[Index Cinéma] Pour parler de cinéma...

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Tugdual
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Re: [Index Cinéma] Pour parler de cinéma...

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Comte_Pseudonyme
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Re: [Index Cinéma] Pour parler de cinéma...

Message par Comte_Pseudonyme »

Tugdual a écrit : jeudi 6 octobre 2022 à 14:56
lucius a écrit : jeudi 6 octobre 2022 à 14:22 Citation d'un politicien espagnol que je n'apprècie pas trop.
"L'idée de créer une exception culturelle vient des pays dont la culture est en déclin, ceux qui ne connaissent pas ce problème n'ont rien à craindre."
Cela ne me semble pas très lucide de croire que la culture européenne (et plus particulièrement française) n'est pas en déclin.

Pas plus que nous pouvons lutter à armes égales avec le rouleau compresseur américain.

D'où l'utilité de notions telles que « l'exception culturelle »...
Parler de déclin d'une culture me semble assez essentialiste. Mais clairement, il y a des aspects de la culture européenne qui changent et sont influencés par d'autres trucs, notamment la culture américaine. Mais si on prend d'autres aspects, comme par exemple le rapport aux services publiques, la voiture, la religion, le rapport aux élus, aux armes, à la nourriture même ou aux forces armées même, etc.
Exemple d'un truc que les Nords Américains (USA+Canada) n'arrivent pas à comprendre sans le vivre : les transports et le réseau ferroviaire. (Et un service de santé public, je vous laisse imaginer.)

Alors certes, certains codes ont tendance à perler, comme le rapport à la nudité et la culture très prude des US, mais bon. Quand on voit les défilés de mode hyper sexualisés, les robes ahurissantes des festivaux de cannes ou, plus proche de nous humbles mortels, la solide place du culturisme (et sans aller jusque là) l'acceptation relative de la nudité des seins des femmes dans certaines conditions (genre, la plage, la piscine plein air pour bronzer), on peut se dire que l'influence des américains, pour grande quelle soit, ne dépassent pas tant que ça les bornes de leurs entreprises. Pour garder l'exemple de la nudité, j'en entends beaucoup parler sur YouTube où les vidéastes doivent parler pixeliser et censurer des passages de films qui n'ont rien de choquant, mais bon. Au delà des frontières des frontières hystériques des plateformes qui vivent des annonceurs publicitaires, je doute que ça aille bien plus loin.

Sans aller jusqu'à "wesh, notre culture meurt" (ce qui fait beaucoup de choses à définir... et à comprendre, et contextualiser, sachant qu'une culturelle évolue en permanence, et genre, au contact de quoi en plus du temps ? ben d'autres cultures pardi...), on devrait peut-être songer que c'est la forme d'une culture et la culture d'une certaine élite culturelle qui n'est pas foutue de lutter à armes égales, ou à talent et compétence égale pour se démarquer.
Sans offense voulue, et je ne suggère pas que le réseautage n'existe pas ailleurs, mais quand on lis des trucs du genre MOLLIER Jean-Yves, Brève histoire de la concentration dans le monde du livre, Libertalia, Montreuil, 2022, où littéralement, la concentration de l'édition et de la production existe en France aussi bien qu'au pays de Disney (notamment grâce à la corruption), quand on se rend compte que les acteurs et les chanteurs sont davantage les fruits de la reproduction sociale que de leur talent... ben désolé, mais ce qui est souvent vue comme une caste prout prout parisienne mérite ce qui lui arrive.

Mon avis à deux francs sur le cinéma européen et français, c'est que s'il veut vivre, il doit oser faire des trucs et retrouver le grand public. Faire de la recherche et développement, comme je le lis pas mal de la part des acteurs du secteur, c'est bien, mais ce qui sort vers le grand public doit faire ses entrées. Idem en Allemagne où certains producteurs abusent du système de financement et vont de four en four.

Et puis, j'ai une autre observation concernant les cinémas eux-même. Qu'ils fassent leur travail. Je ne VEUX PLUS aller au cinéma. Pourquoi y aller ? C'est cher, sale (et l'aspect salle ne sert pas à grand chose), quand j'en sort, j'ai un mal de crâne pas possible parce que le son ne me convient pas, et il n'y personne pour rappeler aux clients débiles qu'ils ont dans un lieu public. Voir une vidéo de Durendal à ce sujet (qui, sans offense Tugdual, me semble légèrement plus en phase avec le grand public que les gens de Sens Critique).

