Aspergers travaillant dans l'enseignement
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Re: Aspergers travaillant dans l'enseignement
Alors c'est la tournure de phrase.
Je suis désolée, mais il y a plein de profs autistes et je ne vois pas en quoi ce ne sont pas les "meilleures personnes pour enseigner".
Je suis désolée, mais il y a plein de profs autistes et je ne vois pas en quoi ce ne sont pas les "meilleures personnes pour enseigner".
HPI (2018)
TSA (février 2020 en libéral, décembre 2021 au CRA)
TDAH (avril 2023)
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Re: Aspergers travaillant dans l'enseignement
Après, si j'étais cynique (en tant qu'ex-professeur en collège), je dirais que la partie enseignement pure pour des enseignants/professeurs n'est pas la plus compliquée pour les personnes autistes (voire peut même être, suivant les intérêts/caractère/le niveau d'enseignement, peut même être plus facile). Le problème que je verrais (en tout cas, c'est le problème que j'ai eu et qui m'a fait arrêter), c'est les relations/la gestion (qui malheureusement, suivant les cas, peut vite se transformer en sentiment de faire presque uniquement de la surveillance/l'assistante sociale).
Je comprends l'idée du message original de WakanaSakuna comme ça. Après, c'est basé sur mon expérience personnelle d'élève, puis professeur, je peux me tromper.
Diagnostiqué TSA sans déficience intellectuelle le 12/08/2022
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Re: Aspergers travaillant dans l'enseignement
À titre personnel je vais dans le sens de WakanaSakuna. J'ai effectivement lu des données sur l'employabilité des autistes. Et s'ils peuvent exceller en étant prof en université, c'est tout le contraire. Dans le premier et le 2 degré. Par ailleurs les témoignages que j'ai entendu ou écoutés. Parle tous effectivement des tâches de gestion de la classe de gestion des parents et de relations sociales notamment de relation À l'équipe pédagogique et à la direction.WakanaSakuna a écrit : ↑vendredi 1 décembre 2023 à 8:21désolé si vous avez pensé cela, mais ce n'est pas moi qui dit cela c'est les statistiquesMizunotama a écrit : ↑samedi 2 décembre 2023 à 1:21 Je comprends l'idée du message original de WakanaSakuna comme ça. Après, c'est basé sur mon expérience personnelle d'élève, puis professeur, je peux me tromper.
Mon hypothèse c'est que il y a 30 ou 40 ans à l'époque où moi j'étais scolarisée, les profs pouvaient plus facilement être autistes parce qu'il y avait beaucoup de moins de gestion transversale. Mais depuis l'évolution de ces 20 dernières années avec la réarification des ressources Il y a obligation d'être "multitâche", et, notamment de s'occuper soi même en tant que professeur de toute la gestion administrative du métier c'est devenu quasi impossible.
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Re: Aspergers travaillant dans l'enseignement
Pourquoi as-tu dû reprendre à temps plein ?Kubaric a écrit : ↑dimanche 12 novembre 2023 à 12:02 Bonjour à tous,
Je suis PE et diagnostiquée autiste depuis janvier 2020 lors d'un burn out. J'ai reussi à reprendre l'enseignement à mi temps puis à temps plein pendant 2,5 ans mais je m'épuise et il m'est de plus en plus difficile de continuer à exercer.
Neverland - TCS 16/02/2024
Suspicion SAMA - SED
Piste TSA écartée
L’intelligence qui ne sait que séparer brise le complexe du monde […] Il faut distinguer, séparer, mais il faut aussi tout autant relier et rassembler. Edgar Morin
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Re: Aspergers travaillant dans l'enseignement
Hello, je relance le topic parce que j'ai hésité à créer un nouveau fil pour poser mes questions mais en fait, c'est très bien ici...
J'ai peur de pas réussir à gérer devant les élèves...
J'ai peur d'avoir aucune crédibilité, aucune autorité, de pas savoir m'y prendre.
Avec des élèves de maternelle et d'élémentaire, de primaire, je pense que ça devrait aller...
Avec les collégiens, j'ai un peu peur. En fait, dès que ça grandit, je sais que je risque de me sentir plus impactée par les critiques, les jugements, là où chez des enfants plus jeunes, ce serait plutôt des questions peut-être maladroites mais par curiosité...
Je m'inquiète par rapport à mon physique. Je fais très androgyne et même si la plupart du temps les gens ne se trompent pas, j'ai encore trop souvent droit à la question "homme/femme" ou au "Monsieur"...
Je fais presque la moitié de mon âge physiquement parlant, que ce soit par mon gabarit ou ma taille, ça m'inquiète un peu aussi, peur de ne pas avoir de posture "autoritaire", de ne pas réussir à me faire respecter.
J'ai un style vestimentaire qui fait encore très adolescent et enfantin, je suis plutôt du genre à kiffer les motifs, j'ai du mal à porter du sobre à part quand il s'agit d'un jean et d'un T-shirt avec une paire de baskets... C'est plutôt classique mais peut-être pas suffisamment crédible pour enseigner...
Voilà, je me pose pleins de questions là-dessus et j'ai peur de pas réussir à gérer le regard des autres. Je sais déjà que je veux pouvoir enseigner sans avoir l'impression de porter un masque et de subir les choses. Je veux pouvoir enseigner de manière "naturelle", en ayant mon truc à moi mais sans pour autant dévoiler tout de qui je suis...
Je sais pas trop comment expliquer ça.
Pendant 1 mois, je vais être au collège avec des SEGPA et ULIS mais les 2 années suivantes, ce sera préparation du CRPE avec de l'alternance et beaucoup de stages en maternelle et primaire donc voilà...
Vous avez fait comment à vos débuts ?
J'ai peur de pas réussir à gérer devant les élèves...
J'ai peur d'avoir aucune crédibilité, aucune autorité, de pas savoir m'y prendre.
Avec des élèves de maternelle et d'élémentaire, de primaire, je pense que ça devrait aller...
Avec les collégiens, j'ai un peu peur. En fait, dès que ça grandit, je sais que je risque de me sentir plus impactée par les critiques, les jugements, là où chez des enfants plus jeunes, ce serait plutôt des questions peut-être maladroites mais par curiosité...
Je m'inquiète par rapport à mon physique. Je fais très androgyne et même si la plupart du temps les gens ne se trompent pas, j'ai encore trop souvent droit à la question "homme/femme" ou au "Monsieur"...
Je fais presque la moitié de mon âge physiquement parlant, que ce soit par mon gabarit ou ma taille, ça m'inquiète un peu aussi, peur de ne pas avoir de posture "autoritaire", de ne pas réussir à me faire respecter.
J'ai un style vestimentaire qui fait encore très adolescent et enfantin, je suis plutôt du genre à kiffer les motifs, j'ai du mal à porter du sobre à part quand il s'agit d'un jean et d'un T-shirt avec une paire de baskets... C'est plutôt classique mais peut-être pas suffisamment crédible pour enseigner...
Voilà, je me pose pleins de questions là-dessus et j'ai peur de pas réussir à gérer le regard des autres. Je sais déjà que je veux pouvoir enseigner sans avoir l'impression de porter un masque et de subir les choses. Je veux pouvoir enseigner de manière "naturelle", en ayant mon truc à moi mais sans pour autant dévoiler tout de qui je suis...
Je sais pas trop comment expliquer ça.
Pendant 1 mois, je vais être au collège avec des SEGPA et ULIS mais les 2 années suivantes, ce sera préparation du CRPE avec de l'alternance et beaucoup de stages en maternelle et primaire donc voilà...
Vous avez fait comment à vos débuts ?
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Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. ~ Les Shadoks
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Re: Aspergers travaillant dans l'enseignement
Salut,Fluxus a écrit : ↑jeudi 7 mars 2024 à 12:37 Hello, je relance le topic parce que j'ai hésité à créer un nouveau fil pour poser mes questions mais en fait, c'est très bien ici...
