Autisme et relations avec les bébés/enfants
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Re: Autisme et relations avec les bébés/enfants
Je pense que je peux intéragir à petite dose avec un bout de chou et même ça m'use beaucoup ( donc pas de bébés pour moi) .
Les enfants on va dire que j'utilise quelque chose un peu à l'ancienne ou les contacts avec l'enfant existent sauf que je trace une frontière entre eux et moi adulte.
A vraie dire , j'intéragit quasiment jamais, les enfants de mr et mme tout le monde je les appelle à peu près tous et toutes pitchounes pour un garcon et pitchounette pour une fille.
Les enfants on va dire que j'utilise quelque chose un peu à l'ancienne ou les contacts avec l'enfant existent sauf que je trace une frontière entre eux et moi adulte.
A vraie dire , j'intéragit quasiment jamais, les enfants de mr et mme tout le monde je les appelle à peu près tous et toutes pitchounes pour un garcon et pitchounette pour une fille.
Diagnostique autiste par le CRA en mars 2009
Si vi pacem, para bellum
Traduction Latine: Si tu veux la paix, prépare la guerre
Contrôleur des finances publiques 2ème classe en trésorerie municipale.
Adepte de la course à pied.
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Re: Autisme et relations avec les bébés/enfants
J'adore les enfants mais trouver une compagne est plus difficile pour moi que gagner au loto trois d'affilée. Je suis plutôt du genre papa poule/ père hélicoptère avec les enfants. Ce qui n'est pas toujours bon pour éduquer un enfant.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
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Re: Autisme et relations avec les bébés/enfants
depuis très jeune, je n'aime guère les bébés/jeunes enfants, je que trouve limite flippants/bizarres, bruyants et remuants
Je les évite donc autant que possible car c'est très inconfortable et stressant
Je les évite donc autant que possible car c'est très inconfortable et stressant
"Neuro-atypique en attente de définition"
Dyspraxique - QI très hétérogène - Diag SA en libéral (à approfondir / confirmer)
Ma présentation ici
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Re: Autisme et relations avec les bébés/enfants
Alors personnellement, je n'ai jamais aimé les enfants...
Je sépare bien cela de mon non-désir d'enfant : je n'apprécie pas les enfants en général, je n'ai jamais eu le feeling même dans ma famille directe. Je n'ai rien contre, je comprends qu'on puisse aimer, mais ce n'est pas pour moi. Pas intéressée au mieux, dérangée au pire (exemple : un enfant qui commence à pleurer dans le tram, je me bouche les oreilles, ou je m'enfuis à l'autre bout, voire même je descends et je prends le suivant).
Si certaines personnes ne souhaitant pas être parents peuvent malgré tout aimer les enfants, peuvent même travailler à leur contact, moi je fais partie de celles qui préfèrent s'en passer en toute circonstance et qui ne ressentent pas ou peu d'attendrissement.
En fait, j'ai l'impression que mes difficultés à me "connecter" aux adultes sont encore pires avec les enfants. Mais pas grave, j'en ai pas envie !
Ça me rappelle cet été quand mon frère m'a demandé, sur un ton moqueur que je lui connais bien, alors que nous passions à côté d'enfants dans un parc d'attractions : "Toi [Deoxys] t'aimes les enfants ?" Ce à quoi j'ai répondu : "Ah non pas du tout." de la façon la plus spontanée au monde.
Je sépare bien cela de mon non-désir d'enfant : je n'apprécie pas les enfants en général, je n'ai jamais eu le feeling même dans ma famille directe. Je n'ai rien contre, je comprends qu'on puisse aimer, mais ce n'est pas pour moi. Pas intéressée au mieux, dérangée au pire (exemple : un enfant qui commence à pleurer dans le tram, je me bouche les oreilles, ou je m'enfuis à l'autre bout, voire même je descends et je prends le suivant).
