Modération (Curiouser) : Création du sujet par division depuis "Articles divers sur les TSA"
Les travaux de consensus des experts internationaux sur le #TDAH #ADHD peuvent se résumer ainsi :
Le TDAH est un trouble chronique dans lequel des symptômes développementaux inappropriés d’inattention et/ou d’hyperactivité/impulsivité entraînent un handicap dans de nombreux aspects de la vie. Le trouble, qui débute dans l’enfance ou au à l’adolescence et est plus fréquent chez les garçons que chez les filles, touche 5,9 % des jeunes et 2,8 % des adultes dans le monde. Il existe de multiples facteurs de risque génétiques et environnementaux qui se cumulent et se combinent de différentes façons pour causer le TDAH. Ces facteurs de risque entraînent des changements subtils dans les réseaux neuronaux multiples et dans les processus cognitifs, motivationnels et émotionnels qu’ils contrôlent. Les personnes diagnostiquées avec le TDAH ont un risque élevé d’échec scolaire, de comportement antisocial, d’autres problèmes psychiatriques, de troubles somatiques, d’abus de drogues et d’alcool, de blessures accidentelles et de décès prématuré, y compris les tentatives de suicide et les suicides réalisés.
En conséquence, le TDAH coûte à la société des centaines de milliards de dollars chaque année. Plusieurs médicaments sont sûrs et efficaces pour le traitement du TDAH et pour prévenir de nombreux effets indésirables. Des traitements non médicamenteux sont disponibles, mais, par rapport aux médicaments, sont moins efficaces pour réduire l’inattention, l’hyperactivité et l’impulsivité.
https://www.tdah-france.fr/Declaration- ... -TDAH.html
Autour du TDA(H)
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Re: Autour du TDA(H)
Filières de soins, remboursement des médicaments et autres thérapies : des spécialistes appellent à une meilleure (re)connaissance du TDAH chez l'adulte
Publié le 09/03/2021 Quotidien du Médecin
Méconnu chez l'adulte, alors que sa prévalence se situerait entre 2 et 4 % voire plus de 20 % dans la patientèle en addictologie et 26 % dans la population carcérale, le trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) doit être mieux diagnostiqué et pris en charge, appelle la coordination nationale TDAH adultes*.
Le constat est sévère : le TDAH chez l'adulte est sous-diagnostiqué et l'accès aux soins est tout sauf fluide, avec d'importants délais pour un avis spécialisé puis un suivi, un manque de structuration des soins, et des difficultés à obtenir des traitements, médicamenteux ou non, sans parler de leur remboursement. « Comparée à la plupart des pays européens, la France accuse un retard dans la prise en charge du TDAH de l'adulte », accuse la coordination.
Troubles neurodéveloppementaux et santé mentale
Plusieurs facteurs expliquent cette situation, à commencer par une sous-estimation historique (« idéologique », lit-on) du rôle des troubles neurodéveloppementaux dans les problématiques de santé mentale. Viennent ensuite l'idée que le TDAH ne concernerait que les enfants (auxquels il a longtemps été proposé exclusivement des mesures psychoéducatives) et une vision négative de la part du corps médical des médicaments utilisés, sans oublier les obstacles réglementaires. Aucune molécule ne dispose ainsi d'autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le TDAH chez l'adulte, ce qui ferme la possibilité de remboursement pour ces patients.
« Ils subissent une double peine : au défaut de diagnostic durant l’enfance avec perte de chance pour 90 % d'entre eux, s’ajoute un défaut d’accès aux soins à l’âge adulte », dénonce la coordination, évoquant un véritable problème de santé publique, avec un coût élevé pour la société (précarité, chômage, addictions, comorbidités psychiatriques aggravées et hospitalisations, incarcérations, accidentologie).
