Les enfants TSA et l'école
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Les enfants TSA et l'école
Je vais m'avancer sur un terrain extrêmement glissant que je ne maîtrise pas du tout donc faite preuve d'indulgence s'il vous plaît, je ne voudrais pas que ce soit la poudrière des Balcan sur ce post.
J'ai lu et je continue de lire des articles montrant des enfants TSA ne plus pouvoir aller à l'école ou à la cantine en raison de leur pathologie difficile à gérer pour le personnel de l'école ou le corps enseignant. En tant que TSA, voir que nous sommes catalogué de la sorte comme nid à emmerde (excusez moi de l'expression), cela me dégoûte au plus haut point de voir le niveau de malveillance des écoles à notre égard.
Alors oui on a un TSA et on a des particularités qui doivent j'allais dire être satisfaites parce que c'est un besoin et non un caprice si je ne dis pas de bêtises, mais nous n'avons pas choisi d'être TSA et nous avons le droit d'aller à l'école comme les autres. Je compatis aux parents d'enfants TSA qui sont obligés de déjeuner avec leurs enfants, d'envoyer ces derniers dans des écoles soit privés soit non conventionnés soit faire cours à la maison, et de devoir s'adapter à certaines situations (selon un article que j'ai lu, une mère a dû transporter son fils dans une poussette pour aller à l'école mais j'ai oublié pourquoi à la base).
Je sais que les TSA ne sont pas une excuse pour tout et n'importe quoi, j'en ai conscience. Je ne peux pas sortir cette excuse tout le temps moi-même, mais tout comme les parents d'enfants TSA ou même les autres personnes TSA, je demande un peu d'indulgence de la part des neurotypiques qui pour certains ne font pas l'effort de nous comprendre ou de nous juger sans nous connaître à cause de clichés et d'idées reçues.
Avant de finir, je précise que mon avis est purement subjectif, que ce n'est pas une généralité, que c'est tiré de mon expérience personnelle et qu'elle peut être sujette à interprétation selon certains. Vous êtes libres d'exprimer votre point de vue sur le sujet du moment que vous soyez respectueux. On sait tous que Internet a le sang chaud mais ce n'est pas une raison pour se défouler sur moi parce que j'ai lancé un débat sur un sujet en particulier. Merci de votre compréhension.
Bonne journée à tous. Cordialement Wakana Sakuna.
J'ai lu et je continue de lire des articles montrant des enfants TSA ne plus pouvoir aller à l'école ou à la cantine en raison de leur pathologie difficile à gérer pour le personnel de l'école ou le corps enseignant. En tant que TSA, voir que nous sommes catalogué de la sorte comme nid à emmerde (excusez moi de l'expression), cela me dégoûte au plus haut point de voir le niveau de malveillance des écoles à notre égard.
Alors oui on a un TSA et on a des particularités qui doivent j'allais dire être satisfaites parce que c'est un besoin et non un caprice si je ne dis pas de bêtises, mais nous n'avons pas choisi d'être TSA et nous avons le droit d'aller à l'école comme les autres. Je compatis aux parents d'enfants TSA qui sont obligés de déjeuner avec leurs enfants, d'envoyer ces derniers dans des écoles soit privés soit non conventionnés soit faire cours à la maison, et de devoir s'adapter à certaines situations (selon un article que j'ai lu, une mère a dû transporter son fils dans une poussette pour aller à l'école mais j'ai oublié pourquoi à la base).
Je sais que les TSA ne sont pas une excuse pour tout et n'importe quoi, j'en ai conscience. Je ne peux pas sortir cette excuse tout le temps moi-même, mais tout comme les parents d'enfants TSA ou même les autres personnes TSA, je demande un peu d'indulgence de la part des neurotypiques qui pour certains ne font pas l'effort de nous comprendre ou de nous juger sans nous connaître à cause de clichés et d'idées reçues.
Avant de finir, je précise que mon avis est purement subjectif, que ce n'est pas une généralité, que c'est tiré de mon expérience personnelle et qu'elle peut être sujette à interprétation selon certains. Vous êtes libres d'exprimer votre point de vue sur le sujet du moment que vous soyez respectueux. On sait tous que Internet a le sang chaud mais ce n'est pas une raison pour se défouler sur moi parce que j'ai lancé un débat sur un sujet en particulier. Merci de votre compréhension.
Bonne journée à tous. Cordialement Wakana Sakuna.
TSA (Syndrome d'Asperger) diagnostiqué en 2002, TDAH (Hyperactif) également diagnostiqué en 2002. Énurésie diagnostiqué en 2021.
Passionné par le Japon, l'aristocratie du XIXeme siècle et le style vestimentaire Old Money.
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Re: Les enfants TSA et l'école
Alors premier jour d'école à trois ans en 1972 : je suis rentré en balançant mon cartable et en faisant une grande crise : pas d'école jusqu'à 5 ans,puis deux semaines, le temps de prendre une baffe de la part de l'instit, puis à 6 ans entrée aux cris de ouh la fille, et les emmerdements dureront jusqu'à la fin de la seconde ; j'ai bien l'impression qu'en effet l'école ne nous aimait pas jusque dans les années 90 : problème il faut du personnel formé, des aménagements, savoir comment gérer, des élèves au courant des soucis, et dans un pays où les psys ont commencé à entendre parler d'autisme ce n'est pas gagné pour que l'école fasse ce qu'il faut...
De mon côté en temps que prof j'ai fait mon "coming out" autant devant le corps enseignant que les élèves : c'est un premier pas, un peu risqué, pour que les choses commencent à bouger, ne fut-ce que parce que j'espère qu'on viendra me poser des questions pour changer les regards progressivement, et donc commencer s'adapter.
De mon côté en temps que prof j'ai fait mon "coming out" autant devant le corps enseignant que les élèves : c'est un premier pas, un peu risqué, pour que les choses commencent à bouger, ne fut-ce que parce que j'espère qu'on viendra me poser des questions pour changer les regards progressivement, et donc commencer s'adapter.