Si certaines personnes ne souhaitant pas être parents peuvent malgré tout aimer les enfants, peuvent même travailler à leur contact, moi je fais partie de celles qui préfèrent s'en passer en toute circonstance et qui ne ressentent pas ou peu d'attendrissement.
En fait, j'ai l'impression que mes difficultés à me "connecter" aux adultes sont encore pires avec les enfants. Mais pas grave, j'en ai pas envie !
Ça me rappelle cet été quand mon frère m'a demandé, sur un ton moqueur que je lui connais bien, alors que nous passions à côté d'enfants dans un parc d'attractions : "Toi [Deoxys] t'aimes les enfants ?" Ce à quoi j'ai répondu : "Ah non pas du tout." de la façon la plus spontanée au monde.
Diagnostiquée hyperactive (TDAH mixte), autiste et anxieuse
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Re: Autisme et relations avec les bébés/enfants
Je n'aurais pas dit mieux Deoxys ! J'ai le même sentiment vis à vis des enfants. Que cela soit des proches ou des inconnus. Pour moi, ça me fait le même effet.
Diagnostiquée TSA en octobre 2021 et épileptique depuis l'âge de 16 ans.
Mari diagnostiqué TSA en 2016.
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Re: Autisme et relations avec les bébés/enfants
Personnellement j'aime beaucoup les enfants (même si je trouve qu'en France ils sont assez mal élevés). Suis-je le seul par ici?
(Oups, j'avais raté le message de Lucius qui donne la réponse à ma question)
(Oups, j'avais raté le message de Lucius qui donne la réponse à ma question)
Diagnostiqué SA (septembre 2016).
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Re: Autisme et relations avec les bébés/enfants
Pareil que toi @DeoxysEn fait, j'ai l'impression que mes difficultés à me "connecter" aux adultes,sont encore pires avec les enfants.
Et je ne suis pas attendrie gâteuse,devant les enfants,
Le pire c'est les collègues qui essaient absolument de te montrer les photos de leurs marmots le cauchemar et puis t'as droit à toutes les séquences incluant leurs marmots dans des scènes absolument banales du quotidien,ou je ne comprend pas comment on peut se pâmer d'extase devant,c'est juste la vie quotidienne quoi non je ne comprends pas,
"Tiens la c'est Dudule sur le pot,tiens la c'est Dudule avec ses cheveux ébouriffés,tiens la c'est Dudule qui dit maman, t'as vu elle a les même yeux que moi,et puis sa petite bouille quand elle mange c'est trop mignon,et là elle danse dans son parc et..."
Oh purée stoooop j'en peut plus la c'est l'indigestion de mièvreries,je ne voudrais point être désobligeante et fort mufle mais...J'EN AI RIEN A FOUTRE des photos de tes gosses!
En général je ne me penche même pas pour regarder du coup la personne va voir quelqu'un d'autre ouf -_-'
Ah non zut crotte elle revient c'est pas vrai!
"Tiens la c'est Dudule qui marche,là il met le pied droit devant,la Dudule met le pied gauche devant,ooooh il recommence"
Ah oui ben il marche quoi effectivement pour marcher il est vivement conseillé d'avancer d'abord un pied puis après l'autre,parce que sinon Dudule le Bidule il va sauter a cloche pied,et c'est pas très pratique quand même ça,
"Attend t'as pas tout vu,et la Dudule incroyable qui boit son biberon,t'as vu les petites bulles avec la salive,c'est dingue ça comment c'est trop rigolo"
Ostara qui pète un plomb et assomme sa collègue a coup de pelle
Modifié en dernier par Ostara le dimanche 28 janvier 2024 à 23:46, modifié 1 fois.
Diagnostic TSA avec suspicion de TDA associé,trouble anxio-dépressif de type épuisement.
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Re: Autisme et relations avec les bébés/enfants
Ostara a écrit : ↑dimanche 28 janvier 2024 à 23:30Pareil que toi @DeoxysEn fait, j'ai l'impression que mes difficultés à me "connecter" aux adultes,sont encore pires avec les enfants.
