MrMétaphysique a écrit : ↑mardi 6 juin 2023 à 18:06
Je vais te répondre en évoquant mon propre cas, ce qui me permettra d’évoquer des sujets listés dans la section TSA où je n’ai pas le droit d’écrire.
Moi aussi, j’ai tendance à attirer physiquement beaucoup de garçons (je suis gay). J’ai lu que beaucoup d’autistes font beaucoup moins que leur âge, et c’est mon cas. On peut dire que je bénéficie d’un « beauty privilège » et que j’ai plus que l’embarras du choix. c’est moi qui dit oui ou non. C’est un avantage certes mais aussi un problème, parce que j’ai du mal à dire non. Je vis chaque proposition comme une sorte de chantage. Je me sens facilement forcé. Alors souvent je réponds négativement de manière assez agressive, surtout que je n’aime pas être dragué, car ça me gêne de ne pas comprendre les sous-entendus (et je n’aime pas ça). Je ne suis pas dans mon élément. Mais c’est aussi un atout, parce que beaucoup de ce qui me rend différent des autres (ex: ne pas regarder dans les yeux) est interprété très favorablement a cause de mon physique de « petit ange ». Parfois, c’est l’inverse, et mes difficultés à socialiser sont niées à cause de mon physique, comme si tout devait être facile pour moi dans la vie. Mon physique enfantin (on m’a déjà dit que j’avais des « mains d’enfant » par exemple) est propice aux projections qui ne collent pas avec ma personne. Il peut aussi provoquer le rejet : une fois, un mec ne voulait pas de moi parce que « tu as l’air trop innocent » (?!)
Parfois, c’est mon profil intellectuel et ma tendance à ne pas beaucoup parler qui attire. C’est assez paradoxal quand on y pense. Attwood en parle dans son livre sur l’Autisme asperger.
Pour dire les choses franchement, dans mes rares expériences professionnelles, en travaillant comme libraire, ça se passait très bien avec les clients parce que certains revenaient juste pour me draguer. J’ai mis des mois à m’en rendre compte…
Et pour revenir au sujet d’attirer autrui sans s’en rendre compte, c’est quelque chose qui m’est régulièrement arrivé quand j’étais enfant. A l’école primaire, au collège et au lycée, il y avait toujours une fille amoureuse de moi. Je ne savais pas pourquoi, mais je crois que c’était dû à ma gentillesse et à mon sens de la justice (au sens de la droiture) comparés aux autres garçons plutôt dans la violence, mais c’est une pure hypothèse.
Même en dehors des relations amoureuses, au sein même de ma famille, je ne m’étais pas rendu compte que ma belle-mère m’adorait. C’est mon père qui me l’a fait remarquer, sur le ton du reproche, parce qu’il était jaloux et persuadé que je faisais tout pour obtenir de l’affection de ma belle-mère. En y réfléchissant, j’ai compris que c’est simplement parce que je l’écoute beaucoup et je ne la critique pas comme mon père. En fait, souvent, je ne suis pas dans ce genre de calculs (« qui aime qui ») sociaux et ça me passe au-dessus. C’est une forme de naïveté, pas nécessairement bonne, car quand on se moque de moi, je ne me rends pas compte.
Est-ce qu’il n’y aurait pas quelque chose dans ton comportement qui te différencie des autres garçons et pourrait expliquer l’attrait des femmes pour toi ?
Moi aussi, coucher pour coucher n’est pas ma passion, et s’il ne s’agit pas de coucher avec moi, il y a nettement moins de monde, parce que j’ai un aspect original avec des centres d’intérêt un peu originaux et une grande maladresse sociale (trop franc et sensible notamment). Quant à ceux qui parlent de sexe en permanence, j’avoue que je refuse 90% du temps de participer à ces conversations, qui me mettent mal à l’aise. Socialement, comme ne pas boire d’alcool, ne pas parler de sexe en permanence est assez punitif. C’est un poids assez lourd à porter pour moi. Je n’ai rien contre la sexualité, mais je préfère ne pas en parler.
Trouver une relation basée sur la fidélité chez les gays est particulièrement difficile. Je n’envisage pas une fidélité qui ne soit pas totale. Ça m’empêche de connaître certaines histoires, mais je ne le regrette pas. J’ai toujours en fonction de mes propres valeurs. J’attends de rencontrer à nouveau le bon garçon, le prochain, celui que je ne connais pas encore.
Il faudrait que tu nous précises ta question. Je n’ai pas bien compris si tu poses des questions sur ce phénomène ou si tu te demandes si c’est un trait qui justifierait de penser à l’autisme.