se sentir submergé

[Dehlynah]

La question que je me pose est "est-ce que les mamans peuvent être aidées pour prendre le relais avec les enfants quand elles n'en peuvent plus ?"

Il vaut mieux gérer de manière "cachée" en s'appuyant sur l'école, le centre de loisirs, les proches.

ça veut dire qu'on peut encore gérer au final

j'ai eu une période très dure, sans relais, zéro
juste l'école et le centre de loisirs à un moment ça suffit pas - j'ai failli craquer
ces moments c'était seulement des moments justement pour exploser, pleurer (encore qu'il m'est arrivé de pleurer des heures en présence de mes enfants...) me reposer, ne pas couler complètement,
alors que j'étais dans un épuisement, effondrement, au bord du suicide
au final j'ai fait une demande d'aide à l'ASE (conseil d'une AS et pui même moi là je sentais qu'il fallait que je m'accroche à quelque chose) - je ne gérais plus les conflits - enfin bagarres violentes - entre mes enfants voire entre moi et mon fils
j'ai eu la chance de tomber sur des gens très bienveillants et encourageants
moi qui avaient été déligitimée, qui me sentais comme une grosse m...de, l'éduc et les psys m'ont encouragée, rassurée, légitimée, et puis on a pu aussi trouver des alternatives de fonctionnement familial pour pas que je sombre

j'ai remonté la pente (et quand je leur dis 'merci' elle me disent : "non c'est vous qui avez fait tout le travail" et elles voient là d'où je re-viens, mais bon leur présence bienveillante a été - est - précieuse - j'en parle presque au passé, mais on a encore un suivi)
on m'avait dit " oula attention , c'est vite l'engrenage"
franchement j'avais plus rien à perdre, ma vie était un enfer
ça me paraît loin, ouf

pour ma part quand je me sens submergée (j'ai eu une période il y a peu de crises d'angoisse assez extrême dû à un malentendu avec mon copain) j'enclenche le kit de survie :
- repos - sommeil (j'augmente les doses de Tercian pour être sûre de vraiment dormir), pratique de mon intérêt ( pour moi en lien avec l'expression artistique, dessin, musique, j'écris beaucoup aussi, je formule ce qui me bouffe la tête - si vraiment je ne peux plus rien faire je regarde des films)
- anxyolitique à petite dose, style un demi
- appel à ma psy mail pour demande de rv en ugence (via l'IEMF j'ai une super psy ulta dispo et réactive en cas de crise soi perso soit en lien avec mes enfants) ou éduc si seulement en lien avec mes enfants et si pb particulier (conflit, crise, mais là ça s'est apaisé, c'est un soulagment...)
après la je bosse pas... J'aimerais bien reprendre une activité à long terme, mais me sentant vite submergée justement, j'ai un peu peur de vite perdre pied, mais bon le tout est que pour l'instant j'ai retrouvé un certain équilibre, j'apprécie, tout cela est si fragile...
Au final oui j'ai eu de la chance

[point_virgule]

La question que je me pose est "est-ce que les mamans peuvent être aidées pour prendre le relais avec les enfants quand elles n'en peuvent plus ?"

Il vaut mieux gérer de manière "cachée" en s'appuyant sur l'école, le centre de loisirs, les proches.

ça veut dire qu'on peut encore gérer au final

Ca veut dire que chaque cas est différent et que non je ne gérais plus, mais que j'ai pas eu le choix, au vu de ma situation personnelle que de me débrouiller sans l'ASE. Ma pratique de l'ASE n'est pas du tout la même que toi, j'ai eu en face de moi des personnes agressives, jugeantes et cherchant les problèmes où il n'y en n'a pas.

[Dehlynah]

La question que je me pose est "est-ce que les mamans peuvent être aidées pour prendre le relais avec les enfants quand elles n'en peuvent plus ?"

Il vaut mieux gérer de manière "cachée" en s'appuyant sur l'école, le centre de loisirs, les proches.

ça veut dire qu'on peut encore gérer au final

Ca veut dire que chaque cas est différent et que non je ne gérais plus, mais que j'ai pas eu le choix, au vu de ma situation personnelle que de me débrouiller sans l'ASE. Ma pratique de l'ASE n'est pas du tout la même que toi, j'ai eu en face de moi des personnes agressives, jugeantes et cherchant les problèmes où il n'y en n'a pas.

