gérer les crises / la fatigue extrême quand il faut tenir / en public

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Philippine
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gérer les crises / la fatigue extrême quand il faut tenir / en public

Message par Philippine »

Bonjour,
Je suis en recherche de conseils par rapport au fait de gérer les moments de crises (plutôt shutdown en extérieur me concernant a priori) et l'extrême fatigue dans les moments où on n'a pas le choix.
Depuis plusieurs semaines, je bosse beaucoup sur ma compréhension de moi-même afin de davantage cerner mes limites et les respecter. J'ai même un tableau que je remplis tous les jours avec mes sensations au réveil, la liste des choses que j'ai faites dans la journée, mes sensations lors du sport et/ou des séances de psychomotricité et enfin un bilan des sensations le soir.
Il y a plusieurs objectifs à ce tableau :
- le premier est de garder une trace de ce qui me traverse car j'oublie très vite comment j'ai pu me sentir, et je peux forcer plusieurs jours voire semaines d'affilée sans m'en rendre compte (cela m'a conduite au burnout donc j'essaie vraiment de progresser dessus)
- le second est de prendre l'habitude de faire des "check" dans la journée de comment je me sens, d'en prendre quelques notes et du coup d'être mieux capable de savoir si je vais bien ou pas, qu'est-ce qui ne va pas, pourquoi ... Car je réalise très mal mes émotions et sensations.
J'ai l'impression que ce travail porte ses fruits. Je commence à avoir de meilleurs réflexes. Exemple : je suis très sensible aux lumières et cela me fatigue beaucoup. Pourtant je ne faisais rien contre ça avant et cela ne me traversait pas l'esprit d'éteindre la lumière (niveau passivité on ne fait pas mieux). Maintenant quand je suis gênée, j'en rends compte et parviens à le formuler. Du coup je demande si je peux éteindre, je baisse la luminosité de mon écran, et j'essaie de faire régulièrement des pauses visuelles avec un masque de nuit pour me reposer les yeux (à la maison seulement pour se dernier point).
C'est pareil avec le bruit : je n'hésite maintenant plus à mettre mon casque antibruit au boulot, peu importe ce que mes collègues peuvent en penser (très belle évolution me concernant)
Bref, j'identifie un peu mieux les moments qui me sont difficiles, mais maintenant je suis à la recherche de solution pour les moments où je n'ai juste pas le choix que d'être dans le bruit sans casque, exposée à du monde etc.
Je m'explique : cela m'est arrivée plusieurs fois cette semaine d'être extrêmement fatiguée dès le matin, plusieurs nuits ayant été mauvaises car mon fils était malade. Je n'ai cependant pas eu le choix que de vivre ma journée normalement, exactement comme si la nuit avait été parfaite. Physiquement, cela a été très dur.
Aujourd'hui, c'était encore pire car il y avait une sorte de fête/événement à mon travail, auquel j'étais tenue de participer. Il y avait du monde, ce n'était pas le cadre habituel, je ne savais pas comment me comporter. Donc beaucoup de stress + quelques réflexions sur mon attitude de la part d'une collègue qui, je crois, ne pensait pas à mal mais essayait de me coacher/canaliser pour que j'ai un comportement acceptable devant les parents : ne pas parler trop fort/tenir de propos trop francs/ne pas s'asseoir par terre (oui, il y a eu un moment où j'ai tenté de m'asseoir un peu à l'écart mais en fait cela ne se fait pas apparemment).
Ensuite, c'était l'heure du déjeuner en salle des profs, puis réunion parents-profs.
Forcément, tout cela a fait trop. J'ai réussi à travailler en salle des profs après les réunions mais mon intolérance au bruit était maximale, au point d'en avoir des nausées, alors qu'il n'y avait "que" 5 personnes autour qui parlaient (cela peut monter jusqu'à une bonne quinzaine facilement) et que je portais mon casque antibruit. Je n'arrivais plus à parler. Bref, le shutdown commençait.
J'ai décidé de rentrer et maintenant, je suis à la maison presque mourante. J'arrive encore à écrire heureusement.
Donc voilà, comment faire pour supporter les moments où je dépasse mes limites ? Car là, dès ce matin, j'ai bien compris que j'étais en train de les dépasser et que cela n'allait pas le faire... Mais donc, comment agir ? Comment survivre à une matinée de cours avec les élèves quand on n'a juste pas le choix ? A minima, comment gérer une situation de surcharge pour qu'elle ne se voit pas de l'extérieur du tout ? (exemple : le temps de ma réunion parents profs, car c'est un moment où il faut que je présente correctement)
J'aimerais savoir comment vous gérez ces moments là pour que ce soit discret si vous ne pouvez pas faire autrement.
Merci !
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Makerie
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Re: gérer les crises / la fatigue extrême quand il faut tenir / en public