Après une suspicion de TSA-SDI, confirmation par le médecin traitant. Enfin diagnostiqué TSA-SDI par médecin psychiatre le 09/02/2024
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Re: Les enfants TSA et l'école
De nos jours elle serait viree ou mise à pieds : mais bon, annee 70 + sacro saint privé + autisme inconnu de tout le monde. Ca bouge peu a peu.
Après une suspicion de TSA-SDI, confirmation par le médecin traitant. Enfin diagnostiqué TSA-SDI par médecin psychiatre le 09/02/2024
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Re: Les enfants TSA et l'école
Alors... tu enseignes à quel public ? Comment ont réagit tes collègues et l'admin ?Eratosthène a écrit : ↑lundi 19 février 2024 à 0:28 De mon côté en temps que prof j'ai fait mon "coming out" autant devant le corps enseignant que les élèves : c'est un premier pas, un peu risqué, pour que les choses commencent à bouger, ne fut-ce que parce que j'espère qu'on viendra me poser des questions pour changer les regards progressivement, et donc commencer s'adapter.
Je suis également prof...
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Je suis non binaire et mon pronom est iel (accords au féminin)
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Re: Les enfants TSA et l'école
Grande bienveillance de mon ipr; la proviseure est fascinée en raison des clichés sur les aspies, le proviseur adjoint s'en fout un peu, mélange de curiosité et de bienveillance des collègues : c'est là qu'on voit qu'en peu de temps les choses ont quand même bien évolué, et que dans l'absolu, ça ne change pas grand chose car tout le monde a d'autres chats à fouetter, ce qui me convient très bien.Clamavi a écrit : ↑mercredi 28 février 2024 à 8:54Alors... tu enseignes à quel public ? Comment ont réagit tes collègues et l'admin ?Eratosthène a écrit : ↑lundi 19 février 2024 à 0:28 De mon côté en temps que prof j'ai fait mon "coming out" autant devant le corps enseignant que les élèves : c'est un premier pas, un peu risqué, pour que les choses commencent à bouger, ne fut-ce que parce que j'espère qu'on viendra me poser des questions pour changer les regards progressivement, et donc commencer s'adapter.
Je suis également prof...
Edit : point ultra positif, j'ai piqué la curiosité de l'infirmière scolaire et ai commencé à parler des difficultés propres aux autistes. J'i rendez-vous la semaine prochaine avec elle pour parler un peu plus longuement de la neurodiversité, j'ai l'impression que je lui donne envie de se former dans ce domaine.
Après une suspicion de TSA-SDI, confirmation par le médecin traitant. Enfin diagnostiqué TSA-SDI par médecin psychiatre le 09/02/2024
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Re: Les enfants TSA et l'école
J'étais en primaire dans les années 90. Ma maîtresse a eu du mal à me supporter. Pour me sortir de ma bulle, elle arrivait par derrière en poussant la chaise un grand coup pour m'écraser le plexus pour me "réveiller" ou alors, elle me t'irait les cheveux d'un coup sec .
Ça serait impensable aujourd'hui. A l'époque, mes parents ne réagissaient pas.
Sinon, fainéant, ne fait pas d'efforts ect ect.
J'ai eu une scolarité irrégulière, je pouvais passer de 3 en maths une année à 18 l'année suivante . Quelque soit la matière, mes résultats étaient irréguliers dans l'année où d'une année sur l'autre.
Par contre, ce dont je me souviens clairement( et mis en évidence par mon anamnèse en lien avec mes livrets scolaires), c'est que j'avais de bons résultats seulement quand le prof n'incluait sans me rejeter et qu'il me passionnait. Quand il était bienveillant, quand je sentais qu'il ne se disait pas que c'était peine perdue pour moi. Sinon, c'était la dégringolade
Ça serait impensable aujourd'hui. A l'époque, mes parents ne réagissaient pas.
Sinon, fainéant, ne fait pas d'efforts ect ect.
J'ai eu une scolarité irrégulière, je pouvais passer de 3 en maths une année à 18 l'année suivante . Quelque soit la matière, mes résultats étaient irréguliers dans l'année où d'une année sur l'autre.
Par contre, ce dont je me souviens clairement( et mis en évidence par mon anamnèse en lien avec mes livrets scolaires), c'est que j'avais de bons résultats seulement quand le prof n'incluait sans me rejeter et qu'il me passionnait. Quand il était bienveillant, quand je sentais qu'il ne se disait pas que c'était peine perdue pour moi. Sinon, c'était la dégringolade
TSA et TDAH diagnostiqués tardivement, début 2024
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Re: Les enfants TSA et l'école
C est intéressant, comment ont réagit les élèves ? En ce qui me concerne je suis enseignante en conservatoire, je pense le dire à mes collègues pour mes propres intérêts mais aussi parce que je pense qu il y a encore trop d idées reçues, et que si j en parle ils peuvent me poser des questions, évoluer un peu. Pour l instant seules deux collègues dont je suis proche sont au courant. Je pense en parler d abord au directeur qui à l air plutôt ouvert sur le sujet puis aux collègues.Eratosthène a écrit : ↑lundi 19 février 2024 à 0:28 Alors premier jour d'école à trois ans en 1972 : je suis rentré en balançant mon cartable et en faisant une grande crise : pas d'école jusqu'à 5 ans,puis deux semaines, le temps de prendre une baffe de la part de l'instit, puis à 6 ans entrée aux cris de ouh la fille, et les emmerdements dureront jusqu'à la fin de la seconde ; j'ai bien l'impression qu'en effet l'école ne nous aimait pas jusque dans les années 90 : problème il faut du personnel formé, des aménagements, savoir comment gérer, des élèves au courant des soucis, et dans un pays où les psys ont commencé à entendre parler d'autisme ce n'est pas gagné pour que l'école fasse ce qu'il faut...