Oui
je voulais surtout insister sur le fait que ce que tu évoques (école, centre de loisirs, proches), ne suffit malheureusement pas...Surtout quand on est isolé.e ( pas de famille, pas de proches donc, ce qui peut souvent être le cas chez les autistes), mais le temps de trouver l'aide adéquate et nécessaire, on a le temps de couler 10 fois (sans parler que la soit -disant aide peut enfoncer, comme tu le dis,et c'est terrible en fait)

sans parler qu'avec l'épuisement on peut même pas parfois se lever et emmener les enfants à l'école ou au centre (ce qui m'est arrivée maintes fois pendant, après des maladies) et qu'on se retrouve à devoir s'occuper d'eux alors qu'on en peut plus et qu'on se sent nulle de pas y arriver...Bref
Un réseau d'aide devrait exister en fait
car les conséquences peuvent être dramatiques


autre truc quand je me sens submergée - à l'inverse du binge watching (qui peut m'aider parfois à me vider la tête) jeûne numérique et intellectuel, portable sur mode avion - sorte de déconnexion quasi totale, ça apaise, repose je trouve
bref : du calme avant tout
physique et mental

[point_virgule]

je voulais surtout insister sur le fait que ce que tu évoques (école, centre de loisirs, proches), ne suffit malheureusement pas...Surtout quand on est isolé.e ( pas de famille, pas de proches donc, ce qui peut souvent être le cas chez les autistes), mais le temps de trouver l'aide adéquate et nécessaire, on a le temps de couler 10 fois (sans parler que la soit -disant aide peut enfoncer, comme tu le dis,et c'est terrible en fait)

sans parler qu'avec l'épuisement on peut même pas parfois se lever et emmener les enfants à l'école ou au centre (ce qui m'est arrivée maintes fois pendant, après des maladies) et qu'on se retrouve à devoir s'occuper d'eux alors qu'on en peut plus et qu'on se sent nulle de pas y arriver...Bref
Un réseau d'aide devrait exister en fait
car les conséquences peuvent être dramatiques

Complètement d'accord. Le problème que j'identifie c'est qu'aller chercher de l'aide est souvent vu comme admettre son incapacité à être parent. Or pour moi, cela n'a rien n'a voir. Surtout lorsqu'on est mère isolée.
En plus, la justice telle que je la connais ne fais qu'enfoncer les femmes victimes de violences, qui peuvent justement conduire à être submergée (qui ne le serait pas???). Et là, on est face à une sacrée merde: parler de son autisme, qui devrait être considéré comme un facteur aggravant pour le coupable de ces violences, c'est juste se faire enfoncer encore plus.

Moi les injustices me font me sentir submergée, surtout si cela impacte également mon enfant.

Comme autiste, je trouve qu'on est vite complètement démuni face à cette machine à broyer qu'est la "justice". Et comme le TSA est souvent avec des angoisses fortes comme comorbidités, bin on n'est pas sorti d'affaire.

[daphnée]

Haha Freeshost
je n'ai pas l'énergie de me pencher sur cette question en ce moment, trop occupée par le quotidien.

Merci beaucoup point virgule !
Oui ca m'aide énormément ( pour le coup je me reconnais dans tout ce que tu dis sauf l'histoire des atomes ^^).
Quand tu dis que tu ne sens plus les limites de ton corps, est-ce que ca implique que tu n'as plus le reflexe de répondre à tes besoins comme boire de l'eau par exemple ? Comme si tu étais " sur pause"...

Je suis maman aussi et je te comprends.
Je suis totalement d'accord avec toi.
J'arrive aussi à trouver des solutions pour qu'il n'y ait pas de soucis avec mon enfant ( relai de quelqu'un, ou adaptation...).

Ah je viens de voir qu'il y a une 3ème page !
Merci aux autres qui ont répondu. Vous allez bien ? Lulumae, Delynah..., ça faisait longtemps que je ne venais plus sur le forum.

Toutes vos réponses m'aident.

Effectivement c'est positif de chercher de l'aide (savoir reconnaitre ses points faibles en tant que parent est positif), malheureusement effectivement on peut autant tomber sur des personnes bien que d'autres qui vous enfoncent...

Ce qui est magique quand on est maman c'est que l'instinct maternel nous permet de savoir comment faire pour que notre enfant soit protégé de cet état... après, je ne sais pas, selon l'importance des traits autistiques, peut-être est-ce plus ou moins faisable.

Récupérer pendant que l'enfant dort, oui ca je connais bien... C'est comme si c'était le moment où je m'autorise enfin à être mal...

