19 mai 2023 Yehezkel Ben-Ari
Le trajet de la lecture de l’ADN à la compréhension de nos traits et au développement de nouveaux traitements est long
Depuis 5 décennies, la génétique domine toutes les autres approches pour aussi bien comprendre nos traits que comprendre et traiter les maladies notamment neurologiques et psychiatriques. Or, ces promesses sont loin d’être tenues et une série de problèmes doivent être tenues en compte et notamment le rôle crucial de l’environnement et de l’hérédité non médiée par l’ADN directement. Avec mes collègues -Françoise Clerget-Darpoix (experte en génétique humaine) et Etienne Danchin (expert en génétique de l’évolution et l’hérédité non séquencique), nous avons publié cette tribune dans Le Monde. Nous y analysons les limites de l’approche génétique aussi bien sur le plan de la prédiction des maladies que sur la compréhension de leur pathogenèse et les traitements éventuels. Notre conclusion est que pour des syndromes complexes comme l’autisme, la schizophrénie ou bon nombre de maladies, il est vain et impossible de séparer facteurs génétiques de facteurs environnementaux. De plus, nombre de maladies /syndromes « naissent » in utéro , modifiant la construction du cerveau et se traduisant par des modifications structurales qui sont la cause directe du syndrome. De ce fait, il n y a pas de relations directes entre la mutation génétique et le syndrome. Pour comprendre et traiter ces maladies /syndromes, il faut impérativement identifier les modifications intervenues et développer des traitements qui bloquent ces réseaux aberrants formés par les évènements pathologiques intra-utérin. Dans cette optique, la génétique ne peut être efficace que dans le cadre plus général des approches complémentaires incluant l’embryogenèse, la microbiote, la physio-pathologie, l’imagerie et la clinique.
Le neurobiologiste Yehezkel Ben-Ari et les généticiens Françoise Clerget-Darpoux et Etienne Danchin ont signé une tribune dans le « Monde » paru le 10 mai 2023 pour alerter sur les dérives inquiétantes liées à la vision erronée, selon laquelle nous serions uniquement prédéterminés par notre génome.
Retrouver l’article en ligne ici (réservé abonnés le Monde) :
https://www.lemonde.fr/sciences/article ... -32280270-
Ou sa version papier scannée
article_lemonde_100523.pdf
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