De mon côté en temps que prof j'ai fait mon "coming out" autant devant le corps enseignant que les élèves : c'est un premier pas, un peu risqué, pour que les choses commencent à bouger, ne fut-ce que parce que j'espère qu'on viendra me poser des questions pour changer les regards progressivement, et donc commencer s'adapter.
Mais par contre pour le moment (mais c est encore tout frais) je ne me vois pas du tout en parler aux élèves, j' ai trop peur que les parents d élèves ne me fassent plus confiance (même si c est pas normal mais j' ai peur qu il y ait encore trop de préjugés) Car si ils ne sont pas contents ils ne reinscrivent pas leur enfant l année qui suit ou bien ils vont demander à changer de prof
Pré diagnostic TSA - février 2024 - réalisé par un binôme de neuropsychologues
Confirmé par un psychiatre en mars 2024
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Re: Les enfants TSA et l'école
Je ne suis pas dans la même situation que toi : je suis dans le public, et un prof parmi d'autres. Mais surtout je suis (tadam) prof de philo, donc des petites particularités font partie de la panoplie. Mieux, je peux utiliser mes spécificités pour illustrer mon cours sur la conscience et la perception, ou donner une autre perspective au cours sur l'inconscient que le catéchisme freudien qui nous assomme depuis les années 70.squirell a écrit : ↑mercredi 13 mars 2024 à 7:20C est intéressant, comment ont réagit les élèves ? En ce qui me concerne je suis enseignante en conservatoire, je pense le dire à mes collègues pour mes propres intérêts mais aussi parce que je pense qu il y a encore trop d idées reçues, et que si j en parle ils peuvent me poser des questions, évoluer un peu. Pour l instant seules deux collègues dont je suis proche sont au courant. Je pense en parler d abord au directeur qui à l air plutôt ouvert sur le sujet puis aux collègues.Eratosthène a écrit : ↑lundi 19 février 2024 à 0:28 Alors premier jour d'école à trois ans en 1972 : je suis rentré en balançant mon cartable et en faisant une grande crise : pas d'école jusqu'à 5 ans,puis deux semaines, le temps de prendre une baffe de la part de l'instit, puis à 6 ans entrée aux cris de ouh la fille, et les emmerdements dureront jusqu'à la fin de la seconde ; j'ai bien l'impression qu'en effet l'école ne nous aimait pas jusque dans les années 90 : problème il faut du personnel formé, des aménagements, savoir comment gérer, des élèves au courant des soucis, et dans un pays où les psys ont commencé à entendre parler d'autisme ce n'est pas gagné pour que l'école fasse ce qu'il faut...
De mon côté en temps que prof j'ai fait mon "coming out" autant devant le corps enseignant que les élèves : c'est un premier pas, un peu risqué, pour que les choses commencent à bouger, ne fut-ce que parce que j'espère qu'on viendra me poser des questions pour changer les regards progressivement, et donc commencer s'adapter.
Mais par contre pour le moment (mais c est encore tout frais) je ne me vois pas du tout en parler aux élèves, j' ai trop peur que les parents d élèves ne me fassent plus confiance (même si c est pas normal mais j' ai peur qu il y ait encore trop de préjugés) Car si ils ne sont pas contents ils ne réinscrivent pas leur enfant l année qui suit ou bien ils vont demander à changer de prof
Mais surtout -pour se recentrer sur le topic les tsa et l'école - je me suis porté volontaire pour participer à la mise en place des protocoles de "santé mentale" des élèves qui doivent être élaborés au sein de chaque établissement. J'ai déjà eu des retours d'élèves souffrant d'hypersensibilité, victimes de harcèlement, sous la forme de mise à l'écart, ou ayant des problèmes d'anxiété qui du coup viennent me parler plus volontiers qu'aux autres enseignants du fait de ma différence ; ce qui a grandement facilité les prises en charge rapide de la part de l'infirmière ou permis à la direction de réagir dans certaines situations. Quant aux élèves plus typiques, ils font quelques efforts pour ne pas trop chahuter ou bavarder. Mais bon, prof de philo, et sans doute dans le lycée le plus calme de tout l'hexagone (et surtout cela n'a surpris personne, j'étais déjà surnommé Monk par les élèves depuis hyper longtemps )
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Re: Les enfants TSA et l'école
Bah écoute, ça me fait du bien de lire ça !Eratosthène a écrit : ↑dimanche 10 mars 2024 à 19:12Grande bienveillance de mon ipr; la proviseure est fascinée en raison des clichés sur les aspies, le proviseur adjoint s'en fout un peu, mélange de curiosité et de bienveillance des collègues : c'est là qu'on voit qu'en peu de temps les choses ont quand même bien évolué, et que dans l'absolu, ça ne change pas grand chose car tout le monde a d'autres chats à fouetter, ce qui me convient très bien.Clamavi a écrit : ↑mercredi 28 février 2024 à 8:54Alors... tu enseignes à quel public ? Comment ont réagit tes collègues et l'admin ?Eratosthène a écrit : ↑lundi 19 février 2024 à 0:28 De mon côté en temps que prof j'ai fait mon "coming out" autant devant le corps enseignant que les élèves : c'est un premier pas, un peu risqué, pour que les choses commencent à bouger, ne fut-ce que parce que j'espère qu'on viendra me poser des questions pour changer les regards progressivement, et donc commencer s'adapter.
Je suis également prof...
Edit : point ultra positif, j'ai piqué la curiosité de l'infirmière scolaire et ai commencé à parler des difficultés propres aux autistes. J'i rendez-vous la semaine prochaine avec elle pour parler un peu plus longuement de la neurodiversité, j'ai l'impression que je lui donne envie de se former dans ce domaine.