J'ai peur de pas réussir à gérer devant les élèves...
J'ai peur d'avoir aucune crédibilité, aucune autorité, de pas savoir m'y prendre.
Avec des élèves de maternelle et d'élémentaire, de primaire, je pense que ça devrait aller...
Avec les collégiens, j'ai un peu peur. En fait, dès que ça grandit, je sais que je risque de me sentir plus impactée par les critiques, les jugements, là où chez des enfants plus jeunes, ce serait plutôt des questions peut-être maladroites mais par curiosité...
Je m'inquiète par rapport à mon physique. Je fais très androgyne et même si la plupart du temps les gens ne se trompent pas, j'ai encore trop souvent droit à la question "homme/femme" ou au "Monsieur"...
Je fais presque la moitié de mon âge physiquement parlant, que ce soit par mon gabarit ou ma taille, ça m'inquiète un peu aussi, peur de ne pas avoir de posture "autoritaire", de ne pas réussir à me faire respecter.
J'ai un style vestimentaire qui fait encore très adolescent et enfantin, je suis plutôt du genre à kiffer les motifs, j'ai du mal à porter du sobre à part quand il s'agit d'un jean et d'un T-shirt avec une paire de baskets... C'est plutôt classique mais peut-être pas suffisamment crédible pour enseigner...
Voilà, je me pose pleins de questions là-dessus et j'ai peur de pas réussir à gérer le regard des autres. Je sais déjà que je veux pouvoir enseigner sans avoir l'impression de porter un masque et de subir les choses. Je veux pouvoir enseigner de manière "naturelle", en ayant mon truc à moi mais sans pour autant dévoiler tout de qui je suis...
Je sais pas trop comment expliquer ça.
Pendant 1 mois, je vais être au collège avec des SEGPA et ULIS mais les 2 années suivantes, ce sera préparation du CRPE avec de l'alternance et beaucoup de stages en maternelle et primaire donc voilà...
Vous avez fait comment à vos débuts ?
quand j'avais fait mon année de stage, les premiers jours, je venais en tenue normale (chaussures de ville/jean/t-shirt/pull). Puis ma maitre de stage m'a conseillé de m'habiller un peu plus sérieusement (histoire de gagner en autorité/posture), ce que j'ai fait jusqu'à ce que je démissionne. Sachant qu'à coté, je fais aussi beaucoup plus jeune que mon age réel, c'est vrai que les 2 en même temps n'aide pas à assoir son autorité. Par contre, je ne suis pas (trop) androgyne (malgré mes gènes asiatiques),
Désolé, j'essaie de lire les présentations histoire de savoir à qui je réponds, mais les 200 pages de la tienne m'ont un peu découragé. Je pense plus simple de te demander directement sur ce fil si tu sais à quel niveau/dans quelle matière tu comptes enseigner/dans quels niveaux tu as déjà eu des stages ?
Pour la gestion de classe, je dirais que malheureusement, j'avais découvert ça dans le feu de l'action en étant tout seul face à une classe : les stages étant encadrés, tu as toujours le/la prof habituel(le) qui est là pour calmer le jeu (même indirectement).
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Re: Aspergers travaillant dans l'enseignement
Merci pour ta réponse Mizunotama !
Pas de soucis pour la présentation, je comprends !
Alors en fait, d'un point de vue enseignement pur et didactique, j'ai eu la chance de déjà pouvoir donner des cours et faire du soutien ainsi que de l'aide aux devoirs de manière bénévole (ça allait de la 3ème à la Terminale) mais pas en établissement scolaire et à distance (en ligne).
Je suis passée par tout pleins de phases et j'ai un rapport assez particulier à la scolarité... Comme mon parcours scolaire, atypique.
Cette année, j'ai pris un parcours essentiellement tourné vers l'éducation inclusive parce que de base, c'est ce vers quoi je m'étais rabattue : Vouloir bosser avec des publics à besoins éducatifs particuliers...
Je suis tiraillée entre l'aspect linguistique et culturel de chez moi que depuis toujours, on ancre dans l'enseignement et à la fois, ce côté besoins spécifiques...
Passer le CRPE avec ma spécialité puis ensuite plus tard, passer le CAPPEI, ça me paraît être un bon compromis pour allier tout ça et avoir quelque chose de plus "riche"...
Sans m'enfermer uniquement que sur un seul type d'élèves...
EDIT : En fait j'aime pas mon côté "concon", naïf et trop 1er degré.
J'ai beau en avoir conscience et savoir que c'est le TSA mais ça me gave parce que même si j'en ai conscience, impossible de modifier ce "mécanisme"...
Et je sais que y aura des situations où ça peut ne pas m'aider avec certains élèves...
C'est soit on est trop méfiant, soit trop naïf. Et être trop sur la défensive, je suis pas sûre que ce soit une bonne façon de commencer dans le métier... Qui dit défensive dit méfiance, dit ne pas avoir confiance en notre capacité à gérer les situations compliquées, ne pas faire confiance aux élèves non plus... C'est surtout cet aspect là...
Pas de soucis pour la présentation, je comprends !
Alors en fait, d'un point de vue enseignement pur et didactique, j'ai eu la chance de déjà pouvoir donner des cours et faire du soutien ainsi que de l'aide aux devoirs de manière bénévole (ça allait de la 3ème à la Terminale) mais pas en établissement scolaire et à distance (en ligne).
Je suis passée par tout pleins de phases et j'ai un rapport assez particulier à la scolarité... Comme mon parcours scolaire, atypique.
Bref, tout ça pour dire que l'enseignement, c'est déjà quelque chose de mûrement réfléchi depuis quand même un grand nombre d'années pour moi.Spoiler : Mon Parcours :
Cette année, j'ai pris un parcours essentiellement tourné vers l'éducation inclusive parce que de base, c'est ce vers quoi je m'étais rabattue : Vouloir bosser avec des publics à besoins éducatifs particuliers...
Je suis tiraillée entre l'aspect linguistique et culturel de chez moi que depuis toujours, on ancre dans l'enseignement et à la fois, ce côté besoins spécifiques...
Passer le CRPE avec ma spécialité puis ensuite plus tard, passer le CAPPEI, ça me paraît être un bon compromis pour allier tout ça et avoir quelque chose de plus "riche"...
Sans m'enfermer uniquement que sur un seul type d'élèves...
EDIT : En fait j'aime pas mon côté "concon", naïf et trop 1er degré.
J'ai beau en avoir conscience et savoir que c'est le TSA mais ça me gave parce que même si j'en ai conscience, impossible de modifier ce "mécanisme"...
Et je sais que y aura des situations où ça peut ne pas m'aider avec certains élèves...
C'est soit on est trop méfiant, soit trop naïf. Et être trop sur la défensive, je suis pas sûre que ce soit une bonne façon de commencer dans le métier... Qui dit défensive dit méfiance, dit ne pas avoir confiance en notre capacité à gérer les situations compliquées, ne pas faire confiance aux élèves non plus... C'est surtout cet aspect là...
TSA sans déficience intellectuelle et sans altération du langage + trouble anxiodépressif associé - CRA régional (2021)
Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
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Re: Aspergers travaillant dans l'enseignement
Hello,
Alors je ne suis à l'aise qu'en maternelle
Les enfants s'il te dise que t'es belle (je me parle à moi) ben je sais que je suis belle.. S'il te dise que t'es moche tu sais aussi que t'es moche. Mais comme ils sont petits, tu sais qu'ils sont peinture nature et dans la minute qui suit c'est oublié.
A mes tous débuts, je n'avais pas de poste fixe et ce fut une HORREUR. Tous les lundis j'avais une classe de CM2 qui m'a fait la MISÈRE et j'en garde un traumatisme.
Socialement je suis à l'aise avec des élèves jusqu'au CE2.
