IEF

Discussions portant plutôt sur le point de vue des parents d'enfants autistes ou Asperger, par exemple : j'ai un problème avec mon enfant, que puis-je faire ?
Soline34
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IEF

Message par Soline34 »

Bonjour,
Je crois savoir que certains d’entre vous pratiquent l’IEF. Je voulais savoir si vous avez eu des difficultés à obtenir la dérogation? De plus, cela implique qu’au moins un parent arrête son activité professionnelle: comment avez-vous fait pour gérer d’un point de vue financier?
De manière générale, vos témoignages sur l’IEF m’intéressent, que ce choix ait été motivé par le TSA ou pas
Parent d’une jeune fille TSA diagnostiquée en avril 2024
Reconnaissance
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Re: IEF

Message par Reconnaissance »

Bonjour,
J'ai une expérience à partager concernant ma pratique d'IEF, mais je repasserai une autre fois en espérant me sentir capable de prendre le temps de répondre (car je n'ai pas envie de le faire à moitié :wink:). Là, la rentrée approchant et l'anxiété qui va avec (j'ai trois filles et j'appréhende de retrouver le rythme de l'année scolaire), je ne me sens pas vraiment tranquille de prendre du temps pour ça, mais ça m'ennuyait que ça fasse déjà 5 jours que tu aies posté et toujours aucune réponse !!
A plus !
Diagnostic de TSA, TDA, TAG, TAS et fatigue chronique par un psychiatre en libéral (03-10-22)
Soline34
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Re: IEF

Message par Soline34 »

Bonjour, c’est très gentil d’avoir répondu.
Il n’y a pas d’urgence à répondre; et j’ajoute que n’ayant pas pratiqué l’IEF, je suis presque novice sur le sujet, donc les grandes lignes suffisent dans un premier temps, il ne faut pas se sentir obligé(e) de prendre plus de temps que nécessaire et d’écrire plus d’un paragraphe sur le sujet!

Merci beaucoup en tous cas et bonne rentrée.
Parent d’une jeune fille TSA diagnostiquée en avril 2024
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soleia
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Re: IEF

Message par soleia »

Bonjour Soline34

Mon fils ainé est en IEF depuis la grande section de maternelle et jusqu'à aujourd'hui, il est en sixième. Son frère cadet est en grande section, il a démarré l'école cette année. Je peux partager un peu de notre aventure.
Soline34 a écrit : vendredi 23 août 2024 à 11:16Je voulais savoir si vous avez eu des difficultés à obtenir la dérogation?
Cette année, j'ai fait une demande ayant pour raison principale le handicap, et elle a été acceptée pour une année. J'ai joins tous les justificatifs médicaux. Mon fils cumule en plus du TSA, une phobie scolaire et des troubles Dys, certains validés par des professionnels.
La demande pour son petit frère qui n'a pas de trouble autistique a été refusée. Dans d'autres académies, les fratries sont toutes accordées.
Il faut savoir que chaque année, le nombre d'accord est réduit et qu'un dossier identique pourrait être refusé dans une circonscription et accepté dans une autre, certaines familles ayant fait cette démarche et ont choisi ensuite de s'installer dans le département qui avait accepté le dossier. L'application et l'interprétation de la loi n'est donc pas du tout uniforme d'une académie à un autre.
(Un bruit de couloir parlerait de quotas.)
Soline34 a écrit : vendredi 23 août 2024 à 11:16De plus, cela implique qu’au moins un parent arrête son activité professionnelle: comment avez-vous fait pour gérer d’un point de vue financier?
J'ai cessé de travaillé afin de m'occuper à plein temps de notre famille, et de l'éducation des enfants entre autres.
Financièrement et bien... ce n'est pas évident. On fait attention aux dépenses, on fait fonctionner l'entraide entre amis pour trouver de la nourriture un peu moins chère par exemple. Depuis l'été dernier j'ai le statut d'aidant familial pour mon fils ainé car son handicap est reconnu, ce qui me permet de bénéficier de la PCH. Ce n'est en rien l'équivalent d'un salaire, mais c'est toujours bon à prendre sur le budget.
Je me suis installée en tant qu'agricultrice afin d'avoir un complément de salaire et travailler depuis la maison (avec une aide des enfants qui adorent). Mais avec l'inflation, avoir des animaux est devenu très cher et nous ne dégageons des bénéfices que très très faibles en tant que micro agriculteurs. C'est plus par amour de la nature et des animaux que nous continuons, bonheur partagé en famille.
Je n'arrive pas à avoir un emploi classique à côté, m'occuper de ma famille avec les enfants en IEF est un temps déjà un plein temps pour moi. C'est un métier que j'adore, mais peu rémunéré :lol:
Soline34 a écrit : vendredi 23 août 2024 à 11:16De manière générale, vos témoignages sur l’IEF m’intéressent, que ce choix ait été motivé par le TSA ou pas
L'IEF a été déterminée par la phobie scolaire de mon fils ainé, qui n'avait pas de diagnostique de TSA à l'époque. Il était en grande souffrance à l'époque. Nous l'avions scolarisé en école Montessori afin qu'il puisse bouger plus facilement notamment, mais c'était chaque jour très très difficile pour lui. Finalement, les circonstances de la vie ont fait que tout d'abord pour sa sécurité, nous avons fait le choix d'un commun accord avec l'école de le garder à la maison, puis ensuite nous avons continué avec l'IEF car il s'épanouissait vraiment ainsi.
De mon côté j'ai fait plusieurs formations afin de l'accompagner au mieux.