Message par Makerie »

La seule méthode discrète que j'ai trouvée pour le bruit, c'est de porter des bouchons d'oreille plutôt qu'un casque, mais si tu dois parler avec c'est difficile car ta voix va résonner dans ta tête.

Perso je n'ai jamais pu trouver comment faire pour bien paraître quand je frôle ou dépasse mes limites. Quand ça arrive, je parais froide de ce qu'on m'a dit. Je ne fais plus qu'écouter l'autre en répondant que des oui, des non et surtout des "je sais pas" car je n'arrive plus à penser, et mon visage est inexpressif ou, comme diraient les autres, je fais la gueule. Je n'ai tout simplement pas les ressources pour faire plus donc je passe en "sous-régime".

Dans ton cas, il n'y aurait pas eu moyen d'au moins pouvoir t'isoler le temps du déjeuner ? Certain peuvent mal le prendre mais au final j'ai l'impression que c'était le seul moment de ta journée où ta présence n'était pas obligatoire. J'ai toujours misé sur la pause déjeuner quand je faisais des formations pour récupérer un peu d'énergie (et quel souvenir, les formateurs qui viennent me voir tous attristés : "pourquoi vous ne mangez pas avec nous ? On ne vous a pas intégrée au groupe ? On peut vous accompagner..." euh non merci, je suis là pour la formation qui m'épuise déja pas mal, j'ai pas envie de m'épuiser encore plus pendant ce qui est censé être ma pause pour faire ami-ami avec des gens que je reverrai jamais. Comment peut-on trouver un repas bruyant avec 15 inconnus reposant ? )

Enfin bref, je m'égare... Au final, à part trouver le moyen de s'eclipser de temps en temps pendant 10-15 minutes au toilettes pour se ressourcer, je ne vois pas comment on peut tenir une façade qui convienne aux autres.
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Philippine
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Re: gérer les crises / la fatigue extrême quand il faut tenir / en public

Message par Philippine »

Makerie a écrit : vendredi 2 février 2024 à 17:51 La seule méthode discrète que j'ai trouvée pour le bruit, c'est de porter des bouchons d'oreille plutôt qu'un casque, mais si tu dois parler avec c'est difficile car ta voix va résonner dans ta tête.

Perso je n'ai jamais pu trouver comment faire pour bien paraître quand je frôle ou dépasse mes limites. Quand ça arrive, je parais froide de ce qu'on m'a dit. Je ne fais plus qu'écouter l'autre en répondant que des oui, des non et surtout des "je sais pas" car je n'arrive plus à penser, et mon visage est inexpressif ou, comme diraient les autres, je fais la gueule. Je n'ai tout simplement pas les ressources pour faire plus donc je passe en "sous-régime".

