J'ai tendance à avoir des conclusions, à deviner les réponses sans vraiment pouvoir expliquer d'où elles viennent... tout en étant assez rigoureux et tatillons sur le sources. C'est un peu comme si pour faire un cocktail, les gens "normaux" devaient suivre la recette, alors que je me contente de tout mettre dans un shaker, de secouer énergiquement, et puis voilà. Ma façon de penser est un peu comme une boite noire, une salle à atmosphère et lumière contrôlée, où se compute des choses. Mais comment ? Diantre. Il n'est pas impossible que ça ait contribuer à ma nullité en mathématiques. Et il est indéniable que ça me pose une foule de problèmes de façon très actuelle. Je suis infichu de savoir expliquer un grand nombre de choses, même lorsqu'elles concernent mon mémoire de recherche, ou mes problèmes et troubles quotidiens. On m'a jadis dit que c'est normal et que c'est le cas pour tout le monde.
La conséquence de ça, c'est que j'ai beau avoir accumulé un certain nombre de compétences et de connaissances, voir même d'écrits, je ne suis toujours pas exactement sûr de ce dont je parle. Si on ajoute à ça un manque criant de confiance en soit... Je pense comprendre beaucoup mieux pourquoi je déprime très violemment en ce moment, pour part à cause du mémoire. Mais si ce n'était pas le mémoire, ce serait autre chose. J'en viens à me demander si tout travail intellectuel ne finirait pas, en l'état, par me causer ce type de souffrance. Parce que souffrance est bien le mot. Je me connais. Si je continue sur cette voie, malgré l'augmentation de ma posologie, je vais vers une nouvelle tentative de suicide. Le sanglot permanent que j'ai au cœur et que je n'arrive pas à exprimer est très caractéristique, je le connais bien.Spoiler :
Mais quoi faire alors ? Un travail purement manuel sans réflexion ? J'en fais à l'usine. Et j'ai compris dans ma chaire et dans mes neurones que le travail idiot et sans intelligence n'existe pas, même dans un « bullshit job », ou comme opérateur sur une chaîne de montage. Il y à toujours quelque chose à comprendre, de l'intelligence à avoir dans la posture, ou pour se rendre compte et souffrir du fait que ce qui est demandé n'a parfois strictement aucun sens.
Bref, là où je veux en venir, c'est que quoi je fasse, il faut que je réfléchisse un minimum, que je rende des comptes à quelqu'un. Et rien qu'avec ça, le risque d'emmerdes sociales, d'anxiété, de tout ce que vous voulez, est grand. Trop grand pour que je puisse être heureux.Spoiler :
Après, il y a peut-être une once d’espoir, puisque j'ai écrit que c'était « en l'état » que je déprimais à cause du travail, parce que j'ai des façons de penser et des traumas qui doivent êtres "résolus", bref, il faut que je suive le cours de ma thérapie. Certes. Mais une once d'espoir n'est pas bien lourd, surtout comparé à la chape de chagrin quotidien qui pèse sur les nerfs et les muscles, qui fait serrer les dents, pencher en avant, voûté, sans pour autant parvenir à supporter ledit quotidien.
Je suis très sceptique quant à la pertinence de ce que je viens d'écrire. C'est un peu le thème de ces derniers jours. Quoi que j'écrive, pense, ou dise, j'ai l'impression que ça ne vaut rien et que je monte des évidences simples et apparemment onctueuse et consistante... en une simple neige, pas très dissimilaire de celle de blanc d’œufs. Une mousse qui retombe bien vite. Un peu comme l'écume babillant d'un gamin de 24 ans qui s'attarde.