Par la suite, tu pourras également prendre le rendez-vous que tu mentionnes, mais tu auras quelques outils supplémentaires en arrivant chez le médecin.

Je te souhaite bonne chance pour la suite.