Et puis, grand truc drôle, le cinéma qui semble le mieux vivre dans ma ville, c'est celui qui a genre une communauté d'amateurs autour, qui aime le cinéma et aussi le lieu, et le lieu est aussi un lieu de sociabilité. On peut connaître les gérants si on veut. Et question projection ? Il y a de tout ? Du reportage expérimental tchécoslovaque au grand divertissement... parce que le public contribue au choix de la programmation. Bref.

Alors, je sais, il faut pas toujours (voir rarement) donner au public ce qu'il demande (bonjour, Star Wars VII). Mais sérieusement. Moi, tout ce que je comprend à cette histoire, c'est que l'habitude d'aller au cinéma s'est un peu plus perdue... et que les gens ne voient plus trop l'intérêt. Et j'ai une question très conne et provocatrice : y-en-a-t-il un ? Outre la qualité du son (qui me refile un putain de mal de crane, ce qui me la fait presque regretter), pour moi, non.

Je souhaite la mort d'aucun secteur culturel ou industriel, mais très franchement, s'il faut un colossale gifle qui déplace des vertèbres pour que le cinéma se réveil : ainsi soit-il.

Mais, salle de cinéma ou pas, des films originaux et chouettes, français, ou européens, moi je veux bien voir. J'ai même une petite fibre patriotique à mes heures perdues. J'avoue préférer jouer une faction française dans mes jeux de stratégie, ou même, suivre avec attention la production vidéo-ludique française, qui, sans être irréprochable (Ubisoft...) se porte bien.

Mais bon. Sérieusement. Intouchables, c'est bien, je l'ai vue une fois, mais intouchables-bis-au-cube, moins. Ils sont où mes policiers français qui présentent le système judiciaire français ? Les films qui font penser à "Au service de la France", ou "La brigade des tigres", "Baron noir".
M****, ils sont où mes films de SF ? Et je demande pas des vaisseaux spatiaux hein. Pour rappel, Soleil Vert, c'est un film de SF. Et aussi, propos d'historien, M****, le film français sur Dunkerque, il est où ? Les putains de nationalistes zémouriens ont raison ( :sick: qu'on soit bien clair, je veux pas voir les saloperies qu'ils fantasment comme étant l'histoire de France, le Puy du Fou Faux existe...) quand on dit qu'on présente mal l'histoire de France. J'en ais marre de voir des regards anglo-saxons sur l'histoire européenne.
Il est où le film franco-allemand sur Sedan en 1870 ? Ils sont où les autres films sur l'histoire coloniale française sans concession dans la droite ligne d'Indigènes, nous présentant des fresques épiques et tragiques, nous montrant l'héroïsme des gens ordinaires ? Il sont où les films qui se basent sur l'immense réserve de costumes français qui parlent du XIXe siècle, avec des inspirations Zola et compagnie, qui font écho à notre époque en montrant la misère, les gens qui travaillent à la journée, etc. Ils sont où les films d'animation Tintin ? Gaston la Gaffe ?
Je pourrai continuer longtemps, et même en vous (et me choquant) : ils sont où les films vraiment érotiques français ? Les moulins rouges et liaisons interdites ? Sérieusement, n'allez pas de me faire croire que la France, l'Espagne, l'Italie n'ont pas de romances qui ne soient pas culsculs à proposer au monde. Pourquoi on a pas montré au monde que 50 nuances de Gris était de la bonne grosse daube, avec un fresque amoureuse épique sortie du fond des âges, genre Troie, quelque geste médiévale, ou mince, je sais pas moi, les Tabulations d'une caissière.

Et à la place Christian Clavier qui n'a pas la gueule de Napoléon.
Bon. Et un autre drame / comédie familiale. Alors, je dis pas que c'est pas bien ce genre de choses. Mais que ça ? Sans variation sur les thèmes outre l'orientation sexuel ou la neurodivergence des personnages ? Et ils s'étonnent que ça parle pas à grand monde ? Mais ils fument du foin, c'est pas possible !

