hazufel a écrit : ↑lundi 6 mars 2023 à 9:55
Il demeure parmi mes films préférés, A. Hopkins et E. Thompson sont extraordinaires (comme toujours).
Lequel des deux personnages préférés tu ? Mr Stevens ou Miss Kenton ? Est ce que Stevens aurait dû laisser Kenton entrer dans sa vie ? Mais elle y est déjà, non ? C’est bien lui qui les retient tout les deux finalement ?
Je trouve que cette pudeur dans les sentiments c’est à la fois si doux, si dur, si froid et si brûlant. Toutes ses années passées loins l’un de l’autre. Et on sent que derrière ce vieux vernis la peinture est encore fraîche.
Et elle, elle semble venir lui dire « je m’en vais faire ma vie ailleurs », et lui, il en prend acte avec élégance. J’ignore dans quel état sont les coulisses de la vie de Stevens, mais j’admire énormément cette loyauté. Kenton, je ne sais pas. Elle s’en va, mais on dirait que c’est pour qu’il la retienne. C’est un moment du film que j’ai du mal à saisir. Pourquoi fait elle ça ?
Elle loupe son mariage comme prévu (j’ai envie de dire). Elle semble vivre à contre coup. Je pense qu’elle est perdue. Ça l’a rend humaine, mais aussi plus dure que Stevens puisqu’elle s’en va vivre une vie de dépit. Je me rappelle du regard de Stevens quand elle lui fait ses adieux. Tout est dans ce silence là.
En fin de compte, elle pense pouvoir s’oublier et lui aussi.
Mais lorsqu’ils se revoient… des années plus tard. Et pourquoi pas d’ailleurs !? Pourtant ils avaient mille raisons l’un contre l’autre. Elle, elle revient d’un mariage raté, lui, laissé à lui-même comme un monument historique. Pareil à lui-même… Mais rien, pas un reproche. Juste un amour de l’effleurement. Un regard périphérique de l’autre. On imagine si le monde s’écroulait autour d’eux, qu’ils seraient sans engagements d’aucune sorte, je crois qu’ils en mourraient…