humeur du jour/du moment.

[Fluxus]

J'suis littéralement au bord de la crise là...

[Fluxus]

Littéralement envie de m'exploser la tête contre les murs...

[lulamae]

Je suis soulagée, car l'organisation des portes ouvertes est telle que les profs de sport font un speech et montrent des diapositives de l'UNSS juste devant mon bureau : du coup, même si les gens voulaient passer, ils n'oseraient pas déranger le groupe qui se tient là et écoute les profs. Je n'ai qu'à me poster de temps en temps à ma porte et le tour est joué.

[masebast]

Mon humeur est normale, par contre ce monde est contrarié. On dirait que le présent s’écrit à la main gauche. Genre, comme si je ne le voyais pas. J’aurai vu directement si c’était avec ses pieds que le temps griffonnait ses journées. Mais là, avec la lenteur d’un gasteropode, on dirait qu’il veut venir me prendre quelque chose que je n’ai pas. Franchement ?! Personne n’a jamais rien dit contre ces aiguilles qui tournent en rond pour ne rien dire ? A chaque fois que je les regarde, c’est pour me piquer comme s’il était impossible de les tenir sans peine. Je sais que l’on se plaint vite de tout et de rien, mais quand même ! Elles gesticulent toute la journée sans rien au bout. Pas même un chiffon ou une écharpe pour se retenir contre le froid. Le temps c’est juste un truc qui tourne en rond sans rien faire, c’est ça ?!
Mais un jour je sais qu‘une aiguille deviendra une belle flèche et seule, elle, pourra l’être. Et sans doute que derrière chaque tour pour rien, il y a une flèche quelque part !??

[Fluxus]

J'arrête pas de dire des conneries pour détendre l'atmosphère mais j'appréhende à bloc le RDV de demain...

[Ephémère]

Totalement perdue en ce moment ! Je ne sais pas où donner de la tête.

[Fluxus]

Jsuis fière de ma pâte à crêpes que j'ai réussi à préparer toute seule.

[masebast]

Je me sens comme Alice qui tombe dans le puit. Le monde s’effondre avec elle et elle range les pots de confitures pour ne pas les briser. Mais tout tombe, et en même temps tout semble être là quand même dans une stabilité précaire.

Je ne vois pas trop où « tout ça » veut en venir. Et même par la force des choses, la question en elle-même n’a peut-être même plus de sens.

[Fluxus]

Je suis d'humeur... Crêpes Suzette.






Très sérieusement, je me sens... Un peu déprimée ce soir. J'imagine que y a pleins de raisons à ça et je pense pas que ce soit spécialement lié à la maladie, je trouve que ma dépression elle est plutôt bien stabilisée quand même. Mais je sais pas... Je trouve que ça manque de quelque chose...

Déjà, ça fait littéralement plus de 3 semaines que je dors super mal et c'est chiant. J'me couche tard alors qu'avant j'étais sur un bon rythme à 22h30... Et j'abuse beaucoup beaucoup beaucoup trop des écrans en ce moment. Même si je fais d'autres choses de mes journées mais quand même...

Je sais pas, j'ai envie de faire pleins de trucs (en terme d'activités) mais en même temps, je sais pas par où commencer, ni quoi faire... Y a jamais rien de disponible quand je le suis, c'est chiant.

[Fluxus]

Je me sens frustrée parce que je trouve pas suffisamment de contenu sur l'internet sur mes intérêts spécifiques ou en tout cas, du contenu proche de choses qui me plaisent déjà.

[masebast]

Nos rivières se nourrissent de ruisseaux, de sources plus ou moins connues, significatives et qui nous appartiennent. Elles feront notre tendance, notre nature. Les écoulements qui donnent les rivières sont innombrables et parfois improbables. Et la rivière se nourrit de ses afflux tout le long de son parcours.

A un certain niveau de son écoulement, la rivière est calme, transparente, en accord avec son lit, elle coule paisiblement. Elle est en accord avec son inspiration, sa force, son intention. Elle est en confiance en elle-même.

