Bonsoir,
Pour travailler avec un enfant que l’on m’a présenté comme étant autiste non verbal, je me sers de gestes qui me permettent de me faire comprendre mais ne permettent pas toujours à l’enfant que j’accompagne d’exprimer sa volonté car il maitrise peu de gestes. J’aimerais savoir ce que vous pensez de l’utilisation des pictogrammes dans l’éducation des enfants autistes non verbaux. Personnellement, quand je regarde les banques de pictogrammes qu’on trouve sur internet, j’ai souvent beaucoup de mal à en comprendre le sens, et je ne les trouve pas très pratiques à utiliser, faute d’espace dédié où les installer, alors je ne m’en sers pas, mais n’est-ce pas une erreur ?
Les pictogrammes dans l’éducation des enfants autistes
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Les pictogrammes dans l’éducation des enfants autistes
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Re: Les pictogrammes dans l’éducation des enfants autistes
Bonjour,
Le problème des pictogrammes c'est que c'est un langage, donc il faut l'apprendre. Il ne suffit pas de coller trois pictogrammes ensemble et espérer que ce sera magique.
Personnellement, en tant qu'enseignante en maternelle avec des enfants non-lecteurs mais aussi avec des élèves atteints de différents troubles, je les utilise beaucoup. Mais cela signifie qu'en début d'année, il faut les montrer, les travailler, les expliquer. J'ai une banque de données que les élèves connaissent avec des consignes simples comme entoure/barre/dessine/colorie etc. Cela me permet de laisser du travail en autonomie : les enfants observent le pictogramme et "comprennent" la consigne sans que j'ai à leur lire.
De même j'ai des pictogrammes simples comme "enlèver les chaussures / ranger les chaussons / sortir sa gourde etc." Ils sont affichés au dessus des porte -manteaux et servent d'aide -mémoire. Pour la petite qi doit mettre ses lunettes pour travailler, il y a un picto "mettre lunettes" au dessus de son étiquette prénom.
Je trouve que cela fonctionne bien, cela les aide à comprendre l'intérêt de la trace écrite aussi. Lorsque l'enfant a du mal à s'organiser, à mémoriser des consignes orales, c'est très utile. Après ce sont des enfants qui n'ont pas de déficience en matière de compréhension/langage oral. Le pictogramme sert de "pallier" avant le passage à l'écrit, et il n'a pas vocation à remplacer un langage oral.
Je les utilise aussi beaucoup en phonologie quand nous faisons des jeux de syllabes à compter, à trier parce que ces pictogrammes sont "neutres", ils montrent uniquement l'objet/ l'action sans mille petits détails qui brouillent la compréhension de l'image (particulièrement pour un enfant TSA). Oui, il y a de très jolies illustrations de tout et n'importe quoi sur internet mais les images ne sont pas "claires" pour les enfants.
Pour les enfants TSA, ou avec des troubles divers de la compréhension et du langage, cela peut être très utile mais uniquement si ils sont accompagnés. Seuls ils n'en feront rien.
LOrsque l'enfant a un trouble du langage oral, on peut utiliser les TLA ou les tablettes type ProLOquo(enfin ça je n'en ai vu qu'une fois vu le prix du dispositif). Cela permet à l'élève qui aurait du mal à prononcer les mots ou est non verbal de s'exprimer. La tablette ProiLoquo est un outil exceptionnel qui a un retour verbal. En gros pour dire je veux de l'eau s'il te plaît" l'enfant appuie sur les 4 picto JE VOULOIR EAU S'IL TE PLAIT la tablette "parle" à sa place. Tout est configurable pour que les phrases utiles, qui servent souvent soient pré-enregistrées (par exemple je veux aller aux toilettes") . Les TLA fonctionnent sur le même principe sans le retour verbal, et avec un choix moindre. Mais si il est bien pensé, il peut être très utile.
QUOIQU IL en soit, TLA ou proloquo, il faut que quelqu'un apprenne à l'enfant à s'en servir, à mémoriser les picto, à les utiliser pour "former" des phrases. Il faut que les accompagnants les utilisent aussi pour modéliser (très important pour les enfants avec TSA) et cela ne doit pas remplacer les échanges oraux. Par exemple, quand je "parle" avec un enfant no verbal je formule ma ^hrase via le TLA "je veux que tu ailles mettre ton manteau" mais je la dis en même temps.
Je n'ai jamais eu de problème pour comprendre les picto. Il y a quelques exceptions mais pour ma part je les trouve extrêmement clairs et pour les utiliser régulièrement pour illustrer le travail avec mes élèves, je remarque qu'ils les comprennent dans l'ensemble très facilement. Ce sont les verbes et les prépositions qui sont parfois compliqués (dessus, dessous, à côté...)