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Re: Les enfants TSA et l'école
Bonjour,
Je suis aussi hyper enthousiasmée par le récit d'Eratosthène sur les suites de ce "coming out" ! Et j'avoue, aussi étonnée que tu aies choisi d'être prof après une expérience si violente de l'école plus jeune. J'ai souvent pensé que les profs étaient les élèves qui avaient su/pu se conformer au système et que c'était pour ça que ça évoluait si peu ("où est le pb, moi j'ai pas eu de pb").
Je suis venue lire ce sujet car je me pose des questions sur ce que je dois envisager pour ma fille tout récemment diagnostiquée TSA.
** récit du parcours **
Elle a fait un Petite section maternelle dans le public mais en voyant qu'elle ne s'y épanouissait pas, nous avons choisi l'instruction en famille l'année suivante. On a fait ça 5 ans, en mode "unschooling" et c'était une super expérience pour toute la famille. Puis quand la loi autour de l'IEF s'est durcie et que notre inspectrice pédagogique a changé pour 3 professionnelles zélées et condescendantes, on a décidé d'inscrire nos enfants dans une école libre (hors contrat, genre un peu école démocratique) pour se retirer la pression mais laisser nos enfants grandir tranquillou (ma fille a fait ce qui correspond à son CM1 et CM2 là-bas, c'était juste après la période Covid). Puis l'école a fermé sa partie collège faute d'inscrits, et nous nous sommes dirigé vers un collège privé hors contrat avec des classes à faible effectif et emploi du temps qui réunissait les matières académique le matin et les sorties culturelles, sportives, exposées l'après-midi (histoire que la transition soit pas trop brutale). De cette manière, mes enfants ont pu être bien accompagnés vers la découverte de l'organisation plus classique du travail scolaire (rythme, livres de cours et classeurs, évaluations, devoirs… tout ça c'était nouveau).
Ma fille avait alors déjà des coups de mou réguliers : en CM2, le groupe d'élèves avait pas mal changé et elle rencontrait bcp de difficultés avec 2 autres filles de son âge. C'était assez régulier qu'elle ne veuille pas y aller. Puis en 6e, il a fallu que la directrice mette en place un rythme plus léger au début pour ne pas qu'elle se mette en rupture totale, ça a bien fonctionné, mais régulièrement au bout d'un mois-un mois et demi c'était à nouveau un peu difficile, si bien que vers la fin, elle avait le droit de demander de rentrer après le repas de midi.
Quand j'écris ça, maintenant, je me rends bien compte de tout ce qui connecte avec le TSA mais j'avoue que le nez dedans, je pensais que ça venait surtout de notre mode éducatif (on avait donné bcp de liberté avant, c'était normal de préférer être sans contrainte), du tempérament sensible de ma fille (à la fois un peu brute avec les autres mais hypersensible à certains détails) et au début de l'adolescence (relations aux autres, mal-être ou gêne).
En septembre 2023, ça a été un changement encore plus bouleversant : nous avons déménagé de la région parisienne pour nous installer en Bretagne dans une toute petite ville et nous avons inscrits nos enfants dans le collège public. Je me disais que notamment pour les relations amicales ce serait plus facile parce qu'il y aurait "plus de choix" et qu'en comparaison à une petite classe, on peut passer d'un groupe à un autre, ou se laisser un peu oublier, et que ça pouvait finalement être reposant. Mais la taille des bâtiments, les nouvelles règles et le bruit/brouhaha ont été immédiatement problématiques. Et finalement ma fille a refusé de retourner au collège dès la fin du mois de septembre (refus scolaire anxieux). Elle a beaucoup de mal à expliquer ce qui la dérange et j'ai appris récemment (donc 6 mois plus tard) que par exemple le prof de musique lui avait fait une sale réflexion. Mais je crois globalement que les profs et les enfants n'ont pas été particulièrement désagréables et que c'est vraiment l'environnement qui était en cause. Depuis, on a pu aménagé un SAPADHE (2 profs se sont proposées pour lui faire un cours hebdomadaire en individuel dans un classe à part) mais à nouveau, ça commence à gripper.
** fin du récit du parcours ! **
J'en viens à ce mes questionnements
1/ Déjà, comme elle n'a quasiment pas eu cours, je me demande si elle va devoir redoubler sa 5e ou pouvoir passer en 4e. Honnêtement, je pense qu'elle suivrait scolairement en 4e. Comme elle paraît assez grande, j'ai peur qu'en se retrouvant avec des 5e (si elle arrive à refréquenter un établissement), elle se sente trop en décalage. Bcp de gens me disent qu'ils l'a trouve mature. Cela dit, en 4e, elle se retrouvera certainement baignée dans des histoires de couples etc. à quoi elle ne comprend pas grand chose. Je crains que la 5e lui fasse l'effet d'un échec (avec lequel elle a bcp de mal) et retarde encore plus le moment où elle pourra choisir ses études (plutôt artistiques à mon avis). Pour autant, se sentir en maîtrise peut aussi être rassurant.
2/ Je dois remplir pour la première fois le dossier MDPH. Je ne sais pas trop ce qu'il serait opportun de demander pour l'école tant qu'on est dans cette situation où elle refuse complètement l'idée d'être scolarisée
3/ Parfois je me dis que reprendre l'IEF serait le plus simple, bien que ce serait dans des conditions très différentes (on n'est plus à Paris où c'était si facile de faire des sorties culturelles, activités, etc.) et on serait obligé de se plier à un programme rigoureux.
Avantages : ça respecterait mieux le rythme de sommeil de ma fille et on pourrait s'appuyer sur ses bons moments pour être productives et la laisser tranquille quand ça ne sert à rien d'insister. Inconvéniants : ma fille n'est pas volontaire pour travailler donc ma crainte est que notre relation s'abîme et que je m'épuise à ne faire plus que ça* et à subir la pression de l'inspection. J'ai aussi peur que nous n'arrivions pas à élargir sa zone de confort qui s'est énormément réduite depuis octobre. (*pour alléger cette partie je peux envisager de faire appel à une éducatrice certains jours peut-être)
4/ en option d'établissement, ça pourrait être le même que cette année avec aménagement (ça reste grand mais on connait l'équipe, elle a déjà qqs repères) ou un autre pour repartir à zéro, je choisirais alors probablement un plus petit établissement à 20 min de chez nous. Ma crainte est que si ça ne marche pas, il y ait un nouveau sentiment d'échec et puis ça fait des changements tous les ans.