Et je ne suis pas attendrie gâteuse,devant les enfants,
Le pire c'est les collègues qui essaient absolument de te montrer les photos de leurs marmots le cauchemar et puis t'as droit à toutes les séquences incluant leurs marmots dans des scènes absolument banales du quotidien,ou je ne comprend pas comment on peut se pâmer d'extase devant,c'est juste la vie quotidienne quoi non je ne comprends pas,
"Tiens la c'est Dudule sur le pot,tiens la c'est Dudule avec ses cheveux ébouriffés,tiens la c'est Dudule qui dit maman, t'as vu elle a les même yeux que moi,et puis sa petite bouille quand elle mange c'est trop mignon,et là elle danse dans son parc et..."
Oh purée stoooop j'en peut plus la c'est l'indigestion de mièvreries,je ne voudrais point être désobligeante et fort mufle mais...J'EN AI RIEN A FOUTRE des photos de tes gosses!
En général je ne me penche même pas pour regarder du coup la personne va voir quelqu'un d'autre ouf -_-'
Ah non zut crotte elle revient c'est pas vrai!
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Ah oui ben il marche quoi
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Moi c'est un collègue qui me montre sans cesse les vidéos de son bichon frisé et ses deux chats. Cela ne m'intéresse pas!
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Re: Autisme et relations avec les bébés/enfants
Ah ça par contre ça me dérange moins (les animaux ) si ça dure pas trop longtemps car il y a l'interaction sociale qui va avec en général.lucius a écrit : ↑dimanche 28 janvier 2024 à 23:45Moi c'est un collègue qui me montre sans cesse les vidéos de son bichon frisé et ses deux chats. Cela ne m'intéresse pas!Ostara a écrit : ↑dimanche 28 janvier 2024 à 23:30Pareil que toi @DeoxysEn fait, j'ai l'impression que mes difficultés à me "connecter" aux adultes,sont encore pires avec les enfants.
Et je ne suis pas attendrie gâteuse,devant les enfants,
Le pire c'est les collègues qui essaient absolument de te montrer les photos de leurs marmots le cauchemar et puis t'as droit à toutes les séquences incluant leurs marmots dans des scènes absolument banales du quotidien,ou je ne comprend pas comment on peut se pâmer d'extase devant,c'est juste la vie quotidienne quoi non je ne comprends pas,
"Tiens la c'est Dudule sur le pot,tiens la c'est Dudule avec ses cheveux ébouriffés,tiens la c'est Dudule qui dit maman, t'as vu elle a les même yeux que moi,et puis sa petite bouille quand elle mange c'est trop mignon,et là elle danse dans son parc et..."
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Re: Autisme et relations avec les bébés/enfants
Moi ça m'insupporte ce côté gaga qu'il a pour ses deux chats et son chien. J'ai dû mal à comprendre un tel attachement. Je trouve cela irrationnel.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
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Re: Autisme et relations avec les bébés/enfants
Je trouve ça plus attendrissant que pour des photos de marmots mais après c'est mon avis personnel,moi ça me touche beaucoup plus.
La pour le coup je comprend très bien cet attachement parce que j'ai le même.
Après je ne montre pas de photos de mes animaux a mes collègues car je n'en voit pas l'intérêt,ça a pu m'arriver mais c'est très rare.
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Re: Autisme et relations avec les bébés/enfants
Autant j'aimerai bien avoir des enfants, autant je ne veux pas d'animaux.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
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Re: Autisme et relations avec les bébés/enfants
[Bon, ma réponse est partie en dissertation, donc au fur et à mesure ça ne s'adresse plus vraiment à des personnes précises ; j'étais inspirée. ]
Ça me fait peur pour mon retour à l'emploi vos histoires de collègues avec leurs Dudules et leurs bichons.