Pour citer Durendal quand il parlait de l'héroïne d'autant en emporte le vent : « Cinéma français, tu t'es mis dans la merde tout seul. »

Alors, c'est bien sûr mon avis à un moment M, bien que passionné, parce que ça touche pas mal de questions qui me passionnent. Si je me trompe, merci de bien vouloir me détromper. Parce que franchement, j'aimerai me tromper. Si Gaston la Gaffe est à l'affiche en ce moment, si un film de SF minimaliste posant des questions avec une intrigue palpitante made-in-france existe, dites moi où. Pitié.
En espérant avoir été utile et constructif. Reste ouvert à nouveaux éléments, pour mieux être, mieux faire.
Identifié HQI, après suspicions de TSA. Troubles anxio-dépressifs chroniques. TPOC?
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Re: [Index Cinéma] Pour parler de cinéma...

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Le cinéma français était déjà bien mauvais depuis des décennies.

Là on a eu 4 films Belle et Sébastien en 10 ans, un film Poly, des films de kev Adams, des films de Louis Garrel, des films basés sur Simenon (j'aime bien Maigret mais je sature). La 200 éme adaptation des 3 mousquetaires.

Même en cuisine, on se renouvelle (malgré l'avis ultra-conservateur d'un chef cuisinier étoilé qui au final ne connait rien à l'histoire de la cuisine avec qui je me suis engueulé). Où serait la cuisine italienne, française ou chinoise sans les apports de l'étranger. Qui imagine une pizza sans tomate provenant d'amérique! Même la cuisine du Sichuan doit beaucoup aux épices d'amérique. Un gratin dauphinois sans pomme de terre.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
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Re: [Index Cinéma] Pour parler de cinéma...

Message par Tugdual »

Comte_Pseudonyme a écrit : mercredi 19 octobre 2022 à 16:17 Parler de déclin d'une culture me semble assez essentialiste. Mais clairement, il y a des aspects de la culture européenne qui changent et sont influencés par d'autres trucs, notamment la culture américaine.
Le problème est que cette influence d'une culture sur une autre ne se fait pas à armes égales.

Comte_Pseudonyme a écrit : mercredi 19 octobre 2022 à 16:17 Alors certes, certains codes ont tendance à perler, comme le rapport à la nudité et la culture très prude des US, mais bon. Quand on voit les défilés de mode hyper sexualisés, les robes ahurissantes des festivaux de cannes ou, plus proche de nous humbles mortels, la solide place du culturisme (et sans aller jusque là) l'acceptation relative de la nudité des seins des femmes dans certaines conditions (genre, la plage, la piscine plein air pour bronzer), on peut se dire que l'influence des américains, pour grande quelle soit, ne dépassent pas tant que ça les bornes de leurs entreprises.
Ne sous-estimes-tu pas le soft-power américain ?

Comte_Pseudonyme a écrit : mercredi 19 octobre 2022 à 16:17 Mon avis à deux francs sur le cinéma européen et français, c'est que s'il veut vivre, il doit oser faire des trucs et retrouver le grand public.
Le grand public, biberonné au divertissement de masse, disponible en quantité et bien vendu, ne dédaigne pas le cinéma français équivalent (voir les comédies qui fonctionnent).

« Oser faire des trucs » et « retrouver le grand public », c'est un peu la quadrature du cercle : il est facile de faire l'un ou l'autre, mais l'un s'adresse aux cinéphiles, et l'autre s'adresse au grand public, alors faire les deux en même temps...

Bon, je caricature, il y a bien des productions entre ces deux extrêmes. Mais moins il y aura de cinéphiles et de propositions cinématographiques, plus la production va se concentrer sur du divertissement de masse, bien plus rentable...

Comte_Pseudonyme a écrit : mercredi 19 octobre 2022 à 16:17 Et puis, j'ai une autre observation concernant les cinémas eux-même. Qu'ils fassent leur travail. Je ne VEUX PLUS aller au cinéma. Pourquoi y aller ? C'est cher, sale (et l'aspect salle ne sert pas à grand chose), quand j'en sort, j'ai un mal de crâne pas possible parce que le son ne me convient pas, et il n'y personne pour rappeler aux clients débiles qu'ils ont dans un lieu public. Voir une vidéo de Durendal à ce sujet (qui, sans offense Tugdual, me semble légèrement plus en phase avec le grand public que les gens de Sens Critique).
Je ne peux qu'être d'accord : ça doit faire douze ans que je n'ai pas mis les pieds dans une salle.

Et il n'y a pas d'offense : Durendal est sans conteste plus en phase avec le grand public (il suffit de balayer les titres de ses vidéos pour voir quels types de films sont à son menu).

Mais attention, les distributeurs sont eux-même en danger (voir ci-dessous).

