[2022/09/17] manifestation Callac antifasciste

[Jean]

J'estime que lorsque nous luttons contre les discriminations liées au handicap, nous devons aussi nous opposer aux discriminations liées à la "race" ou à la religion - qui d'ailleurs visent aussi les personnes handicapées de ces secteurs.

Manifestation antifasciste samedi matin, 17 septembre, 11h, à Callac (Côtes d'Armor).

L'extrême-droite raciste organise une manifestation à la même heure pour bloquer le projet de la municipalité visant à accueillir des réfugiés, avec des projets de rénovation de logements et d'immeubles. Une occasion magnifique de revitaliser le centre-Bretagne, avec d'autres que des bobos faisant monter le prix des maisons.

Mais... ces réfugiés n'ont peut-être pas la même peau, peut-être pas la même religion ! Les fantasmes racistes du “grand remplacement” sont invoqués pour éviter ce projet.

Ceux qui acceptent la différence ont l'occasion de le montrer.
https://actu.fr/bretagne/callac_22025/a ... 86209.html
https://lahorde.samizdat.net/Callac-les ... s-racistes

[freeshost]

Il va s'agir de garder son calme.

Puis ce sera l'occasion de visiter cette commune, son château, ses ruines, etc.

Il y a même une auberge basque pour ravir nos palais, ou encore le café de la place.

[Jean]

Callac est une commune accueillante !

[freeshost]

J'espère juste qu'il n'y aura pas de débordements entre les deux groupes.

[Jean]

Ben, j'espère aussi, mais je raconterai.

[rekkan]

Parler de race pour l'Humanité n'a aucun sens, car la génétique a établi que les classifications selon des critères physiques ne valaient rien, car des individus en apparence très différents pouvaient être proches génétiquement. Par exemple, les Mélanésiens, qu'on rapprochaient avant des Noirs, sont en réalité plus proches des Européens du Sud comme des Italiens, les Grecs ou les Espagnols !

Tout ça pour dire que le racisme n'a aucune base scientifique.

[Sarah Pâquerette]

Pour info, il y aura une autre manifestation similaire le 5 novembre car les fachos remettent ça...

Et cette semaine, ils se sont réunis à côté de Callac pour un repas du parti reconquête :
https://www.ouest-france.fr/bretagne/la ... bf073b2344

[oreo64]

je pensais que le forum Aperansa était apolitique .Nous ne sommes là que pour parler des problèmes des autistes et non de politique migratoire. Il y a d'autres forums pour cela.

[EnHans]

je pensais que le forum Aperansa était apolitique .Nous ne sommes là que pour parler des problèmes des autistes et non de politique migratoire. Il y a d'autres forums pour cela.

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[Jean]

lemonde.fr
Accueil de familles de réfugiés : en Bretagne, la commune de Callac se déchire
Benoît Floc'h

Des manifestants arrivent à la manifestation, déguisés, en réference a la guerre de vendée, lors du rassemblement contre le projet Horizon, à Callac, le 5 novembre 2022.
LOUISE QUIGNON / HANS LUCAS POUR « LE MONDE »

Publié le 15 novembre 2022

A Callac, dans les Côtes-d’Armor, le maire voulait revitaliser sa commune en favorisant l’installation de familles de réfugiés. Mais le projet de l’élu a divisé ses administrés, aujourd’hui à couteaux tirés.

Depuis son bureau, dans un gros bâtiment fonctionnel tout droit sorti des années 1950, le maire jette un œil vaguement inquiet sur l’extérieur. Les gendarmes, précise-t-il, lui ont conseillé de flouter ses fenêtres. « Des fois qu’un sniper veuille me tirer dessus… » Mais Jean-Yves Rolland, 65 ans, élu (sans étiquette) à Callac, dans les Côtes-d’Armor, en 2020, ne semble pas disposé à obscurcir les vitres de la pièce. Et ce, en dépit des menaces qui s’accumulent depuis qu’il a annoncé, au printemps, qu’il souhaitait favoriser l’installation de familles de réfugiés dans sa commune. « Tu vas crever, collabo », lui a-t-on écrit. « La seule chose qui attend le maire, c’est une balle dans la tête », a-t-il entendu dire. « C’est la catastrophe, ça tourne au tragique. Je suis la cible de tous les fascistes », soupire l’élu.