Réévaluer l'AMM du méthylphénidate
Dans un document transmis en novembre et décembre 2020 aux autorités politiques et sanitaires, la coordination demande de favoriser l'accès au traitement médicamenteux de référence, à savoir le méthylphénidate, en déclenchant une réévaluation du texte d'AMM, et en élargissement ses indications aux adultes, y compris en initiation de traitement. « Certaines contre-indications du traitement doivent être réévaluées (conduites addictives, troubles de l'humeur, de la personnalité) car elles excluent de fait une grande majorité de patients adultes, alors que les études et observations démontrent que ces contre-indications seraient plutôt des indications à traiter ».
La coordination demande le remboursement de ce traitement de premier recours, ainsi que des traitements médicamenteux alternatifs (atomoxétine, lisdéxamfétamine, guanfacine). Et propose des modalités de prescription sécurisées pour prévenir le risque de mésusage ou d'abus. Les spécialistes préconisent en outre que le méthylphénidate figure sur la liste des médicaments à marge thérapeutique étroite, afin que soit inscrite la mention « non substituable MTE » : « aucune des spécialités de méthylphénidate à libération prolongée n'est exactement superposable à une autre (...) La priorité doit être donnée au confort attentionnel apporté à chaque patient tout au long de sa journée et selon les besoins liés à ses activités », lit-on.
Créer des filières de soins pluridisciplinaires
Par ailleurs, la coordination sollicite une valorisation de l'évaluation et du diagnostic (par le biais par exemple de la consultation très complexe déjà instaurée dans l'autisme), ainsi que le remboursement de thérapies non médicamenteuses (psychothérapies, ergothérapie, remédiation cognitive). Le TDAH devrait aussi, selon elle, être inscrit sur la liste des affections longue durée (ALD).
Enfin, les spécialistes appellent à repenser l'organisation des soins pour les adultes, en organisant des filières de soins régionales pluridisciplinaires, dédiées au TDAH de l'adulte. Une mise au point publiée dans « L'Encéphale » en décembre 2019 fait référence dans la prise en charge du TDAH chez l'adulte, rappelle la coordination.
*Créée en juillet 2018, la coordination compte quelque 65 membres psychiatres, addictologues, neurologues ou pharmacologues, exerçant en libéral ou dans le public. Elle est soutenue par la Fédération française d'addictologie (FFA)
Publié le 09/03/2021 Quotidien du Médecin
Méconnu chez l'adulte, alors que sa prévalence se situerait entre 2 et 4 % voire plus de 20 % dans la patientèle en addictologie et 26 % dans la population carcérale, le trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) doit être mieux diagnostiqué et pris en charge, appelle la coordination nationale TDAH adultes*.
Le constat est sévère : le TDAH chez l'adulte est sous-diagnostiqué et l'accès aux soins est tout sauf fluide, avec d'importants délais pour un avis spécialisé puis un suivi, un manque de structuration des soins, et des difficultés à obtenir des traitements, médicamenteux ou non, sans parler de leur remboursement. « Comparée à la plupart des pays européens, la France accuse un retard dans la prise en charge du TDAH de l'adulte », accuse la coordination.
Troubles neurodéveloppementaux et santé mentale
Plusieurs facteurs expliquent cette situation, à commencer par une sous-estimation historique (« idéologique », lit-on) du rôle des troubles neurodéveloppementaux dans les problématiques de santé mentale. Viennent ensuite l'idée que le TDAH ne concernerait que les enfants (auxquels il a longtemps été proposé exclusivement des mesures psychoéducatives) et une vision négative de la part du corps médical des médicaments utilisés, sans oublier les obstacles réglementaires. Aucune molécule ne dispose ainsi d'autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le TDAH chez l'adulte, ce qui ferme la possibilité de remboursement pour ces patients.
« Ils subissent une double peine : au défaut de diagnostic durant l’enfance avec perte de chance pour 90 % d'entre eux, s’ajoute un défaut d’accès aux soins à l’âge adulte », dénonce la coordination, évoquant un véritable problème de santé publique, avec un coût élevé pour la société (précarité, chômage, addictions, comorbidités psychiatriques aggravées et hospitalisations, incarcérations, accidentologie).