Comte_Pseudonyme a écrit : mercredi 19 octobre 2022 à 16:17 Alors, je sais, il faut pas toujours (voir rarement) donner au public ce qu'il demande (bonjour, Star Wars VII). Mais sérieusement. Moi, tout ce que je comprend à cette histoire, c'est que l'habitude d'aller au cinéma s'est un peu plus perdue... et que les gens ne voient plus trop l'intérêt.
Je ne suis pas sûr de ça. Avant la pandémie, il me semble bien que la fréquentation des cinémas était bonne. C'est la pandémie et l'explosion des offres de streaming qui ont compliqué la situation.

Mais distribution et production sont deux choses différentes. Et on voit aujourd'hui des producteurs qui envisagent de se passer des distributeurs, en investissant dans leur propre plateforme de streaming.

En tout cas, les géants de la distribution réfléchissent au problème.
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Re: [Index Cinéma] Pour parler de cinéma...

Message par lucius »

Il ne faut pas oublier que beaucoup de distributeurs sont aussi des producteurs (UGC, gaumont-pathé, MK2...). Si ils réfléchissent pour laisser des films indigents (comme ce qu'ils distribuent) sur des plateformes, personne n'ira.

Par contre cela me fait sourire lorsqu'ils craignaient que Black panther 2 soit diffusé uniquement sur Disney+. Cela montre à quel point le cinéma français est dépendant
pour survivre du cinéma US et des blockbusters car on n'a pas le savoir faire.

Je me rappelle que pour un autre film diffusé sur une plateforme ils ont gueulé aussi. Ils ont été aussi heureux de savoir que top gun 2 soit au cinéma car cela fait des grosses rentrées pour eux.

J'ai des proches qui se sont désabonnés de Salto car au bout de quelques jours/semaines, l'inédit de Salto était à la TV. Donc pourquoi payer?
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Re: [Index Cinéma] Pour parler de cinéma...

Message par Tugdual »

Plus qu'un problème de savoir-faire (tout en étant lié), il y a un problème de moyens.

Dans un pays aussi grand que les USA, avec un marché intérieur en conséquence, les producteurs peuvent mobiliser des capitaux bien plus importants.
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Re: [Index Cinéma] Pour parler de cinéma...

Message par lucius »

Faux. Le cinéma espagnol est plus dynamique depuis des années en terme de qualité et d'histoires que la France (la plateforme, extinction, timecrimes, les derniers jours ...) . Ils produisent plus de films de SF ou fantastique que la france. Même les Pays-Bas font de la SF ou du fantastique. C'est surtout un problème de mentalité. Même les pays nordiques en font.

Donc dire que c'est un problème de moyens, ce n'est pas ça.

Films d'horreurs espagnols: l'échine du diable les films rec, abuela, Veronica, le labyrinthe de Pan, el bar, les sorcières de zugarramurdi...

Nous en films d'horreur on a droit aux films de kev Adams et Louis Garrel (car horriblement mauvais). Je rajoute aussi les films où joue Frank Dubosc pour son interprétation.
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Re: [Index Cinéma] Pour parler de cinéma...

Message par Tugdual »

Il faudra visiblement que je creuse le cinéma espagnol ou hollandais...

Par contre je ne parle pas de cinéma d'horreur, je n'y connais rien et je ne creuserai pas (ce n'est pas du tout mon truc).

lucius a écrit : mercredi 19 octobre 2022 à 23:53 Nous en films d'horreur on a droit aux films de kev Adams et Louis Garrel (car horriblement mauvais). Je rajoute aussi les films où joue Frank Dubosc pour son interprétation.
Il me semble que ce genre de films (qui sont souvent des succès populaires), profitent de financements des chaînes de télévision (particulièrement TF1), avec pour conséquence que le résultat doit être calibré pour la séance télé du dimanche soir.
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Re: [Index Cinéma] Pour parler de cinéma...

Message par DarkLeon »

Tugdual a écrit : jeudi 20 octobre 2022 à 9:50
lucius a écrit : mercredi 19 octobre 2022 à 23:53 Nous en films d'horreur on a droit aux films de kev Adams et Louis Garrel (car horriblement mauvais). Je rajoute aussi les films où joue Frank Dubosc pour son interprétation.
Il me semble que ce genre de films (qui sont souvent des succès populaires), profitent de financements des chaînes de télévision (particulièrement TF1), avec pour conséquence que le résultat doit être calibré pour la séance télé du dimanche soir.
C'est exactement ça. Malheureusement...😑 (et dieu sait que j'ai des goûts éclectiques, pourtant).
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Re: [Index Cinéma] Pour parler de cinéma...