Jean-Yves Rolland, agriculteur à la retraite, pensait pourtant avoir trouvé la martingale pour revitaliser ce gros bourg rural de 2 200 habitants, planté en Centre-Bretagne. Eloignée des principaux axes et des grandes villes, la commune ne cesse de voir sa population diminuer et compte nombre de retraités et d’inactifs. Alors, quand le fonds de dotation Merci lui présente, au début de 2022, le projet « Horizon », il voit une opportunité à saisir. Le principe est simple : il s’agit d’accueillir progressivement, sur dix ans, des familles réfugiées avec le soutien et l’accompagnement de Merci. Le fonds servirait de levier pour attirer subventions et soutiens privés, aiderait à rénover des bâtiments et faciliterait la création de nouveaux services : une crèche, une librairie ou une ressourcerie. « C’est une réponse à de nombreux enjeux locaux, rappelle Laure-Line Inderbitzin, adjointe au maire. L’idée est simple : rajeunir, redynamiser notre Centre-Bretagne en accueillant de nouveaux habitants. Et, répétons-le, les personnes réfugiées sont une chance pour nos territoires, avec leurs compétences et leurs talents. »

Et des emplois vacants les attendent, affirme le maire. Dans une ville qui comptait, selon l’Insee, 17,6 % de chômeurs en 2019, l’annonce surprend. « Il n’y a pas de place dans les Ehpad, les ouvriers agricoles vont travailler dans le Finistère… Où sont ces emplois ? », s’agace Josiane Norrée, Callacoise opposée au projet. « On a fait une enquête, rétorque le maire. En octobre 2021, il y avait soixante-dix-huit emplois non pourvus à Callac. »

Des rumeurs ne tardent pas à prospérer dans la commune. « On a dit que le cinéma allait devenir une mosquée », relate, effaré, le gérant, Erwan Floch’lay, 37 ans, favorable au projet. Des habitants redoutent un choc des cultures parce que « l’eau et l’huile, ça ne se mélange pas ». D’autres ont peur que la délinquance ne s’installe, « comme à Nantes ». Et ces « millions d’euros » qui tombent du ciel, pourquoi ne les a-t-on pas consacrés à des projets destinés aux jeunes de la région ? A ce stade, il est encore trop tôt pour évaluer avec précision le montant de l’investissement, tempère Chloé Freoa, directrice déléguée du fonds de dotation Merci, créé en 2009 par un couple d’entrepreneurs qui a fait fortune avec une marque de prêt-à-porter pour enfants.

Invectives et jets d’objets

Sur fond de malentendus et d’incompréhensions, une atmosphère délétère plombe la petite ville. « On ne peut pas continuer comme ça, admet le maire. Ça devient n’importe quoi. Il y a une lassitude dans la population. Elle ne nous soutient pas forcément. Elle ne s’oppose pas forcément non plus. Mais elle a envie que tout ça, ça s’arrête. »

« Ça », ce sont les réseaux sociaux qui déversent chaque jour leur flot d’injures et de calomnies. Ce sont des incidents qui se multiplient. Des boîtes électroniques piratées, des altercations les jours de marché, des pétitions volées. Acmé de cette tension, les deux camps ont rassemblé leurs troupes, samedi 5 novembre. En bas de la commune, dans l’ancien marché aux veaux de Kan an Dour, les « pour » avaient organisé un fest-deiz (une « fête de jour », en breton) à l’initiative de syndicats. Galettes saucisse, danses traditionnelles et discours dans les deux langues devant 200 à 300 personnes. « Aujourd’hui, Callac se retrouve à nouveau au cœur du cyclone, a lancé à la foule Laure-Line Inderbitzin. Malgré nous, Callac est devenu le symbole de deux France qui vont s’affronter. Face à la mairie, vous avez la France de la fachosphère, la France du repli sur soi. Ici, à Kan an Dour, se retrouvent rassemblés des citoyens qui vont plaider pour la France de la fraternité, la France de la mixité et, surtout, la France de l’humanité. »

Gilbert Collard prend la parole lors du rassemblement contre le projet Horizon, à Callac (Côtes-d’Armor), le 5 novembre 2022.