Après c'est + compliqué.
J'aimerais bien ton retour d'expérience sur le CAPPEI à l'occasion.. Ca me semble bien "compliqué" à obtenir (dans le sens où il y a des allers retours à faire en région parisienne...)...
Aussi, dans ce métier il faut savoir parler aux parents.
Et en ce qui me concerne, le gros point noir c'est vraiment la FATIGUE !! Je suis ÉPUISÉE.
La fatigue est moins intense en élémentaire car moins de bruit, des enfants plus grands... Mais + de préparation et + de corrections...
En maternelle + de microbes et de bruit.
Alors je ne suis à l'aise qu'en maternelle
Les enfants s'il te dise que t'es belle (je me parle à moi) ben je sais que je suis belle.. S'il te dise que t'es moche tu sais aussi que t'es moche. Mais comme ils sont petits, tu sais qu'ils sont peinture nature et dans la minute qui suit c'est oublié.
A mes tous débuts, je n'avais pas de poste fixe et ce fut une HORREUR. Tous les lundis j'avais une classe de CM2 qui m'a fait la MISÈRE et j'en garde un traumatisme.
Socialement je suis à l'aise avec des élèves jusqu'au CE2.
Après c'est + compliqué.
J'aimerais bien ton retour d'expérience sur le CAPPEI à l'occasion.. Ca me semble bien "compliqué" à obtenir (dans le sens où il y a des allers retours à faire en région parisienne...)...
Aussi, dans ce métier il faut savoir parler aux parents.
Et en ce qui me concerne, le gros point noir c'est vraiment la FATIGUE !! Je suis ÉPUISÉE.
La fatigue est moins intense en élémentaire car moins de bruit, des enfants plus grands... Mais + de préparation et + de corrections...
En maternelle + de microbes et de bruit.
HPI (2018)
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Re: Aspergers travaillant dans l'enseignement
Je ne vais pas mentir en disant que devenir prof était ma vocation première/que c'était mon projet depuis longtemps quand je me suis réorienté dans la filière CAPES, je m'y suis redirigé parce qu'en suivant des études de mathématiques fondamentales, les 2 seules voies sont devenir chercheur ou professeur. Malheureusement, les places pour devenir chercheur sont chères, et il est bien plus difficile de devenir chercheur que professeur, en terme de niveau académique pur (ce qui est logique), et j'avais déprimé de voir que je n'arrivais pas à suivre un cursus purement recherche.Fluxus a écrit : ↑jeudi 7 mars 2024 à 15:10 Merci pour ta réponse Mizunotama !
Pas de soucis pour la présentation, je comprends !
Alors en fait, d'un point de vue enseignement pur et didactique, j'ai eu la chance de déjà pouvoir donner des cours et faire du soutien ainsi que de l'aide aux devoirs de manière bénévole (ça allait de la 3ème à la Terminale) mais pas en établissement scolaire et à distance (en ligne).
Je suis passée par tout pleins de phases et j'ai un rapport assez particulier à la scolarité... Comme mon parcours scolaire, atypique.
Bref, tout ça pour dire que l'enseignement, c'est déjà quelque chose de mûrement réfléchi depuis quand même un grand nombre d'années pour moi.Spoiler : Mon Parcours :
Cette année, j'ai pris un parcours essentiellement tourné vers l'éducation inclusive parce que de base, c'est ce vers quoi je m'étais rabattue : Vouloir bosser avec des publics à besoins éducatifs particuliers...
Je suis tiraillée entre l'aspect linguistique et culturel de chez moi que depuis toujours, on ancre dans l'enseignement et à la fois, ce côté besoins spécifiques...
Passer le CRPE avec ma spécialité puis ensuite plus tard, passer le CAPPEI, ça me paraît être un bon compromis pour allier tout ça et avoir quelque chose de plus "riche"...
Sans m'enfermer uniquement que sur un seul type d'élèves...
EDIT : En fait j'aime pas mon côté "concon", naïf et trop 1er degré.
J'ai beau en avoir conscience et savoir que c'est le TSA mais ça me gave parce que même si j'en ai conscience, impossible de modifier ce "mécanisme"...
Et je sais que y aura des situations où ça peut ne pas m'aider avec certains élèves...
C'est soit on est trop méfiant, soit trop naïf. Et être trop sur la défensive, je suis pas sûre que ce soit une bonne façon de commencer dans le métier... Qui dit défensive dit méfiance, dit ne pas avoir confiance en notre capacité à gérer les situations compliquées, ne pas faire confiance aux élèves non plus... C'est surtout cet aspect là...
Après, je pense quand même que j'aurais aimé mieux transmettre à mes élèves ce que j'enseignais (ou essayais de leur enseigner...), et je m'en voulais d'avoir abandonner mes élèves, malgré toutes les difficultés que j'ai eu, notamment en cours à gérer 2 classes de 30 adolescents (c'était pendant mon année de stage, j'étais prof de maths de 2 classes de 4ème, mais j'ai arrêté en Février) + le fait de passer des nuits avec 3 heures de sommeil seulement pour préparer mes cours/corriger des copies/etc... J'ai l'impression d'avoir toujours voulu aider les gens, mais en même temps, à ma façon, pas forcément d'une façon empathique, mais très terre-à-terre/pratique : par exemple, j'aimais ranger/nettoyer les lieux communs après des fêtes/soirées parce que je savais que ça ne nécessitait pas de discussion.
Quand tu parles de cours/soutien ou aides aux devoirs, c'est dans le cadre d'une classe ? Parce que c'est ça aussi la différence entre les cours particuliers et le fait d’être prof en classe, le nombre d'élèves fait que l'on passe d'une logique d'individu à celle d'un groupe, ce qui rajoute toutes les contraintes de gestion d'un groupe. Et au collège, l'aspect gestion du groupe/apprendre à se conformer à un environnement pour les élèves est très importante.
Sinon, pour la méfiance, je ne sais pas si tu étais une bonne élève/élève sage, mais je crois que la majorité des stagiaires avec moi qui géraient le mieux leurs classes étaient justement des personnes pas si sages/calmes que ca quand elles étaient élèves (pas non plus forcément des mauvais/méchants élèves en terme de notes/comportement, mais pas les élèves les plus dociles/gentils). Et je pense que c'est aussi lié au fait qu'en tant qu'ancien bon élève calme/sage (globalement) qui respectait très souvent les règles, on n'imagine pas forcément comment réfléchit un élève moins sage.
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Re: Aspergers travaillant dans l'enseignement
Pour les cours de soutien, c'était de l'individuel ou du petit groupe (plus ou moins 5 personnes) donc on est quand même bien loin de l'effectif moyen d'une classe de collège ou lycée.
C'était vraiment une plateforme d'entraide, pas un organisme ou quelque chose d'officiel.
Puis idem, rien à voir au niveau du cadre, je bossais parfois avec des élèves qui avaient déjà un très bon niveau (la majorité sont rentrés en CPGE d'ailleurs et une certaine partie ont même fait leur maths spé dans des classes étoiles). Donc j'avais déjà le côté motivation, volontariat et tout le reste qui venait naturellement de leur part. D'ailleurs, ils étaient bien meilleurs que moi concernant la discipline, j'ai plutôt fait du "coaching" et de la motivation plus que du travail théorique et disciplinaire. J'ai presque rien eu besoin de faire. C'est eux qui me sollicitaient pour que je les aide à devenir meilleurs alors que je les trouvais déjà super bons.
Et puis bon, ensuite il y en a certains à qui j'ai du venir en aide qui n'étaient pas bosseurs, qui avaient de grosses lacunes de plusieurs années, qui n'étaient pas motivés et c'est là où j'ai le plus aimé et où j'ai ressenti le plus de satisfaction parce que par rapport à ceux qui étaient déjà bons et cherchaient la perfection et l'excellence, là, j'avais vraiment quelque chose à apprendre et à apporter. Je m'amusais beaucoup à leur créer des exercices d'entraînement, j'aimais essayer de trouver diverses manières d'expliquer un concept pour que la personne puisse s'approprier au mieux la notion.
