Les journalistes du site de jeu vidéo ont annoncé jeudi qu’ils entendaient presque tous quitter leur poste, après que sa maison mère, Unify, a été vendue par TF1 au groupe de médias connu pour sa stratégie de rachat et de réduction des coûts.
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Gamekult a été fondé en décembre 2000 et se présentait comme l’un des premiers magazines en ligne spécialisé dans les jeux vidéo en France, se reposant uniquement sur ses publications sur le Web. Au classement des sites de jeux vidéo établi chaque année par l’Agence française pour le jeu vidéo (AFJV), Gamekult décrochait en novembre 2012 la deuxième place derrière Jeuxvideo.com. Le site, tombé depuis à la cinquième place, a connu plusieurs actionnaires au cours de son existence, passant de LDLC à Cup Interactive puis Newen, avant de tomber dans l’escarcelle de TF1. Gamekult s’était alors retrouvé intégré au sein d’Unify.
L’annonce du nouvel actionnaire a déjà causé des départs de journalistes au sein des autres sites du groupe, particulièrement dans la branche Unify Tech. Unify possède, outre Gamekult, les sites Les Numériques, Cnet France, ZDNet, Aufeminin, Marmiton et Doctissimo. Contrairement aux autres rédactions du groupe, Gamekult a choisi en 2015 de proposer un abonnement payant visant à financer des articles et des enquêtes sur le secteur. Le site comptait en début d’année un peu plus de 12 200 abonnés.
Créé en 2012, Reworld Media a fondé sa stratégie sur l’acquisition de nombreux titres de presse magazine – il possède par exemple déjà Grazia, Maison & travaux ou Autoplus – et la réduction des coûts de production, parfois en profitant du départ des journalistes pour réduire le nombre de postes. Le groupe avait déjà fait face à une situation similaire en 2019 lors de son rachat du groupe Mondadori France : de nombreux journalistes de la rédaction de Science & Vie avaient alors choisi de prendre la clause de cession et étaient partis fonder le magazine scientifique Epsiloon.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
Le site d’investigation déplore une ordonnance, rendue le 18 novembre par le tribunal judiciaire de Paris, empêchant la révélation d’un nouveau « recours à la rumeur comme instrument politique ».
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« Un acte judiciaire sans précédent de mémoire de journaliste comme de juriste », selon le directeur de la publication de Mediapart, Edwy Plenel. La justice a interdit au site d’information de publier une nouvelle enquête sur le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, après ses précédentes révélations de chantage présumé à la vidéo intime, a déploré lundi 21 novembre le média d’investigation, en dénonçant une « censure préalable sans précédent ».
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Cette ordonnance du tribunal judiciaire de Paris a été rendue en urgence, vendredi 18 novembre, à la demande de M. Perdriau, selon Edwy Plenel, auteur d’un billet sur le sujet. La requête déposée le même jour par l’avocat du maire de Saint-Etienne, Christohpe Ingrain, constitue pour le journaliste une « censure préalable alarmante » reposant sur une « procédure totalement étrangère au droit de la presse ».
Mediapart peut finalement publier sa nouvelle enquête sur le maire de Saint-Etienne. « La justice rétracte l’ordonnance qui nous interdisait de publier notre enquête sur les méthodes politiques de Gaël Perdriau », a tweeté le média, qui a diffusé dans la foulée l’article « après douze jours de censure ». La juge a tranché mercredi 30 novembre, annulant ainsi l’ordonnance qu’elle avait elle-même prononcée le vendredi 18 novembre et qui avait été dénoncée comme une « censure » inédite par le site, soutenu par de nombreux journalistes et défenseurs de la liberté d’expression.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
Crise sanitaire ou crise climatique, quelle déontologie pour le journalisme ? Aujourd’hui, le Conseil de déontologie journalistique et de médiation publie une sorte de vade mecum minimal d’un traitement déontologique des questions scientifiques. Une mise au point bienvenue. Elle vient après le mouvement autour de l’information sur le climat et la «Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique». Et alors que le Sars-Cov2 et la Covid-19 ont secoué les rédactions, décuplé la capacité de nuisance des dérapages médiatiques comme des réseaux sociaux. Des dérapages qui ont entravé la mise en oeuvre des politiques efficaces contre l’épidémie. Et très certainement contribué à de nombreux décès de personnes désinformées au point de refuser les gestes qui sauvent, en particulier les vaccins. Où se trouve, en effet, la déontologie des journalistes de BFM TV qui, le 22 mars 2020, ont prononcé le mot « chloroquine » 250 fois et le nom de Didier Raoult jusqu’à 15 fois par heure ?