Un peu plus tard, des « antifas » ont tenté de rejoindre ceux d’en haut, les « contre » rassemblés devant la mairie, mais ils ont été arrêtés par des gendarmes. A 100 mètres de distance, on s’est invectivé. Aux jets d’objets, les forces de l’ordre ont répondu par du gaz lacrymogène. Et c’est dans un nuage de lacrymo mêlé à une bruine sournoise que Gilbert Collard a débuté son intervention devant quelque deux cents personnes armées de drapeaux bretons et vendéens. « Il y a comme ça des villages dans l’histoire de France qui, au commencement, étaient inconnus et qui, un jour, sont entrés dans l’histoire », a affirmé le député européen, président d’honneur de Reconquête !, le parti d’Eric Zemmour, évoquant « Valmy » ou « Gergovie ». « Quelque chose de symbolique, qui dit tout du sursaut possible du pays quand on croit que plus rien n’est possible. » « Callac est la mère des batailles. C’est le premier endroit où ils mettent en place cette politique », a ajouté Bernard Germain, ancien candidat du parti Reconquête ! aux législatives de 2022.

Confusion des chiffres

Pour l’extrême droite, Callac est le laboratoire du « grand remplacement », théorie complotiste dénonçant l’installation délibérée d’une population allogène à la place du peuple français. Et, dit-elle, c’est Emmanuel Macron lui-même qui a fixé le cap, dans son discours du 15 septembre. Evoquant les « espaces ruraux qui sont en train de perdre de la population », le président de la République a estimé qu’il y avait « une formidable opportunité » à saisir dans les « années de transition démographique » qui viennent. « Si nous savons offrir, a-t-il ajouté, de l’hébergement, de l’urgence et de l’intégration dans ces régions à des femmes et à des hommes qui arrivent sur notre sol, les conditions de leur accueil seront bien meilleures que si nous les mettons dans des zones qui sont déjà densément peuplées. »

Si le discours de l’extrême droite a porté à Callac, c’est aussi parce que, dès le départ, la confusion s’est installée sur le nombre de réfugiés appelés à s’y installer. Depuis la signature du partenariat avec Merci, en avril, tout est allé de travers. Quand Jean-Yves Rolland a expliqué le projet, la presse locale a évoqué l’accueil d’« une soixantaine de familles », devenues soixante-dix de fil en aiguille. C’est le détonateur. « La communication de la majorité a été catastrophique, reconnaît Lise Bouillot, que Jean-Yves Rolland a remplacée en 2020, mais qui soutient le projet « Horizon ». Le maire a parlé de soixante familles et, dans le même temps, de l’avenir démographique de Callac. Le lendemain, en ville, tout le monde a traduit par “grand remplacement”. Zemmour a sauté dessus. Maintenant, c’est trop tard. Il a sabordé son projet. »

Aujourd’hui, M. Rolland nie toute maladresse. « Les seuls chiffres que l’on a donnés, affirme-t-il, c’est qu’il serait possible, sur cinq ou dix ans, d’accueillir cinq, sept, dix ou quinze familles. Donc, à peu près soixante-dix personnes dans dix ans. » Selon lui, la confusion vient de ce que l’Etat a l’intention d’installer, de son côté, « soixante-dix familles de réfugiés en Bretagne, dont deux à Callac ». Le préfet des Côtes-d’Armor, Stéphane Rouvé, évoque, lui, l’accueil de trois familles à Callac, et de cent soixante-dix-neuf personnes pour toute la Bretagne, en 2022.