Réévaluer l'AMM du méthylphénidate
Dans un document transmis en novembre et décembre 2020 aux autorités politiques et sanitaires, la coordination demande de favoriser l'accès au traitement médicamenteux de référence, à savoir le méthylphénidate, en déclenchant une réévaluation du texte d'AMM, et en élargissement ses indications aux adultes, y compris en initiation de traitement. « Certaines contre-indications du traitement doivent être réévaluées (conduites addictives, troubles de l'humeur, de la personnalité) car elles excluent de fait une grande majorité de patients adultes, alors que les études et observations démontrent que ces contre-indications seraient plutôt des indications à traiter ».
La coordination demande le remboursement de ce traitement de premier recours, ainsi que des traitements médicamenteux alternatifs (atomoxétine, lisdéxamfétamine, guanfacine). Et propose des modalités de prescription sécurisées pour prévenir le risque de mésusage ou d'abus. Les spécialistes préconisent en outre que le méthylphénidate figure sur la liste des médicaments à marge thérapeutique étroite, afin que soit inscrite la mention « non substituable MTE » : « aucune des spécialités de méthylphénidate à libération prolongée n'est exactement superposable à une autre (...) La priorité doit être donnée au confort attentionnel apporté à chaque patient tout au long de sa journée et selon les besoins liés à ses activités », lit-on.
Créer des filières de soins pluridisciplinaires
Par ailleurs, la coordination sollicite une valorisation de l'évaluation et du diagnostic (par le biais par exemple de la consultation très complexe déjà instaurée dans l'autisme), ainsi que le remboursement de thérapies non médicamenteuses (psychothérapies, ergothérapie, remédiation cognitive). Le TDAH devrait aussi, selon elle, être inscrit sur la liste des affections longue durée (ALD).
Enfin, les spécialistes appellent à repenser l'organisation des soins pour les adultes, en organisant des filières de soins régionales pluridisciplinaires, dédiées au TDAH de l'adulte. Une mise au point publiée dans « L'Encéphale » en décembre 2019 fait référence dans la prise en charge du TDAH chez l'adulte, rappelle la coordination.
*Créée en juillet 2018, la coordination compte quelque 65 membres psychiatres, addictologues, neurologues ou pharmacologues, exerçant en libéral ou dans le public. Elle est soutenue par la Fédération française d'addictologie (FFA)
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Re: Autour du TDA(H)
Déclaration de consensus international de la Fédération mondiale du TDAH : 208 Conclusions fondées sur des preuves à propos du trouble
Points principaux
Table 1 : Résumé des résultats
Les constats
La traduction
Points principaux
- Le TDAH touche 5,9% des jeunes et 2,5% des adultes.
La plupart des cas de TDAH sont le résultat des effets combinés de risques génétiques et environnementaux.
Il existe de petites différences entre le cerveau des personnes avec TDAH et celles sans TDAH.
Non traité, le TDAH peut entrainer une évolution très défavorable.
Le TDAH coûte à la société des centaines de milliards de dollars chaque année, dans le monde entier.
- Le TDAH touche 5,9% des jeunes et 2,5% des adultes.