Bon, plus sérieusement :
Je rejoins Ostara sur les animaux mais je te rejoins aussi lucius, parce que même si pour moi c'est l'inverse (autant je veux — j'ai — des animaux, autant je ne veux pas d'enfants), le fonctionnement semble être le même : on ne se sent concerné·es que par ce qui nous est désirable, ou en tout cas ce qui nous intéresse.
Je trouve bien d'aborder le sujet des animaux de compagnie car à mes yeux, adopter un animal non-humain ou avoir une descendance, ce sont deux choses qui sont au même niveau optionnellement parlant. Ce sont deux choix de vie qu'on peut faire ou ne pas faire, c'est en option quoi. Et parfois les gens prennent les deux options.
Après, je ne dirais pas que c'est la même chose, parce que ça ne l'est pas. Je ne veux d'ailleurs pas dénigrer l'expérience de la parentalité, qu'elle soit par conception ou par adoption ; elle force le respect par les difficultés (différentes et variables) qu'elle présente et qui en font une expérience nécessairement plus complexe que d'avoir un animal. [Je dis bien "plus complexe" et pas "plus lourde", "plus sérieuse", "plus importante", ...]
Il y a cependant des points communs qui font qu'un animal est comparable à un enfant, que les deux sont interchangeables : la responsabilité que l'on a vis-à-vis de lui en est un.
Le lien très fort que l'on tisse avec lui, également, qui est tout aussi fort qu'avec nos semblables, et qui n'est pas qu'illusoire/à sens unique... Pour certaines personnes (moi par exemple) il est plus naturel, plus fluide.
Mais ça n'est pas pour tout le monde.
Et de l'extérieur, on peut avoir du mal à le comprendre, voire à y croire.
Moi, ça me fait le même effet quand j'imagine ce que ressent un couple parent/enfant ; en soi je sais qu'il y a un lien très fort, que ça existe, mais je ne peux pas le saisir vraiment et surtout, c'est quelque chose que je vois comme un chemin de vie optionnel, que je ne prendrai pas car il ne m'intéresse absolument pas.
Pour la gagatisation envers les chats, chiens, et le reste, je la mets exactement au même rang que l'attitude que les gens ont envers les enfants et qui n'est profondément pas la mienne.
L'objet de cet émerveillement occupe la même place dans un cas comme dans l'autre : celle d'un être qui nous est cher et à qui on est cher. Mais il y a une expérience qui est intimement la mienne, et une qui ne l'est pas et ne le sera jamais (parce qu'il me manque l'attrait nécessaire pour me sentir concernée, "être sur la même longueur d'ondes" que les personnes concernées).
Maintenant, moi j'arrive à voir les enfants et les animaux comme des "bonus" nullement obligatoires dans la vie, car j'ai eu la chance de comprendre ce que je voulais, ne voulais pas au fil de mon parcours ; car je n'ai pas été trop conditionnée en grandissant.
Je ne dis pas que vouloir des enfants est forcément dû à un conditionnement. Je suis fermement convaincue que le désir d'enfant est quelque chose que beaucoup de gens ont, mais que tout le monde n'a pas (ou n'assouvira pas, par choix ou non).
Mais dans notre société, la parentalité n'est pas simplement un choix, un désir intime, elle est aussi un concept. Plus qu'une norme, elle a ce côté millénaire, intemporel, historique, un peu comme une tradition mystique, elle est vue comme le summum de la transmission. Et, en toute objectivité, c'est vrai.
Sauf qu'on en oublie que ce n'est pas pour tout le monde, que c'est en réalité tout aussi optionnel que d'avoir des animaux de compagnie.
Et après on en fait une norme, une attente, une pression (plus ou moins directe, ça va de l'algorithme publicitaire aux parents qui se voient déjà grands-parents). On y ajoute les grandes angoisses (justifiées) de l'humanité : la crainte de la mort, de la solitude, de l'insignifiance... Et en soi, il n'y a rien de mal à vouloir construire quelque chose, une famille dans le cas présent.