Message par lucius »

Tugdual a écrit : jeudi 20 octobre 2022 à 9:50 Il me semble que ce genre de films (qui sont souvent des succès populaires), profitent de financements des chaînes de télévision (particulièrement TF1), avec pour conséquence que le résultat doit être calibré pour la séance télé du dimanche soir.
C'est même le reproche de jérome Seydoux patron de Pathé (c'est ce que j'avais essayé d'expliquer il y a quelques jours). On (les chaînes de TV et les groupes comme canal plus France TV, M6 ou TF1) finance des films qui ont plus un aspect de qualité téléfilm que film. pour lui, la plupart des films français produits sont conçus pour la TV. C'est plus des films tout public pour 21h.

https://www.ozap.com/actu/jerome-seydou ... ais/619138

En même temps, il est fier de nous refaire une énième adaptation des 3 mousquetaires. On va avoir quoi après? Le comte de Monte-Cristo ? Les misérables?

On est arrivé au point que maintenant, on compte sur Amazon et Netflix pour financer et diffuser des œuvres que les grands groupes français refusent de produire ou de distribuer (cela décourage la création des œuvres à venir).

En France, le visiteur du futur a eu des difficultés pour se faire financer. Sans la présence d'Arnaud Ducruet au casting, il n'aurait pas été produit. Mais ce film a bénéficié du soutien de deux humoristes pour aider à avoir des fonds.
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Re: [Index Cinéma] Pour parler de cinéma...

Message par Tugdual »

J'aurais bien aimé trouver une synthèse globale sur le cinéma européen (des années 550 à nos jours), mais une recherche rapide ne m'a rien donné.
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Re: [Index Cinéma] Pour parler de cinéma...

Message par lucius »

Des exemples récents de films espagnols SF et horreur avec de l'humour.







Film d'horreur


Cela prouve bien que ce n'est pas qu'une question de taille de marché ce type de film mais de volonté de prendre des risques au lieu de faire des films consensuels.

En France on a 67,39 millions d'habitants en 2020
En Espagne, on a 47,35 millions d'habitants en 2020. Et eux,ils prennent le risque de faire des films SF/horreur même si ils sont moins nombreux (20 millions de moins).
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Re: [Index Cinéma] Pour parler de cinéma...

Message par Tugdual »

Vu de loin, ces exemples me semblent du cinéma de genre.

De ce que j'ai vu ici ou là, le cinéma espagnol est effectivement réputé, et il y a des aides qui ressemblent au système français.

Un point commun à ces deux pays est qu'ils bénéficient, à l'extérieur de leurs frontières, d'un marché potentiel dû à leur communautés linguistiques.

Mais bon, j'aimerais plutôt trouver une synthèse sérieuse du cinéma européen.
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Re: [Index Cinéma] Pour parler de cinéma...

Message par lucius »

Tugdual a écrit : jeudi 20 octobre 2022 à 12:31 Vu de loin, ces exemples me semblent du cinéma de genre.

De ce que j'ai vu ici ou là, le cinéma espagnol est effectivement réputé, et il y a des aides qui ressemblent au système français.
Pas le dernier film dans ce cas. Mais ce coté cinéma de genre montre que cela est faisable en Europe continental et pas qu'aux USA.

Mais ils sont très rares les films indépendants ou artisanaux en France et ils sont diffusés dans des cercles restreints au point que personne ne les connait a part 100-200 spectateurs. Le film le visiteur du futur est un peu un mixte des deux.

Le film l'inconnu du lac (que je n'ai pas vu) n'est pas un film indépendant.

Même les USA en font plus que nous (hard Candy, smart people, Napoléon dynamite, cloud Atlas (étonnement), Virgin suicides, le projet Blair witch...

Il y a eu cineko sur arte qui parlait du cinéma européen. Mais c'est presque introuvable.

https://www.arte.tv/fr/videos/074721-000-A/cinekino/
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Re: [Index Cinéma] Pour parler de cinéma...