Table 1 : Résumé des résultats
Les constats
- Le syndrome connu aujourd’hui sous le nom de TDAH est décrit dans la littérature médicale depuis 1775. 1 - 13
Lorsqu’il est effectué par un clinicien formé, le diagnostic de TDAH est bien défini et valide à tous les âges, même en présence d’autres troubles psychiatriques, ce qui est courant. 14-19
Le TDAH est plus fréquent chez les hommes et survient chez 5,9 % des jeunes et 2,5 % chez les adultes. Il a été décrit dans des études menées en Europe, en Scandinavie, en Australie, en Asie, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et en Amérique du Nord. 20-25
Le TDAH est rarement causé par un seul facteur de risque génétique ou environnemental ; la plupart des cas de TDAH sont le résultat des effets combinés de nombreux risques génétiques et environnementaux ayant chacun un effet très faible. 26-62
Les personnes avec TDAH montrent souvent des performances altérées dans les tests psychologiques du fonctionnement cérébral, mais ces tests ne peuvent pas être utilisés pour diagnostiquer le TDAH. 63-70
Les études de neuro-imagerie trouvent de petites différences dans la structure et le fonctionnement du cerveau entre personnes avec TDAH et celles sans TDAH. Ces différences ne peuvent pas être utilisées pour diagnostiquer le TDAH. 71-77
Les personnes atteintes de TDAH sont plus à risque d’obésité, d’asthme, d’allergies, de diabète sucré, d’hypertension artérielle, de troubles du sommeil, de psoriasis, d’épilepsie, d’infections sexuellement transmissibles, d’anomalies de l’œil, de trouble immunitaires et de troubles métaboliques. 78-100
Les personnes avec TDAH courent un risque accru de mauvaise qualité de vie, de troubles liés à la consommation de substances, de blessures accidentelles, de sous-performance scolaire, de chômage, de troubles liés aux jeux de hasard, de grossesse chez les chez les adolescentes, de difficultés à se socialiser, de délinquance, de suicide et de décès prématuré. 101-136
Des études sur le poids économique montrent que le TDAH coûte à la société des centaines de milliards de dollars chaque année, dans le monde entier. 137-147
Les autorités de santé du monde entier ont reconnu que plusieurs médicaments sont sûrs et efficaces pour réduire les symptômes du TDAH, comme le montrent les essais cliniques randomisés contrôlés. 148-157
Les traitements médicamenteux du TDAH réduisent les blessures accidentelles, les lésions cérébrales traumatiques, les abus de substances, le tabagisme, la sous-performance scolaire, les fractures osseuses, les infections sexuellement transmises, la dépression, le suicide, l’activité criminelle et la grossesse chez les adolescentes. 158-177
Les effets indésirables des médicaments contre le TDAH sont généralement bénins et peuvent être réglés en changeant la dose ou le médicament. 178-188
Les médicaments stimulants pour le TDAH sont plus efficaces que les médicaments non stimulants, mais sont également plus susceptibles d’être détournés, mal utilisés et utilisés de façon abusive. 189-194
Les traitements non médicamenteux du TDAH sont moins efficaces que les traitements médicamenteux pour les symptômes du TDAH mais sont souvent utiles pour les problèmes qui subsistent après l’optimisation du traitement médicamenteux. 195-208
La traduction
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Re: Autour du TDA(H)
Si les origines génétiques ne sont pas surprenantes et peuvent se recouper avec celles de l'autisme, je suis impressionné par le nombre de facteurs environnementaux. Il y a bien sûr le valproate comme dans l'autisme, mais il y en a bien d'autres, avec un effet important. Bien sûr les évènements autour de la grossesse, mais bien d'autres.
Une différence très nette avec l'autisme, c'est la diminution du nombre de personnes concernées à l'âge adulte, et sa quasi-disparition après 50 ans. Impulsivité et hyperactivité diminuent, mais il y a toujours des troubles de l'attention.
Le document fait une revue "fascinante" des troubles somatiques rencontrés avec le TDAH. Je ne crois pas avoir vu l'équivalent pour les troubles du spectre de l'autisme, masi on y trouve bien sûr l'épilepsie et les maladies auto-immunes.
Contrairement à l'autisme, il y a des études solides sur le bénéfice de médicaments :
Les thérapies cognitives et comoortementales peinent à prouver leur efficacité. Comme le neurofeedback, et il n'y apas assez de preuves pour la thérapie basée sur la méditaiton. Quelques résultats de la remédiation cognitive.
Une différence très nette avec l'autisme, c'est la diminution du nombre de personnes concernées à l'âge adulte, et sa quasi-disparition après 50 ans. Impulsivité et hyperactivité diminuent, mais il y a toujours des troubles de l'attention.
Le document fait une revue "fascinante" des troubles somatiques rencontrés avec le TDAH. Je ne crois pas avoir vu l'équivalent pour les troubles du spectre de l'autisme, masi on y trouve bien sûr l'épilepsie et les maladies auto-immunes.