Par exemple, j'avais trouvé ça très gratifiant quand une lycéenne m'a dit qu'elle avait eu sa meilleure note en mathématiques grâce à moi.
Après il y a aussi ceux qui ne veulent pas bosser, te balancent un exercice et veulent juste que tu leur rendes la solution, et ceux là, je ne les aidais pas.
Mais bref, globalement, on était bien bien loin d'une situation de classe réelle.
Dans mon cursus actuel, j'ai eu énormément de cours sur les années qui viennent de passer, de psychologie (développement, sociale, cognitive), de neurosciences, de didactique des disciplines, de pédagogie, de politiques éducatives, institutionnelles mais aussi sur des choses plus concrètes, notamment sur la gestion de groupes, des techniques d'animation, sur la sanction, la punition, les processus d'évaluation, les pratiques éducatives...
C'est bien parce qu'on y étudie des cas concrets mais en fait, y a des choses qui restent encore trop "sur le papier", on va dire. On nous explique comment ça doit fonctionner en théorie et de manière concrète, ce qu'il faudrait faire dans tel ou tel cas mais j'imagine qu'en réalité, c'est pas aussi simple à mettre en place.
Je pense que rien ne vaut l'expérimentation directement en situation professionnelle pour se confronter au milieu et avoir une vision plus réaliste.
Effectivement, j'étais le genre d'élèves très sage durant toute ma scolarité : Le sérieux, la motivation, la curiosité, le respect strict des règles et tout le reste...
Du coup, c'est vrai que dans ce contexte, c'est plus compliqué d'imaginer comment peut réfléchir un élève qui perturbe le cours, qui refuse d'apprendre ou autre.
C'était vraiment une plateforme d'entraide, pas un organisme ou quelque chose d'officiel.
Puis idem, rien à voir au niveau du cadre, je bossais parfois avec des élèves qui avaient déjà un très bon niveau (la majorité sont rentrés en CPGE d'ailleurs et une certaine partie ont même fait leur maths spé dans des classes étoiles). Donc j'avais déjà le côté motivation, volontariat et tout le reste qui venait naturellement de leur part. D'ailleurs, ils étaient bien meilleurs que moi concernant la discipline, j'ai plutôt fait du "coaching" et de la motivation plus que du travail théorique et disciplinaire. J'ai presque rien eu besoin de faire. C'est eux qui me sollicitaient pour que je les aide à devenir meilleurs alors que je les trouvais déjà super bons.
Et puis bon, ensuite il y en a certains à qui j'ai du venir en aide qui n'étaient pas bosseurs, qui avaient de grosses lacunes de plusieurs années, qui n'étaient pas motivés et c'est là où j'ai le plus aimé et où j'ai ressenti le plus de satisfaction parce que par rapport à ceux qui étaient déjà bons et cherchaient la perfection et l'excellence, là, j'avais vraiment quelque chose à apprendre et à apporter. Je m'amusais beaucoup à leur créer des exercices d'entraînement, j'aimais essayer de trouver diverses manières d'expliquer un concept pour que la personne puisse s'approprier au mieux la notion.
Par exemple, j'avais trouvé ça très gratifiant quand une lycéenne m'a dit qu'elle avait eu sa meilleure note en mathématiques grâce à moi.
Après il y a aussi ceux qui ne veulent pas bosser, te balancent un exercice et veulent juste que tu leur rendes la solution, et ceux là, je ne les aidais pas.
Mais bref, globalement, on était bien bien loin d'une situation de classe réelle.
Dans mon cursus actuel, j'ai eu énormément de cours sur les années qui viennent de passer, de psychologie (développement, sociale, cognitive), de neurosciences, de didactique des disciplines, de pédagogie, de politiques éducatives, institutionnelles mais aussi sur des choses plus concrètes, notamment sur la gestion de groupes, des techniques d'animation, sur la sanction, la punition, les processus d'évaluation, les pratiques éducatives...
C'est bien parce qu'on y étudie des cas concrets mais en fait, y a des choses qui restent encore trop "sur le papier", on va dire. On nous explique comment ça doit fonctionner en théorie et de manière concrète, ce qu'il faudrait faire dans tel ou tel cas mais j'imagine qu'en réalité, c'est pas aussi simple à mettre en place.
Je pense que rien ne vaut l'expérimentation directement en situation professionnelle pour se confronter au milieu et avoir une vision plus réaliste.
Effectivement, j'étais le genre d'élèves très sage durant toute ma scolarité : Le sérieux, la motivation, la curiosité, le respect strict des règles et tout le reste...
Du coup, c'est vrai que dans ce contexte, c'est plus compliqué d'imaginer comment peut réfléchir un élève qui perturbe le cours, qui refuse d'apprendre ou autre.
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Re: Aspergers travaillant dans l'enseignement
Vaste sujet que la posture d'enseignant.e et ce que l'on soit autiste ou non.
Si j'ai bien compris, tu prépares actuellement le CRPE. Déjà bon courage, ce n'a pas été le pire moment de ma carrière mais c'est assez épuisant. (Et perso l'INSPE me sortait par les yeux, j'avais la sensation qu'on ne m'apportait que des trucs que je savais déjà et rien dont j'aurai eu l'utilité)
C'"tait également très frustrant pour moi parce que les rares fois où je posais des questions sur les véritables problèmes j'avais la même réponse "mais il n'y a pas de méthode magique ! ça dépend de vous, des collègues, de l'élève etc. Je comprends aujourd'hui mieux ces phrases (et malheureusement elles sont vraies) mais à l'époque cela me déstabilisait beaucoup qu'on me dise "mais y a de bonne répons". je fonctionne de façon très binaire, moi soit il y a une vérité, soit il n'y en a pas mais il n'y a pas d'netre-deux.
Ce sera même parfois plus difficile qu'en spécialisé parce que pour le même élève tu n'as pas les mêmes ressources (gérer un TSA, un TDAH et un TOP dans une classe seule, sans ATSEM et avec 28 petits de 4 ans c'est assez courant).
Voici ce qui fonctionne pour moi : décider comment je veux que les choses se fassent et ne jamais dévier de ma trajectoire. Quitte à devoir être "rigide", voire "dure" avec certains élèves.
Par exemple, je veux que les élèves sortent en récréation deux par deux, en silence. Certains pourront trouver ça complètement débile, mais moi je veux que ce soit fait comme ça. Donc, j'explique aux élèves, maintenant on se range deux par deux. et ons e tait. Si ça ne marche pas je fais un rappel, un second et je les renvoie s'asseoir (en verbalisant qu'ils sont en train de perdre du temps de récréation. Je ne tolère aucune discussion (les élèves sont les spécialistes du OUi mais moi... oui mais moi je dois faire comme ça. Non. Point. Tu dois faire comme les autres, tu vas te ranger) Et j'attends, je fais recommencer jusqu'à ce que j'ai ce que je veux. Les premières semaines, tu peux facilement perdre 15 minutes, puis dix, et finalement Ô miracle il suffit de dire récré pour avoir un beau rang calme (bon le complètement silencieux c'est un peu utopique). Et il faut faire ça avec tout; Ils faut qu'ils comprennent qu'ils n'ont pas le choix sur le respect des règles de base, personne n'a de statut particulier (par exemple en maternelle, les élèves quand tu leur dit d'aller se ranger, se collent à toi moi je me range avec toi maîtresse. Non. Tu es un élève, tu te range avec les élèves. On pourra discuter sur la cour après si tu veux mais là c'est n'est pas le moment...) Je précise que pour les apprentissages c'est différent, je suis plus souple (mais discrètement, pour qu'ils ne se redent pas compte que tout le monde ne fait pas toujours la même chose). Cela dit il y a un cadre de base dont tu es le garant et que tu ne dois jamais lâcher... ton travail est donc de le mettre à la hauteur de tous (par exemple, je ne peux pas mettre de règles de classe trop compliquées parce que sinon mon élève Déficient intellectuel serait en échec) ou imposer le silence total parce mon TDAH serait toujours stigmatisé... donc j'adapte mon cadre à ma classe. Mais il n'est absolument pas discutable par les élèves. Tu peux leur expliquer pourquoi les choses doivent être comme ça (par exemple, il y a des escaliers devant ma classe. Je ne veux pas qu'ils sortent en récré en courant, c'est dangereux. Et on ne hurle pas en sortant parce qu'il y a d'autres classes qui travaillent). Mais ensuite c'est STOP; Pour moi ça a vraiment été le plus difficile. Ils vont toujours te tester, essayer de nouvelles façons de passer entre les "mailles" (et certains sont très très forts) mais c'est toujours non. Que ce soit demandé en pleurant, souriant, câlinant, en argumentant c'est toi l'enseignant c'est toi qui a le dernier mot pour le climat/règles de classe. Point.