Message par Comte_Pseudonyme »

Tugdual a écrit : mercredi 19 octobre 2022 à 22:55 Ne sous-estimes-tu pas le soft-power américain ?
Peut-être, ou peut-être que j'essaie de ne pas céder à une certaine hystérie collective. Personne ne semble emmerdé par lui, mais on peut parler du softpower Japonais ou Allemand si vous voulez. Il y a autant de pratiques, de "consommation" ou non, qui viennent de chacun de ces deux pays que des US. Alors, oui, c'est mon estimation au doigt mouillé. Mais j'ai la fierté d'être anti-américaniste secondaire, et pas primaire.

Certes, « les states sont une multinationale qui exporte son modèle féodal », mais pour autant que je sache, ils ne sont pas plus que la France au XVII-XVIIIe siècle en Europe, ou la Chine aux grandes heures de son Empire en Asie. Est-ce à dire que la culture française ou chinoise à écrasée et lessivée celle des voisins ? J'en doute.
Tugdual a écrit : mercredi 19 octobre 2022 à 22:55 Le grand public, biberonné au divertissement de masse, disponible en quantité et bien vendu,
Oh elle est facile et suinte le mépris celle-là. Et il me semble avoir lu des trucs similaires à propos du théâtre en Grèce classique, où certains philosophes et autres auteurs, certes respectables et intelligents, étaient parfois très durs et pompeux sur le rôle du théâtre et tuti quanti. Fonction de si tu penses barboter dans la « bonne » culture, celle qui est bien légitime, tu as facilement des jugements à l'emporte pièce comme ça. Je ne vais pas aller jusqu'à défendre Jul ou les Soap (ces derniers ayant été réapproprié de façon locale pour le plus grand délice du grand public, que ce soit en Amérique latine, brésil compris il me semble, ou même Québec avec le parodique et célébrissime Cœur à ses raisons). Mais ce n'est pas parce que c'est populaire, vulgaire, ou que sais-je, que ça n'a aucune valeur intellectuelle. MC Solaar en lien plus haut... à été tout en haut de l'affiche pendant longtemps. Et je ne pense pas qu'on puisse dire que ces textes soient au ras des pâquerettes. Mais bon, confère plus bas.
Tugdual a écrit : mercredi 19 octobre 2022 à 22:55 « Oser faire des trucs » et « retrouver le grand public », c'est un peu la quadrature du cercle : il est facile de faire l'un ou l'autre, mais l'un s'adresse aux cinéphiles, et l'autre s'adresse au grand public, alors faire les deux en même temps...
Ah ? Tornade, Funès, Lamoureux, pour évoquer au pif trois de grands noms du théâtre et du cinéma français étaient capable de faire la quadrature du cercle ? Les Washowski sont capables de faire la quadrature du cercle ? Confère aussi le cinéma espagnol, que je connais mal outre Guillermo del Toro, mais évoqué par Lucius. Mais. L'éternel "pour parler au grand public, il faut faire de la merde" (parce que oui, c'est ce que est souvent sous-entendu quand on parle de "divertissement", bref, de truc bien bas, forcément bas de plafond...) suinte le mépris bien rance. C'est très académie Française, si je puis me permettre. Et je dis pas ça par hasard.

Je vais prendre un exemple tout con. La France est un véritable phare, un hub de la musique électronique. Alors, d'aucuns pensent à David Geta. Ouais. Sinon, il y aussi tous les gens qui tournent autour de la French house (Daft Punk était le plus visible, mais si on se promène dans le monde de la musique électronique, les français sont légions : Vitalic, Carpenter Brut, Nairod (oui oui, je cite aussi des compositeurs ultra contemporains et confidentiels), French79, etc.). Alors, on aime ou pas. Mais est-ce que ces gens font de la mauvaise musique ? De ce que je peux comprendre, globalement, non. Pourtant, ils ont leur public et touchent parfois le très, très grand public. D'aucuns vont se plaindre que les noms et même certaines paroles sont en anglais. Diantre. Quel drame ! Une lingua franca à été imposée par les circonstances et les gens s'en servent. Téléphonez à la presse, interviewez les académiciens Français qui ne font rien d'efficace pour régler la question ! Vite ! Ausecours !

Et si on me dit que tous ces acteurs et musicos n'ont jamais osé prendre des risques... j'aimerai qu'on m'explique. Oui, on peut innover et jouer avec les attentes du public. Des fois ça marche, des fois non, des fois ça divise. Mais on peut le faire et quand même rester aimé par son public. Faut-il déjà en avoir un. Et à ce que je comprend, c'est la crise que connait le cinéma français. Et c'est une crise très française.

