Assez récemment, j'ai lu la "bible" de Battlestar Galactica (2003). Pour une série, un livre ou un film, que sais-je encore, une bible est un document de référence auquel l'auteur ou les auteurs peut avoir recours pendant le processus d'écriture. C'est assez pratique si celui-ci est long, sur plusieurs années. Typiquement, pour BSG, ça contient des données techniques et technologiques sur l'univers de la série, mais aussi les déclarations d'intention, notamment celle pour une sorte de SF "low-tech" que j'avais vraiment beaucoup aimé.
C'est amusant de voir que les forces comme les faiblesses de la série se retrouvent dans ce document de départ : les éléments d'histoires mal définis avec les antagonistes et par sûr exactement d'où ils vont aller avec leur machin, mais ils savent qu'ils veulent mettre l'humanité des personnage au centre de leur affaire, en évitant la "technologie magique". Et pour le coup, leurs intentions claires et bien définies sont les forces de la série, qui est louée pour l'humanité et le réalisme des personnages, une approche "pragmatique" et "réaliste" de la technologie, mais dont beaucoup condamnent la fin... qui semble sortie d'un chapeau, ce qui n'est pas totalement faux. De manière générale, je trouve que les traitement des Cylons est assez bancale et plus proche d'une ébauche que quelque chose vraiment bien pensée jusqu'au bout. J'aime beaucoup la série, mais ça ne change rien au fait qu'elle ait des défauts. Bref.
En rangeant mon calibre, je me suis souvenu avoir lu l'
Appel de la Forêt et
Cœur de chien, deux histoires avec des chiens dedans qui m'ont plutôt fendu le cœur. L'une est russe, donc, évidemment, les personnages appréciables finissent mal, et les raclure s'en sorte. Désolé pour la caricature, mais sur la bonne dizaine de romans et de nouvelles russes que j'ai lu de ma vie, je n'ai pas encore rencontré d'exception à la règle. Ce qui est quand même particulier.
Je me pose aussi la question de relire le Palais des Rêves, d'Ismaël Kadaré. Alors que j'ai beaucoup de livres inconnus à lire. La raison est que le style de Kadaré, comme celui de Kafka, ressemble plutôt au mien, dans le sens où je suis assez fort (en tout cas loué) pour les descriptions, narrations et ambiances. Mais je suis peu habitué aux dialogues. J'ai vraiment envie d'écrire des trucs à l'occasion. Mais je suis en permanence paralysé par tout plein de choses. Outre le perfectionnisme,
les phantasmes de grandeur dont j'ai assez honte, mais auquel l'adulte né d'un gamin assoiffé de reconnaissance que je suis n'arrive pas à échapper, le problème du sujet, je procrastine d'hésitation en première page avorté, inquiétudes perpétuelles. C'est fou comme une idée est belle quand elle reste en son royaume, mais devient toujours gauche, pauvre et maladroite quand elle est tirée dans le réel par les tentatives d’exécution.