À mesure que les jeunes avec TDAH avançaient en âge, leur qualité de vie par rapport à leurs pairs au développement typique s’aggravait dans les domaines physique, émotionnel et scolaire - 101
Les items 114 à 119 montrent le risque élevé de suicide, Il y a des risques accrus de délinquance, mais aussi d'être victimes de crimes violents ou sexuels. Les conséquences négatives sur l'emploi sont assez faibles (-12% que frères et sœurs) .105. Une méta-analyse a montré que les enfants atteints de TDAH avaient des difficultés moyennes à importantes de socialisation avec leurs pairs, mesurées par le rejet/sympathie, la popularité et les amitiés (...). Ils avaient également des déficits modérés dans les compétences sociales telles que le partage, la coopération, le tour de rôle, la réciprocité (...) et le traitement de l’information sociale, comme la reconnaissance des indices sociaux, l’identification des problèmes, la création de solutions et l’évitement des biais (...).
106. Une étude menée auprès de plus de 53 000 enfants américains (...) a montré que les personnes avec TDAH étaient 2,4 fois plus susceptibles d’harceler les autres
Contrairement à l'autisme, il y a des études solides sur le bénéfice de médicaments :
Si on peut noter une amélioration des notes pendant la période sous médicament, il y a une forte réduction du risque d'accidents de la route, comme de suicide.En tenant compte des effets secondaires, les médicaments ayant les meilleurs rapports bénéfice-risque étaient le méthylphénidate chez les enfants et les adolescents, et les amphétamines chez les adultes
Les thérapies cognitives et comoortementales peinent à prouver leur efficacité. Comme le neurofeedback, et il n'y apas assez de preuves pour la thérapie basée sur la méditaiton. Quelques résultats de la remédiation cognitive.
Le TDAH est un trouble chronique dans lequel des symptômes d’inattention et/ou d’hyperactivité/impulsivité inappropriés par rapport au développement entraînent un handicap dans de nombreux aspects de la vie. Le trouble, qui débute dans l’enfance ou au début de l'adolescence, est plus fréquent chez les garçons que chez les filles, touche 5,9 % des jeunes et 2,8 % des adultes dans le monde. De multiples facteurs de risque génétiques et environnementaux se cumulent et se combinent de différentes façons pour causer le TDAH. Ces facteurs de risque entraînent de subtils changements dans plusieurs réseaux neuronaux et dans les processus cognitifs, motivationnels et émotionnels qu’ils contrôlent. Les personnes avec TDAH ont un risque élevé d’échec scolaire, de comportement antisocial, d’autres problèmes psychiatriques, de troubles somatiques, d’abus de drogues et d’alcool, de blessures accidentelles, de tentatives de suicide et de décès prématuré, y compris par suicide.
En conséquence, le TDAH coûte à la société des centaines de milliards de dollars chaque année. Plusieurs médicaments sont sûrs et efficaces pour traiter le TDAH et pour prévenir de nombreuses évolutions défavorables. Des traitements non médicamenteux sont disponibles, mais, par rapport aux médicaments, ils sont moins efficaces pour réduire l’inattention, l’hyperactivité et l’impulsivité.
De nombreux chercheurs tentent de développer des tests informatisés ou biologiques basés sur des informations sur le comportement, le cerveau et/ou la constitution génétique du patient. On peut espérer qu’un jour de tels tests permettent de diagnostiquer le trouble, prédire une approche personnalisée du traitement ou aider les cliniciens dans ces domaines. D’autres travaillent sur des méthodes utilisant les vastes données disponibles à partir des dossiers médicaux pour prédire quels patients avec TDAH sont les plus à risque d’une évolution défavorable dans leur vie. Un tel travail pourrait un jour permettre aux systèmes de soins de santé d’allouer des ressources aux patients les plus à risque.