Dans ton cas, il n'y aurait pas eu moyen d'au moins pouvoir t'isoler le temps du déjeuner ? Certain peuvent mal le prendre mais au final j'ai l'impression que c'était le seul moment de ta journée où ta présence n'était pas obligatoire. J'ai toujours misé sur la pause déjeuner quand je faisais des formations pour récupérer un peu d'énergie (et quel souvenir, les formateurs qui viennent me voir tous attristés : "pourquoi vous ne mangez pas avec nous ? On ne vous a pas intégrée au groupe ? On peut vous accompagner..." euh non merci, je suis là pour la formation qui m'épuise déja pas mal, j'ai pas envie de m'épuiser encore plus pendant ce qui est censé être ma pause pour faire ami-ami avec des gens que je reverrai jamais. Comment peut-on trouver un repas bruyant avec 15 inconnus reposant ? )

Enfin bref, je m'égare... Au final, à part trouver le moyen de s'eclipser de temps en temps pendant 10-15 minutes au toilettes pour se ressourcer, je ne vois pas comment on peut tenir une façade qui convienne aux autres.
Merci pour ta réponse !
L'idéal aurait effectivement été de déjeuner seule ce midi mais comme je n'avais pas prévu de Tupperware, j'ai pris un plateau à la cantine et n'ai pas eu d'autre choix que de manger à table avec mes collègues
Je pense que je n'aurais pas eu la force de prendre la voiture pour aller acheter un sandwich à la boulangerie.
Effectivement, c'est un point que j'aurais dû anticiper. À la base, je me suis inscrite à la cantine tous les jours jusqu'aux vacances de février justement pour alléger ma charge mentale et ne pas avoir à me préoccuper des repas, mais au final cela implique forcément de subir le bruit et la présence de collègues.

Les toilettes deviennent un bon lieu de repli en effet 😅
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Re: gérer les crises / la fatigue extrême quand il faut tenir / en public

Message par Flower »

Pour être honnête, aller aux toilettes, c'est la seule astuce vraiment utile que j'ai trouvée. Et sinon je serre les dents et je paie le prix ensuite...
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.
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Re: gérer les crises / la fatigue extrême quand il faut tenir / en public

Message par Philippine »

C'est trop triste et pénible
J'ai entendu une fois que pour faire passer les shutdowns, tenir des glaçons ça pouvait faire du bien
Mais je n'ai jamais testé et encore faut-il en avoir
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Re: gérer les crises / la fatigue extrême quand il faut tenir / en public

Message par Crocusette »

Philippine a écrit : vendredi 2 février 2024 à 17:17 Aujourd'hui, c'était encore pire car il y avait une sorte de fête/événement à mon travail, auquel j'étais tenue de participer. Il y avait du monde, ce n'était pas le cadre habituel, je ne savais pas comment me comporter. Donc beaucoup de stress + quelques réflexions sur mon attitude de la part d'une collègue qui, je crois, ne pensait pas à mal mais essayait de me coacher/canaliser pour que j'ai un comportement acceptable devant les parents : ne pas parler trop fort/tenir de propos trop francs/ne pas s'asseoir par terre (oui, il y a eu un moment où j'ai tenté de m'asseoir un peu à l'écart mais en fait cela ne se fait pas apparemment).
Ensuite, c'était l'heure du déjeuner en salle des profs, puis réunion parents-profs.
Je suis prof (secondaire) aussi et de l'avis du psychiatre, c'est pas un métier TSAfriendly.

Personnellement, je gère un peu différemment.

Depuis quelques années, je ne me rends pas à tous les rassemblements que je juge inutiles :
- fête/événement : hors de question. Que je sois tenue d'y aller ou pas... Je suis prof, mon travail ne consiste pas à aller à une fête.
- je ne travaille JAMAIS à l'établissement : je rentre chez moi. Je ne peux pas, tout le monde parle, je ne peux pas me concentrer. Je serais inefficace.
- je ne mange pas avec mes collègues. J'ai le chance d'habiter proche, je rentre chez moi. Je n'arrive pas à manger en public. Manger avec des gens ne fait pas partie de mon travail.
- réunions avec les collègues (type réunion avec les collègues de ma discipline) : en général j'y vais de manière raisonnée. J'y vais le matin et ne reviens pas après le déjeuner si cela ne s'avère pas nécessaire (ça ne l'est jamais).

- réunions parents profs : il n'y en a pas dans mon lycée, heureusement. Dans mon ancien établissement j'y allais. Mais en effet, j'étais exténuée après.

