Se sentir chez soi

[pluie de granit]

Je ne vais pas tout de suite répondre à la question. Je vais déjà répondre à la question comment je sais que je suis chez moi.

Tout d'abord c'est l'odeur de chez moi, lorsque je rentre dans mon appartement il y a souvent des odeurs de cuisine. Le soir je m'arrange pour qu'il y ait des odeurs différentes.

J'adore l'odeur du chaud du radiateur qui chauffe et éventuellement je pose quelques gouttes d'huile essentielle pour diffuser de nouvelles odeurs.

J'aime aussi le drôle de bruit que fait mon chat dès que j'arrive pour m'accueillir.

J'aime le calme qui peut régner avec tous les bruits prévisible ou connu qui peuvent arriver.

C'est vraiment très réconfortant. C'est complètement chez moi puisque je ne partage pas mon appartement avec une compagne.

Mes enfants ont leur chambre et nous partageons la cuisine.

Ma chambre et mon lieu rien qu'à moi et ça c'est vraiment très très chouette.

J'aime aussi la nuit écouter le bruit des intempéries et savoir que je suis au chaud et au sec et donc en sécurité chez moi.

J'aime aussi une fois par semaine avoir des nouveaux draps bien propre.

Les habits sont rangés classés le style est assez épuré et seul quelques petits changement interviennent chaque semaines. Là je sais que je suis chez moi et pas chez quelqu'un d'autre.

Je pourrais savoir même les yeux bandés lorsque je rentre chez moi, les odeurs , 'énergie qui se dégage du lieu, bref cet endroit est très important pour moi.

[Ostara]

Je me sens chez moi partout a partir du moment où y'a ce que j'aime entre les murs,
Les seules fois où je me suis pas sentie trop trop bien chez moi c'est quand je connaissais pas encore mon mari,je vivais seule avec Kitty,en rez de chaussée dans une ruelle sombre, y'avais des gros cafards que je trouvais morts tout noirs,et de la moisissure,et des types qui toquaient a la fenêtre pour essayer de me taxer des clopes (merci l'intimité quoi)

Une fois j'ai même un champignon qui a poussé dans les plinthes,le linge dans le dressing puait l'humidité,et la serpillière mettais des heures a sécher même hyper esssorée et en aerant c'était encore mouillé au niveau des plinthes le lendemain.

Je me sentais pas vraiment en sécurité.mais bon j'ai fais avec le temps de trouver mieux j'étais contente de partir^^surtout qu'entre la moisissure très présente, l'humidité très forte et mon tabagisme,ben j'enchainais les bronchites et je fesais de l'apnée du sommeil.j'étais tellement épuisée entre l'apnée et le boulot que j'ai pas entendu le réveil sonner pour aller bosser le matin une fois (l'apnée du sommeil ça fais des nuits comme si on dormais pas)
Mais malgré tout je me sentais quand même chez moi parce que j'avais ma minette,mes affaires,mes repères.

Quand j'ai visité l'appartement il était fraîchement repeint et le proprio insisté un peu trop sur le fais de bien aéré et j'ai pas capté le vice

Mais j'ai tellement galéré sérieux que je crois qu'un toit sur la tête et c'est bon je me sens chez moi^^

[hazufel]

J'aime aussi la nuit écouter le bruit des intempéries et savoir que je suis au chaud et au sec et donc en sécurité chez moi.

C’est aussi ce sentiment de réconfort, de sécurité, qui me fait me sentir chez moi.
Je suis très sensible aux odeurs aussi.
Il y a des maisons que je déteste pour ça aussi.
Dans certaines locations de vacances je me suis sentie très mal à cause d’odeurs que je n’aimais pas ou de la lumière qui m’écrasait pas son manque.
J’ai besoin de voir du vert par les fenêtres, d’avoir le moins de bruits possibles, d’avoir de la lumière qui entre et des livres partout.
J’ai beaucoup déménagé dans mon enfance. Je me suis sentie chez moi que dans deux maisons de mon enfance sur sept (en 18 ans).
Ensuite j’ai encore déménagé de nombreuses fois et ne me suis sentie bien que dans deux maisons. Les deux dernières. Celle dans laquelle je me sens le mieux est celle dans laquelle je vis depuis 13 ans.
Nous la façonnons à notre image.
Si je retourne dans deux maisons connues en vacances c’est aussi pour ce sentiment de bien « être ».
Chez moi pour bien être, il me faut de la lumière, des livres, un peu de confort (je dors pas trop mal dans très très peu de lits), et des livres à foison.