Et tu vois très rapidement que ça leur va. Au contraire, ça les sécurise. Parce que si tu dis que H doit ranger les livres dans la bibli en respectant les règles de tri mais pas .; parce que I tu sais que c'est plus difficile pour lui alors Y ne comprend pas ce qu'il doit faire. Soit il est mignon il essaie un truc, soit il balance le bouquin en se disant "bah elle s'en fout, alors moi je vais pas ranger du tout." et si tu le sanctionnes il ne comprendra pas. Il faut se mettre à leur place... ça doit être stressant de ne jamais savoir ce qui peut te tomber dessus selon qui tu es ou l'humeur de l'enseignant
Après si toi tu es convaincu que tu es l'adulte et que donc tu sais ce qui est bon pour eux, même si ça veut dire passer par des moments désagréables et que cela ne leur plaira pas toujours, peu importe comment tu seras habillé... ils verront dans ta postures que tu es un adulte et que tu es l'autorité. En attendant, oui il peut être bon d"adapter sa garde-robe. Je ne parle pas de se déguiser, mais de trouver des vêtements ou tu te sens bien mais qui soient différents des leurs. Qu'ils ne soient pas tentés de t'assimiler à leur groupe.. Moi aussi je suis du genre uniforme jean/basket parce que je dois être à l'aise pour bosser. Mais je choisis des sweat neutres, sans marque et surtout (je suis en maternelle) pas de dessins type disney par exemple. Je veux marquer la rupture adulte/enfant visuellement aussi.
Si j'ai bien compris, tu prépares actuellement le CRPE. Déjà bon courage, ce n'a pas été le pire moment de ma carrière mais c'est assez épuisant. (Et perso l'INSPE me sortait par les yeux, j'avais la sensation qu'on ne m'apportait que des trucs que je savais déjà et rien dont j'aurai eu l'utilité)
Fluxus a écrit :C'est bien parce qu'on y étudie des cas concrets mais en fait, y a des choses qui restent encore trop "sur le papier", on va dire. On nous explique comment ça doit fonctionner en théorie et de manière concrète, ce qu'il faudrait faire dans tel ou tel cas mais j'imagine qu'en réalité, c'est pas aussi simple à mettre en place.
Je pense que rien ne vaut l'expérimentation directement en situation professionnelle pour se confronter au milieu et avoir une vision plus réaliste.
C'"tait également très frustrant pour moi parce que les rares fois où je posais des questions sur les véritables problèmes j'avais la même réponse "mais il n'y a pas de méthode magique ! ça dépend de vous, des collègues, de l'élève etc. Je comprends aujourd'hui mieux ces phrases (et malheureusement elles sont vraies) mais à l'époque cela me déstabilisait beaucoup qu'on me dise "mais y a de bonne répons". je fonctionne de façon très binaire, moi soit il y a une vérité, soit il n'y en a pas mais il n'y a pas d'netre-deux.
Le problème c'est justement que ce n'est pas possible, quel que soit le type d'élève que tu aie pu être. Parce que comme il n'y a pas un profil autistique, il y a des millieurs d eprofils d'élèves et tous.tes ne réagissent pas pareil. La seule façon pour les comprendre c'est d'essayer de parler avec eux, les familles... sauf que 1/ tu n'auras pas le temps 2/certain.e.s ne te feront jamais assez confiance pour te laisser les aider.Fluxus a écrit :Effectivement, j'étais le genre d'élèves très sage durant toute ma scolarité : Le sérieux, la motivation, la curiosité, le respect strict des règles et tout le reste...
Du coup, c'est vrai que dans ce contexte, c'est plus compliqué d'imaginer comment peut réfléchir un élève qui perturbe le cours, qui refuse d'apprendre ou autre.
TU en auras d'autre de spetits bonheurs de ce genre, j'espère. Mais tu seras aussi confrontée à des gros challenges et parfois il faudra accepter que "ce n'est pas ton problème". C'est vraiment très difficile à garder en tête surtout lorsqu'on s'investit pour sa classe, ses élèves mais c'est ainsi. Ca ne veut pas dire que l'enfant est un cas désespéré et qu'il ne faut pas essayer d el'aider, ça veut juste dire qu'il faut relativiser. Si rien de ce que tu fais ne fonctionne, c'est terrible mais ce n'est pas de ta faute. L'enfant n'est juste pas disponible à ce moment de sa vie pour les apprentissages, l'école et tu peux le clouer devant sa page, crier, cajoler,menacer, ça ne marchera pas. Il faut accepter et réussir à te mettre en retrait. Te protéger et protéger le reste de ta classe (oui, parce que les BEP on a souvent envie - et on nous y oblige souvent-de leur consacrer énormément de temps, sauf que tu as d'autres élèves. Tu dois aussi penser à eux.elles même si ça veut dire de temps en temps mettre de côté les élèves à BEP.) Il est aussi possible que tu ne puisses pas aider ton élève parce que tu n'en as pas les moyens humains, matériel... Dans mon cas, ce sont les plus "dangereux" pour ma santé mentale. Parce que je veux combler tout ces manques (fabrication de matériel le soir, le we, achat de matos sur mon salaire, autoformation etc). et je m'épuise. ET soyons clairs les résultats ne seront jamais à la hauteur de ce que tu espère. C'est terrible de dire "oui je sais que A. a besoin que je lui donne la consigne individuellement, que je passe du temps à répéter les choses, de pouvoir sortir faire des pauses sensorielles...MAIS je n'ai pas d'AESH, 30 gamins dont 5 à BEP donc il n'aura pas ce dont il a besoin."C'est terrible, mais c'est salutaire de savoir dire STOP. Sinon tu vas souffrir et les élèves aussi...Fluxus a écrit :Par exemple, j'avais trouvé ça très gratifiant quand une lycéenne m'a dit qu'elle avait eu sa meilleure note en mathématiques grâce à moi.
C'est la partie vraiment intéressante de l'enseignement pour moi, mais malheureusement c'est aussi celle qui est la moins gérable quand tu es dans une classe. Tu vas avoir envie de consulter les dix huits méthodes sur la notion de phrase par exemple. Tu vas tout condenser, faire ta prep à ta sauce... en piochant des idées dans différents manuels. Ca prend des heures. (et en plus ça ne fonctionne pas parfois) et ce n'est pas possible de faire ça pour toutes les notions...Fluxus a écrit : Je m'amusais beaucoup à leur créer des exercices d'entraînement, j'aimais essayer de trouver diverses manières d'expliquer un concept pour que la personne puisse s'approprier au mieux la notion.
