j'ai peur de ne pas être cru

[Eltham]

Bonjour tout le monde,

J'ai fait mon topic de présentation ou je me présente et ou je décris plus en détails mes troubles et mon parcours ici viewtopic.php?t=20332

Le début de parcours de mon autisme débute par hasard ce début d'année. J'ai monté un dossier auprès de la MDPH pour depression et je suis contacté par un membre du conseil pour approfondir mon dossier. Durant celui ci, elle relève les nombreux troubles que j'ai depuis l'enfance, et qui précèdent ma depression, asociabilité, difficulté de compréhension, disgraphie, troubles alimentaires, tdah au point où j'ai du prendre de la ritaline etc... Pour ne citer que. Cette personne trouve ça étrange, et elle me confie, qu'elle voit beaucoup de dossiers de personnes autistes, et qu'elle trouve beaucoup de similarités, et me conseil de me renseigner sur l'autisme.

Je fait des recherches avec ma mère, on trouve beaucoup de traits communs non expliqués, et je me reconnais dans des témoignages de personnes autistes découvertes tardivement a l'âge adulte.

Je prend rendez vous auprès d'une association d'aide pour autiste près de chez moi environ 1 mois plus tard. L'animatrice avec sa formation auprès de ce publique discute avec moi pendant presque 3h ou on retrace mon enfance, mes difficultés, mes traits, ma personnalité etc... De façon très complète. Pour elle, le diagnostique ne fait aucun doute, je suis bien d'apres elle sur un TSA léger a modéré sans déficience intellectuelle. Elle me rappelle qu'elle n'est pas médecin et que son avis ne vaut pas celui d'un expert évidemment, mais elle me recommande plus que chaudement de faire un diagnostique auprès du CRA d'Amiens, elle est très confiante que je serait diagnostiqué positif.

Quand je vais voir mon psychiatre que je suis depuis 4 ans, ça se complique.

Je vais le voir pour depression et un trouble d'anxiété généralisé suite a mon incapacité d'occuper un emploi. Je lui parle du diagnostique que j'aimerais faire et de les recherches et des conseils de la MDPH et l'association, et la, il saute au plafond. Il s'énerve directement, me dis que je ne suis pas autiste, que c'est n'importe quoi etc... Il me tiens même des propos presque complotistes sur l'autisme, comme quoi "il ya du surdiagnostique" "la moitié des diagnostiqué, c'est pas des VRAIS autistes", "il ya de l'argent a se faire, le gouvernement lâche des enveloppes donc les psychiatres vont la dedans se faire de l'argent facile et diagnostiquer tout le monde" et il conclut en disant "de toute façon, l'autisme, c'est un problème de communication, vous avez été caissier dans un bar pendant 6 mois a temps partiel il y a 2 ans(expérience désastreuse soit dit en passant), donc, vous n'avez AUCUN trouble de la communication, donc vous n'êtes pas autiste".

Il a tout de même accepter de remplir sa partie du dossier d'un air dédaigneux en lâchant un "si ça vous fait plaisir". Au final, sa partie n'est pas catastrophique, mais il ya du avoir des compromis avec ce qu'il pense, ainsi, dans le courrier d'adressage, il précise bien que les doutes émanent de la MDPH, mais aucun commentaire de son côté.

Ça m'a fait beaucoup de mal. L'autisme apportait bon nombre de réponses a mes troubles non expliqués, dédramatisait ma situation, et surtout, m'avait apporté une déculpabilisation. J'ai toujours cru que j'étais un bon a rien, que j'étais un feignant, que j'étais abruti, et que si j'avais pas d'amis, c'est que j'étais une mauvaise personne.

Depuis cet entretien, je suis terrorisé a l'idée que la CRA ne me croit pas, qu'ils se contentent de voir un trouble anxieux et de me laisser planter la. Ça me faire remonter beaucoup de souvenirs ou j'ai soufferts de ces troubles, et ou on ne me croyait pas, ou que j'en rajoutais, comme la phobie scolaire, ou mes proches me disait que je faisait exprès d'être malade pour ne pas aller en cours.