[masebast]

Si je fais une synthèse on pourrait dire que

Soit la personne occupe l’espace, le remplit, tout est fonction d’elle qui comble et donne sens à tout ce qui l’entoure.

Soit c’est le milieu qui parle et qui occupe l’espace. Et là les odeurs, les lumières, l’environnement, les signes (photos, objets, couleurs, les gouttes de pluies) tout est à construire et c’est ce sens qui fait le sentiment d’être chez soi en retour.

Sans doute que les deux sont possibles en même temps (mais je force le trait pour être plus clair)

Je pense que mon problème est plutôt du second ordre. Je vois tout ça, sauf que la « magie » n’a jamais opéré. La seule hypothèse que je vois c’est que je n’ai pas vécu d’émotions significatives chez moi. Vous voyez ? Les souvenirs qui viennent remplir les espaces. Il n’y a pas de narratif (si on peut dire ça comme ça). Pourtant j’ai vécu ailleurs longtemps, et je n’ai jamais rien vécu de tel. Les souvenirs ne sont pas toujours des rêves. Pour mes enfants oui. Le reste, non.

A mon avis, l’autre problème c’est l’IS d’une certaine façon. Ça a complètement transformé mon espace en lieu fonctionnel. Donc l’unique mode d’être chez moi c’est ça : tisser mon ouvrage. Mais j’ai pas le choix, ça a toujours été comme ça.

Est ce que cette idée d’un narratif (les Images, les souvenirs, les repères, etc) qui vous est propre et qui fait sens pour vous c’est ça se sentir chez soi ? Pour moi c’est si compliqué.

[Zia .]

La question m'attire d'autant plus que je dois déménager en avril
Quand j'arrive quelque part, j'ai besoin de connaître le lieu en détail (en faisant le ménage), d'identifier la source de chaque bruits (chauffage, frigo, la route pas loin, les voix des voisins), et de mettre en place des nouvelles routines (trouver mon spot préféré, savoir où je met les choses pour optimiser leur utilisation, déterminer mon chemin de promenade avec le chien).
Du coup il me faut deux semaines mini pour commencer à prendre mes marques. Et malgré ça, à chaque fois que je m'installe dans un nouveau lieu, j'ai une espèce de dépression bizarre qui peut durer quelques mois.
Je sais que je me sens définitivement chez moi quand ça devient le seul endroit où je me sens tranquille.

[Ostara]

La question m'attire d'autant plus que je dois déménager en avril
Quand j'arrive quelque part, j'ai besoin de connaître le lieu en détail (en faisant le ménage), d'identifier la source de chaque bruits (chauffage, frigo, la route pas loin, les voix des voisins), et de mettre en place des nouvelles routines (trouver mon spot préféré, savoir où je met les choses pour optimiser leur utilisation, déterminer mon chemin de promenade avec le chien).
Du coup il me faut deux semaines mini pour commencer à prendre mes marques. Et malgré ça, à chaque fois que je m'installe dans un nouveau lieu, j'ai une espèce de dépression bizarre qui peut durer quelques mois.
Je sais que je me sens définitivement chez moi quand ça devient le seul endroit où je me sens tranquille.

Oui moi c'est pareil je met du temps avant de prendre mes marques,même si consciemment je ne me rend pas forcément compte que le changement d'habitation me perturbe,mon angoisse et mon agitation parlent pour moi je crois
Bon courage pour ton déménagement

[lulamae]

Une chose que je ne comprends pas très bien : tes intérêts sont liés à ton travail ? Sinon, ce n'est pas très grave que ton IS ait transformé à tes yeux ton logement en lieu fonctionnel. Et puis, cet IS, c'est quelque chose que tu aimes faire, même si ça t'absorbe ? Ou tu t'en sens prisonnier, comme d'une compulsion qui t'empêche de mener "une autre vie" ?

Qui voudrais-tu inviter dans ce lieu ? Qui manque, en fait ? Une personne avec qui tu voudrais vivre ? J'ai l'impression que tu ne te suffis pas, qu'il te manque quelqu'un. Du coup, le lieu t'étouffe.