La "bonne nouvelle" c'est qu'un TSA est reconnu comme un handicap par la MDPH, ce qui veut dire une bonification au mouvement. Tu vas démarrer ta carrière avec entre 100 et 800 points (contrairement aux autres qui débutent avec 1 ou 2 points). Tu auras toutes les chances que tes premiers voeux soient acceptés (si ils sont réalistes et qu'il y a des places dispo). Cela veut dire que tu pourras "échapper" aux ULIS/SEGPA/IME si tu le veux. En tout cas, dans les premiers temps de ta carrière. Ce que je te conseillerai c'est de demander un poste "facile" (= ou tu te sentiras à l'aise, pas loin de chez toi, avec un niveau qui ne te génére pas trop d'angoissse, moi je dirais pas de remplacements mais je sais que certains collègues tourvent les que les postes de remplaçants sont plus faciles) et puis de prendre tes marques. Et ensuite quandd tu te sentiras plus légitime, que tu auras des bases "solides" pour créer des séances, etc là commencer à chercher autre chose, passer le CAPPEI. Mais n'essaie pas de brûler les étapes. Chaque poste a son lot de défis... même le plus "cool". Une carrière d'enseignant c'est un marathon pas un sprint. Si dans quelques années l'enseignement spé t'attire toujours il sera largement temps de passer le CAPPEI, de demander des mutations etc.)Fluxus a écrit :Donc qui dit CRPE dit professeur des écoles, public essentiellement maternelle-primaire mais possibilité aussi d'enseigner en SEGPA et même en ULIS. A long terme, j'aimerais pouvoir enseigner d'abord dans ma spécialité (pour faire court, rapide et anonyme, je vis dans un endroit où je peux enseigner en tant que PE avec ma langue de spécialité qui est en partie ma langue natale) puis ensuite, passer par le CAPPEI, la certification pour enseigner uniquement dans le spécialisé.
Ne t'inquiète pas ça n'existe pas un seul type d'élève. Tu vas trouver des élèves TSA, des Dys, des DI, des TDA, TDAH, TOP,HPI dans les classes "normales" tout simplement parce qu'il n'y a pas de place pour eux dans les structures spécialisées. Et aussi parce que certains ne sont pas diagnostiqués (pour plein de raisons). Donc même dans l'école du plus petit village tu auras ton lot d'élèves "BEP" et tu n'auras pas le temps de t'ennuyer !Sans m'enfermer uniquement que sur un seul type d'élèves...
Ce sera même parfois plus difficile qu'en spécialisé parce que pour le même élève tu n'as pas les mêmes ressources (gérer un TSA, un TDAH et un TOP dans une classe seule, sans ATSEM et avec 28 petits de 4 ans c'est assez courant).
Je pense que c'est une peur partagée par tous les enseignant.e.s du monde. Je pense même que c'est sain. Mais il faut absolument que tu saches le cacher aux élèves. Parce que c'est quand ils s'en rendent compte (et même en maternelle) que ça devient l'horreur.fluxus a écrit : J'ai peur d'avoir aucune crédibilité, aucune autorité, de pas savoir m'y prendre.
Voici ce qui fonctionne pour moi : décider comment je veux que les choses se fassent et ne jamais dévier de ma trajectoire. Quitte à devoir être "rigide", voire "dure" avec certains élèves.
Par exemple, je veux que les élèves sortent en récréation deux par deux, en silence. Certains pourront trouver ça complètement débile, mais moi je veux que ce soit fait comme ça. Donc, j'explique aux élèves, maintenant on se range deux par deux. et ons e tait. Si ça ne marche pas je fais un rappel, un second et je les renvoie s'asseoir (en verbalisant qu'ils sont en train de perdre du temps de récréation. Je ne tolère aucune discussion (les élèves sont les spécialistes du OUi mais moi... oui mais moi je dois faire comme ça. Non. Point. Tu dois faire comme les autres, tu vas te ranger) Et j'attends, je fais recommencer jusqu'à ce que j'ai ce que je veux. Les premières semaines, tu peux facilement perdre 15 minutes, puis dix, et finalement Ô miracle il suffit de dire récré pour avoir un beau rang calme (bon le complètement silencieux c'est un peu utopique). Et il faut faire ça avec tout; Ils faut qu'ils comprennent qu'ils n'ont pas le choix sur le respect des règles de base, personne n'a de statut particulier (par exemple en maternelle, les élèves quand tu leur dit d'aller se ranger, se collent à toi moi je me range avec toi maîtresse. Non. Tu es un élève, tu te range avec les élèves. On pourra discuter sur la cour après si tu veux mais là c'est n'est pas le moment...) Je précise que pour les apprentissages c'est différent, je suis plus souple (mais discrètement, pour qu'ils ne se redent pas compte que tout le monde ne fait pas toujours la même chose). Cela dit il y a un cadre de base dont tu es le garant et que tu ne dois jamais lâcher... ton travail est donc de le mettre à la hauteur de tous (par exemple, je ne peux pas mettre de règles de classe trop compliquées parce que sinon mon élève Déficient intellectuel serait en échec) ou imposer le silence total parce mon TDAH serait toujours stigmatisé... donc j'adapte mon cadre à ma classe. Mais il n'est absolument pas discutable par les élèves. Tu peux leur expliquer pourquoi les choses doivent être comme ça (par exemple, il y a des escaliers devant ma classe. Je ne veux pas qu'ils sortent en récré en courant, c'est dangereux. Et on ne hurle pas en sortant parce qu'il y a d'autres classes qui travaillent). Mais ensuite c'est STOP; Pour moi ça a vraiment été le plus difficile. Ils vont toujours te tester, essayer de nouvelles façons de passer entre les "mailles" (et certains sont très très forts) mais c'est toujours non. Que ce soit demandé en pleurant, souriant, câlinant, en argumentant c'est toi l'enseignant c'est toi qui a le dernier mot pour le climat/règles de classe. Point.
Et tu vois très rapidement que ça leur va. Au contraire, ça les sécurise. Parce que si tu dis que H doit ranger les livres dans la bibli en respectant les règles de tri mais pas .; parce que I tu sais que c'est plus difficile pour lui alors Y ne comprend pas ce qu'il doit faire. Soit il est mignon il essaie un truc, soit il balance le bouquin en se disant "bah elle s'en fout, alors moi je vais pas ranger du tout." et si tu le sanctionnes il ne comprendra pas. Il faut se mettre à leur place... ça doit être stressant de ne jamais savoir ce qui peut te tomber dessus selon qui tu es ou l'humeur de l'enseignant
Après si toi tu es convaincu que tu es l'adulte et que donc tu sais ce qui est bon pour eux, même si ça veut dire passer par des moments désagréables et que cela ne leur plaira pas toujours, peu importe comment tu seras habillé... ils verront dans ta postures que tu es un adulte et que tu es l'autorité. En attendant, oui il peut être bon d"adapter sa garde-robe. Je ne parle pas de se déguiser, mais de trouver des vêtements ou tu te sens bien mais qui soient différents des leurs. Qu'ils ne soient pas tentés de t'assimiler à leur groupe.. Moi aussi je suis du genre uniforme jean/basket parce que je dois être à l'aise pour bosser. Mais je choisis des sweat neutres, sans marque et surtout (je suis en maternelle) pas de dessins type disney par exemple. Je veux marquer la rupture adulte/enfant visuellement aussi.
Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Vous dites que cest si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre." Anhouil
TSA depuis octobre 2019 - QI hétérogène
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Re: Aspergers travaillant dans l'enseignement
Antigone a écrit : ↑samedi 9 mars 2024 à 11:44 Vaste sujet que la posture d'enseignant.e et ce que l'on soit autiste ou non.
