En fait, quand une personne interprète "la femme passe la main dans ses cheveux" comme "elle veut communiquer avec moi", on peut y voir le fait de sentir visé ou d'avoir besoin d'attention. Pourtant, Ostara a bien rappelé que les femmes le font en général machinalement, régulièrement pour repositionner les cheveux (déplacés par le vent), un peu comme le t-shirt ou le débardeur moulant qui se soulève quand le sac à dos le frotte et que la personne (pas seulement les femmes) rebaisse vers le pantalon - c'est désagréable cette sensation de vent dans le bas du dos.
Tiens, admettons que je sois à la gare où il y a plein de personnes. Une femme se passe la main dans les cheveux. Vais-je me mettre à croire qu'elle s'adresse à moi spécifiquement alors qu'il y a tant d'autres personnes, alors que probablement elle ne s'adresse à personne en particulier - c'est peut-être le vent occasionné par le mouvement du train qui a déplacé ses cheveux longs. Autre exemple : avec la transpiration, mes lunettes glissent plus souvent sur mon nez, et je dois les redresser ; est-ce que chaque femme face à moi va interpréter ce redressement de lunettes comme un appel à communiquer ?
On peut éventuellement y voir une sorte d'"inverse" à
l'effet du témoin. En bref, dans l'effet du témoin, une personne est en général moins encline à intervenir s'il y a beaucoup de personnes autour d'elle (dilution de responsabilité, ignorance plurielle, etc.). S'il est (ou pense être) la seule personne à proximité d'une situation de danger ou d'agression, la probabilité qu'elle intervienne augmente grandement. Maintenant, imaginons une situation : je marche dans la rue (pas loin de la gare) et je croise une femme qui passe la main dans les cheveux. Si je suis seul dans la rue avec elle, raisonnablement, je devrais penser qu'il y a une plus grande probabilité qu'elle s'adresse à moi que s'il y avait plein d'autres personnes dans la rue (les probabilités étant bien réparties, diluées). Encore plus raisonnablement, je devrais envisager le cas fort probable qu'elle ne s'adresse à personne.
Bon, en fait, ça me fait penser à la situation comique, souvent exprimée sous forme de bande dessinée ou de vidéo où une personne voit une autre personne faire de grands gestes et sourires en direction d'elle. Par la suite (de la vidéo ou de la bande dessinée), la première s'aperçoit que la deuxième s'adressait à une troisième personne derrière.
Si une personne te drague, tu n'as aucune obligation de jouer le jeu.
Si plusieurs personnes te draguent, tu as encore moins l'obligation de jouer le jeu.
Dans une démarche à la fois scientifique et éthique, on ne devrait rien déduire (les conclusions hâtives) de l'habillement d'une personne (et encore moins spécifiquement d'une femme). Ce n'est pas parce qu'une femme porte des vêtements courts qu'elle cherche à être aguicheuse. Ça peut être pour se sentir légère, notamment quand il fait chaud.
Si des pensées obsessionnelles d'autres personnes nous heurtent, rien ne nous oblige à adopter ces manières de penser, encore moins à croire qu'elles sont la norme majoritaire.
Le biais de négativité peut favoriser
le syndrome du grand méchant monde (voire les pensées complotistes). Il est favorisé par les médias qui cherchent à t'accaparer
ton temps de cerveau disponible ("avec tant de cerveaux disponibles, je ne peux pas être contre l'immigration et la croissance de la population, étant donné que je veux vendre
mes marchandises cognitives dans/à
la démocratie des crédules ").
Freija, tu peux partager tes liens divers (même en cet été).
TotMusica a écrit : ↑mardi 27 juin 2023 à 18:51
Pour moi je suis "Je" les autres sont "vous". Je suis différent,
vous êtes tous pareils.
Je crois que tu viens de résumer la généralisation (parmi tant d'autres généralisations abusives, simplistes) à briser, à abandonner.
[Elle peut facilement glisser vers le syndrome "J'ai raison. Vous avez tous tort."
] Un peu comme le carré rouge qui se prétend unique car il est le seul carré rouge, au milieu de carré d'autres couleurs et d'autres formes de couleur rouge, et qui ne voit pas que chaque autre individu est tout aussi unique.
Ben oui, on promeut le football aussi chez les femmes. Il n'y a pas que les hommes qui ont le droit de faire du football. Les femmes et les personnes non binaires sont censées aussi avoir le droit de pratiquer divers sports. Malheureusement, on interdit à
Caster Semenya et plein d'autres personnes intersexes, transgenres ou non binaires de participer aux compétitions sportives, ou
de faire l'armée. De manière générale, on attribue une importance démesurée au sexe et au genre, alors que ce sont rarement des critères pertinents.
Peu importent les statistiques, il y a des contre-exemples aux généralisations. Quelle importance que de se situer dans la majorité (
conformisme) ou dans la minorité (
anticonformisme ; Pascal Bruckner souligne jusement dans «le conformisme de la subversion», que la critique systématique des sociétés modernes et, plus particulièrement, du système libéral, de la publicité et des médias, avec lesquels il est en affinité, devient un conformisme à l'envers, une nouvelle manière, tout aussi excessive et ridicule, d'être moutonnier) ?! Mentionnons encore
le biais de représentativité (parmi les biais cognitifs et statistiques), lié à
l'erreur de conjonction : les personnes les plus représentatives sont plus souvent médiatisées, mais pas forcément en plus grande part statistique. [On peut penser au carré rouge dont je parlais avant, et qui se croit plus représentatif de la population que les autres individus.
]
Il n'y a pas que les femmes et le sexe dans la vie. Loin de là. Il y a les sciences de la matière, les neurosciences, les sciences sociales. Il y a la musique, la peinture, la marche, la course, les voyages. Il y a les droits humains, l'écologie, la prévention contre le harcèlement et le syndrome d'épuisement. Il y a la cuisine, la couture, la danse, l'informatique, les échecs, le poker, le volleyball, le go, le jonglage, etc. Attention à ne pas venir me dire que chacune de ces activités a un sexe/genre et que les autres sexes/genres n'y auraient pas droit ou y seraient de toute façon nuls.
Death Note n'est qu'une fiction. Ne pas la faire passer pour réalité ou pour un filon à (pseudo-)arguments, au même titre que certaines personnes dessinent Dieu comme elles veulent pour tout justifier ou expliquer.
Au fait, ce qui est marrant, c'est que tu t'es inscrit le
14 juin 2023. Ce jour-là,
j'étais à Berne.
Rendez-vous
l'année prochaine.