Situations de malaise

[WakanaSakuna]

Je fais ce post parce que je cherche des réponses et j'espère ne pas être le seul dans le cas présent.

Il m'est arrivé à de très nombreuses reprises de me sentir mal à l'aise en entendant des termes ou des scènes de films ou séries qui ont été marquantes pour moi et m'ont fait réfléchir sur moi-même.

Le premier exemple qui me vient en tête c'est dans le film Les Visiteurs 2 où Jacouilles lance des oeufs dur le patron d'un supermarché et ce dernier est complètement couvert de jaunes d'œufs et cette scène m'a un peu choqué et qui a causé ce malaise.

Autre exemple, dans le film Disney Les aventures de Bernard et Bianca vers la fin on voit Médusa qui tente de rattraper Penny mais la corde fini par lâcher et les alligators qui la portent foncent vers le bateau et c'est leurs réactions accompagnées de la musique qui m'a mis mal à l'aise.

Là où je veux en venir, c'est que en fonction de certains termes, de tels personnages, de tels musiques dans la scène, de telles scènes, de telles réactions cela me cause un malaise profond qui est difficilement effaçable de mon esprit et me poursuit au fil des années au point où je veux skiper les scènes en question. Vous pouvez considérez cela comme une sorte de trauma.

Et du coup la question que je me pose, c'est est-ce que vous aussi dans votre vie, dans celle de vos enfants ou de vos proches vous avez déjà vécu cette situation ?

Attention, le fait que ce soit arrivé à moi ne veut pas forcément dire que cela s'applique à tous les TSA, cela peut être un cas isolé ou alors concerner une certaine partie des TSA. Si vous avez déjà eu cette sensation, merci de me faire part en commentaires pour voir si je peux comprendre de quoi il s'agit parce que j'envisage d'en parler à ma psychiatre. Passez une bonne journée et bonne année à tous.

Cordialement Wakana Sakuna.

[Mizunotama]

Les 2 exemples personnels qui me viennent en tête en terme de gêne/peur liés à un passage d'un film/livre, c'est le visage du dieu-cerf dans Princesse Mononoke, et les 2 jumelles de The Shining.

Dans le 2ème cas, c'est normal, dans le sens ou c'est justement fait pour faire peur/mettre mal à l'aise.

Pour le 1er cas, je sais qu'étant jeune, je ne pouvais pas regarder les scènes avec le visage en question (visage trop inexpressif, on dirait un masque avec des yeux sans vie), ca me terrifiait beaucoup trop, mais maintenant, j'arrive à les regarder (par contre, j'ai toujours un sentiment de malaise, avec ce genre de visage/masque ; dans le même registre, les masques des anges dans Neon Genesis Evangelion me mettent pas bien à l'aise non plus).

Rien à voir, mais pourquoi toujours mettre "Cordialement WakanaSakuna" à la fin de tes messages ? Ca me donne l'impression de répondre à un message officiel (après, je dis ca, mais je sais que j'ai des problèmes au niveau du tutoiement/vouvoiement)

[Kumi_44]

Les situations de malaise je les ressens surtout quand je regarde des films de type comédies. Et les comédies romantiques... dire que j'en regardais beaucoup petite (j'en ai honte limite).
Il y a que de très rares films de ce genre où je peux les regarder sans me sentir mal à l'aise. Peut être est ce parce que je n'intègre pas cet humour ?
Il y a aussi des films ou séries avec des situations sociales qui me gênent personnellement et les réactions qui ne sont pas "réels". Même si je sais que ce n'est quun film ou une série, je le prend au premier degré. Sauf quand c'est assumé. Trop d'implicite ça me "tue".
Je peux regarder Dr Who sans problème !

C'est frustrant de ressentir des frissons et cette gêne jusqu'à vouloir passer la scène tellement que c'est intenable. J'aurai du mal à expliquer le pourquoi cela m'arrive.

Ce que je sais (pour ma part bien sûr), c'est que je ne pense pas que c'est un trauma mais une réaction comme on pourrait avoir quand on regarde un film d'horreur. The thing...

J'ai d'autres films / séries où je ne ressens pas de la gêne/ malaise mais une profonde frustration. Surtout quand c'est relié à mes intérêts spécifiques ! Ça m'arrive plus souvent que le malaise ou le cringe.

[Jiheu]

Bonsoir à tous.

Je confirme, il m'est également impossible de regarder certaines scènes, un exemple bien connu et qui a traumatisé nombre d'enfants, la mort de la maman de Bambi.
Ou encore le film "Animaux et Cie" quand les tortues meurent, sans oublier le dernier épisode de la série "Il était une fois la vie" dans lequel le grand-père est mort.

Tout cela nous met face à ce que nous sommes face à la mort.

[Thomise]

Un traumatisme, au sens psychologique du terme est l'exposition directe à un événement traumatique avec risque de mort (réelle) pour soi même ou autrui avec irruption d'un sentiment de peur extrêmement intense, d'impuissance ou d'horreur.

