Demander de l'aide?

[Zia .]

Un questionnement m'a traversé aujourd'hui, et je pense qu'ici est le meilleur endroit pour déposer sur le sujet.

Je me suis demandée si j'étais la seule à avoir un rapport particulier à la demande d'aide, s'il s'agissait d'un "truc d'autiste", ou pas du tout.
Je m'explique :

J'ai l'impression que la plupart des gens demandent de l'aide à la moindre petite difficulté, là où je vais avoir tendance à tout faire (quitte à me blesser) pour faire les choses seule.

Il n'est pas du tout question d'égo, juste que la perspective que je puisse obtenir de l'aide ne me traverse même pas l'esprit.

Et ça marche même avec les tâches très simple : si je m'endors sur le canapé et que j'ai soif, je vais me lever, aller à la cuisine et me servir, même si mon compagnon est dans la cuisine et aurait pu m'apporter un verre d'eau sans que j'ai à bouger. Pourtant je sais que mon compagnon est dans la cuisine : est-ce que je pense à lui demander pour autant ? Pas du tout !

Un peu comme si j'étais isolée du reste de l'humanité, jusque dans ma façon d'envisager mes activités les plus banales.

J'ai néanmoins appris à demander de l'aide en tout dernier recours, quand j'ai vraiment tout essayé et que je me trouve confrontée au fait que je ne pourrai pas y arriver seule.
Avant ça, le simple fait de galérer sur un devoir maison suffisait à déclencher de grosses crises.

Est-ce que d'autres personnes ici sont concernées ?

[Kumi_44]

Ça me parle beaucoup ce que tu décris. Je ne pourrais pas vraiment te dire formellement si ça a un lien avec le TSA, cependant pas mal de personnes TSA ont du mal à demander de l'aide. Je crois même avoir eu un cours d'habiletés sociales sur ce thème.
Comme tu l'écris, ce n'est pas par ego, c'est que soit on n'y pense pas, soit il y a la barrière sociale de demander. Je pense que chacun va avoir ses raisons d'avoir du mal à demander de l'aide mais si on s'axe sur le TSA en lui même, ça va être de ne pas savoir comment le demander, ne pas vouloir déranger ou même se dire s'il est pertinent de le demander au non... Le manque d'information sociale en soi rebute la demande. Bien sûr, je ne réduis pas le TSA à ces seules raisons mais ce sont ceux que je connais.

Je m'améliore à mesure de ce côté là mais j'avoue vouloir tout faire seule. Demander de l'aide est énergivore et me demande aussi de savoir déléguer des tâches. Il y a aussi une question de confiance envers l'autre que je n'ai pas forcément, j'ai besoin de temps. J'ai dû mal à travailler en équipe parce qu'il y a cet aspect qui bloque. Ce n'est pas de la fierté mal placée. J'aimerais bien déléguer par exemple toute la paperasse administrative et j'avais même essayer l'année dernière étant au bord du burn out. Et pourtant, c'était tellement plus difficile, je ne sais pas si c'est normal...
Je m'entraîne déjà avec mon mari vu qu'on vit ensemble et ça commence à prendre forme.

Par contre pour ce qui est de l'aspect purement médical ou santé mentale, je vais être plus à même à demander de l'aide. Au vu de mon vécu très rude, j'ai appris à demander et surtout j'ai choisi les praticiens pouvant me soutenir. Malgré encore des hésitations si je me sens pas trop mal.
Je dissocie donc l'aide axée sur mes particularités et ma santé et les autres types d'aides qu'ils soient du quotidien, du côté professionnel.

[Thomise]

Bonjour,

Pour répondre à la question posée, je paratage ce fonctionnement. je ne demande presque jamais d'aide, uniquement en dernier recours si je suis objectivement en danger grave.
Je suis capable par exemple en cas de robinet d'eau qui fuit de passer des heures sur des tutos internet et d'aller acheter moi même le matériel de plomberie (je n'ai aucune compétence ne la matière) puis de passer 12heures dans une posture douloureuse sous l'évier plutôt que de demander de l'aide à qui que ce soit (c'est du vécu, et j'ai réparé comme une grande ma robinetterie) .

Ce qui me freine, c'est que j'ai constaté au cours de ma vie qu'un service n'est jamais totalement gratuit et que la personne qui rend le service te mets toujours en dette. Combien de fois n'entendons nous pas "Après tout ce que j'ai fait pour iel!". Le don de soi inconditionnel est illusoire chez l'humain, aussi plutôt que de me sentir en dette, je préfère garder ma liberté quitte à la payer très cher en galères...

Et puis, se débrouiller seul, c'est aussi avoir l'assurance que les choses seront faite à sa manière et c'est aussi le meilleur moyen d'apprendre de nouvelles compétences.

Enfin, l'idée de déranger (en fait je pense "emmerder" mais c'est un mots politiquement incorrect) l'autre m'est insupportable, parce que moi même je n'aime pas être dérangée quand je suis dans mes activités et je pars du principe que je ne fais pas subir à autrui ce que je ne voudrais pas qu'on me fasse...