Merci pour vos liens à tous les deux.
C'est mentionné également dans l'article de Médiapart, qui d'ailleurs mentionne la lecture du livre La France, tu l'aimes ou tu la quittes :
Spoiler :
Parmi les Français·ses, plusieurs confient plutôt des envies d’expatriation. Ainsi Nour*, une juriste de 27 ans, réfléchissait depuis quelques mois déjà à s’installer au Qatar ou aux Émirats arabes unis, en compagnie de son mari ingénieur. Elle qui porte le voile depuis trois ans n’a aucun souci dans sa « multinationale très inclusive », mais elle a déjà essuyé des agressions verbales et ne peut pratiquer sa religion. Alors depuis dimanche soir, elle accélère sa réflexion : « On voulait partir avant 2027 [date de la prochaine présidentielle en France – ndlr], on va peut-être devoir s’activer d’ici juillet... » Nour précise qu’elle n’a pas peur, et préfère dire qu’elle « en rigole » avec son mari.
Ces jours-ci, elle lisait justement La France, tu l’aimes ou tu la quittes, une enquête sociologique sur les Français·ses de confession musulmane qui s’expatrient. Alors qu’elle a correspondu longtemps aux critères d’une femme « assimilée et francisée » (selon ses propres termes), Nour ne se sent plus l’être depuis qu’elle porte le voile. Une forme de résignation semble l'avoir définitivement emporté dimanche soir. Consciente de son « privilège de classe », elle pense cependant à ses proches, pour lesquels un tel projet reste inaccessible.
En cas d'accession de l'extrême droite à Matignon, elle prédit « la fermeture de nos associations, de nos écoles et de nos mosquées – ce qui a déjà commencé ; la surveillance ; la surenchère... » Nour craint des passages à l’acte décomplexés, désormais légitimés. Sans aller jusqu’à imaginer une prohibition du voile dans l’espace public, évoquée par Marine Le Pen en 2022 : « Ce serait entraver une liberté de culte, il faudrait changer la Constitution. Ça, c’est de la poudre aux yeux.