Cela est totalement différent d'une sensation de malaise, qui est néanmoins à prendre en compte et à traiter si cela est gênant dans la vie quotidienne.

Je trouve pour ma part assez discutable de qualifier de "traumatisme" des événements qui bien que pénibles n'ont aucune mesure avec l'effroi et l'impact psychologique hautement destructeur d'un traumatisme tel que le définissent les spécialistes de la santé mentale.

Heureusement qu'on est pas "traumatisé" par un dessin animé ou une scène fictionnelle. Il suffit juste de partir du ciné ou de zapper et c'est fini. Rien à voir avec l'impossibilité de fuir ou d'échapper à la confrontation dans ses tripes à sa propre mort lors d'un viol, d'un bombardement, d'un séisme, d'une menace par arme à feu, d'un acte de terrorisme...et j'en passe.

Etre traumatisé c'est avoir été confronté à sa propre mort dans ses tripes et dans sa chair (et pas juste à l'idée que l'homme est mortel, ça c'est une prise de conscience par laquelle passe tout humain qui grandit).

[Spica]

Bonjour, bonne année 2024 à tous.

Sujet intéressant.
Des scènes de films m'ont profondément et durablement marqué, affecté, telles que celles décrites par Jiheu, en lien avec la mort soudaine.
Le thème de l'injustice heurte aussi ma sensibilité, même lorsqu'il est abordé dans des films non tirés de faits réels. En particulier, si ce thème est central, il m'arrive de ressentir une certaine tristesse, de façon plus ou moins prononcée, suivant le type de musique auquel a recours le réalisateur.

Bon courage WakanaSakuna pour la démarche avec la psychiatre.

[Dehlynah]

Un traumatisme, au sens psychologique du terme est l'exposition directe à un événement traumatique avec risque de mort (réelle) pour soi même ou autrui avec irruption d'un sentiment de peur extrêmement intense, d'impuissance ou d'horreur.

Cela est totalement différent d'une sensation de malaise, qui est néanmoins à prendre en compte et à traiter si cela est gênant dans la vie quotidienne.

Je trouve pour ma part assez discutable de qualifier de "traumatisme" des événements qui bien que pénibles n'ont aucune mesure avec l'effroi et l'impact psychologique hautement destructeur d'un traumatisme tel que le définissent les spécialistes de la santé mentale.

Heureusement qu'on est pas "traumatisé" par un dessin animé ou une scène fictionnelle. Il suffit juste de partir du ciné ou de zapper et c'est fini. Rien à voir avec l'impossibilité de fuir ou d'échapper à la confrontation dans ses tripes à sa propre mort lors d'un viol, d'un bombardement, d'un séisme, d'une menace par arme à feu, d'un acte de terrorisme...et j'en passe.

Etre traumatisé c'est avoir été confronté à sa propre mort dans ses tripes et dans sa chair (et pas juste à l'idée que l'homme est mortel, ça c'est une prise de conscience par laquelle passe tout humain qui grandit).

sur le coup j'ai trouvé bien que tu fasses le distingo MAIS
il me semble que pour certains cerveaux et profils, le rapport aux images, à l'imaginaire et à la fiction peut être très exacerbé, comme s'il n'y avait plus de limite entre soi et la fiction (ce sujet a été abordé il me semble ici)

Il suffit juste de partir du ciné ou de zapper et c'est fini.

justement non
parfois la digestion ne se fait pas.

Je pense que la confrontation à certaines images peut relever d'une forme de trauma dans le sens où ça va altérer par la suite l'humeur, le sommeil, des perceptions de la réalité (repenser à ces images, situations, de façon obsessionnelles par ex.), bref le psychisme dans sa globalité.

Je vois bien la différence avec des traumas, où en effet l'intégrité physique et psychique est mise en danger, ce que j'ai aussi vécu, je peux comparer les deux mais je constate que mon rapport à la fiction est très réel (je dois d'ailleurs faire très attention aux images que "j'ingère").
petite j'ai vu "Taram et le chaudron magique", je ne pouvais plus m'endormir, j'ai été terrorisée,le soir dans mon lit, et ce pendant des mois
- la sorcière de la belle au Bois dormant, j'en ai fait des cauchemars aussi - ces personnages sont entrés dans ma réalité en quelque sorte,ils me mettaient en danger de façon imaginaire certes mais altéraient de toute évidence mon quotidien.

j'avais vraiment du mal à faire le distingo avec la réalité, petite et quasi encore maintenant, les films ou les livres ont un impact tel qu'ils imprègnent mon psychisme et ma réalité - j'ai eu des réactions excessives de désespoir face à des films
"l'arbre aux sabots" - mes parents ont regretté de me l'avoir montré -
je crois que le processus d'identification est poussé à l'extrême - je compatis à l'extrême - que ce soit réaliste ou non d'ailleurs - et je pouvais faire des crises de désespoir, sangloter des heures -

ça rejoint peut être aussi le rapport aux rêves - j'ai déjà fait des rêves proprement traumatisants (mon cerveau aurait dû censurer) avec des flashs qui reviennent dans la journée, plusieurs semaines, années - alors que ce n'est pas la réalité, que je ne suis pas "réellement" en danger.