Personnellement je conseille l'utilisation du pictogramme, notamment pour créer les routines de l'enfant en leur donnant un support visuel. Je fais par exemple des bandes "Emploi du temps" avec du scratch. J'y aligne les différentes étape de la journée 'regroupement / atelier/récré etc." avec des photos du lieu et les actions attendues... l'enfant sait ce qu'il doit faire, et quand c'est fini il enlève l'étiquette et la passe dans la colonne "fini". Pour lui.elle c'est aussi un bon repère dans le temps et une façon de planifier sa journée pour qu'elle soit moins anxyogène. C
Conclusion : le picto jke conseille largement, sauf qu'il faut bien y réfléchir en amont. Savoir ce dont on abesoin, comment on veut l'utiliser, les objectifs pour l'élève...ensuite il faut être très très patient et travailler encore, et encore avec l'enfant.
Le problème des pictogrammes c'est que c'est un langage, donc il faut l'apprendre. Il ne suffit pas de coller trois pictogrammes ensemble et espérer que ce sera magique.
Personnellement, en tant qu'enseignante en maternelle avec des enfants non-lecteurs mais aussi avec des élèves atteints de différents troubles, je les utilise beaucoup. Mais cela signifie qu'en début d'année, il faut les montrer, les travailler, les expliquer. J'ai une banque de données que les élèves connaissent avec des consignes simples comme entoure/barre/dessine/colorie etc. Cela me permet de laisser du travail en autonomie : les enfants observent le pictogramme et "comprennent" la consigne sans que j'ai à leur lire.
De même j'ai des pictogrammes simples comme "enlèver les chaussures / ranger les chaussons / sortir sa gourde etc." Ils sont affichés au dessus des porte -manteaux et servent d'aide -mémoire. Pour la petite qi doit mettre ses lunettes pour travailler, il y a un picto "mettre lunettes" au dessus de son étiquette prénom.
Je trouve que cela fonctionne bien, cela les aide à comprendre l'intérêt de la trace écrite aussi. Lorsque l'enfant a du mal à s'organiser, à mémoriser des consignes orales, c'est très utile. Après ce sont des enfants qui n'ont pas de déficience en matière de compréhension/langage oral. Le pictogramme sert de "pallier" avant le passage à l'écrit, et il n'a pas vocation à remplacer un langage oral.
Je les utilise aussi beaucoup en phonologie quand nous faisons des jeux de syllabes à compter, à trier parce que ces pictogrammes sont "neutres", ils montrent uniquement l'objet/ l'action sans mille petits détails qui brouillent la compréhension de l'image (particulièrement pour un enfant TSA). Oui, il y a de très jolies illustrations de tout et n'importe quoi sur internet mais les images ne sont pas "claires" pour les enfants.
Pour les enfants TSA, ou avec des troubles divers de la compréhension et du langage, cela peut être très utile mais uniquement si ils sont accompagnés. Seuls ils n'en feront rien.
LOrsque l'enfant a un trouble du langage oral, on peut utiliser les TLA ou les tablettes type ProLOquo(enfin ça je n'en ai vu qu'une fois vu le prix du dispositif). Cela permet à l'élève qui aurait du mal à prononcer les mots ou est non verbal de s'exprimer. La tablette ProiLoquo est un outil exceptionnel qui a un retour verbal. En gros pour dire je veux de l'eau s'il te plaît" l'enfant appuie sur les 4 picto JE VOULOIR EAU S'IL TE PLAIT la tablette "parle" à sa place. Tout est configurable pour que les phrases utiles, qui servent souvent soient pré-enregistrées (par exemple je veux aller aux toilettes") . Les TLA fonctionnent sur le même principe sans le retour verbal, et avec un choix moindre. Mais si il est bien pensé, il peut être très utile.
QUOIQU IL en soit, TLA ou proloquo, il faut que quelqu'un apprenne à l'enfant à s'en servir, à mémoriser les picto, à les utiliser pour "former" des phrases. Il faut que les accompagnants les utilisent aussi pour modéliser (très important pour les enfants avec TSA) et cela ne doit pas remplacer les échanges oraux. Par exemple, quand je "parle" avec un enfant no verbal je formule ma ^hrase via le TLA "je veux que tu ailles mettre ton manteau" mais je la dis en même temps.
Je n'ai jamais eu de problème pour comprendre les picto. Il y a quelques exceptions mais pour ma part je les trouve extrêmement clairs et pour les utiliser régulièrement pour illustrer le travail avec mes élèves, je remarque qu'ils les comprennent dans l'ensemble très facilement. Ce sont les verbes et les prépositions qui sont parfois compliqués (dessus, dessous, à côté...)