5/ Je pense aussi à faire un an d'IEF pour qu'elle ait l'âge d'entrer dans une MFR (Maison familiale rurale) : c'est apparemment une ambiance assez différente de la scolarité classique, il y a autant de périodes de stage que de cours, ce qui peut être stimulant si elle trouve un domaine qui l'épanouit
En "temps normal", j'aurais exposé toutes ses options à ma fille pour lui demander de choisir avec moi. Mais j'ai compris qu'il était trop difficile et lourd pour elle de se projeter. Et de toute façon en ce moment, elle ne me réponds que "je sais pas". La solution de son point de vue est clairement que je la laisse juste tranquille dans sa chambre !
Une amie (maman de 3 autistes) me dit que selon elle, c'est hyper important de les mettre à l'école pour travailler l'endurance (// fatigabilité) et leur permettre de développer les habilités sociales en observant les autres fonctionner. J'étais d'accord en l'écoutant mais après discussion avec mon mari, on se que notre fille n'a pas eu jusqu'ici tant que ça de mal à se faire des amis, surtout si le contexte est favorable (pas plein, mais assez) : elle s'est fait des amis au fil de sa scolarité et garde contact ; s'est fait aussi 2 amis au collège en l'espace d'une semaine (mais ne veut plus en entendre parler depuis qu'elle ne veut pas retourner au collège). Je compte de toute façon chercher un groupe d'habilités sociales.
Le problème, c'est son refus anxieux actuel il me semble, mais je ne sais pas s'il est lié au déménagement, à l'anxiété (scolaire et générale) ou à autre chose. Au final, depuis octobre, elle est toujours à la maison et a même arrêté aussi l'activité sportive qu'elle avait commencé. Elle ne veut absolument pas rejoindre un autre groupe ou toute activité avec d'autres jeunes. Les moments chouettes à l'extérieur sont quand je l'emmène à Rennes et qu'on va au Bubble tea ou à la FNAC, ou qu'on part en WE à Paris où elle retrouve ses copains. Dans les conditions actuelles, je trouve que clairement, elle n'est pas assez "dans le vaste monde".
Désolée, j'ai fait un pavé et je ne sais pas comment faire plus court.
Si mon récit fait écho à vos expériences, je suis très preneuse de vos témoignages
Je suis aussi hyper enthousiasmée par le récit d'Eratosthène sur les suites de ce "coming out" ! Et j'avoue, aussi étonnée que tu aies choisi d'être prof après une expérience si violente de l'école plus jeune. J'ai souvent pensé que les profs étaient les élèves qui avaient su/pu se conformer au système et que c'était pour ça que ça évoluait si peu ("où est le pb, moi j'ai pas eu de pb").
Je suis venue lire ce sujet car je me pose des questions sur ce que je dois envisager pour ma fille tout récemment diagnostiquée TSA.
** récit du parcours **
Elle a fait un Petite section maternelle dans le public mais en voyant qu'elle ne s'y épanouissait pas, nous avons choisi l'instruction en famille l'année suivante. On a fait ça 5 ans, en mode "unschooling" et c'était une super expérience pour toute la famille. Puis quand la loi autour de l'IEF s'est durcie et que notre inspectrice pédagogique a changé pour 3 professionnelles zélées et condescendantes, on a décidé d'inscrire nos enfants dans une école libre (hors contrat, genre un peu école démocratique) pour se retirer la pression mais laisser nos enfants grandir tranquillou (ma fille a fait ce qui correspond à son CM1 et CM2 là-bas, c'était juste après la période Covid). Puis l'école a fermé sa partie collège faute d'inscrits, et nous nous sommes dirigé vers un collège privé hors contrat avec des classes à faible effectif et emploi du temps qui réunissait les matières académique le matin et les sorties culturelles, sportives, exposées l'après-midi (histoire que la transition soit pas trop brutale). De cette manière, mes enfants ont pu être bien accompagnés vers la découverte de l'organisation plus classique du travail scolaire (rythme, livres de cours et classeurs, évaluations, devoirs… tout ça c'était nouveau).
Ma fille avait alors déjà des coups de mou réguliers : en CM2, le groupe d'élèves avait pas mal changé et elle rencontrait bcp de difficultés avec 2 autres filles de son âge. C'était assez régulier qu'elle ne veuille pas y aller. Puis en 6e, il a fallu que la directrice mette en place un rythme plus léger au début pour ne pas qu'elle se mette en rupture totale, ça a bien fonctionné, mais régulièrement au bout d'un mois-un mois et demi c'était à nouveau un peu difficile, si bien que vers la fin, elle avait le droit de demander de rentrer après le repas de midi.
Quand j'écris ça, maintenant, je me rends bien compte de tout ce qui connecte avec le TSA mais j'avoue que le nez dedans, je pensais que ça venait surtout de notre mode éducatif (on avait donné bcp de liberté avant, c'était normal de préférer être sans contrainte), du tempérament sensible de ma fille (à la fois un peu brute avec les autres mais hypersensible à certains détails) et au début de l'adolescence (relations aux autres, mal-être ou gêne).