À force de prendre le public pour un con, à force de penser que « divertissement » ou « populaire » (parce que c'est le populaire qui est peut-être le vrai fond du problème...) est l'opposé absolu de « intelligent » ou recherché, ils récoltent la même chose que l'académie Française. Ils deviennent obsolètes, redondant, inutiles, vivant au crochets des subsides publiques, dans une logique incestueuse de reproduction sociale. Et ils sont délaissés. Et on peut arguer qu'ils le méritent.

Et juste pour la blague : Edgar Wright. Il fait du divertissement, populaire. Est-ce que ses films sont cons pour autant ?
Du reste, on peut remarquer que certains classiques... sont très mauvais. Donc bon, le relatif, post-modernisme, midi à sa porte, etc.

Bref, je ne dis pas que c'est facile. Je ne saurai pas le faire. Mais je comprend que c'est possible, et qu'il y en a qui essaient honnêtement. Et certains qui réussissent. La recherche et développement du cinéma français pourrait servir à ça aussi. Parce que, j'ai une question conne. À quoi sert un livre qui est impossible à lire pour l'immense majorité des gens ? À quoi sert un art qui est hostile et rebutant pour le public ? Grandes questions auxquels je n'ai pas de réponse, si ce n'est qu'on peut très bien faire des œuvres avec plusieurs niveaux de lecture, qu'on peut écrire à l'occasion des livres très intimes et difficilement pénétrables et, parfois même, qui ne sont destinés à personne.

Mais quand on fait ce genre de trucs, même si la réception d'une œuvre fini toujours par échapper au producteur (au sens large), sinon tout aurait du succès, on devrait quand même s'attendre au fait que sa Maison des épreuves se vende peu, ou mal, que ce soit une curiosité pour passionnés. Ne faire que ça et s'attendre à ce que les gens viennent voir en permanence, c'est du suicide. Pour le coup, je vais paraître limite réac., mais le monde ne peut pas porter toutes les wannabe ballerines et wannabe Dostoeïski. Au fond, qui est le con dans l'histoire. Le public ? ou la clique d'importants qui passe son temps à dire que le public ne comprend pas... alors que c'est leur putain de travail, de se faire comprendre du public. C'est quand même dingue ça !
Alors, qu'on me fasse pas dire ce que je n'ai pas écris. Le public est aussi injuste, quasi divin dans ses dessins et ses attentes. Il aime ou n'aime pas, parfois pour des raisons quasi indéchiffrables. Certains devraient percer, ont beaucoup de talent, le « mérite » (quoi que ça veuille dire), mais n'y arrivent pas. Mais je suis pas là pour disserter de la supposée justesse de la vie et d'un univers indifférent, mais du cinéma français.
Tugdual a écrit : mercredi 19 octobre 2022 à 22:55 Je ne suis pas sûr de ça. Avant la pandémie, il me semble bien que la fréquentation des cinémas était bonne. C'est la pandémie et l'explosion des offres de streaming qui ont compliqué la situation.

Mais distribution et production sont deux choses différentes. Et on voit aujourd'hui des producteurs qui envisagent de se passer des distributeurs, en investissant dans leur propre plateforme de streaming.
Je ne pense pas que le streaming puisse réellement remplacer le présentiel. Que le cinéma perde des parts, j'imagine. Mais si il fait sa part bien, il ne mourra pas, tout simplement parce qu'il pourra toujours faire des choses mieux que le numérique. Encore faut-il que les gérants de salle daignent le faire.

Pour ce qui est production française et monopole de certains films par les plateformes, je plaide l'incompétence : j'en sais rien.

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In fine, j'espère ne pas avoir été trop acide et ne pas avoir dit de conneries. Il y a des craintes légitimes et des problèmes réels. Mais d'autres qui me semblent beaucoup moins raisonnables. J'ai l'impression de voir un bis repetita de la crise de l'édition et des historiens. Le gens lisent plus qu'avant (et regardent plus d'images animées qu'avant). Mais ceux qui n'ont pas pris le train en marche paniquent... alors qu'ils parfois tout fait pour rater ledit train. :innocent:
En espérant avoir été utile et constructif. Reste ouvert à nouveaux éléments, pour mieux être, mieux faire.
Identifié HQI, après suspicions de TSA. Troubles anxio-dépressifs chroniques. TPOC?