Si j'ai bien compris, tu prépares actuellement le CRPE. Déjà bon courage, ce n'a pas été le pire moment de ma carrière mais c'est assez épuisant. (Et perso l'INSPE me sortait par les yeux, j'avais la sensation qu'on ne m'apportait que des trucs que je savais déjà et rien dont j'aurai eu l'utilité)
Fluxus a écrit :C'est bien parce qu'on y étudie des cas concrets mais en fait, y a des choses qui restent encore trop "sur le papier", on va dire. On nous explique comment ça doit fonctionner en théorie et de manière concrète, ce qu'il faudrait faire dans tel ou tel cas mais j'imagine qu'en réalité, c'est pas aussi simple à mettre en place.
Je pense que rien ne vaut l'expérimentation directement en situation professionnelle pour se confronter au milieu et avoir une vision plus réaliste.
C'"tait également très frustrant pour moi parce que les rares fois où je posais des questions sur les véritables problèmes j'avais la même réponse "mais il n'y a pas de méthode magique ! ça dépend de vous, des collègues, de l'élève etc. Je comprends aujourd'hui mieux ces phrases (et malheureusement elles sont vraies) mais à l'époque cela me déstabilisait beaucoup qu'on me dise "mais y a de bonne répons". je fonctionne de façon très binaire, moi soit il y a une vérité, soit il n'y en a pas mais il n'y a pas d'netre-deux.
Le problème c'est justement que ce n'est pas possible, quel que soit le type d'élève que tu aie pu être. Parce que comme il n'y a pas un profil autistique, il y a des millieurs d eprofils d'élèves et tous.tes ne réagissent pas pareil. La seule façon pour les comprendre c'est d'essayer de parler avec eux, les familles... sauf que 1/ tu n'auras pas le temps 2/certain.e.s ne te feront jamais assez confiance pour te laisser les aider.Fluxus a écrit :Effectivement, j'étais le genre d'élèves très sage durant toute ma scolarité : Le sérieux, la motivation, la curiosité, le respect strict des règles et tout le reste...
Du coup, c'est vrai que dans ce contexte, c'est plus compliqué d'imaginer comment peut réfléchir un élève qui perturbe le cours, qui refuse d'apprendre ou autre.
TU en auras d'autre de spetits bonheurs de ce genre, j'espère. Mais tu seras aussi confrontée à des gros challenges et parfois il faudra accepter que "ce n'est pas ton problème". C'est vraiment très difficile à garder en tête surtout lorsqu'on s'investit pour sa classe, ses élèves mais c'est ainsi. Ca ne veut pas dire que l'enfant est un cas désespéré et qu'il ne faut pas essayer d el'aider, ça veut juste dire qu'il faut relativiser. Si rien de ce que tu fais ne fonctionne, c'est terrible mais ce n'est pas de ta faute. L'enfant n'est juste pas disponible à ce moment de sa vie pour les apprentissages, l'école et tu peux le clouer devant sa page, crier, cajoler,menacer, ça ne marchera pas. Il faut accepter et réussir à te mettre en retrait. Te protéger et protéger le reste de ta classe (oui, parce que les BEP on a souvent envie - et on nous y oblige souvent-de leur consacrer énormément de temps, sauf que tu as d'autres élèves. Tu dois aussi penser à eux.elles même si ça veut dire de temps en temps mettre de côté les élèves à BEP.) Il est aussi possible que tu ne puisses pas aider ton élève parce que tu n'en as pas les moyens humains, matériel... Dans mon cas, ce sont les plus "dangereux" pour ma santé mentale. Parce que je veux combler tout ces manques (fabrication de matériel le soir, le we, achat de matos sur mon salaire, autoformation etc). et je m'épuise. ET soyons clairs les résultats ne seront jamais à la hauteur de ce que tu espère. C'est terrible de dire "oui je sais que A. a besoin que je lui donne la consigne individuellement, que je passe du temps à répéter les choses, de pouvoir sortir faire des pauses sensorielles...MAIS je n'ai pas d'AESH, 30 gamins dont 5 à BEP donc il n'aura pas ce dont il a besoin."C'est terrible, mais c'est salutaire de savoir dire STOP. Sinon tu vas souffrir et les élèves aussi...Fluxus a écrit :Par exemple, j'avais trouvé ça très gratifiant quand une lycéenne m'a dit qu'elle avait eu sa meilleure note en mathématiques grâce à moi.
C'est la partie vraiment intéressante de l'enseignement pour moi, mais malheureusement c'est aussi celle qui est la moins gérable quand tu es dans une classe. Tu vas avoir envie de consulter les dix huits méthodes sur la notion de phrase par exemple. Tu vas tout condenser, faire ta prep à ta sauce... en piochant des idées dans différents manuels. Ca prend des heures. (et en plus ça ne fonctionne pas parfois) et ce n'est pas possible de faire ça pour toutes les notions...Fluxus a écrit : Je m'amusais beaucoup à leur créer des exercices d'entraînement, j'aimais essayer de trouver diverses manières d'expliquer un concept pour que la personne puisse s'approprier au mieux la notion.
La "bonne nouvelle" c'est qu'un TSA est reconnu comme un handicap par la MDPH, ce qui veut dire une bonification au mouvement. Tu vas démarrer ta carrière avec entre 100 et 800 points (contrairement aux autres qui débutent avec 1 ou 2 points). Tu auras toutes les chances que tes premiers voeux soient acceptés (si ils sont réalistes et qu'il y a des places dispo). Cela veut dire que tu pourras "échapper" aux ULIS/SEGPA/IME si tu le veux. En tout cas, dans les premiers temps de ta carrière. Ce que je te conseillerai c'est de demander un poste "facile" (= ou tu te sentiras à l'aise, pas loin de chez toi, avec un niveau qui ne te génére pas trop d'angoissse, moi je dirais pas de remplacements mais je sais que certains collègues tourvent les que les postes de remplaçants sont plus faciles) et puis de prendre tes marques. Et ensuite quandd tu te sentiras plus légitime, que tu auras des bases "solides" pour créer des séances, etc là commencer à chercher autre chose, passer le CAPPEI. Mais n'essaie pas de brûler les étapes. Chaque poste a son lot de défis... même le plus "cool". Une carrière d'enseignant c'est un marathon pas un sprint. Si dans quelques années l'enseignement spé t'attire toujours il sera largement temps de passer le CAPPEI, de demander des mutations etc.)Fluxus a écrit :Donc qui dit CRPE dit professeur des écoles, public essentiellement maternelle-primaire mais possibilité aussi d'enseigner en SEGPA et même en ULIS. A long terme, j'aimerais pouvoir enseigner d'abord dans ma spécialité (pour faire court, rapide et anonyme, je vis dans un endroit où je peux enseigner en tant que PE avec ma langue de spécialité qui est en partie ma langue natale) puis ensuite, passer par le CAPPEI, la certification pour enseigner uniquement dans le spécialisé.
Ne t'inquiète pas ça n'existe pas un seul type d'élève. Tu vas trouver des élèves TSA, des Dys, des DI, des TDA, TDAH, TOP,HPI dans les classes "normales" tout simplement parce qu'il n'y a pas de place pour eux dans les structures spécialisées. Et aussi parce que certains ne sont pas diagnostiqués (pour plein de raisons). Donc même dans l'école du plus petit village tu auras ton lot d'élèves "BEP" et tu n'auras pas le temps de t'ennuyer !Sans m'enfermer uniquement que sur un seul type d'élèves...
Ce sera même parfois plus difficile qu'en spécialisé parce que pour le même élève tu n'as pas les mêmes ressources (gérer un TSA, un TDAH et un TOP dans une classe seule, sans ATSEM et avec 28 petits de 4 ans c'est assez courant).
Je pense que c'est une peur partagée par tous les enseignant.e.s du monde. Je pense même que c'est sain. Mais il faut absolument que tu saches le cacher aux élèves. Parce que c'est quand ils s'en rendent compte (et même en maternelle) que ça devient l'horreur.fluxus a écrit : J'ai peur d'avoir aucune crédibilité, aucune autorité, de pas savoir m'y prendre.