Depuis que je ne m'impose plus de me rendre aux réunions/rassemblements inutiles et stériles, je suis quand même moins fatiguée. Cela fait plusieurs années et personne ne m'a jamais fait de réflexion. Et même si on me fait remarquer mon absence, je dirais que oui en effet je n'étais pas là. Qu'est ce que tu veux qu'ils disent ? Qui peut reprocher à un prof de ne pas participer au bal d'hiver ? Qui peut nous reprocher de manger à l'écart ?

Je suis prof, je travaille à la réussite de mes élèves et je le fais très consciencieusement. En revanche, tout ce que je ne reconnais pas comme faisant partie de mon métier, je ne le fais pas.

Récemment je me suis retrouvée en shutdown en sortie cinéma :arrow: je refuse désormais d'accompagner plus d'une classe à une sortie.

Bref... Tout ça pour dire, tu n'as pas à tout accepter. Et pour le coup, si tu as envie de t'asseoir à l'écart - même au sol - fais le. Je ne suis pas certaine que cela ne se fasse pas.
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Philippine
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Re: gérer les crises / la fatigue extrême quand il faut tenir / en public

Message par Philippine »

Crocusette a écrit : mardi 6 février 2024 à 14:28
Philippine a écrit : vendredi 2 février 2024 à 17:17 Aujourd'hui, c'était encore pire car il y avait une sorte de fête/événement à mon travail, auquel j'étais tenue de participer. Il y avait du monde, ce n'était pas le cadre habituel, je ne savais pas comment me comporter. Donc beaucoup de stress + quelques réflexions sur mon attitude de la part d'une collègue qui, je crois, ne pensait pas à mal mais essayait de me coacher/canaliser pour que j'ai un comportement acceptable devant les parents : ne pas parler trop fort/tenir de propos trop francs/ne pas s'asseoir par terre (oui, il y a eu un moment où j'ai tenté de m'asseoir un peu à l'écart mais en fait cela ne se fait pas apparemment).
Ensuite, c'était l'heure du déjeuner en salle des profs, puis réunion parents-profs.
Je suis prof (secondaire) aussi et de l'avis du psychiatre, c'est pas un métier TSAfriendly.

Personnellement, je gère un peu différemment.

Depuis quelques années, je ne me rends pas à tous les rassemblements que je juge inutiles :
- fête/événement : hors de question. Que je sois tenue d'y aller ou pas... Je suis prof, mon travail ne consiste pas à aller à une fête.
- je ne travaille JAMAIS à l'établissement : je rentre chez moi. Je ne peux pas, tout le monde parle, je ne peux pas me concentrer. Je serais inefficace.
- je ne mange pas avec mes collègues. J'ai le chance d'habiter proche, je rentre chez moi. Je n'arrive pas à manger en public. Manger avec des gens ne fait pas partie de mon travail.
- réunions avec les collègues (type réunion avec les collègues de ma discipline) : en général j'y vais de manière raisonnée. J'y vais le matin et ne reviens pas après le déjeuner si cela ne s'avère pas nécessaire (ça ne l'est jamais).

- réunions parents profs : il n'y en a pas dans mon lycée, heureusement. Dans mon ancien établissement j'y allais. Mais en effet, j'étais exténuée après.

Depuis que je ne m'impose plus de me rendre aux réunions/rassemblements inutiles et stériles, je suis quand même moins fatiguée. Cela fait plusieurs années et personne ne m'a jamais fait de réflexion. Et même si on me fait remarquer mon absence, je dirais que oui en effet je n'étais pas là. Qu'est ce que tu veux qu'ils disent ? Qui peut reprocher à un prof de ne pas participer au bal d'hiver ? Qui peut nous reprocher de manger à l'écart ?

Je suis prof, je travaille à la réussite de mes élèves et je le fais très consciencieusement. En revanche, tout ce que je ne reconnais pas comme faisant partie de mon métier, je ne le fais pas.