Certains cours de la rivière sont des courbes plus ou moins abruptes, des contraintes de reliefs, mais malgré tout nous trouvons toujours nos écoulements. A d’autres endroits, des obstacles viennent compliquer cet écoulement. L’eau se brouille, elle peut aussi s’accélérer, se déchirer en éclaboussures plus ou moins importantes : le doute, les contradictions, les ambiguïtés. La confiance n’est plus là. Le lit n’est plus perceptible, nous oublions notre nature dans ce qui nous agite

Dans ces moments son lit n’est plus assez profond pour la contenir. La rivière est assourdissante. Même si elle emporte les obstacles les moins lourds avec elle, les pierres, les rochers, viennent la lacérer, la fragmenter, la diviser. La paisible rivière est comme orpheline de son lit en partie, dissociée d’elle même contre des impossibles : soit elle se fait fleuve pour engloutir les obstacles, soit elle finit par les contourner et s’oublie en même temps parce que ces obstacles finissent par changer sa nature en ruisseaux. Dans les deux cas, la rivière n’est peut être plus elle même.

Les obstacles sont parfois des fatalités qui ne dépendent pas de la rivière. C’est la, c’est comme ça. On va dire que c’est le relief, le paysage dans lequel la rivière s’écoule. Mais dans un relief, un cours d’eau doit toujours trouver son chemin. Parfois ça prend du temps de creuser son lit, et parfois il est nécessaire d’en sortir devant un obstacle insurmontable. La rivière peut sans doute se transformer en étang un temps, jusqu’à trouver un autre sillage dans le relief.

D’autres obstacles sont des trucs que la rivière transporte et qui s’accumulent. Des barrages de problèmes. La pression de l’eau la fait s’accumuler jusqu’à ce que le barrage cède, mais il peut se réformer plus loin dans le paysage. Et peut être qu’il ne fait que ça ce barrage. A chaque brisement, il se fragmente sans doute et les problèmes ne sont plus les mêmes, mais il se reforme quand même. Et la rivière devient une chenille qui se courbe sur elle même devant chaque barrage.

Donc finalement la question c’est : comment une rivière finit par devenir un papillon ?

[Fluxus]

Très très la tristesse.

Triste de me rendre compte que malgré tous mes efforts pour progresser sur certaines choses, les gens qui sont autour de moi ne comprendront jamais que ça n'efface pas le TSA.

Triste de me sentir toujours dans la contrainte, dans l'obligation, dans le forcing, ce non droit à l'erreur dans lequel j'ai déjà vécu trop longtemps.

Triste de réaliser au fil du temps que les autres ne pourront jamais comprendre totalement.

C'est tellement facile... Tellement facile de me dire que j'ai qu'à faire ceci ou cela... Non. Ça ne fonctionne pas comme ça, malheureusement.

Et je pense que s'il y avait un moyen d'assouplir totalement les caractéristiques de l'autisme de façon à les gommer ou les remodeler jusqu'à obtenir des traits similaires à ceux des neurotoxiques, ça s'appellerait juste pas l'autisme en fait. Et ce serait pas considéré comme un handicap.

Ce dont les gens ne se rendent pas toujours compte, c'est que c'est là depuis toujours et que c'est à vie en fait... Bref...


Je sais plus quoi penser, je me sens juste mal.

Je me sens mal de devoir faire tant d'efforts pour répondre à des sollicitations qui ne me font pas forcément plaisir, je me sens mal de devoir toujours dire oui à tout...

Je sais plus où j'en suis. Je ne comprends pas pourquoi est-ce que tout paraît simple pour les autres alors que pour moi, un "détail", un dix-millième d'un truc simple pour les autres, c'est juste l'enfer pour moi...

Mais d'un côté, encore une fois... Ba moi, je vois pas mon autisme non plus comme 1 truc en plus qui parasite.

Je le vois comme quelque chose qui fait partie de moi, c'est juste ce que je suis, c'est avec que je suis née, c'est avec que j'ai grandi et c'est avec que je vis au quotidien.

Forcément, si j'étais pas TSA, ma vie ne serait pas du tout celle que j'ai aujourd'hui, avec toutes mes expériences, tout mon vécu et tout ce que j'ai traversé.


A chaque seconde, je me dis que je suis fière de ce qu'est ma vie aujourd'hui, de ce que je suis devenue parce que y a littéralement jamais rien qui a été simple...


