Dès l'instant où j'ai découvert que la quête de savoir s'était encombrée des filets de Facebook, mon intérêt pour la lecture s'est évaporé tel un mirage matinal.
Hélas, j'aurais ardemment souhaité plonger dans une exploration méticuleuse des liens ténus entre la mélodie et le baume qu'elle apporte à l'âme tourmentée par la dépression, ou peut-être dans une quête des effets de celle-ci sur l'éclat de la créativité ou la clarté de la concentration. Cependant, il semble que nous naviguons dans une ère où certaines études se laissent guider, tel un navire égaré, par les vents capricieux des réseaux sociaux. Ces derniers, tels des labyrinthes de miroirs déformants, regorgent de figures aux contours flous, bâtissant une réalité d'un monde parallèle qui, à l'évidence, ne parvient pas à saisir l'essence véritable de l’humanité (Selon ma propre interprétation de ce que devrait idéalement représenter l'humanité...).
(Lorsque l'on croit avoir touché le fond de l'océan de la sottise humaine, on découvre, telle une fosse abyssale, qu'il est toujours possible de s'enfoncer davantage dans ses ténèbres insondables...)
J'ai croisé le chemin de nombreuses âmes, y compris la mienne, qui trouvent un remède à leur douleur, qu'elle soit charnelle ou psychique, en se plongeant dans des symphonies qui se dressent en opposé radical aux mélodies considérées apaisantes. C'est une sorte de thérapie par surexposition aux vagues sonores. De même, lorsque je ressens cette effervescence interne, semblable à une fission nucléaire, la douleur s'atténue, balayée par une marée montante d'hormones salvatrices - endorphines, dopamine, sérotonine, et opioïdes naturels.
Je ressens un impératif irréfutable pour que la musique à laquelle je prête l'oreille m'immerge et m'entraîne dans l'un de mes mondes intérieurs, généralement sous la forme de formes géométriques complexes, de teintes vibrantes, d'éclats lumineux semblables à des étoiles filantes, d'images mentales... Cela est essentiel pour que je puisse éprouver des émotions profondes et véritablement « vivre » la musique; sans cela, elle reste sans effet sur mon être.
NB: ce voyage à travers les réseaux d'émotions et de perceptions évoqué ici est profondément personnel, une odyssée singulière façonnée par le prisme unique de mon vécu et de ma sensibilité. Il est essentiel de reconnaître que cette expérience, bien que profondément vraie pour moi, ne peut prétendre incarner l'expérience universelle. Chaque individu, dans son essence unique, danse au rythme d'une mélodie différente, peignant sa réalité de couleurs et de textures qui lui sont propres. Ainsi, en partageant cette esquisse de mon monde intérieur, je n'entends pas ériger mon vécu en exemple universel, mais plutôt offrir un témoignage, un fragment de l'immense mosaïque des expériences « humaines ».