En septembre 2023, ça a été un changement encore plus bouleversant : nous avons déménagé de la région parisienne pour nous installer en Bretagne dans une toute petite ville et nous avons inscrits nos enfants dans le collège public. Je me disais que notamment pour les relations amicales ce serait plus facile parce qu'il y aurait "plus de choix" et qu'en comparaison à une petite classe, on peut passer d'un groupe à un autre, ou se laisser un peu oublier, et que ça pouvait finalement être reposant. Mais la taille des bâtiments, les nouvelles règles et le bruit/brouhaha ont été immédiatement problématiques. Et finalement ma fille a refusé de retourner au collège dès la fin du mois de septembre (refus scolaire anxieux). Elle a beaucoup de mal à expliquer ce qui la dérange et j'ai appris récemment (donc 6 mois plus tard) que par exemple le prof de musique lui avait fait une sale réflexion. Mais je crois globalement que les profs et les enfants n'ont pas été particulièrement désagréables et que c'est vraiment l'environnement qui était en cause. Depuis, on a pu aménagé un SAPADHE (2 profs se sont proposées pour lui faire un cours hebdomadaire en individuel dans un classe à part) mais à nouveau, ça commence à gripper.
** fin du récit du parcours ! **
J'en viens à ce mes questionnements
1/ Déjà, comme elle n'a quasiment pas eu cours, je me demande si elle va devoir redoubler sa 5e ou pouvoir passer en 4e. Honnêtement, je pense qu'elle suivrait scolairement en 4e. Comme elle paraît assez grande, j'ai peur qu'en se retrouvant avec des 5e (si elle arrive à refréquenter un établissement), elle se sente trop en décalage. Bcp de gens me disent qu'ils l'a trouve mature. Cela dit, en 4e, elle se retrouvera certainement baignée dans des histoires de couples etc. à quoi elle ne comprend pas grand chose. Je crains que la 5e lui fasse l'effet d'un échec (avec lequel elle a bcp de mal) et retarde encore plus le moment où elle pourra choisir ses études (plutôt artistiques à mon avis). Pour autant, se sentir en maîtrise peut aussi être rassurant.
2/ Je dois remplir pour la première fois le dossier MDPH. Je ne sais pas trop ce qu'il serait opportun de demander pour l'école tant qu'on est dans cette situation où elle refuse complètement l'idée d'être scolarisée
3/ Parfois je me dis que reprendre l'IEF serait le plus simple, bien que ce serait dans des conditions très différentes (on n'est plus à Paris où c'était si facile de faire des sorties culturelles, activités, etc.) et on serait obligé de se plier à un programme rigoureux.
Avantages : ça respecterait mieux le rythme de sommeil de ma fille et on pourrait s'appuyer sur ses bons moments pour être productives et la laisser tranquille quand ça ne sert à rien d'insister. Inconvéniants : ma fille n'est pas volontaire pour travailler donc ma crainte est que notre relation s'abîme et que je m'épuise à ne faire plus que ça* et à subir la pression de l'inspection. J'ai aussi peur que nous n'arrivions pas à élargir sa zone de confort qui s'est énormément réduite depuis octobre. (*pour alléger cette partie je peux envisager de faire appel à une éducatrice certains jours peut-être)
4/ en option d'établissement, ça pourrait être le même que cette année avec aménagement (ça reste grand mais on connait l'équipe, elle a déjà qqs repères) ou un autre pour repartir à zéro, je choisirais alors probablement un plus petit établissement à 20 min de chez nous. Ma crainte est que si ça ne marche pas, il y ait un nouveau sentiment d'échec et puis ça fait des changements tous les ans.
5/ Je pense aussi à faire un an d'IEF pour qu'elle ait l'âge d'entrer dans une MFR (Maison familiale rurale) : c'est apparemment une ambiance assez différente de la scolarité classique, il y a autant de périodes de stage que de cours, ce qui peut être stimulant si elle trouve un domaine qui l'épanouit
En "temps normal", j'aurais exposé toutes ses options à ma fille pour lui demander de choisir avec moi. Mais j'ai compris qu'il était trop difficile et lourd pour elle de se projeter. Et de toute façon en ce moment, elle ne me réponds que "je sais pas". La solution de son point de vue est clairement que je la laisse juste tranquille dans sa chambre !
Une amie (maman de 3 autistes) me dit que selon elle, c'est hyper important de les mettre à l'école pour travailler l'endurance (// fatigabilité) et leur permettre de développer les habilités sociales en observant les autres fonctionner. J'étais d'accord en l'écoutant mais après discussion avec mon mari, on se que notre fille n'a pas eu jusqu'ici tant que ça de mal à se faire des amis, surtout si le contexte est favorable (pas plein, mais assez) : elle s'est fait des amis au fil de sa scolarité et garde contact ; s'est fait aussi 2 amis au collège en l'espace d'une semaine (mais ne veut plus en entendre parler depuis qu'elle ne veut pas retourner au collège). Je compte de toute façon chercher un groupe d'habilités sociales.
Le problème, c'est son refus anxieux actuel il me semble, mais je ne sais pas s'il est lié au déménagement, à l'anxiété (scolaire et générale) ou à autre chose. Au final, depuis octobre, elle est toujours à la maison et a même arrêté aussi l'activité sportive qu'elle avait commencé. Elle ne veut absolument pas rejoindre un autre groupe ou toute activité avec d'autres jeunes. Les moments chouettes à l'extérieur sont quand je l'emmène à Rennes et qu'on va au Bubble tea ou à la FNAC, ou qu'on part en WE à Paris où elle retrouve ses copains. Dans les conditions actuelles, je trouve que clairement, elle n'est pas assez "dans le vaste monde".
Désolée, j'ai fait un pavé et je ne sais pas comment faire plus court.
Si mon récit fait écho à vos expériences, je suis très preneuse de vos témoignages
Maman d'une fille de 12 ans diagnostiquée TSA (peut-être TDA et TOP associés) en mars 2024
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Re: Les enfants TSA et l'école
Il me semble important ici de lui demander, à elle, son avis.Sblib a écrit : J'en viens à ce mes questionnements
1/ Déjà, comme elle n'a quasiment pas eu cours, je me demande si elle va devoir redoubler sa 5e ou pouvoir passer en 4e. Honnêtement, je pense qu'elle suivrait scolairement en 4e. Comme elle paraît assez grande, j'ai peur qu'en se retrouvant avec des 5e (si elle arrive à refréquenter un établissement), elle se sente trop en décalage. Bcp de gens me disent qu'ils l'a trouve mature. Cela dit, en 4e, elle se retrouvera certainement baignée dans des histoires de couples etc. à quoi elle ne comprend pas grand chose. Je crains que la 5e lui fasse l'effet d'un échec (avec lequel elle a bcp de mal) et retarde encore plus le moment où elle pourra choisir ses études (plutôt artistiques à mon avis). Pour autant, se sentir en maîtrise peut aussi être rassurant.