Donc voilà, je recherche un peu de soutien, et quelques avis a ceux qui ont pris la peine de me lire, merci à vous.

[lucius]

Ne vous inquiétez pas!

Votre psychiatre est un peu représentatif des experts qui ont des idées préconçus sur le TSA ou qui ne sont pas à jour des connaissances sur le sujet.

Je le sais pour en avoir vu pas mal et en dehors d'un seul, personne n'avait évoqué de TSA pour moi.
Je suis allée dans un centre par le CRA de ma région. Ils m'ont dit au début de l'entretien que je n'avais pas de TSA selon eux. A la fin des tests, ils ont confirmé que j'avais un TSA.

Donc je vous rassurer que même si le premier entretien avec un CRA peut vous faire craindre le pire, il faut juste attendre la restitution.

[Eltham]

Ne vous inquiétez pas!

Votre psychiatre est un peu représentatif des experts qui ont des idées préconçus sur le TSA ou qui ne sont pas à jour des connaissances sur le sujet.

Je le sais pour en avoir vu pas mal et en dehors d'un seul, personne n'avait évoqué de TSA pour moi.
Je suis allée dans un centre par le CRA de ma région. Ils m'ont dit au début de l'entretien que je n'avais pas de TSA selon eux. A la fin des tests, ils ont confirmé que j'avais un TSA.

Donc je vous rassurer que même si le premier entretien avec un CRA peut vous faire craindre le pire, il faut juste attendre la restitution.

Merci, j'ai peur de ne même pas être reçu par un expert, car je crois que le dossier passe une première fois en commission, et qu'il est possible de ne pas être reçu si ils jugent que la pathologie ne correspond pas.

[Lapintéressé]

La réaction de ton psychiatre me semble malheureusement relativement classique (j'ai eu droit pour ma part à "bah non, vous parlez et vous ne restez pas roulée en boule"...). Par ailleurs, il n'est pas le seul à écrire dans le dossier. On peut supposer que le CRA saura faire la part des choses.

[Monstera]

Je confirme ce qui a été dit, cette réaction est malheureusement assez classique, et représentative du niveau de désinformation de nombreux professionnels sur le sujet. Moi-même diagnostiqué par un CRA, j'ai eu droit lors de mon parcours de prédiagnostic à de nombreux propos décourageants de la part du milieu médical (médecin traitant, psychologues, psychiatre). "On ne peut pas être autiste alors qu'on a fait 5 ans d'études", ce genre de chose qui rejoint les propos de votre psychiatre. J'ai même vu un psy qui m'a dit, et fermement soutenu, qu'on ne déterminait pas le haut potentiel intellectuel avec un test de QI. Des absurdités qui décrédibilisent le propos du professionnel, mais qui n'en sont pas moins violentes.
Face à cela, il n'y a pas le choix, il faut se blinder, encaisser, et continuer d'aller de l'avant lorsqu'on croit à ce qu'on fait. C'est un long parcours semé d'embûches, où il est souvent tentant d'abandonner.
Pour moi le CRA a été le premier endroit où je me suis senti bien, pleinement écouté et compris. J'ai eu affaire à des professionnels expérimentés, qui connaissaient le sujet, qui me croyaient et qui ne cherchaient pas à minimiser mes propos. Je vous souhaite d'y trouver la même bienveillance et la même qualité d'expertise.

[Eltham]

Je confirme ce qui a été dit, cette réaction est malheureusement assez classique, et représentative du niveau de désinformation de nombreux professionnels sur le sujet. Moi-même diagnostiqué par un CRA, j'ai eu droit lors de mon parcours de prédiagnostic à de nombreux propos décourageants de la part du milieu médical (médecin traitant, psychologues, psychiatre). "On ne peut pas être autiste alors qu'on a fait 5 ans d'études", ce genre de chose qui rejoint les propos de votre psychiatre. J'ai même vu un psy qui m'a dit, et fermement soutenu, qu'on ne déterminait pas le haut potentiel intellectuel avec un test de QI. Des absurdités qui décrédibilisent le propos du professionnel, mais qui n'en sont pas moins violentes.
Face à cela, il n'y a pas le choix, il faut se blinder, encaisser, et continuer d'aller de l'avant lorsqu'on croit à ce qu'on fait. C'est un long parcours semé d'embûches, où il est souvent tentant d'abandonner.
Pour moi le CRA a été le premier endroit où je me suis senti bien, pleinement écouté et compris. J'ai eu affaire à des professionnels expérimentés, qui connaissaient le sujet, qui me croyaient et qui ne cherchaient pas à minimiser mes propos. Je vous souhaite d'y trouver la même bienveillance et la même qualité d'expertise.