Nous avons de bons traitements dans le TDAH, mais même les meilleurs traitements ne sont que partiellement efficaces. L’avenir du traitement du TDAH comprendra de nouveaux médicaments actuellement en développement et une base de preuves plus solides pour de nouveaux traitements non médicamenteux dans la prise en charge des symptômes du TDAH ou des handicaps associés, comme la stimulation des nerfs trijumeaux (McGough et al., 2019) et les traitements par le jeu (Craven et Groom, 2015 ; Dovis et al., 2015). Davantage de données sont nécessaires pour améliorer les traitements non médicamenteux existants et pour tester l’efficacité des thérapies traditionnelles telles que l’acupuncture, le yoga et les thérapies ayurvédiques. En outre, on sait peu de choses sur la façon dont les troubles somatiques qui coexistent avec le TDAH interagissent avec les traitements du TDAH et comment les symptômes du trouble impactent les issues somatiques. Nous devons en apprendre davantage sur la façon dont la durée du traitement influe sur le devenir sur de plus longues périodes.
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Re: Autour du TDA(H)
La FDA approuve le premier nouveau médicament pour enfants contre le TDAH depuis plus de dix ans
Les régulateurs américains ont approuvé le premier nouveau médicament depuis plus de dix ans pour les enfants avec TDAH, qui provoque l'inattention, l'hyperactivité et l'impulsivité. Le Qelbree n'est pas un stimulant ni une substance placée sous contrôle.
apnews.com Traduction de "FDA OKs first new ADHD drug in over a decade for children"- 5 avril 2021
Par LINDA A. JOHNSON
Les régulateurs américains ont approuvé le premier nouveau médicament depuis plus de dix ans pour les enfants avec TDAH, qui provoque l'inattention, l'hyperactivité et l'impulsivité. Le Qelbree n'est pas un stimulant ni une substance placée sous contrôle.
apnews.com Traduction de "FDA OKs first new ADHD drug in over a decade for children"- 5 avril 2021
Par LINDA A. JOHNSON
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Re: Autour du TDA(H)
jim.fr 13 12 2022
Retour sur le neurofeedback dans le TDAH
Technique où l’intéressé apprécie en temps réel l’activité de ses ondes cérébrales, captées par des électrodes placées sur son cuir chevelu (et restituées sous forme visuelle ou sonore), le neurofeedback[1] utilise le principe du « conditionnement opérant » (qualifié aussi d’« apprentissage de Skinner »)[2] comme méthode de traitement non-invasive. Il a notamment été proposé contre le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH), un domaine où la littérature médicale se révèle décidément mitigée, explique l’éditorialiste de l’American Journal of Psychiatry.
Biais et conflits d’intérêt
En effet, les études sur ce thème reposent sur des rapports rétrospectifs, des séries de cas et de petits échantillons, et l’interprétation de leurs résultats est de surcroît brouillée par des incertitudes diagnostiques, des comorbidités mal définies et multiples, un manque de protocoles standardisés, des groupes de comparaison absents ou un double insu incorrect. En outre, une méta-analyse des traitements non pharmacologiques du TDAH a montré un degré élevé de biais d’attente positif quand les évaluateurs principaux de l’efficacité du traitement sont fortement investis dans son succès. D’autres méta-analyses sur l’intérêt du neurofeedback contre le TDAH n’ont pas trouvé non plus d’avantages statistiquement significatifs par rapport aux cas-témoins ni réussi à démontrer des améliorations du TDAH.
Un traitement « qui a fait son temps »
À l’inverse, d’autres travaux affirment l’existence d’effets de traitement confirmés pour le neurofeedback, mais l’auteur met en garde : lors de l’évaluation de ces études, il convient d’être conscient des préoccupations méthodologiques ainsi que de la possibilité de conflits d’intérêts financiers avant d’apprécier l’objectivité des chercheurs. Si les approches standard de la prise en charge du TDAH (notamment la pharmacothérapie) ne sont pas sans défauts, il existe toutefois « une abondance de données soutenant leur intérêt et leur innocuité à long terme », mais cet aspect demeure défaillant pour l’indication éventuelle du neurofeedback contre le TDAH. L’auteur craint donc un recours à une thérapie non fondée risquant de se substituer à la mise en œuvre en temps opportun d’un traitement efficace, une situation préjudiciable à l’intérêt supérieur des enfants pendant les périodes de changement critique de leur développement.