Le collège est un antre de malfaisances, si la proximité de personnes malintentionnées est davantage présente dans une classe que dans une autre, c'est aussi à prendre en considération.
Il faut indiquer TOUTES les difficultés qu'elle rencontre, et depuis quand, dans un document que vous rédigerez et qui est un projet de vie.Sblib a écrit : 2/ Je dois remplir pour la première fois le dossier MDPH. Je ne sais pas trop ce qu'il serait opportun de demander pour l'école tant qu'on est dans cette situation où elle refuse complètement l'idée d'être scolarisée
Vous trouverez de l'aide ici : Projet de vie
Il faut prévoir une réunion ESS avec l'établissement et le référent handicap, pour remplir le gevasco, mais puisqu'elle a été en IEF, vous pouvez le remplir vous même :
Gevasco.
Mes fils sont au CNED, je remplis les Gevasco, et ils sont complétés par le prof principal de leur classe virtuelle et le conseiller de scolarité, à chaque renouvellement de dossier mdph (chez moi c'est tous les 2 ans).
Il faut vraiment essayer d'être le plus exhaustif possible, en indiquant toutes les sphères du quotidien qui sont impactées par le TSA, et elles le sont toutes...
Vous pouvez passer par le CNED réglementé dès que lors que vous avez une notification MDPH. En attendant de l'avoir, le diagnostic de votre enfant et le fait que son dossier soit en partance pour la MDPH pourra vous permettre de cocher la case handicap dans la demande de scolarisation à domicile (et vous permettra d'avoir l'accord de l’académie).Sblib a écrit :3/ Parfois je me dis que reprendre l'IEF serait le plus simple, bien que ce serait dans des conditions très différentes (on n'est plus à Paris où c'était si facile de faire des sorties culturelles, activités, etc.) et on serait obligé de se plier à un programme rigoureux.
Avantages : ça respecterait mieux le rythme de sommeil de ma fille et on pourrait s'appuyer sur ses bons moments pour être productives et la laisser tranquille quand ça ne sert à rien d'insister. Inconvéniants : ma fille n'est pas volontaire pour travailler donc ma crainte est que notre relation s'abîme et que je m'épuise à ne faire plus que ça* et à subir la pression de l'inspection. J'ai aussi peur que nous n'arrivions pas à élargir sa zone de confort qui s'est énormément réduite depuis octobre. (*pour alléger cette partie je peux envisager de faire appel à une éducatrice certains jours peut-être)
Étant donné que votre enfant refuse l'idée d'être scolarisée, c'est une des meilleures solutions possibles pour qu'elle puisse accéder aux apprentissages sans subir les affres sociales délétères du collège, ainsi que toutes les autres difficultés (d'autonomie, de fonctions exécutives, d'envahissement sensoriel, de fatigue, etc.) qui ne feraient que gréver son entrée dans les connaissances.
Là encore, choisir avec elle, si pas d'autres possibilités, en notant tous les points positifs et négatifs.Sblib a écrit :4/ en option d'établissement, ça pourrait être le même que cette année avec aménagement (ça reste grand mais on connait l'équipe, elle a déjà qqs repères) ou un autre pour repartir à zéro, je choisirais alors probablement un plus petit établissement à 20 min de chez nous. Ma crainte est que si ça ne marche pas, il y ait un nouveau sentiment d'échec et puis ça fait des changements tous les ans.
Je ne peux malheureusement vous répondre sur ce point, je ne connais pas ces établissements.Sblib a écrit :5/ Je pense aussi à faire un an d'IEF pour qu'elle ait l'âge d'entrer dans une MFR (Maison familiale rurale) : c'est apparemment une ambiance assez différente de la scolarité classique, il y a autant de périodes de stage que de cours, ce qui peut être stimulant si elle trouve un domaine qui l'épanouit
Elle émet néanmoins le souhait de ne pas être scolarisée, puisque vous écrivez :Sblib a écrit :En "temps normal", j'aurais exposé toutes ses options à ma fille pour lui demander de choisir avec moi. Mais j'ai compris qu'il était trop difficile et lourd pour elle de se projeter. Et de toute façon en ce moment, elle ne me réponds que "je sais pas". La solution de son point de vue est clairement que je la laisse juste tranquille dans sa chambre !
Se projeter dans un établissement où elle ne veut pas aller, est par définition, impossible.Sblib a écrit :elle refuse complètement l'idée d'être scolarisée
Je ne suis absolument pas d'accord avec ce que dit votre amie. On ne s'habitue pas à la fatiguablité, on ne la gère pas mieux en y étant plongée à son corps défendant toute journée. Lisez tous les témoignages d'adultes ici, et vous verrez vite, où est le niveau possible "d'adaptation"...Sblib a écrit :Une amie (maman de 3 autistes) me dit que selon elle, c'est hyper important de les mettre à l'école pour travailler l'endurance (// fatigabilité) et leur permettre de développer les habilités sociales en observant les autres fonctionner. J'étais d'accord en l'écoutant mais après discussion avec mon mari, on se que notre fille n'a pas eu jusqu'ici tant que ça de mal à se faire des amis, surtout si le contexte est favorable (pas plein, mais assez) : elle s'est fait des amis au fil de sa scolarité et garde contact ; s'est fait aussi 2 amis au collège en l'espace d'une semaine (mais ne veut plus en entendre parler depuis qu'elle ne veut pas retourner au collège). Je compte de toute façon chercher un groupe d'habilités sociales.
