,L'observation des comportements est une passion que j'ai depuis fort bien longtemps tout autant que de copier les attitudes et manière de communiquer (verbalisation). Quand j'étais très petite, je passais beaucoup de temps dans le jardin de mes parents et j'observais le mouvement des insectes, des plantes portées par le vent. J'observais là où les plantes choisissaient de diriger leurs feuilles, pourquoi certaines étaient plus développées et d'autres plutôt chétives. Je lisais des livres pour m'expliquer le principe de la photosynthèse, l'importance des conditions du milieu qui a une influence sur la croissance des plantes. J'ai fait la même chose par la suite pour les insectes, comprendre les modes de communication entre individus. Puis avec mes chats. Enfin avec les enfants de mon âge et dans une mesure les adultes avec qui je parlais énormément (bien qu'enfant ils m'intéressent bien moins que les enfants du même âge). Par la suite, à l'adolescence, j'ai commencé à plutôt observer les comportements typiquement amoureux des jeunes de mon âge (aussi à réaliser mon importante différence, sans savoir la définir cependant, à l'époque là, moi j'étais très en retard sur ce plan, ayant l'affectivité d'un enfant en vérité). A l'âge adulte, j'ai été fascinée par l'aspect culturel, l'impact de la culture sur le façonnement des comportements (certains interdits, certains rituels avec des étapes données) et l'absence de sens logique m'a aussi énormément déstabilisée (la variété des cultures m'a paru être un temps aussi beau et fascinant à observer que finalement très vain et une véritable perte d'efficacité pour vivre sur certains plans. Sur ce dernier point, moi qui essayait d'économiser chaque gramme d'énergie pour les tâches de base, je projetais probablement aussi mon propre besoin d'aller à l'essentiel pratico-pratique souvent et sans trop de fioritures.)
Aujourd'hui, je reste terriblement intéressée par ce que j'ai observé tant de fois
(comportements, expressions verbales, jeux de mots, etc.) et puis aussi en début d'acceptation que mon sentiment d'étrangeté est simplement lié au fait que pour moi tout cela n'est pas naturel (essentiellement, bien que j'aie des automatismes, je pense, je dois encore trop souvent quand je suis trop pressée me demander "comment il faut se comporter déjà" et parfois malgré le fait d'avoir en effet réalisé le comportement centaines si ce n'est des milliers de fois auparavant)Aussi épuisante que l'interaction avec l'autre
et aussi avant cela l'observation de l'autre (sans oublier le contrôle de mes propres expressions), le tout en conscience (la source d'épuisement cognitif), je continue à aimer intéragir avec les Autres. Je continue à rester fascinée, intéressée, profondément en empathie (avec l'Autre si je réalise qu'il a un souci, une difficulté), dans l'envie aussi d'encourager, de favoriser dans les interactions que l'autre prenne soin de lui, gagne ses challenges, fasse tout en ce sens. Irrémédiablement, je reste fascinée et je pense que je ne me préserve pas assez aussi. C'est un peu aussi pour cela que j'écris ce poste
, je pense que la passion de l'interaction avec l'Autre l'emporte toujours, la volonté de le comprendre, l'étudier, essayer de l'encourager à prendre soin d'un point qui le blesse, à surmonter un obstacle qui le gêne, cela me vanne trop. Sans certitude. Alors qu'on me parle aussi de faire une évolution professionnelle en quittant mon emploi de professeur qui m'amène naturellement à avoir des centaines d'interactions par jour au moins 4 jours par semaine, je me demande si certain(e)s d'entre vous ont cette passion comportementaliste et à l'interaction avec l'Autre et s'il vous a été possible de continuer malgré la fatigue, avec quelques aménagements? Quelques manières de cadrer aidantes? Ou si vous avez levé le pied de vous engager trop (trop souvent) dans des interactions sociales?