J'ai une petite question:
est-ce que quand vous êtes submergé(e)s, vous avez besoin de vous arrêter et penser à "tout et rien" , c'est-à-dire à plein de choses, peu importe lesquelles ( en passant d'une idée à l'autre), afin de vous apaiser, comme pour vous changer les idées et ensuite permettre de "digérer" en quelque sorte, ce que vous avez vécu juste avant, qui vous a submergé... afin de refonctionner normalement ? est ce que cette description vous parle ?
Je cherche à comprendre si cela est vécu quand on a un TSA car ça m'arrive très fréquemment dans ma vie, plus ou moins selon les periodes, et justement en ce moment beaucoup ( j'ai des changements dans ma vie en ce moment auxquels j'ai du mal à m'adapter ...).

Oui la déconnexion numerique ca fait du bien !!
inversement parfois j'utilise justement mon téléphone pour me "changer les idées", ce qui est une mauvaise habitude... mais c'est juste que quand je suis sans forces c'est la solution de facilité (un livre me surcharge d'informations en general, le téléphone c'est + de la distraction). Quand je dis sans forces, c'est que meme aller sur l'ordi me fatigue dans ce genre de moments.

[freeshost]

Pour me reposer, rien de tel qu'aller au lit dormir.

Bon, je n'ai pas d'enfant sous ma responsabilité.

[daphnée]

Pour me reposer, rien de tel qu'aller au lit dormir.

Bon, je n'ai pas d'enfant sous ma responsabilité.

c'est pas faux

[masebast]

J'ai une petite question:
est-ce que quand vous êtes submergé(e)s, vous avez besoin de vous arrêter et penser à "tout et rien" ?

Négatif mon adjudant. Dans mon bataillon on meurt à son poste ! Et l’orchestre c’est pour se noyer en rythme.

[daphnée]

Ah d'accord
Ca veut dire que tu n'arrives même plus à réfléchir..

[masebast]

Ah d'accord
Ca veut dire que tu n'arrives même plus à réfléchir..

Chère compatriote,

Si si, mais à part faire des bulles, c’est pas très varié. Dans un état « normal » c’est comme une broderie autour de mon IS. La broderie au coin du feu durant une longue, interminable, soirée d’hiver. Même si je ne sais pas à quoi ça sert de broder, broder c’est comme soigneusement organiser, mettre en relation, situer, comprendre ou reprendre…

Quand il y a un noeud, que la broderie n’est plus possible, c’est là que ça devient compliqué. Réfléchir, pas de problème. Mais il n’y a plus que le noeud, quitte à se perdre dedans. Un névrosé va chercher une paire de ciseau et faire comme si de rien n’était. Ils adorent couper les liens les névrosés. S’en persuader même (j’en sais rien, c’est des bêtises).

Par contre ce que tu dis par « faire tout et rien », j’ai ça si je suis anxieux. Typiquement, les examens à l’univ. Me préparer ça me stressait. Dont je faisais autre chose, jusqu’à ce que la pression soit maximale et là, j’étudiais à fond. Mais ce moment où tu te changes les idées c’est important je pense dans ce contexte.

Voilà en gros.

[daphnée]

Ok je vois à peu près.

Au préalable, je précise aux personnes qui liraient mon post : ne pas s'y fier pour comprendre l'autisme car je suis en errance diagnostique.

Le passage où tu expliques qu'il n'y a plus que le noeud, quitte à se perdre dedans, me parle beaucoup et ressemble à ce dont je parlais, mais formulé autrement.

Je ne "fais" pas tout et rien, dans ces moments-là, je "pense" à tout et rien.
Car je suis complètement dans le mental, et d'ailleurs je n'arrive pas à faire autre chose, dans ces moments-là.
Mais le tout et rien fait peut-être partie du noeud...

Il m'arrive aussi de "faire" tout et rien quand je suis stressée, ça oui. Mais je dirais qu'à ce stade là, je ne suis pas submergée, je suis perturbée, mais moins perturbée que quand je suis submergée.

Je précise aussi que le fait d'être submergée chez moi ne se manifeste pas que par ces blocages, mais aussi parfois par des effondrements émotionnels, dans les cas les plus critiques. Effondrements émotionnels qui pour moi sont similaires à ceux de l'autisme, bien que "légers" par rapports à ce que décrivent certains autistes ( mais néanmoins très difficiles quand même).

salutations

(p.s.: tu as fais quoi comme fac ? si c'est trop indiscret, tu peux ne pas répondre ou répondre en m.p.)