A posteriori, je me rends compte que je ne me sens bien chez moi et en sécurité que depuis que je ne vis plus avec un conjoint. Je ne me suis jamais sentie bien dans un lieu quand j'étais mariée ou avais un compagnon. Pendant mon mariage (18 ans), j'aimais la ville, le quartier, ma maison, mais pas l'intérieur. Le pire, c'est quand tu te disputes et que tu souffres, dans ces cas-là je me sauve et je vais vers des arbres. Quand mon environnement est en paix et que je n'ai pas à subir la colère, les reproches, d'autres personnes, je me sens chez moi, sinon, encore maintenant avec mes filles, j'ai tout d'un coup l'impression d'étouffer, il faut que j'aille dehors.

J'aime mes filles et je suis plutôt contente la plupart du temps d'être avec elles, mais quand même, j'aimerais ne vivre qu'avec mes livres. Les livres ne jugent pas, ils sont toujours là pour toi, ils ne te blessent pas (sauf si à la limite tu te coupes avec une page ). Ils ne te demandent rien et attendent patiemment que tu sois prêt(e) à entrer en relation avec eux, et sinon tant pis, ils ont assez de générosité pour élever des murs autour de toi sans rien demander.

[Lily_of_the_Valley]

Bonjour à tous.
Je pense que chaque personne a plusieurs manière de se sentir chez soi.
Effectivement, je me sens chez moi à partir du moment que je suis sous mon propre toit, sans intrusion, avec mes animaux.
Je peut également me sentir chez moi au milieu des chiens. Je peux me sentir chez moi quand je suis dans mes pensées et que personne ne vient me déranger. je peux aussi être chez moi quand je reviens chaque année dans les pays d'origine de mes parents car leurs cultures correspondent plus à mes valeurs et que j'y suis plus en sureté.

[freeshost]

Bon, après, l'ensemble des lieux où l'on se sent chez soi et l'ensemble des lieux où l'on est à l'aise sont différents.

Je peux ne pas être chez moi et être à l'aise dans d'autres lieux ou d'autres situations : dans le train quand il n'y a pas trop de personnes, en randonnées pédestres, dans un bar, en jouant au poker avec des potes, au restaurant.

[Lily_of_the_Valley]

Bon, après, l'ensemble des lieux où l'on se sent chez soi et l'ensemble des lieux où l'on est à l'aise sont différents.

Je peux ne pas être chez moi et être à l'aise dans d'autres lieux ou d'autres situations : dans le train quand il n'y a pas trop de personnes, en randonnées pédestres, dans un bar, en jouant au poker avec des potes, au restaurant.

C'est vrai, il y a une grande différence entre les lieux où on est à l'aise, voir parfois où on est content d'être là et les lieux ou on se sens vraiment chez soi.

[masebast]

Merci pour vos témoignages. Ca m'aide à avancer.

@Lulamae, tu as des yeux dans le cerveau. Je vais éviter l'instant "états d'âme". Mais si tu veux je peux te répondre à toi en privé.

Le fait de dire qu'occuper un espace privé c'est se sentir chez soi, je pense qu'il y a une confusion entre "se sentir" et "être chez soi".

La question a un sens pour une personne qui a du mal à indentifier ce que veut dire ses sentiments, ses émotions, de comprendre ce que veut dire "se sentir" chez soi. Mais je ne sais pas en quoi cette question concerne un tsa ou est plutôt une question de perception (?) Ma psy me dirait que ça a un rapport avec "arriver à se sentir soi-même". Vous savez, comme pour dire "s'accepter." Se sentir chez soi, ce serait comme accepter d'être avec soi ? (rolalala!! revoila l'instant psycho) Le pire c'est qu'il y a peut-être un truc de ce genre là derrière la question... pffff

Est ce que c'est le principe de l'image du doudou ou des jouets pour un enfant (en gros l'univers matériel de votre chez vous) ? Vous vous les appropriez à travers des narratifs (les histoires que vous vous racontez, celles que vous avez vécues). Et quand vous les voyez, c'est quelque part tous ces narratifs qui y sont attachés. C'est pour ça que les gens peinent à jeter des objets parfois même cassés. Le doudou c'est l'objet qui centralise les narratifs affectifs (ou violences même). Mais c'est assez intense je pense (j'ai plus le mien, je l'ai donné il y a longtemps... ). Et donc en fonction de l'intensité du narratif vous pouvez vous sentir chez vous chez vos proches parents ? (Je rappelle que j'ai jamais eu ce sentiment, même enfant)

Est-ce que c'est la cohabitation avec tout ces objets narratifs qui fait que l'on se sent chez soi ?
Se sentir chez un autre c'est voir des objets sans narratifs pour soi ?

