Autisme / Les "Asperger" ont juste besoin d'un peu d'aide
Publié par "L'union" le dimanche 03 avril 2011 à 11H00
REIMS (Marne). Lors de la journée mondiale de l'autisme, on ne parle guère des « Asperger », « des encyclopédies vivantes », qui souffrent d'altérations sociales.
LA journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, hier, a permis de parler de ces enfants qui restent dans leur monde, et notamment d'une éducation adaptée, pour mieux les intégrer dans le milieu scolaire puis du travail.
Mais rarement, le syndrome d'Asperger est expliqué : « C'est apparenté à l'autisme, mais c'est un peu différent. On parle d'autisme de haut niveau » explique Anne Viallèle, présidente de l'association Apipa, la 1re créée en France, à Reims. « Notre fils a été diagnostiqué à 10 ans, il était temps ! C'était un peu le hasard, car le neurologue qui le suivait avait un assistant venu des Etats-Unis, déjà sensibilisé à ce syndrome. »
L'Asperger ne se guérit pas, et les enfants qui en souffrent passent pour des « mal élevés » : ce n'est pas un handicap mental, ça ne se voit pas, mais ils paraissent avoir un manque de savoir-vivre. En fait, les neurotransmetteurs ne donnent pas les bonnes infos. Ils ont une image à leur façon du monde extérieur, ce ne sont pas nos codes sociaux.
Il faut encadrer les enfants et adultes atteints, par une aide psychologique, par de l'orthophonie, « et surtout des groupes de socialisation. C'est notre association qui les a créés, et grâce à des jeux de rôle, ils apprennent à comprendre l'autre ». 45 familles sont ainsi aidées en Champagne-Ardenne.
Fabien, le fils d'Anne, a pu, grâce à une institutrice très attentive à Rogelet, suivre un cursus scolaire sans redoubler. « Ma priorité, c'était le dialogue avec les profs. Fabien a eu son bac électrotechnique, et à 21 ans, il a trouvé du travail. Ils peuvent évoluer dans le bon sens. »
Fabien est très intelligent, comme tous les « Asperger ». Il y en a de célèbres : Einstein, Mozart, Marie Curie, Glen Goud… « Ils sont autonomes, mais pas indépendants : ils sont maladroits, ne sentent pas la douleur ». En revanche, ils sont capables de grandes choses très tôt, comme de refaire l'électricité dans un appartement à 8 ans…
Les enfants atteints du syndrome d'Asperger sont de véritables « encyclopédies vivantes », « mais ils ne savent pas faire le tri. Ils sont curieux de tout, et vont parler comme un livre ». Et les altérations sociales vont rendre difficile leur intégration, à l'école ou dans le monde du travail. Surtout que peu savent encore s'y prendre avec eux.
« Notre association est désormais reconnue, nous avons un partenariat avec le centre de diagnostic de l'autisme. Et les médecins commencent à savoir reconnaître le syndrome. » Mais il y a encore du chemin pour que soient pris en charge rapidement ses enfants si intelligents, mais qui ont tant besoin qu'on les encadre.
G.F.
