Un peu d'archéologie Asperansienne,
comme dirait Benoit ...
En faisant une recherche sur la solitude,
j'ai été fort étonné du peu de discussions
à ce sujet délicat, voire douloureux.
Je reviens donc au sujet de cette discussion :
Jonquille57 a écrit :Mon titre aurait dû être : La peur de la solitude empêche-t-elle la volonté d'être indépendant ?
[...]
J'aimerais connaître votre avis là-dessus, et savoir comment les personnes aspies arrivent à concilier les deux : indépendance et gérer la solitude.
Cette question me semble intéressante,
tout comme les réponses qu'on peut lire.
En gros, le désir d'indépendance peut être
contrarié par la crainte de la solitude, mais aussi,
et sans doute bien plus encore, par l'appréhension
de la gestion du quotidien et de la paperasserie ...
J'ai moi-même eu bien du mal à oser l'indépendance,
(et pourtant Dieu sait si j'avais envie d'être chez moi,
mais dans une maison isolée à la campagne, pas facile),
et, terrorisé que j'étais à l'idée de gérer ce fameux
quotidien (courses, cuisine, ... administratif, voisinnage ...),
j'ai longtemps squatté chez mes parents.
J'ai ensuite testé un petit appartement en ville,
puis une maison en lotissement, tout ceci sans
grand bonheur, c'est le moins que je puisse dire.
Aujourd'hui c'est différent, puisque j'ai, enfin,
ma maison à la campagne, sans voisins immédiats.
Mon rapport à la solitude présente deux aspects.
D'un côté, il m'est indispensable d'être régulièrement
seul, ce que j'appelle avoir des journées "
pour moi".
J'adore me lever en sachant que je n'ai pas besoin de sortir.
Je ne m'ennuie d'ailleurs jamais durant ces périodes,
qui peuvent durer plusieurs journées d'affilée :
j'ai toujours mille pensées et mille rêves en cours ...
D'un autre côté, si la solitude me pèse, c'est moins en raison
de l'absence de l'autre, que de l'absence de relation à l'autre.
Ainsi, lorsque je vois des personnes "
normales" passer
une soirée ensemble, partager un repas, plaisanter, rire,
chahuter, danser ... etc ... je vois bien que toutes ces personnes
prennent un immense plaisir pendant tous ces moments.
Mon problème est que j'arrive bien à percevoir et à concevoir
ce "
plaisir d'être ensemble" chez les autres, plaisir qui me
fait bourgrement envie, mais que je ne le ressens pas,
pas plus que je ne le conçois, pour moi-même.
Ce plaisir, cette légèreté, me reste inaccessible,
et j'ai douloureusement conscience de passer
à côté de choses qui, à lire nombre de réflexions
et même de témoignages, constituent le sel de la vie ...
Enfin, je n'ai pas souvenir d'avoir rencontré d'alter-ego,
quelqu'un(e) qui aurait la même façon de voir la vie.
Probablement un excès d'égocentrisme ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).