Récemment je me suis retrouvée en shutdown en sortie cinéma :arrow: je refuse désormais d'accompagner plus d'une classe à une sortie.

Bref... Tout ça pour dire, tu n'as pas à tout accepter. Et pour le coup, si tu as envie de t'asseoir à l'écart - même au sol - fais le. Je ne suis pas certaine que cela ne se fasse pas.
Merci pour ton retour ! Moi aussi je suis prof dans le secondaire. Ca fait du bien de lire ça.

Malheureusement pour moi cependant : j'habite assez loin du travail et suis obligé de manger sur place (mais pas forcément en salle des profs, sauf qu'en pratique, ma voiture n'est pas hyper confortable). Je suis en train de voir pour déjeuner dans des salles de classe vides le midi (si seulement j'avais MA salle).

Moi aussi, j'ai fait un shutdown en sortie il y a quelque mois : nous devions accompagner 2 classes sur un forum des métiers. C'était la première fois que je faisais ça et j'ai rapidement déchanté en voyant le MONDE et le BRUIT sur place. C'était juste abominable. J'en ai été "malade" tout l'après-midi.

Malheureusement pour moi aussi, nous avons des réunions de concertation d'équipes obligatoires toutes les semaines, le vendredi après-midi. Et demain j'ai aussi une réunion pour discuter d'élèves spécifiques qui posent problème. Dans les périodes où il y a en plus les conseils de classes, les réunions parents-profs etc... C'est extrêmement dur pour moi de tenir.

En fait, la solution serait de changer d'établissement...
Dans mes souvenirs, quand j'étais en stage, il n'y avait pas autant de réunions.

Je n'ai pas compris non plus pourquoi je n'avais pas le droit de m'asseoir par terre. Ma collègue m'a appelée avec un air (il me semble) pas content en disant "Madame XXX" et en faisant un geste de la main pour me dire de me lever et la rejoindre :innocent: J'ai rien compris mais l'ensemble m'a épuisée.

En tout cas, si je change d'établissement, je crois que j'essaierai beaucoup moins de sociabiliser avec les collègues. C'était une erreur de ma part.
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Jolteon
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Re: gérer les crises / la fatigue extrême quand il faut tenir / en public

Message par Jolteon »

Philippine a écrit : mardi 6 février 2024 à 16:15 Je n'ai pas compris non plus pourquoi je n'avais pas le droit de m'asseoir par terre. Ma collègue m'a appelée avec un air (il me semble) pas content en disant "Madame XXX" et en faisant un geste de la main pour me dire de me lever et la rejoindre :innocent: J'ai rien compris mais l'ensemble m'a épuisée.
Je crois qu'il y a un code social qui fait que ce n'est pas acceptable de s'asseoir par terre? Ou que ça ne l'est plus à partir d'un certain âge? Dans certaines situations? Car cela m'est déjà arrivé de le faire et que plein de gens me copient, comme s'ils n'osaient pas avant que moi je le fasse (pour regarder un spectacle). Mais ça m'est déjà arrivé aussi que des personnes âgées fassent des remarques et se moquent de moi alors que je m'étais assis par terre dans une file d'attente. (La station debout immobile ou presqu'immobile dans les files me provoque assez vite des douleurs donc c'était ça ou renoncer. La carte de priorité m'avait été refusé car pas de difficulté à marcher/me déplacer à pied.) Je pense que pour ces personnes s'asseoir faisait "fainéant".
TSA (2018)
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Re: gérer les crises / la fatigue extrême quand il faut tenir / en public

Message par Crocusette »

Malheureusement pour moi aussi, nous avons des réunions de concertation d'équipes obligatoires toutes les semaines, le vendredi après-midi. Et demain j'ai aussi une réunion pour discuter d'élèves spécifiques qui posent problème. Dans les périodes où il y a en plus les conseils de classes, les réunions parents-profs etc... C'est extrêmement dur pour moi de tenir.