Voici ce qui fonctionne pour moi : décider comment je veux que les choses se fassent et ne jamais dévier de ma trajectoire. Quitte à devoir être "rigide", voire "dure" avec certains élèves.
Par exemple, je veux que les élèves sortent en récréation deux par deux, en silence. Certains pourront trouver ça complètement débile, mais moi je veux que ce soit fait comme ça. Donc, j'explique aux élèves, maintenant on se range deux par deux. et ons e tait. Si ça ne marche pas je fais un rappel, un second et je les renvoie s'asseoir (en verbalisant qu'ils sont en train de perdre du temps de récréation. Je ne tolère aucune discussion (les élèves sont les spécialistes du OUi mais moi... oui mais moi je dois faire comme ça. Non. Point. Tu dois faire comme les autres, tu vas te ranger) Et j'attends, je fais recommencer jusqu'à ce que j'ai ce que je veux. Les premières semaines, tu peux facilement perdre 15 minutes, puis dix, et finalement Ô miracle il suffit de dire récré pour avoir un beau rang calme (bon le complètement silencieux c'est un peu utopique). Et il faut faire ça avec tout; Ils faut qu'ils comprennent qu'ils n'ont pas le choix sur le respect des règles de base, personne n'a de statut particulier (par exemple en maternelle, les élèves quand tu leur dit d'aller se ranger, se collent à toi moi je me range avec toi maîtresse. Non. Tu es un élève, tu te range avec les élèves. On pourra discuter sur la cour après si tu veux mais là c'est n'est pas le moment...) Je précise que pour les apprentissages c'est différent, je suis plus souple (mais discrètement, pour qu'ils ne se redent pas compte que tout le monde ne fait pas toujours la même chose). Cela dit il y a un cadre de base dont tu es le garant et que tu ne dois jamais lâcher... ton travail est donc de le mettre à la hauteur de tous (par exemple, je ne peux pas mettre de règles de classe trop compliquées parce que sinon mon élève Déficient intellectuel serait en échec) ou imposer le silence total parce mon TDAH serait toujours stigmatisé... donc j'adapte mon cadre à ma classe. Mais il n'est absolument pas discutable par les élèves. Tu peux leur expliquer pourquoi les choses doivent être comme ça (par exemple, il y a des escaliers devant ma classe. Je ne veux pas qu'ils sortent en récré en courant, c'est dangereux. Et on ne hurle pas en sortant parce qu'il y a d'autres classes qui travaillent). Mais ensuite c'est STOP; Pour moi ça a vraiment été le plus difficile. Ils vont toujours te tester, essayer de nouvelles façons de passer entre les "mailles" (et certains sont très très forts) mais c'est toujours non. Que ce soit demandé en pleurant, souriant, câlinant, en argumentant c'est toi l'enseignant c'est toi qui a le dernier mot pour le climat/règles de classe. Point.
Et tu vois très rapidement que ça leur va. Au contraire, ça les sécurise. Parce que si tu dis que H doit ranger les livres dans la bibli en respectant les règles de tri mais pas .; parce que I tu sais que c'est plus difficile pour lui alors Y ne comprend pas ce qu'il doit faire. Soit il est mignon il essaie un truc, soit il balance le bouquin en se disant "bah elle s'en fout, alors moi je vais pas ranger du tout." et si tu le sanctionnes il ne comprendra pas. Il faut se mettre à leur place... ça doit être stressant de ne jamais savoir ce qui peut te tomber dessus selon qui tu es ou l'humeur de l'enseignant
Après si toi tu es convaincu que tu es l'adulte et que donc tu sais ce qui est bon pour eux, même si ça veut dire passer par des moments désagréables et que cela ne leur plaira pas toujours, peu importe comment tu seras habillé... ils verront dans ta postures que tu es un adulte et que tu es l'autorité. En attendant, oui il peut être bon d"adapter sa garde-robe. Je ne parle pas de se déguiser, mais de trouver des vêtements ou tu te sens bien mais qui soient différents des leurs. Qu'ils ne soient pas tentés de t'assimiler à leur groupe.. Moi aussi je suis du genre uniforme jean/basket parce que je dois être à l'aise pour bosser. Mais je choisis des sweat neutres, sans marque et surtout (je suis en maternelle) pas de dessins type disney par exemple. Je veux marquer la rupture adulte/enfant visuellement aussi.
Merci pour ta réponse super complète Antigone !
TSA sans déficience intellectuelle et sans altération du langage + trouble anxiodépressif associé - CRA régional (2021)
Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. ~ Les Shadoks
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Re: Aspergers travaillant dans l'enseignement
Trois classes de 30 élèves, deux classes d'option de 20 élèves, une classe de spé de 15 et une techno de 15 : et ça se passe bien, pas trop de fatigue.
En fait ça se passe bien mieux qu'en salle des profs, car en fait la gestion de classe est bien plus simple que bien des relations sociales : il y a un chef, le prof, pour les ajustements il y a la vie scolaire et les interlocuteurs médicaux, sinon la même règle vaut pour tout le monde. Je vous respecte, vous me respectez. Point. Pas d'affectif dans ma notation, et ça se sait, les élèves sont toujours vouvoyés et traités avec respect, et j'attends la même chose en retour, les règles étant bien établies, on doit les suivre. S'il y a un vide dans le règlement ou dans les consignes qui ont été données par mes soins, je fais en sorte d'expliciter la règle considérant que l'implicite n'a pas sa place quand un incident sans gravité survient. La prise de parole est claire : je donne le cours, on répond quand je pose des questions, ou on lève la main pour demander la parole Dans l'absolu, j'aimerais que le monde soit aussi simple qu'une salle de classe en lycée....
J'ai eu plusieurs retours d'élèves me remerciant, persuadés qu'ils avaient eu leur bac grâce à moi : n'ayant pas le moindre préjugé, je tente de faire progresser tout le monde. (ceux qui ont eu 20/20 en philo évidemment ne tarissaient pas d'éloges, mais bon, je pense qu'ils auraient eu cette note avec n'importe quel prof.)
En fait ça se passe bien mieux qu'en salle des profs, car en fait la gestion de classe est bien plus simple que bien des relations sociales : il y a un chef, le prof, pour les ajustements il y a la vie scolaire et les interlocuteurs médicaux, sinon la même règle vaut pour tout le monde. Je vous respecte, vous me respectez. Point. Pas d'affectif dans ma notation, et ça se sait, les élèves sont toujours vouvoyés et traités avec respect, et j'attends la même chose en retour, les règles étant bien établies, on doit les suivre. S'il y a un vide dans le règlement ou dans les consignes qui ont été données par mes soins, je fais en sorte d'expliciter la règle considérant que l'implicite n'a pas sa place quand un incident sans gravité survient. La prise de parole est claire : je donne le cours, on répond quand je pose des questions, ou on lève la main pour demander la parole Dans l'absolu, j'aimerais que le monde soit aussi simple qu'une salle de classe en lycée....
J'ai eu plusieurs retours d'élèves me remerciant, persuadés qu'ils avaient eu leur bac grâce à moi : n'ayant pas le moindre préjugé, je tente de faire progresser tout le monde. (ceux qui ont eu 20/20 en philo évidemment ne tarissaient pas d'éloges, mais bon, je pense qu'ils auraient eu cette note avec n'importe quel prof.)
Après une suspicion de TSA-SDI, confirmation par le médecin traitant. Enfin diagnostiqué TSA-SDI par médecin psychiatre le 09/02/2024
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Re: Aspergers travaillant dans l'enseignement
Spoiler :
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.
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Re: Aspergers travaillant dans l'enseignement
Après une suspicion de TSA-SDI, confirmation par le médecin traitant. Enfin diagnostiqué TSA-SDI par médecin psychiatre le 09/02/2024