Je sais pas, je sais pas quoi penser en fait... J'aimerais tellement que les gens puissent prendre en compte tout ça à chaque moment où ils s'adressent à moi, à chaque moment où ils me sollicitent...

[Fluxus]

Des fois, je me demande s'il y a un jour où je vais finir par zapper que je suis autiste. Dans le sens où, le fait de venir sur un forum dédié constamment, le fait d'avoir pleins de prises en charge toutes les semaines, le fait que je le sache, que j'ai fini par en prendre conscience alors qu'avant, j'en avais pas conscience...

Ba... Ça me pousse à y penser tous les jours en fait. Tout le temps. Implicitement. Comme un onglet qui est resté ouvert et qu'on ne peut pas fermer...

[freeshost]

Ouais, malheureusement peu de personnes s'intéressent de fond en comble à l'autisme. Et l'autisme ne disparaît pas : plus grande fatigabilité, processus non automatiques (dans le traitement de l'information, dans la communication...).

je me sens mal de devoir toujours dire oui à tout...

Par contre, je ne suis pas d'accord. Tu n'es pas obligée de dire OUI à tout. Dire non aide.

Bien sûr, il est plus difficile de dire NON quand on a longtemps dit OUI. Mais tu as le droit de changer, et sans te justifier.

Car, souvent, plus tu en fais pour les autres, plus ils en redemandent - train grande vitesse pour le syndrome d'épuisement - et plus ils trouvent ça normal (habituel).

Donc oui, tu peux être fière de tout ce que tu accomplis, tes études, tes salades César, etc.

Mais quand on croise une personne inconnue dans la rue, on ne presque rien d'elle : ses croyances, ses habitudes, ses spécificités alimentaires, son orientation sexuelle, ses passions, son vécu, son groupe sanguin, ses relations, ses peurs, ses spécificités psycho-sociales, etc. [Sauf si elle utilise l'apparence pour montrer certaines choses (souvent par identitarisme) : habillement juif, bague au doigt, style gothique, etc.]

Tu peux bien porter une insigne "autisme" comme ici or there, ou que tu fabriques toi-même. Mais elle ne changera pas les personnes qui ne s'intéressent pas à l'autisme, le nient ou le minimisent.

Et c'est encore plus complexe car beaucoup de choses peuvent varier d'une personne à l'autre. Connaître les détails (goûts, habitudes, difficultés, aptitudes, peurs, etc.) de chaque personne, les mémoriser et y trouver des adaptations est une grosse charge cognitive, mentale, quotidienne, surtout quand on a une certaine responsabilité envers ces personnes (par exemple quand on est parent, enseignant, accompagnant, psychothérapeute, éducateur, tuteur, etc.).

Pour ma part, je viens régulièrement sur le forum car je préfère en général discuter avec des personnes autistes, ou avec des personnes non autistes avec qui on ne se prend pas la tête.

[masebast]

Des fois, je me demande s'il y a un jour où je vais finir par zapper que je suis autiste.

Ça me pousse à y penser tous les jours en fait. Tout le temps. Implicitement. Comme un onglet qui est resté ouvert et qu'on ne peut pas fermer...

Je comprends tout à fait. Le diagnostic je l’ai passé au départ contre mon gré. Mais il faut bien trouver des solutions pour la vie professionnelle, parce que c’est difficile ne tenir quelque part. Et c’est peut être une mauvaise habitude (je sais pas) mais je ne m’intéresse pas à mon tsa plus que ca. Ça ne changerait rien de toute façon. Quand l’anxiété ou l’angoisse monte, que je comprenne ou pas… ça ne change rien. Les interactions sociales je trouve des trucs pour m’en sortir mais si c’est un problème de par ma fatigue, etc. ça le reste.
Vivre seul c’est positif d’un côté question gestion de la fatigabilité, d’un autre côté tu verras que les balises c’est difficile à se les mettre à soi-même (pour moi ça l’est)

Puis je ne sais pas si je suis seul dans le cas, mais c’est difficile de m’approprier mon appartement. Je vis là (ou plutôt mes affaires y sont) mais je n’arrive pas à me sentir chez moi. C’est un local quoi…

J’espère que tu vas mieux.