Merci beaucoup, j'ai revu l'animatrice de gem TSA avec qui j'ai rempli mon dossier, il vient de partir a la poste. Elle a été assez rassurante et m'a confirmé que ce genre de choses arrive, et de ne pas douter de moi.

[Soline34]

Et puis surtout, l’important était le courrier d’adressage pour le début du bilan. Vous l’avez eu, c’est l’essentiel! (En revanche, si le diagnostic se confirme, je vous conseille de changer de psychiatre)

[Eltham]

Et puis surtout, l’important était le courrier d’adressage pour le début du bilan. Vous l’avez eu, c’est l’essentiel! (En revanche, si le diagnostic se confirme, je vous conseille de changer de psychiatre)

Oui, le courrier est très succin et évidemment il ne se mouille pas trop comme il n'est pas de cet avis, mais comme vous dites, au moins c'est réglé !J'ai déjà pris la décision de changer de psychiatre.

Je ne le vois qu'une fois tout les 2 mois de toute façon, et nous sommes arrivé a un stade ou on se voit 15 minutes et ça se résumait à "ça va ?" "ça se maintient, c'est pas trop mal" "okay, voila votre ordonnance a dans 2 mois". Je peux renouveler mon ordonnance au besoin par mon médecin traitant le temps que je change, et pour parler, j'ai une psychologue que je vois plus souvent que lui, et avec qui ça prend une heure de discussion, avec bienveillance et sérénité.

[Soline34]

Voilà, parfois il faut être pragmatique
Bien sûr qu’être nié et entendre des clichés ridicules sur un ton condescendant c’est toxique. Que le gars affiche son mépris, on peut le supporter dix minutes pourvu qu’à la fin il crache le fameux sésame
Et pour le reste vous avez déjà prévu des plans B, donc tout va bien

[thegigi]

Bonsoir,

Votre post me parle, pour la première fois j'ai tenté de parler à ma psychiatre de mes soupçons quand à un syndrome d'Asperger me concernant et pour une fois j'ai capté la réaction de quelqu'un et j'ai lu dans ses yeux que pour elle c'était n'importe quoi...

Quand je lui ai parlé de faire un diagnostic pour savoir parce qu'a 50 ans j'ai besoin de savoir, j'ai bien senti qu'elle n'allait pas trop bouger dans ce sens et m'a vite expédié vers la sortie...

Une fois encore on ne se sent pas écouté et on ne sait vers qui se tourner.

[Soline34]

Une fois encore on ne se sent pas écouté et on ne sait vers qui se tourner.

Vers ton médecin traitant. Ou tout autre médecin susceptible de te faire la mettre d’adressage.

[Eltham]

Une fois encore on ne se sent pas écouté et on ne sait vers qui se tourner.

Vers ton médecin traitant. Ou tout autre médecin susceptible de te faire la mettre d’adressage.

Je ne sait pas si c'est le cas dans d'autres CRA, mais dans le mien, celui d'Amiens, la lettre d'adressage pour le dossier initial devait être rempli par un psychiatre, donc trouver quelqu'un qui accepte de le faire est parfois extrêmement difficile

[Soline34]

Ah effectivement ce n’est pas partout pareil…
Cherche un autre psychiatre, appelle pour exposer le souci avant de prendre rendez vous et tu finiras par en trouver un qui t’écoutera. ça risque de te faire perdre trois mois de plus, mais tu trouveras.
Peut être que tu devrais te rapprocher d’associations dans ton département qui ont des adresses?
Bon courage dans tes démarches!