Acceptation du diagnostic et doutes

[June2019]

Bonsoir à tous,

J'imagine que je ne suis pas la première à me poser les questions qui suivent, mais je n'ai pas mis la main sur des sujets similaires...

Comment s'est passée, pour vous, la suite directe de l'annonce du diagnostic ?
Comme à mon habitude, j'ai toujours des périodes de doutes (cela est toutefois encore assez frais...).

Premièrement sur le cumul : ma démarche diagnostique conclut sur un TSA de niveau 1 couplé à un THQI.
Pour le THQI, cela concernerait a priori dans le 0,2% de la population. C'est donc très rare.
Pour le TSA, entre 1 et 2% même si les recherches tâtonnent encore beaucoup. Rare donc également.
Aussi, quelles étaient les "chances" de cumuler les deux (je parle de statistique bien sûr)..?

Pour autant, je lis pas mal de témoignages de personnes cumulant aussi les deux (ou deux autres atypicités ou troubles). Du coup, cela m'interroge et je me demande parfois s'il n'y a pas erreur...

Ensuite, je me dis parfois que peut être que la même démarche effectuée disons 15 ans plus tôt n'aurait pas forcément donné exactement le même résultat, même si la compensation y aurait été pour beaucoup. Et sans nier les difficultés existantes aujourd'hui ou dans mon enfance ou tout simplement sur différents sujets et à différentes périodes, je ne peux m'empêcher de me sentir parfois comme un imposteur...

Peut être est-ce là la démarche classique d'acceptation ?
Cela me perturbe assez en tous cas...

[Tugdual]

Pour le THQI, cela concernerait a priori dans le 0,2% de la population. C'est donc très rare.
Pour le TSA, entre 1 et 2% même si les recherches tâtonnent encore beaucoup. Rare donc également.
Aussi, quelles étaient les "chances" de cumuler les deux (je parle de statistique bien sûr)..?

Nous nous sommes plusieurs fois fait la réflexion, d'autant plus que cette combinaison de profil (TSA+HQI) est très fréquente sur le forum. J'en profite pour rappeler que de ce fait, la population du forum n'est pas représentative de la diversité des TSA.

Notre conclusion, ou plutôt notre hypothèse, est de penser que ce type de profil est peut-être plus enclin à l'introspection, et donc plus à même d'atterrir sur le quasi-unique forum francophone...

[user6375]

Ensuite, je me dis parfois que peut être que la même démarche effectuée disons 15 ans plus tôt n'aurait pas forcément donné exactement le même résultat, même si la compensation y aurait été pour beaucoup.

Bonjour, je suis passé par ce questionnement sur le fait que le diagnostique aurait été différents si fait durant l enfance. Pour l autisme je doute un peu que le diagnostique aurait été différent, étant donner mes comportement enfant. Mais pour le HP je me suis posé la question, le suis je vraiment.

Néanmoins j ai pu confronter cette idée aux méthodes psychiatrique car j avais été testé et confirmé HP durant l enfance, et j ai justement demandé à refaire les testes durant le processus de diagnostique TSA pour résoudre ce questionnement. Le résultat des testes HP étaient très proche du résultat durant l enfance, ce qui m a conforté dans l acceptation du HP en plus du TSA.

J ai conclu que même si émotionnellement et intuitivement je pouvais me questionner sur ma propore légitimité TSA+HP (imposteur), concrètement il fallait que je fasse confiance aux outils de diagnostique. Ca a facilité l acceptation et d arrêter de remettre en question ces diagnostiques TSA et HP.

J ai également pu definir précisément la nature de mon HP, sa place dans mon fonctionnement globale et son impact sur ma vie. Et ca m a fait un bien fou de ne plus tourner en rond sur cette question. Maintenant ca fait partie de moi, je l accepte et je le vis bien, sans pour autant qu il me définisse : je suis HP mais ie ne suis pas le HP. Le HP fait partie de moi mais je suis plus que simplement HP. Et pareil pour le TSA : le syndrome d asperger fait partie de moi mais je suis plus que juste TSA. Bref je suis pleinement moi, avec des aspects TSA et d'autres HP, et ainsi que tout mon vécu et ma façon unique de me representer le monde, intellectuellement et émotionnellement. Comme nous le somme tous au fond chacun à notre manière.

[user6539]

Premièrement sur le cumul : ma démarche diagnostique conclut sur un TSA de niveau 1 couplé à un THQI.
Pour le THQI, cela concernerait a priori dans le 0,2% de la population. C'est donc très rare.
Pour le TSA, entre 1 et 2% même si les recherches tâtonnent encore beaucoup. Rare donc également.
Aussi, quelles étaient les "chances" de cumuler les deux (je parle de statistique bien sûr)..?

Dans les pays anglo-saxons, ils nomment cela « twice / dual exceptional »

Je me suis posé les mêmes questions que toi, mais j’en avais conclu que les statistiques semblent peu fiables dans ce domaine précis, les données et les sources manquent.

C’est très rare, mais rapporté à un pays comme la France, 0.2% de la population représenterait tout de même, théoriquement parlant, plus de 136 000 individus (THQI).

Il n’est donc pas improbable d’en croiser ici.

Je rejoins Tugdual, ce type de profil est plus enclin à l’introspection et donc à découvrir ce forum.

Ps: sorry pour le déterrage de topic, je continue à m’informer sur les sujets qui m’intéressent ou m’interpellent.

[ikh]

Pour amener ma brique dans le mur à ce fil de discussion.

L'acceptation de mon diagnostic TSA a été immédiate. Une évidence.
Parce que l'attente du tampon officiel m'avait laissé tout loisir de m'y préparer. Après mon auto diagnostic, j'avais acquis l'intime conviction que tout ce que j'avais jamais été au fond de moi — tout en cherchant à le dissimuler — pouvait être expliqué par cette classification DSM-5. Sensation renforcée au cours du temps par les bribes d'informations glanées au hasard de gauche et de droite. C'est plutôt une infirmation clinique qui m'aurait surpris.

Comme beaucoup sur ce forum, je peux prétendre à un cumul avec HPI. Cette partie-là, j'en suis fort marri et j'en veux toujours pas.
D'abord le principe de la mesure du QI, outil central mais polémique, me semble injuste. J'insiste beaucoup sur son aspect hétérogène dans mon cas. Un peu à la « maintenant on laisse rentrer n'importe qui, j'ai pas ma place ». Ensuite parce que si je vis très bien d’être différent, voire parfois inadapté de par le TSA (mais pas handicapé, j'ai de la chance), je rejette fortement l'idée de pouvoir être supérieur à qui que ce soit en quoi que ce soit; on pourrait appeler ça le syndrome Will Hunting. Qu'une personne qui travaille un domaine particulier (sport, art, que ne sais-je encore) puisse se prévaloir d'une supériorité ne me chaut pas. Par contre, un simple tirage chanceux à la naissance ne devrait pas ouvrir selon moi à une quelconque gloriole; pas plus que honte d'ailleurs.
Des terminologies qui se sont succédées, « HPI » me semble la moins mauvaise. Ça met en exergue la potentialité, pas toujours réalisée, tant il peut y avoir d'obstacles sur son chemin. Fort d'une crasse fainéantise, force est également d'avouer que l'idée que je puisse puisse impliquer que je doive constitue un irritant important.