J'adore apprendre, je suis autodidacte dans plusieurs domaines. L'IEF est une façon de partager cet amour des apprentissages, c'est un bonheur pour moi aussi.
Un autre avantage est de pouvoir suivre les rythmes de l'enfant, s'organiser selon les opportunités, les centres d'intérêts et périodes sensibles. Avec un enfant qui a un TSA, cela permet aussi de jongler avec les rendez-vous des professionnels.
Au final, le médecin du Sessad que nous avons rencontré (il n'y est pas encore inscrit) à plusieurs reprises, nous a même soutenus dans cette démarche et félicités. Cela fait vraiment chaud au coeur car ce n'est pas toujours évident d'être hors norme, de se sentir obligé de justifier constamment ses choix auprès des autres personnes. Mon fils affiche un retard certain français, lié à ses difficultés de langage, dysgraphie, dysorthographie, mais a pu maintenir son niveau dans les autres matières. Il parle anglais, prend des cours de chant et poney durant la semaine, nous avons aussi commencé l'espagnol.

Pour ce qui est de la socialisation, le point qui fait toujours peur aux personnes qui ne connaissent pas de près l'IEF, et je le comprends, nous organisons très régulièrement des sorties avec d'autres familles en IEF. Les rencontres se font donc en multi-âge et j'ai pu constater que les enfants sont plus ouverts, il n'y a pas de bagarres ou disputes. Je pense que c'est lié au fait qu'ils ne soient pas contraints de rester enfermés ensemble durant plusieurs heures comme les enfants scolarisés. Ils s'expriment très librement avec les adultes aussi. C'est vraiment beau à voir. J'en ai été moi même étonnée, très agréablement, lors des toutes premières sorties. L'entraide est également naturelle entre les enfants.

Après au quotidien cela demande du temps en plus des cours par eux-même. Chercher comment aborder un sujet, le rendre vivant, explicite. Au commencement, trouver les bons supports prend également beaucoup de temps (nous n'utilisons pas de cours par correspondance).
Cette année avec l'entrée en sixième, les supports changent et les collections qui lui convenaient très bien sont stoppées. Je dois de nouveau chercher, et essayer jusque trouver ce qui lui (nous) conviendra le mieux. Cela représente également un budget certain.
Et en plus de l'école, avoir tout le monde non stop à la maison génère : plus de repas à préparer, plus de poussière, plus de bazar.

Au final : je suis vraiment heureuse que nous ayons fait ce choix d'IEF.
Pour notre fils ainé, cela l'a vraiment aidé dans ses apprentissages et son épanouissement. Le lien entre les deux enfants est également très fort, il y a de l'entraide dans l'étude en multi-niveau et du partage dans les deux sens.
Pour la famille, cela représente également une très grande liberté spacio-temporelle : nous ne sommes pas soumis au planning scolaire de vacances par exemple, nous sommes libres de sortir en famille durant la semaine, et de partir plusieurs jours, plusieurs mois.
Financièrement par contre, cela a un coût certain, majoritairement lié à la perte d'un salaire si l'un des parents cesse de travailler. Je sais que dans certaines familles les deux parents continuent d'avoir un emploi, mais il y a souvent les grands-parents par exemple qui vont assurer des gardes régulières, ou alors les enfants sont déjà plus grands.
Un fils avec TSA, dysgraphie né en 2013 (non diagnostiqués : dysphasie, dysorthographie)
Pour ma part, HQI et TSA.