[Eyvor]

J'ai une petite question:
est-ce que quand vous êtes submergé(e)s, vous avez besoin de vous arrêter et penser à "tout et rien" , c'est-à-dire à plein de choses, peu importe lesquelles ( en passant d'une idée à l'autre), afin de vous apaiser, comme pour vous changer les idées et ensuite permettre de "digérer" en quelque sorte, ce que vous avez vécu juste avant, qui vous a submergé... afin de refonctionner normalement ? est ce que cette description vous parle ?

Oui, ça me parle et j'essaie de m'isoler dans la mesure du possible (par exemple avant je sortais sur le balcon pour fumer ma clope, maintenant j'y vais pour vapoter un coup - mais toujours dans le but de me "couper")

Je cherche à comprendre si cela est vécu quand on a un TSA car ça m'arrive très fréquemment dans ma vie, plus ou moins selon les periodes, et justement en ce moment beaucoup ( j'ai des changements dans ma vie en ce moment auxquels j'ai du mal à m'adapter ...).

Je ne sais pas si c'est lié au TSA ou à la situation du moment (peut-être les deux)

Courage daphnée

[daphnée]

Bonjour Eyvor !

Merci beaucoup pour ton avis.

et enchantée ( je crois que je ne te connaissais pas encore)

[masebast]

Coucou Daph’

Je vais finir par me sentir submerger par le sujet lui-même, parce que là je ne vois plus très clair. Donc je vais donner une image pour changer.

La vie courante c’est comme quand tu es plongé dans l’océan. Ton navire, tu ne t’en souviens plus. Tu tiens à la force des bras, des jambes. Et souvent il n’y a que le visage qui émerge de l’eau comme une planche qui dérive. Selon la force des vagues, tu peux boire la tasse, voir t’enfoncer sous l’eau. L’effet de l’enfoncement chez moi c’est comme si une longue paille en bouche dépassait à peine la surface pour respirer. La moindre chose qui survient est perçue comme une obturation possible de mon seul lien avec la vie. Et franchement, plonge-y. Tu verras que ce que tu entends, ressens, ce que tu perçois, tout ça, c’est complètement déformé, chaotique. Une peur viscérale te serre comme une proie.

Le seul truc qui parvient à me contrôler c’est l’intensité de mon IS ou une pensée rationnelle (logique…). Les aviateurs avaient sans doute la même expérience quand le ciel et la mer se mélangeaient et que les instruments de vol ne semblaient plus être fidèles aux sensations. Et si les instruments sont inopérants, imagine… la situation. C’est vraiment ça, tu ne peux plus faire confiance à tes repères sensorielles parce que ton corps, tes émotions, tes sentiments, tes perceptions meme, parfois ton idée (celle que tu portes comme ton cœur) t’enfoncent inexorablement. Alors tu raisonnes, tu sors ton IS avec toutes tes forces pour tenir la ligne de flottaison.

Mais il y a aussi un autre truc. C’est un sentiment euphorique. Quelque chose qui te permet de t’extraite de cet océan, de voler complètement hors du monde avec une énergie balistique. L’IS est toujours là mais c’est comme si tu étais devenu aussi puissant que le centre de la terre. Une unité libre… une explosion, un rayonnement, je ne pourrais pas le décrire. C’est ce shoot intellectuel et sensoriel. Ce moment absolu où les deux (la logique et les sentiments) viennent comme se fondre. Cette bulle miroitante qui est le coffre de toutes tes émotions, celles que tu n’as même pas encore effleurée, laisse passer des rayons dans l’obscurité de ta carcasse. Ça peut être absolument magique comme complètement tragique.

Il y a quelques mois par exemple. J’ai découvert ce que ça veut dire « pleurer ». Je ne pleure jamais, presque pas. Les seules fois où ça m’est arrivé c’est pour la tristesse d’une autre personne. Ma mère perdait sa mère ; mon père, ses parents. Mais là j’ai découvert ce que ça voulait dire pleurer quelqu’un pour soi. Qu’il y a des tas de manières de pleurer : en respirant la gorge serrée, en silence avec les expressions de son visage pincées (tu sens ta pensée ricocher sur une image et y sombrer), en expirant comme si à chaque fois c’était un coup dans le ventre, en parlant aussi (ta mâchoire qui se déforme sous le poids des émotions), en ne pouvant pas même prononcer un nom.

Voilà

[daphnée]

Haha Daph' J'aime bien le surnom !

Désolée de répondre presque 2 mois plus tard

Merci pour ta réponse.

Justement je revenais sur le forum car je repensais à ce sujet...

Je suis incroyablement submergée, comme très souvent depuis que je suis adulte en fait.

Sauf que ce que tu dis est compliqué à comprendre pour moi et étant submergée, encore plus (je force trop sur mon cerveau ).