En fait, la solution serait de changer d'établissement...
Mais qu'est ce que vous faites lors de toutes ces réunions ?! Dans mon établissement, il n'y en a vraiment pas autant. En effet, je pense que songer à changer de bahut est une bonne idée. D'après ce que tu racontes, j'ai l'image d'un établissement qui met un peu la pression. Cela dit c'est dans l'air du temps (mettre les profs "au boulot" - du point de vue de la population générale).
Je n'ai pas compris non plus pourquoi je n'avais pas le droit de m'asseoir par terre. Ma collègue m'a appelée avec un air (il me semble) pas content en disant "Madame XXX" et en faisant un geste de la main pour me dire de me lever et la rejoindre :innocent: J'ai rien compris mais l'ensemble m'a épuisée.
Elle n'a pas à faire cela, elle n'est pas dans son rôle. A mon sens, c'est elle qui contrevient aux règles sociales dans ce cas précis et non toi. Je ne me permettrai pas de juger cette personne de manière générale, mais je suis persuadée que tu n'as pas mal agit.
C'est extrêmement dur pour moi de tenir.
Personnellement, j'ai demandé un allègement de service. Le personnel médical qui me suit est unanime : je vais finir par craquer si je continue comme ça. Si cela n'est pas déjà le cas, je pense que tu devrais regarder ce dispositif (qui est en alternance avec le mi temps thérapeutique pour compenser le handicap - dans la mesure où il n'y a pas de réel système). Les établissements scolaires sont violents pour les TSA (élèves et personnels) : bruit CONSTANT, multiplication des interactions, surstimulations, presque aucun moment de répit... Même en resquillant (précisément contre-resquillant d'ailleurs :mryellow: ) les réunions et autres joyeusetés, quand je rentre du boulot, je dors (je fais des sortes de migraines qui sont en fait des céphalées de tension je pense). Je n'imagine pas devoir répondre aux sollicitations qui sont les tiennes. Vraiment, tu as toute ma compassion.
Tu peux demander un allègement de service (auprès du rectorat) ou un mi temps thérapeutique (auprès de ton médecin). Tu peux également demander un aménagement d'emploi du temps. Par exemple, je demande à travailler le matin et à limiter les journées complètes.
Ces trois choses sont indépendantes de la RQTH.
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Dehlynah
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Re: gérer les crises / la fatigue extrême quand il faut tenir / en public

Message par Dehlynah »

Malheureusement pour moi cependant : j'habite assez loin du travail et suis obligé de manger sur place (mais pas forcément en salle des profs, sauf qu'en pratique, ma voiture n'est pas hyper confortable). Je suis en train de voir pour déjeuner dans des salles de classe vides le midi (si seulement j'avais MA salle).
dur dur...
alors pour tenir (à peu près)
pouvoir faire une mini- sieste quelque part (à un moment j'allais à l'infirmerie du lycée, s'il n'y avait pas d'élève bien sûr) - dans ta voiture (en emmenant masque etc. )
avoir une musique relaxante avec soi (qui peut aider à s'endormir)
je vois pas d'autre solution que cette pause de vrai repos (une psy hypnothérapeute m'a enregistré une petite séance de bodyscan, ça peut se trouver je pense - après si trop de stress et de pensées je n'arrive pas à me concentrer dessus, parfois je m'endors, mais ça fait un outil sous la main en plus, au lycée j'avais une musique indienne méditative - que j'écoute toujours, qui fait encore son effet ).
Sinon perso c'est vertiges, malaises, je bégaie, je bugge, je m'effondre quoi (public ou pas, à un moment le corps ne tient plus, serrer les fesses - malheureusement - ne suffit pas - du tout.)
A une époque, quand j'avais la vingtaine et pas d'enfants (qui se réveillent la nuit, et dont on doit s'occuper en rentrant du boulot) - je pouvais tenir et gérer à peu près sous le coup de l'adrénaline (avec gros besoin de récup après - et sans enfants c'est plus simple et juste faisable en fait :innocent: )
- j'ai eu trop de coups d'adrénaline sans doute (il me semble que c'est lié à la sécrétion de cortisol aussi, ce qui est toxique à long terme).
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs