Je me considère heureuse car je ne suis pas fondamentalement malheureuse. Et ce, depuis quelques jours - en début de semaine, j'ai manqué d'antidépresseurs 2 jours, dimanche et lundi, et, alors que je prends une faible dose à laquelle je réagis suffisamment bien, j'ai été vraiment mal à plusieurs reprises.
J'ai revu mon généraliste vendredi pour le renouvellement, quoique dès mardi j'avais repris les médicaments, ayant pu renouveler à la pharmacie (le pharmacien a retrouvé le double de l'ordonnance). Discussion avec lui :
"Je veux réfléchir pour voir si la dose doit être quand même augmentée. Je vais attendre la rentrée et la reprise du travail... Pour l'instant, je ne me sens pas mal, mais pas vraiment bien non plus. Remarquez, j'ai peut-être des attentes irréalistes, peut-être que ne pas être mal c'est déjà bien."
Lui : ...
Qu'est-ce que c'est être bien ? J'ai tellement réduit mes attentes depuis ma jeunesse...
Autrefois j'aurais dit "il me faut ça, ça et ça..." Aujourd'hui, je suis heureuse quand je suis en paix, sans problème lancinant tant qu'il n'est pas réglé, souffrances dues à la réaction d'autres personnes, à l'incompréhension (et souvent mon incapacité à m'exprimer) ; heureuse toujours quand je marche dans la nature avec ma chienne ou seule, sous des arbres, que je vois des vues, des détails qui attirent mon attention, me plaisent, que je me demande comment je pourrais m'en rappeler, les fixer, peut-être par l'écriture. Je suis heureuse quand nous vaquons à nos occupations toutes les trois, mes filles et moi, chacune de notre côté, mais ensemble dans le même espace, ou que nous faisons quelque chose ensemble.
Quand j'ai ça aujourd'hui, ça me paraît bien assez pour me trouver heureuse.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.