En conclusion, l’innovation thérapeutique est bien sûr louable, en vue d’approches « plus efficaces et acceptables de la gestion du TDAH », mais l’auteur estime que le neurofeedback semble avoir fait son temps, comme traitement du TDAH.
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Neurofeedback
[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Condition ... %C3%A9rant & https://fr.wikipedia.org/wiki/Burrhus_Frederic_Skinner
Dr Alain Cohen
Référence
McGough JJ : Neurofeedback for ADHD: time to call it quits? Am J. Psychiatry 2022; 179(12): 888–889.
Retour sur le neurofeedback dans le TDAH
Technique où l’intéressé apprécie en temps réel l’activité de ses ondes cérébrales, captées par des électrodes placées sur son cuir chevelu (et restituées sous forme visuelle ou sonore), le neurofeedback[1] utilise le principe du « conditionnement opérant » (qualifié aussi d’« apprentissage de Skinner »)[2] comme méthode de traitement non-invasive. Il a notamment été proposé contre le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH), un domaine où la littérature médicale se révèle décidément mitigée, explique l’éditorialiste de l’American Journal of Psychiatry.
Biais et conflits d’intérêt
En effet, les études sur ce thème reposent sur des rapports rétrospectifs, des séries de cas et de petits échantillons, et l’interprétation de leurs résultats est de surcroît brouillée par des incertitudes diagnostiques, des comorbidités mal définies et multiples, un manque de protocoles standardisés, des groupes de comparaison absents ou un double insu incorrect. En outre, une méta-analyse des traitements non pharmacologiques du TDAH a montré un degré élevé de biais d’attente positif quand les évaluateurs principaux de l’efficacité du traitement sont fortement investis dans son succès. D’autres méta-analyses sur l’intérêt du neurofeedback contre le TDAH n’ont pas trouvé non plus d’avantages statistiquement significatifs par rapport aux cas-témoins ni réussi à démontrer des améliorations du TDAH.
Un traitement « qui a fait son temps »
À l’inverse, d’autres travaux affirment l’existence d’effets de traitement confirmés pour le neurofeedback, mais l’auteur met en garde : lors de l’évaluation de ces études, il convient d’être conscient des préoccupations méthodologiques ainsi que de la possibilité de conflits d’intérêts financiers avant d’apprécier l’objectivité des chercheurs. Si les approches standard de la prise en charge du TDAH (notamment la pharmacothérapie) ne sont pas sans défauts, il existe toutefois « une abondance de données soutenant leur intérêt et leur innocuité à long terme », mais cet aspect demeure défaillant pour l’indication éventuelle du neurofeedback contre le TDAH. L’auteur craint donc un recours à une thérapie non fondée risquant de se substituer à la mise en œuvre en temps opportun d’un traitement efficace, une situation préjudiciable à l’intérêt supérieur des enfants pendant les périodes de changement critique de leur développement.
En conclusion, l’innovation thérapeutique est bien sûr louable, en vue d’approches « plus efficaces et acceptables de la gestion du TDAH », mais l’auteur estime que le neurofeedback semble avoir fait son temps, comme traitement du TDAH.
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Neurofeedback
[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Condition ... %C3%A9rant & https://fr.wikipedia.org/wiki/Burrhus_Frederic_Skinner
Dr Alain Cohen
Référence
McGough JJ : Neurofeedback for ADHD: time to call it quits? Am J. Psychiatry 2022; 179(12): 888–889.
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Re: Autour du TDA(H)
TDAH : trop de diagnostics ou pas assez ?
30 MN AVEC… Le Professeur Mario SPERANZA
Pédopsychiatre, chef du Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, CH Versailles – Directeur de l’équipe INSERM « Psychiatrie du développement et trajectoires ». UMR 1018. Université Paris Saclay – UVSQ
30 MN AVEC… Le Professeur Mario SPERANZA
Pédopsychiatre, chef du Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, CH Versailles – Directeur de l’équipe INSERM « Psychiatrie du développement et trajectoires ». UMR 1018. Université Paris Saclay – UVSQ
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