Il y a aussi la possibilité que des traumas réels exacerbe la sensibilité à des scènes difficiles, perturbantes - mais là c'est encore autre chose.

[Thomise]

sur le coup j'ai trouvé bien que tu fasses le distingo MAIS
il me semble que pour certains cerveaux et profils, le rapport aux images, à l'imaginaire et à la fiction peut être très exacerbé, comme s'il n'y avait plus de limite entre soi et la fiction (ce sujet a été abordé il me semble ici)

Il suffit juste de partir du ciné ou de zapper et c'est fini.

justement non
parfois la digestion ne se fait pas.

Je pense que la confrontation à certaines images peut relever d'une forme de trauma dans le sens où ça va altérer par la suite l'humeur, le sommeil, des perceptions de la réalité (repenser à ces images, situations, de façon obsessionnelles par ex.), bref le psychisme dans sa globalité.

Je vois bien la différence avec des traumas, où en effet l'intégrité physique et psychique est mise en danger, ce que j'ai aussi vécu, je peux comparer les deux mais je constate que mon rapport à la fiction est très réel (je dois d'ailleurs faire très attention aux images que "j'ingère").
petite j'ai vu "Taram et le chaudron magique", je ne pouvais plus m'endormir, j'ai été terrorisée,le soir dans mon lit, et ce pendant des mois
- la sorcière de la belle au Bois dormant, j'en ai fait des cauchemars aussi - ces personnages sont entrés dans ma réalité en quelque sorte,ils me mettaient en danger de façon imaginaire certes mais altéraient de toute évidence mon quotidien.

j'avais vraiment du mal à faire le distingo avec la réalité, petite et quasi encore maintenant, les films ou les livres ont un impact tel qu'ils imprègnent mon psychisme et ma réalité - j'ai eu des réactions excessives de désespoir face à des films
"l'arbre aux sabots" - mes parents ont regretté de me l'avoir montré -
je crois que le processus d'identification est poussé à l'extrême - je compatis à l'extrême - que ce soit réaliste ou non d'ailleurs - et je pouvais faire des crises de désespoir, sangloter des heures -

ça rejoint peut être aussi le rapport aux rêves - j'ai déjà fait des rêves proprement traumatisants (mon cerveau aurait dû censurer) avec des flashs qui reviennent dans la journée, plusieurs semaines, années - alors que ce n'est pas la réalité, que je ne suis pas "réellement" en danger.

Il y a aussi la possibilité que des traumas réels exacerbe la sensibilité à des scènes difficiles, perturbantes - mais là c'est encore autre chose.

Je trouve ton retour tout à fait éclairant Dehlynah. En effet, certains profils "hypersensibles" peuvent se sentir plus impactés que d'autres par des fictions, à fortiori enfant, car le petit homme n'a pas la maturité suffisante pour distinguer la fiction de la réalité. C'est une compétence cognitive que demande du temps à s'acquérir et c'est souvent une des causes de cauchemars et de terreurs nocturnes chez les jeunes enfants. Mais pour autant, il ne s'agit pas de "traumatismes" au sens des professionnels de santé mentale. Ce qui bien entendu ne minimise en rien la souffrance de ceux qui les endurent et qu'il faut bien entendu faire un travail de réassurance avec ces jeunes.

Par ailleurs, il faut aussi faire attention à ne pas confondre chez une personne qui a été traumatisée le (ou les) trauma(s) originel(s) et les phénomènes de flashs back (ou reviviscences) qui peuvent se déclencher à l'occasion d'une situation rappelant inconsciemment la situation du trauma original. On parle alors de "trigger".

Par exemple, un enfant qui aurait été menacé de mort ou battu dans une chambre au papier peint avec des dessins de Bambi, peut très bien ne pas se souvenir une fois adulte du papier peint de cette chambre d'enfant mais se trouver dans un état de détresse intense à chaque fois qu'il regarde ce dessin animé. La fiction n'est pas un traumatisme, mais juste un déclencheur d'un souvenir traumatique.

[rekkan]

Depuis longtemps les scènes de passage à tabac me mettent mal à l'aise.

[Jiheu]

Même si ce n'est qu'un film, je ne peux empêcher de pleurer sur la scène de Mr Bretodeau.

[MrMétaphysique]

Oui, mais il me semble que c'est le cas pour tout le monde, non ?

Je ne comprends pas bien ce que tu veux dire à ta psychiatre. La fiction a pour but de faire réfléchir. C'est pour ça que le cinéma est un art.