Mais on en oublie que tout le monde ne veut pas les mêmes choses. Et les personnes susceptibles de vouloir autre chose s'oublient parfois elles-mêmes, ne voyant pas d'autre chemin possible — ou alors elles savent mais craignent d'être jugées hors-norme.
Il arrive qu'elles s'assument et soient donc jugées hors-norme (car elle le sont, dans l'état actuel des choses).
On en oublie qu'avoir des enfants n'est qu'UNE manière de construire quelque chose, et qu'il en existe plein d'autres (par exemple mener un bout de chemin avec un animal ou plus ).
On en oublie aussi que "construire quelque chose" c'est une notion humaine (une notion, un sens, n'a pas d'existence propre en dehors du sentimental, du conceptuel)...
Mais comme la parentalité est perçue comme "l'expérience humaine ultime" (à la base, sans même parler de normes), les autres manières de construire sa vie sont perçues comme inférieures, moins nobles, voire ridicules. C'est pour cela qu'on voit plus volontiers d'un mauvais œil un maître ou une maîtresse d'animal qui se dévoue à lui au lieu d'un enfant. On ne voit pas les différents choix comme des possibilités/options égales : on prend l'un d'eux comme la référence par défaut (la parentalité) et donc forcément le reste nous semble une expérience moindre.
J'ajoute, même s'il lui est comparable à bien des égards, qu'un animal ne vient pas forcément en remplacement d'un enfant.
Quand bien même cela serait le cas, il est primordial de ne pas traîter l'animal comme un bébé humain (cela se voit malheureusement...), de ne pas en faire une poupée.
Mais finalement, le non-respect pour l'intégrité d'un être, même en toute bonne foi, peut se retrouver aussi avec les enfants : les parents qui voient en leur progéniture une extension de leurs personnes, qui les prennent pour des poupées, qui n'acceptent pas leur identité, ne prennent pas en compte leurs besoins... et ainsi de suite.
La vision de l'animal dans nos sociétés joue beaucoup là-dedans aussi...
Ça me fait prendre conscience de tous les facteurs qui peuvent rendre difficile la tâche de vraiment se connaître et savoir ce que l'on veut... Des fois j'imagine que ma vie aurait pu être différente, que j'aurais pu ne pas me rendre compte de certaines choses, que je pourrais être actuellement en couple ou en tout cas être mère, si les conditions n'avaient pas été réunies pour m'en préserver...
Je me rends compte à quel point avoir cette connaissance de soi-même (sans oublier les droits dont je dispose) repose sur un équilibre fragile ; je mesure le privilège de pouvoir aligner ma vie avec ce que je veux, et de pouvoir laisser le reste. [Édit - OK, j'avoue que le handicap à vie ne m'offre pas non plus une super marge de manœuvre de base, donc c'est vrai que j'ai vu un peu grand avec mon histoire de "privilège"... ]
Ça fait peur, quand j'y pense.
Ça me fait peur pour mon retour à l'emploi vos histoires de collègues avec leurs Dudules et leurs bichons.
Bon, plus sérieusement :
Je rejoins Ostara sur les animaux mais je te rejoins aussi lucius, parce que même si pour moi c'est l'inverse (autant je veux — j'ai — des animaux, autant je ne veux pas d'enfants), le fonctionnement semble être le même : on ne se sent concerné·es que par ce qui nous est désirable, ou en tout cas ce qui nous intéresse.
Je trouve bien d'aborder le sujet des animaux de compagnie car à mes yeux, adopter un animal non-humain ou avoir une descendance, ce sont deux choses qui sont au même niveau optionnellement parlant. Ce sont deux choix de vie qu'on peut faire ou ne pas faire, c'est en option quoi. Et parfois les gens prennent les deux options.