A l’échelle nationale, l’objectif est de répartir environ 5 000 personnes dans des petites communes. « Depuis trois ans, précise M. Rouvé, des réfugiés se sont déjà installés à Callac, une zone qui voit sa population décliner. Et l’on n’en a jamais entendu parler… Il y a une tradition d’accueil ancienne dans les Côtes-d’Armor. L’écrivain Louis Guilloux évoque bien l’accueil des Républicains espagnols dans les années 1930… »

Installé au restaurant du centre du bourg, le Belge Roland Decarnoncle ne se fait pas prier pour raconter ses années à Schaerbeek. « Dans les années 1970, explique le retraité, il n’y avait que des Belges là-bas. » Ensuite, poursuit celui qui s’est installé à Callac depuis cinq ans, l’immigration s’est développée : « Au début, il n’y avait pas de mosquée. Aujourd’hui, il y en a cinq. A la piscine, il y a des heures pour les hommes et d’autres pour les femmes. Certains cafés affichent “Interdit aux étrangers”, donc aux Belges… » Il milite contre l’accueil des réfugiés dans sa commune d’adoption.
« C’est un gâchis »

Manifestation pour le projet « Horizon », à Callac (Côtes-d’Armor), le 5 novembre 2022.

D’autres habitants rejettent ces considérations alarmistes. Ceux qui vont venir, estime « Jojo » Lozac’h, retraité après avoir tenu un garage pendant trente ans, « ce sont des familles obligées de quitter leur pays parce qu’il y a un conflit. Je ne crois pas qu’il y ait grand-chose à craindre d’eux ». Il se souvient avec nostalgie du Callac de sa jeunesse. Tous les mercredis, il y avait un grand marché aux bestiaux, rappelle-t-il, et l’on venait de partout. Il y avait tellement de monde en ville qu’il fallait faire la queue dans les nombreux restaurants du coin avant d’espérer déjeuner. « C’était la fête », se souvient-il, dépité de constater « la vitesse à laquelle ça se dégrade ».

Alors, accueillir des réfugiés, « Jojo » est pour. « On l’a déjà fait après la seconde guerre mondiale, souligne-t-il. Des Puzzolu, des Salvezio ou des Hernandez ont fait leur vie à Callac. Alors s’il y en a d’autres qui veulent venir, ce sera bénéfique. »

Dans sa petite maison, au milieu d’une rue où une habitation sur deux est fermée, Marianne Motture, 72 ans, s’enthousiasme elle aussi : « Il faut cibler les migrants qui pourraient occuper des emplois vacants ici. Pourquoi on n’accueillerait pas un réfugié boulanger, par exemple ? » Par ailleurs, insiste Denis Lagrue, ancien vétérinaire à Callac, « quelqu’un qui est dans la merde, on l’aide ». Surtout s’il vient « d’une zone de guerre, où les enfants n’ont aucun avenir ».

Le maire envisage l’arrivée « d’une famille ou deux » en 2023 et en 2024. « Le projet court toujours », assure-t-il, tout en reconnaissant qu’il est « menacé » et qu’une discussion aura lieu « sur la forme qu’il va prendre ».

Marianne Motture bénévole au Secours Populaire, pour le projet Horizon, à Callac (Côtes-d’Armor), le 5 novembre 2022.

Les opposants arguent, eux, que Jean-Yves Rolland n’a jamais évoqué ce projet pendant sa campagne électorale, et exigent un référendum. « Illégal », leur a déjà répondu le préfet, qui a toutefois demandé que « Horizon » soit « réorienté ». « Il souhaite que l’on s’occupe d’abord des réfugiés qui sont là », explicite Jean-Yves Rolland. « De toute façon, on aura des migrants », prévient l’ancienne maire Lise Bouillot, en faisant référence aux réfugiés que l’Etat s’est engagé à accueillir. Au moins, dit-elle, le projet « Horizon » garantit un accompagnement dans la durée et des services nouveaux. « Que Callac passe à côté pour des raisons idéologiques, je suis effarée, confie-t-elle. C’est un gâchis. Je ne comprends plus. Je perds ma foi en l’humain. »

[Curiouser]

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