Et donc je comprends que forcément quand tu n'as pas grand chose qui s'agglomère à toi dans le narratif de ton identitée personnelle, c'est compliqué de passer d'"être juste là" à "se sentir chez soi". Est-ce que je peux me risquer à dire qu'ici, la question de l'identité personnelle pour certains, n'est pas une évidence absolue ?

La difficulté c'est que mon IS (pas mon emploi) est fort présent chez moi (les murs sont tapissés de schémas, de centaines de post-it) ca ne laisse pas d'espace pour construire un narratif autre que celui là. On parle quand même d'un IS, c'est pas juste faire quelque chose quand je m'ennuie. C'est une activité très ambivalente parsemée d'amours, d'heuphories, mais aussi d'anxiétés, d'angoisses. Un refuge permanent qui peut se transformer en abîme selon l'épuisement qu'il produit. C'est toujours une activité qui ne laisse pas vraiment de répis. D'ailleurs, j'ai toujours mon livre sur moi. C'est comme l'oiseau qui fait un nid parce qu'il a cette nécessité en lui. Il ne pourrait sans doute pas l'expliquer, ça se fait. Il est toujours aux aguets. Son petit plaisir personnel, son petit confort individuel, tout ça, c'est pas vraiment la question. C'est un peu comme ça que ça se passe chez moi. Dans cet univers, sauf à croiser un autre oiseau qui a une nécessité à lui, ce mode de fonctionnement donne juste l'impression d'être une gêne relationnelle pour l'autre. Et c'est un certain handicape dans l'appropriation narrative de son lieu à soi, je crois.

[Ostara]

Moi je me sens chez moi quand on m'invite et qu'on me dis "fais comme chez toi"
Ok donc si je fais comme chez moi ça t'ennuie pas que je pète sur le canapé et que je squatte ta salle de bain pour en faire un SPA?
Ok ok je

[freeshost]

Ça dépend des personnes. Certaines s'adaptent plus facilement aux déménagements, arrivent plus facilement à adapter le chez soi.

Bon, je n'ai pas de doudou ou de nounours.

Je peux aussi passer du temps chez moi ou dans le train à ne rien faire, juste me reposer.

Me sentir chez moi chez autrui ? Non. Chez moi, j'ai tous mes intérêts (livres, pdf, etc.). J'ai l'ordinateur avec Ubuntu (et non Mac ou Windows).

[Ostara]

Ça dépend des personnes. Certaines s'adaptent plus facilement aux déménagements, arrivent plus facilement à adapter le chez soi.

Bon, je n'ai pas de doudou ou de nounours.

Je peux aussi passer du temps chez moi ou dans le train à ne rien faire, juste me reposer.

Me sentir chez moi chez autrui ? Non. Chez moi, j'ai tous mes intérêts (livres, pdf, etc.). J'ai l'ordinateur avec Ubuntu (et non Mac ou Windows).

Moi aussi je ne supporte vraiment pas aller chez autrui je ne me sentirais jamais chez moi,j'y ai tout ce que j'aime

[lulamae]

C'est très très intéressant cette notion de narratif, mais il faut que j'y réfléchisse.

L'idée de la psy selon laquelle on se sentirait chez soi comme en soi me paraît assez courante et cliché, même si cela peut contenir des éléments de vérité. C'est à mon sens un amalgame entre "enveloppe extérieure" et "centre de la personne", ou même "enveloppe intérieure". Cela ressemble à des phrases telles que "en rangeant dans son appart on fait le tri dans sa tête", ou encore "qui traite bien son corps se respecte soi-même" etc... Des espèces de formules toutes faites et à l'emporte-pièce à mon sens bonnes pour des magazines de bien-être (dits féminins ou autres). Que ce soit dit...