Gestion des phases de compensation et décompensation

[maurghanna]

Bonjour,
maman de deux garçons et une fille, je m’étais inscrite il y a quelque temps, alors que j’étais en cours de diagnostic, ainsi que mes fils, suite à des difficultés de comportement de mon deuxième et un gros burn-out de mon côté.
Le diagnostic a été posé pour moi ainsi que pour mes deux fils.
Bien avant que l’idée même du TSA ne m’effleure, j’ai éprouvé -j’ai toujours eu- des difficultés à gérer les changements de rythme et les transitions (par exemple vacances/travail, mais également et surtout travail/vacances, ce qui est plus surprenant).
En général ça me prend au moins une semaine pour me réadapter à mon nouveau rythme.
Donc une semaine où je ne me sens pas bien, je ne sais pas comment me positionner et équilibrer ma gestion du temps entre repos et activité. Une semaine où je me sens désorientée, désœuvrée et donc déprimée. Alors que j’ai au contraire tout le temps de faire ce que je regrette de ne pas avoir le temps de faire quand je travaille, et que je me suis promis de faire dès que je serai en vacances, je n’arrive pas à rétablir une routine efficace et productive qui me permette de mener à bien les activités que j’aspirais à faire quand je ne le pouvais pas.
Après avoir échangé à ce sujet avec le psychiatre du CRA j’ai compris que c’était le système de compensation que je mettais en place pour m’adapter à mon quotidien en société qui s’effondrait quand je me retrouvais de façon prolongée chez moi et que je pouvais donc baisser la garde, et que j’étais alors en phase de décompensation.
Ce qui m’a d’ailleurs selon lui conduite au sévère burn-out que j’ai vécu.
Une fois cette phase passée les choses s’équilibrent et je reprends le cours de ma vie, en attendant je trouve cette période très désagréable.
Je suis quelqu’un de naturellement actif, me traîner pendant une semaine en errant sans but est assez déprimant pour moi, en plus j’ai l’impression de perdre mon temps, cela induit également chez moi une mauvaise image de moi-même (feignante, sans volonté, nulle, etc,)
J’ai essayé de me forcer à garder une activité aussi intense qu’en période de travail, mais j’étais tellement fatiguée d’avoir dû compenser avant que cela a aggravé les choses, et c’est comme ça que j’en suis arrivée au burn-out.
J’essaie maintenant d’être à l’écoute de moi-même, de ne pas trop forcer en compensation à l’extérieur, mais je n’ai pas toujours le choix, et de me cocooner quand je rentre chez moi, mais ce n’est pas toujours évident non plus de trouver le temps avec 3 enfants et je n’arrive pas à cerner de quoi j’ai besoin exactement pour me sentir bien.
Si j’ai bien compris le mécanisme, je n’arrive pas encore à le réguler de façon à ce que ce soit plus confortable pour moi, et que je n’ai pas l’impression permanente de monter et descendre des montagnes russes.
J’ai l’impression que cette phase est inévitable, mais j’aimerais adoucir les montagnes russes en collines moins pénibles à gravir et à descendre, et je redoute à terme un nouvel effondrement de la même importance que mon dernier burn-out si je ne m’accorde pas ces moments de décompensation.
Si certains d’entre vous connaissent ce genre de phénomène, je serai contente de pouvoir échanger avec vous à ce sujet.

[rfo54]

Bonjour

Père d'un garçon de 5 ans diagnostiqué TSA ( super léger) et de sa sœur de 10 ans dyslexique et hyperactive, je suis du 55 et commence à être confronté à des interactions difficiles entre Alice et Marceau.

Ils se kiffent, certes, mais ce mélange de chaud et froid.... Ne donne pas de l'eau tiède....

Pour rajouter un peu de piment à cette douche écossaise, la mère refuse l'état de son fils et a mis 5 ans a reconnaitre celui d'Alice.

Naturellement, ça a conduit à un divorce, fallait pas se multiplier avec une galinette de 18 ans plus jeune.

Je me retrouve pour le coup un peu seul face à des questions où j'ai guère d'interlocuteur . On semble avec des considérations et problématiques assez similaires. C'est assez... Peu commun. Les recherches sont néanmoins pas exhaustives

Je ne sais pas si s'étendre ici est pertinent. Je développe a l'arrache néanmoins.

Je n'aime pas mettre les gens dans des cases mais je n'ai aucun soucis à reconnaître des dysfonctionnements, peu importe leur neutre et de leur donner les qualificatifs dont la science pourvoit.

Serais ravi d'échanger davantage

Cordialement

Renaud

Modération (Tugdual) : Anonymisation (il n'est pas conseillé de mettre son mail en ligne).

[Tugdual]

Bonfour rfo54,

Peux-tu mettre à jour ta signature (dans ton profil) avec ton
statut quant au diagnostic (voir notre charte, chapitre 1.2) ?

• cliquer (en haut à droite) sur ton pseudo ;
• dans le menu qui apparaît, cliquer sur "Panneau de l'utilisateur" ;
• cliquer sur l'onglet "Profil" ;
• cliquer (à gauche) sur "Modifier la signature" ;
• préciser le statut dans la zone d'édition
  (exemples : suspicion de TSA, TSA diagnostiqué, parent, conjoint, proche...) ;
• cliquer (en bas) sur "Envoyer".

D'avance merci...

Penser aussi à une petite présentation dans la section idoine...

[Dehlynah]

Donc une semaine où je ne me sens pas bien, je ne sais pas comment me positionner et équilibrer ma gestion du temps entre repos et activité. Une semaine où je me sens désorientée, désœuvrée et donc déprimée. Alors que j’ai au contraire tout le temps de faire ce que je regrette de ne pas avoir le temps de faire quand je travaille, et que je me suis promis de faire dès que je serai en vacances, je n’arrive pas à rétablir une routine efficace et productive qui me permette de mener à bien les activités que j’aspirais à faire quand je ne le pouvais pas.

hello

je crois que j'ai vécu ce phénomène quand j'avais un rythme trop soutenu ( et encore par ex quand j'enchaine avec la semaine sans enfant après une semaine bien chargée, le lundi je sais que je serai au ralenti, dans un état cotonneux, voire comateux, je ne peux pas prévoir grand chose, j'appelle ça une journée "blanche", je sais que c'est une journée de transition aussi, en apparence non fructueuse, mais nécessaire pour faire la transition)
en fait c'est la négociation du passage d'un état à un autre qui est compliqué
mais ça me semble juste humain, on n'appuie pas sur un bouton, on est pas des machines qui pourraient être efficaces et productives non stop, on a besoin je crois, physiquement et psychiquement de ces sas de décompression, de vide , de flottements (pas très agréables certes) alors qu'on aimerait "utiliser" "optimiser" ce temps libre, alors qu'en fait le corps et l'esprit ont besoin de se réorganiser, retrouver leurs marques - en tout cas je fonctionne comme ça, peut être que des gens arrivent à enchaîner, les hyperactifs par exemple, bon ben je ne suis pas comme ça -
perso je tombais systématiquement malade après des périodes de trop grande activité, une façon qu'avait mon corps de dire stop, évidemment c'est frustrant, le seul moyen je crois c'est de ralentir, pour que la transition ne soit pas trop rude, et pour avoir le temps de se réadapter. Observer aussi de combien de temps tu as vraiment besoin pour récupérer et te faire un programme avec les choses prioritaires que tu aimerais faire.
Je ne sais pas si je réponds à ta question