Quant à apprendre des autres les habiletés sociales, lorsqu'on est au milieu d'un collège où la plupart des élèves passent leur temps à dénigrer les différences, harceler ceux qui différent de leurs codes normatifs, permettez-moi d'en douter très fortement.
Mes fils ont vécu de graves traumatismes au contact de ces autres, et ce, dès leur entrée à l'école à 2 ans et 10 mois, à les regarder vivre dans une incohérence totalement absurde pour eux, en plus d'une méchanceté très prégnante, qui prenait le pas sur tout ce qu'ils auraient pu éventuellement tiré de bénéfique de ces moments.
Ils s'ouvrent aujourd'hui aux autres, après 5 années de CNED (ils sont en 4e), grâce à l'aide de leurs psychomotriciennes, avec qui j'ai montés un petit groupe d'habiletés sociales, et grâce à leur enthousiasme d'aller dans un club de jeux de rôle. Aujourd'hui, ils peuvent le faire, ils peuvent être longtemps avec ces personnes, et ils apprennent. Avant, ils subissaient, enduraient et souffraient, tous les jours. Jusqu'à en vivre des effets physiques abominables, sans parler de leur état psychique de désespérance pour l'un, de colère immense pour l'autre.
Sblib a écrit :Le problème, c'est son refus anxieux actuel il me semble, mais je ne sais pas s'il est lié au déménagement, à l'anxiété (scolaire et générale) ou à autre chose. Au final, depuis octobre, elle est toujours à la maison et a même arrêté aussi l'activité sportive qu'elle avait commencé. Elle ne veut absolument pas rejoindre un autre groupe ou toute activité avec d'autres jeunes. Les moments chouettes à l'extérieur sont quand je l'emmène à Rennes et qu'on va au Bubble tea ou à la FNAC, ou qu'on part en WE à Paris où elle retrouve ses copains. Dans les conditions actuelles, je trouve que clairement, elle n'est pas assez "dans le vaste monde".
: L'anxiété n'est pas un choix. On la subit en pleine face, tout au long de la journée. On aimerait bien passer outre...Sblib a écrit :son refus anxieux
Les frontières de votre monde ne sont pas les mêmes que les siennes. Écoutez les, pour qu'elles puissent aller, pas à pas, où elle en a envie, QUAND elle le pourra.Sblib a écrit :Dans les conditions actuelles, je trouve que clairement, elle n'est pas assez "dans le vaste monde"
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Re: Les enfants TSA et l'école
Merci beaucoup Hazufel pour ces réponses en pas à pas et de me remettre les idées claires sur certains aspects
C'est très précieux pour moi
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Re: Les enfants TSA et l'école
Bonjour ici,
hazufel, je lisais dans un de tes messages sur une autre discussion que beaucoup d'enfants inscrits au CNED y étaient à cause de phobie scolaire. Et j'ai lu aussi (une partie de) l'expérience de Glaciell, qui expliquait que le CNED n'était pas flexible, mettait la pression sur les dates de rendus de devoirs etc.
Je me demandais si vous aviez une expérience à partager sur la reprise de travail scolaire, avec le CNED, en contexte de phobie scolaire. Car pour le moment, ma fille a bcp de mal à accepter de se pencher sur un travail scolaire, même si c'est à la maison, à un moment qu'elle aurait décidé. J'imagine que l'ambiance à la maison peut être assez tendue si le CNED met la pression mais que l'enfant n'est pas disposé à travailler ?
hazufel, je lisais dans un de tes messages sur une autre discussion que beaucoup d'enfants inscrits au CNED y étaient à cause de phobie scolaire. Et j'ai lu aussi (une partie de) l'expérience de Glaciell, qui expliquait que le CNED n'était pas flexible, mettait la pression sur les dates de rendus de devoirs etc.
Je me demandais si vous aviez une expérience à partager sur la reprise de travail scolaire, avec le CNED, en contexte de phobie scolaire. Car pour le moment, ma fille a bcp de mal à accepter de se pencher sur un travail scolaire, même si c'est à la maison, à un moment qu'elle aurait décidé. J'imagine que l'ambiance à la maison peut être assez tendue si le CNED met la pression mais que l'enfant n'est pas disposé à travailler ?
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Re: Les enfants TSA et l'école
De ce que j’ai compris de votre situation, si vous pouvez reprendre l’IEF cela me semble être la solution au moins pour cette année. Vous réévaluerez en fonction des besoins de votre fille.
La scolarité de ma fille en collège a été très difficile psychologiquement parlant et pourtant elle était dans un bon collège très à l’écoute et vraiment bien guidée et accompagnée. J’aurais eu possibilité de lui faire l’école à la maison (c’était son souhait) nous l’aurions fait.
((Heureusement cette année dans son lycée (le prolongement du collège) elle revit vraiment psychologiquement parlant.(Les conditions sont idéales il faut dire!))
Alors vous qui avez déjà de l’expérience en IEF, ça devrait encore mieux se passer cette fois ci!
(Pour la fatigabilité…il sera toujours temps de l’envoyer faire les courses en supermarché pour tester son « endurance ». Oui je suis ironique )
La scolarité de ma fille en collège a été très difficile psychologiquement parlant et pourtant elle était dans un bon collège très à l’écoute et vraiment bien guidée et accompagnée. J’aurais eu possibilité de lui faire l’école à la maison (c’était son souhait) nous l’aurions fait.
((Heureusement cette année dans son lycée (le prolongement du collège) elle revit vraiment psychologiquement parlant.(Les conditions sont idéales il faut dire!))
Alors vous qui avez déjà de l’expérience en IEF, ça devrait encore mieux se passer cette fois ci!
(Pour la fatigabilité…il sera toujours temps de l’envoyer faire les courses en supermarché pour tester son « endurance ». Oui je suis ironique )
Parent d’une jeune fille TSA diagnostiquée en avril 2024