Après, je ne dirais pas que c'est la même chose, parce que ça ne l'est pas. Je ne veux d'ailleurs pas dénigrer l'expérience de la parentalité, qu'elle soit par conception ou par adoption ; elle force le respect par les difficultés (différentes et variables) qu'elle présente et qui en font une expérience nécessairement plus complexe que d'avoir un animal. [Je dis bien "plus complexe" et pas "plus lourde", "plus sérieuse", "plus importante", ...]
Il y a cependant des points communs qui font qu'un animal est comparable à un enfant, que les deux sont interchangeables : la responsabilité que l'on a vis-à-vis de lui en est un.
Le lien très fort que l'on tisse avec lui, également, qui est tout aussi fort qu'avec nos semblables, et qui n'est pas qu'illusoire/à sens unique... Pour certaines personnes (moi par exemple) il est plus naturel, plus fluide.
Mais ça n'est pas pour tout le monde.
Et de l'extérieur, on peut avoir du mal à le comprendre, voire à y croire.
Moi, ça me fait le même effet quand j'imagine ce que ressent un couple parent/enfant ; en soi je sais qu'il y a un lien très fort, que ça existe, mais je ne peux pas le saisir vraiment et surtout, c'est quelque chose que je vois comme un chemin de vie optionnel, que je ne prendrai pas car il ne m'intéresse absolument pas.
Pour la gagatisation envers les chats, chiens, et le reste, je la mets exactement au même rang que l'attitude que les gens ont envers les enfants et qui n'est profondément pas la mienne.
L'objet de cet émerveillement occupe la même place dans un cas comme dans l'autre : celle d'un être qui nous est cher et à qui on est cher. Mais il y a une expérience qui est intimement la mienne, et une qui ne l'est pas et ne le sera jamais (parce qu'il me manque l'attrait nécessaire pour me sentir concernée, "être sur la même longueur d'ondes" que les personnes concernées).
Maintenant, moi j'arrive à voir les enfants et les animaux comme des "bonus" nullement obligatoires dans la vie, car j'ai eu la chance de comprendre ce que je voulais, ne voulais pas au fil de mon parcours ; car je n'ai pas été trop conditionnée en grandissant.
Je ne dis pas que vouloir des enfants est forcément dû à un conditionnement. Je suis fermement convaincue que le désir d'enfant est quelque chose que beaucoup de gens ont, mais que tout le monde n'a pas (ou n'assouvira pas, par choix ou non).
Mais dans notre société, la parentalité n'est pas simplement un choix, un désir intime, elle est aussi un concept. Plus qu'une norme, elle a ce côté millénaire, intemporel, historique, un peu comme une tradition mystique, elle est vue comme le summum de la transmission. Et, en toute objectivité, c'est vrai.
Sauf qu'on en oublie que ce n'est pas pour tout le monde, que c'est en réalité tout aussi optionnel que d'avoir des animaux de compagnie.
Et après on en fait une norme, une attente, une pression (plus ou moins directe, ça va de l'algorithme publicitaire aux parents qui se voient déjà grands-parents). On y ajoute les grandes angoisses (justifiées) de l'humanité : la crainte de la mort, de la solitude, de l'insignifiance... Et en soi, il n'y a rien de mal à vouloir construire quelque chose, une famille dans le cas présent.
Mais on en oublie que tout le monde ne veut pas les mêmes choses. Et les personnes susceptibles de vouloir autre chose s'oublient parfois elles-mêmes, ne voyant pas d'autre chemin possible — ou alors elles savent mais craignent d'être jugées hors-norme.
Il arrive qu'elles s'assument et soient donc jugées hors-norme (car elle le sont, dans l'état actuel des choses).
On en oublie qu'avoir des enfants n'est qu'UNE manière de construire quelque chose, et qu'il en existe plein d'autres (par exemple mener un bout de chemin avec un animal ou plus ).
On en oublie aussi que "construire quelque chose" c'est une notion humaine (une notion, un sens, n'a pas d'existence propre en dehors du sentimental, du conceptuel)...