Informer correctement sur les questions scientifiques en lien avec les décisions de nature politique ou personnelle constitue l’un des devoirs de la presse et des journalistes… sauf à abandonner leur prétention à constituer l’un des piliers d’une société démocratique. Cela n’a rien de facile. Mais représente un assez bon test de la capacité d’un journal ou d’un journaliste à justifier la place qu’il revendique dans la société.
Le texte publié (1) ce jour par le CDJM ne se lance dans aucune théorie de l’information mais collationne un ensemble de règles élémentaires qui ne sont malheureusement pas toujours suivies.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
L’affaire s’appelle désormais Story Killers et regroupe des dizaines d’articles mettant au jour les manigances d’une entreprise discrète, qui s’est spécialisée depuis une décennie dans la désinformation en ligne. Les opérations sont menées par une équipe qui se fait appeler la « Team Jorge ».
Les journalistes, qui se sont fait passer pour des consultants afin d’avoir accès à ces informations, ont découvert l’existence d’une plateforme baptisée AIMS (Advanced Impact Media Solutions), qui permet la création de milliers de faux profils sur toutes les plateformes les plus utilisées dans le monde : Facebook, Twitter, mais aussi Amazon et même Airbnb. « On a des Arabes, des Russes, des Asiatiques et des Africains, bien sûr », a assuré le fameux Jorge.
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L’équipe de la « Team Jorge » vante l’existence de 39 000 avatars à travers les plateformes, qui pourraient être activés pour des campagnes de désinformation.
En plus, si ces nombreux comptes fictifs sont nourris avec des logiciels de prédictions comme ChatGPT (programmés pour propager des rumeurs ou des mensonges), ça va devenir encore plus difficile de démêler le vrai du faux et du bullshit.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Grand chantier voulu par Emmanuel Macron, les États généraux de l’information ont mobilisé 22 assemblées citoyennes, 174 auditions, des dizaines de contributions écrites, et ce, pendant 9 mois de travaux. Leurs préconisations ont été remises au président de la République, jeudi 12 septembre. Répondent-elles à « l’urgence démocratique », alors que le journalisme et le droit à l’information sont menacés ? Entretien avec le chercheur Alexis Lévrier.
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Il s’agit d’une immense déception. Concernant les médias, la seule promesse de campagne du candidat Macron, c’était ces États généraux de l’information (EGI). Ils ont été lancés d’une manière très solennelle, puis de nombreux intervenants de qualité ont participé aux groupes de travail. Le rapport pointe justement une urgence démocratique à protéger et à développer le droit à l’information. Or les solutions proposées ne sont pas à la hauteur. L’extrême droite est aux portes du pouvoir et elle a des projets très précis pour les médias : faire taire l’audiovisuel public et s’en prendre au contre-pouvoir journalistique. Regardons ce qu’a fait l’extrême droite en Hongrie, dans l’Amérique de Trump, en Italie avec Meloni. La France est sur le point de basculer. Il fallait des solutions fortes pour réguler les médias, renforcer l’audiovisuel public, lutter contre la concentration des groupes, rendre du pouvoir aux journalistes face à leurs actionnaires. Là, malheureusement, on a le sentiment que la recherche du consensus, la volonté de ne pas déplaire au pouvoir politique ont conduit à des propositions en demi-teinte.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).