Personnellement je conseille l'utilisation du pictogramme, notamment pour créer les routines de l'enfant en leur donnant un support visuel. Je fais par exemple des bandes "Emploi du temps" avec du scratch. J'y aligne les différentes étape de la journée 'regroupement / atelier/récré etc." avec des photos du lieu et les actions attendues... l'enfant sait ce qu'il doit faire, et quand c'est fini il enlève l'étiquette et la passe dans la colonne "fini". Pour lui.elle c'est aussi un bon repère dans le temps et une façon de planifier sa journée pour qu'elle soit moins anxyogène. C
Conclusion : le picto jke conseille largement, sauf qu'il faut bien y réfléchir en amont. Savoir ce dont on abesoin, comment on veut l'utiliser, les objectifs pour l'élève...ensuite il faut être très très patient et travailler encore, et encore avec l'enfant.
Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Vous dites que cest si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre." Anhouil
TSA depuis octobre 2019 - QI hétérogène
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Re: Les pictogrammes dans l’éducation des enfants autistes
Bonjour et un grand merci pour cette réponse très riche
Les enseignants avec qui je travaille sont très à l’écoute de nos besoins et font du mieux qu’ils peuvent pour nous intégrer dans la classe mais il nous est difficile de faire notre place et de trouver l’espace nécessaire pour y installer des pictogrammes, même si ceux ci peuvent aussi être utilisés par l’ensemble de la classe. Je pourrai au mieux disposer d’un tiroir où stocker les pictogrammes, les mettre dans un classeur pour les organiser et les rendre accessibles plus rapidement, mais cela rendrait leur utilisation plus difficile que s’ils étaient installés sur les murs. Mon petit lutin se décourage vite lorsqu’il faut fournir des efforts et il préfère laisser tomber
Les enseignants avec qui je travaille sont très à l’écoute de nos besoins et font du mieux qu’ils peuvent pour nous intégrer dans la classe mais il nous est difficile de faire notre place et de trouver l’espace nécessaire pour y installer des pictogrammes, même si ceux ci peuvent aussi être utilisés par l’ensemble de la classe. Je pourrai au mieux disposer d’un tiroir où stocker les pictogrammes, les mettre dans un classeur pour les organiser et les rendre accessibles plus rapidement, mais cela rendrait leur utilisation plus difficile que s’ils étaient installés sur les murs. Mon petit lutin se décourage vite lorsqu’il faut fournir des efforts et il préfère laisser tomber
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Re: Les pictogrammes dans l’éducation des enfants autistes
Je n'ai jamais pu utiliser un mur entier non plus, impossible à envisage vu les configurations de l'espace. Les élèves avaient soit leurs classeurs bien organisé , soit une pochette à rabat.Epopy a écrit :e pourrai au mieux disposer d’un tiroir où stocker les pictogrammes, les mettre dans un classeur pour les organiser et les rendre accessibles plus rapidement, mais cela rendrait leur utilisation plus difficile que s’ils étaient installés sur les murs.
Si les parents peuvent se le permettre; ils existent sous plein de formats, prêts à l'emploi :
Si ils ne peuvent pas investir, c'est ultrasimple à fabriquer il faut un vieux classeur à anneaux, du papier un peu épais qu'on plastifie, des rouleaux de scratchs adhésifs vendu au mètre en mercerie...
Le temps de plastification des picto est un peu long mais ça en vaut la peine
Sur internet, il y a plein de tuto pour expliquer comment faire :
https://www.hoptoys.fr/189-je-fabrique-un-classeur-podd
Le secret c'est vraiment le scratch. Je l’utilise tous les jours, pour tout dans ma classe. C'est très facile à manipuler et ça garantit que tout tient (contrairement à la patafix qui se décolle tout le temps, ou aimants qui ne tiennent pas vraiment)
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Re: Les pictogrammes dans l’éducation des enfants autistes
Merci une fois de plus Antigone
Je vais essayer de glaner des pictos sur internet et dans les classes. J’ai vu que les enseignants étaient équipés en scratchs et je dois avoir quelques vieux classeurs qui trainent… tentons l’expérience ! Au pire, ça fera des pictos pour les élèves de maternelle !
Je vais essayer de glaner des pictos sur internet et dans les classes. J’ai vu que les enseignants étaient équipés en scratchs et je dois avoir quelques vieux classeurs qui trainent… tentons l’expérience ! Au pire, ça fera des pictos pour les élèves de maternelle !
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