Mais comme la parentalité est perçue comme "l'expérience humaine ultime" (à la base, sans même parler de normes), les autres manières de construire sa vie sont perçues comme inférieures, moins nobles, voire ridicules. C'est pour cela qu'on voit plus volontiers d'un mauvais œil un maître ou une maîtresse d'animal qui se dévoue à lui au lieu d'un enfant. On ne voit pas les différents choix comme des possibilités/options égales : on prend l'un d'eux comme la référence par défaut (la parentalité) et donc forcément le reste nous semble une expérience moindre.
J'ajoute, même s'il lui est comparable à bien des égards, qu'un animal ne vient pas forcément en remplacement d'un enfant.
Quand bien même cela serait le cas, il est primordial de ne pas traîter l'animal comme un bébé humain (cela se voit malheureusement...), de ne pas en faire une poupée.
Mais finalement, le non-respect pour l'intégrité d'un être, même en toute bonne foi, peut se retrouver aussi avec les enfants : les parents qui voient en leur progéniture une extension de leurs personnes, qui les prennent pour des poupées, qui n'acceptent pas leur identité, ne prennent pas en compte leurs besoins... et ainsi de suite.
La vision de l'animal dans nos sociétés joue beaucoup là-dedans aussi...
Ça me fait prendre conscience de tous les facteurs qui peuvent rendre difficile la tâche de vraiment se connaître et savoir ce que l'on veut... Des fois j'imagine que ma vie aurait pu être différente, que j'aurais pu ne pas me rendre compte de certaines choses, que je pourrais être actuellement en couple ou en tout cas être mère, si les conditions n'avaient pas été réunies pour m'en préserver...
Je me rends compte à quel point avoir cette connaissance de soi-même (sans oublier les droits dont je dispose) repose sur un équilibre fragile ; je mesure le privilège de pouvoir aligner ma vie avec ce que je veux, et de pouvoir laisser le reste. [Édit - OK, j'avoue que le handicap à vie ne m'offre pas non plus une super marge de manœuvre de base, donc c'est vrai que j'ai vu un peu grand avec mon histoire de "privilège"... ]
Ça fait peur, quand j'y pense.
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Re: Autisme et relations avec les bébés/enfants
Ah mais non, optionnellement parlant ce n'est pas du tout au même niveau. On peut décider tout seul d'adopter un animal, on ne peut pas décider tout seul de faire un enfant...Deoxys a écrit : ↑lundi 29 janvier 2024 à 12:40 Je trouve bien d'aborder le sujet des animaux de compagnie car à mes yeux, adopter un animal non-humain ou avoir une descendance, ce sont deux choses qui sont au même niveau optionnellement parlant. Ce sont deux choix de vie qu'on peut faire ou ne pas faire, c'est en option quoi.
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Re: Autisme et relations avec les bébés/enfants
Je suis d'accord. J'ai des proches qui n'avaient pas d'enfants mais des animaux de compagnie. Cela les occupaient mais en réalité, ils étaient seuls et isolés. En même temps, je connais des gens qui ont des enfants mais qui sont incapables de comprendre le rôle de parent. et qui ont plus de compassions pour leurs animaux. Et surtout un enfant cela grandit, cela devient autonome. Un chien, cela réclame l'attention de celui qui le nourrit peu importe qui il est.Carapa a écrit : ↑lundi 29 janvier 2024 à 22:08Ah mais non, optionnellement parlant ce n'est pas du tout au même niveau. On peut décider tout seul d'adopter un animal, on ne peut pas décider tout seul de faire un enfant...Deoxys a écrit : ↑lundi 29 janvier 2024 à 12:40 Je trouve bien d'aborder le sujet des animaux de compagnie car à mes yeux, adopter un animal non-humain ou avoir une descendance, ce sont deux choses qui sont au même niveau optionnellement parlant. Ce sont deux choix de vie qu'on peut faire ou ne pas faire, c'est en option quoi.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.