A quoi sert un psychiatre pour les personnes Asperger ?

[MotchoLoLo]

J'ignorais que les psychiatres du CRA faisaient des suivis.
Idem pour les psychologues.
C'est une chance pour toi.

Oui, je trouve que le suivi par des personnes compétentes vis à vis de l'autisme et tout ce qui tourne autour (MDPH etc...) est vraiment un plus. Pour avoir été suivi par des psys sans compétences vis à vis de l'autisme, c'est le jour et la nuit.

[margotton91]

C'est, en effet, bien pour vous et tant mieux...

Pour l'autisme comme pour beaucoup d'autres domaines en lien avec la santé (physique et/ou mentale), il ressort qu'il existe, hélas, des inégalités territoriales de prise en charge... sans même parler des inégalités entre les grandes villes et les zones rurales...

[Fluxus]

J'ignorais que les psychiatres du CRA faisaient des suivis.
Idem pour les psychologues.
C'est une chance pour toi.

Idem, dans mon cas, j'aurais fortement apprécié avoir un suivi auprès du C.R.A. qui m'a diagnostiqué, notamment parce que certains professionnels avaient des pratiques qui correspondaient totalement à mes besoins. Mais ils ont été clair sur le fait qu'au C.R.A., ils ne s'occupaient que de la partie diagnostic et ne faisaient pas de suivis à proprement parler.

Après, j'imagine qu'il y a être suivi dans les locaux du C.R.A. et être suivi par un professionnel qui bosse aussi en C.R.A. .

Je dis ça parce que généralement, les professionnels qui interviennent dans les structures en C.R.A. sont parfois aussi en cabinet libéral à côté ou dans d'autres structures.

Bref, dans ma région et au niveau du C.R.A. qui m'a diagnostiqué, j'avais tout de même la possibilité de consulter sur RDV les professionnels du C.R.A. pour de l'information, des renseignements, des questions pratiques, consulter de la documentation et tout le reste ou même envoyer des mails mais ils avaient été formels sur le "pas de suivi".

Après, y a aussi "suivi" et "suivi". C'est sûr que le CRA n'est pas une plateforme pour du suivi continu mais rien n'empêche d'aller faire le point avec eux ou d'aller échanger sur les évolutions après le diag etc.

Mais bon, j'ai récemment eu la chance de tenter la négociation auprès d'une personne que je trouve très compétente dans les TSA et qui ne bosse plus au C.R.A. et j'attends encore un retour. Si je peux décrocher 1 suivi avec, j'aurai tout gagné.

[mathieu frank]

a rein , a part pour l’administratif (aah), c'est juste une contrainte

[Lilas]

Je pense que si l'on a pas de comorbidités, ce n'est pas nécessaire.
De mon côté, j'ai été adressée à une psychiatre pour troubles anxio-dépressifs, pas pour mon TSA.
Elle m'a bien aidé quand j'ai craqué à cause du travail, en m'arrêtant puis en me prescrivant un mi-temps thérapeutique, et en me prescrivant un traitement qui fonctionne bien sur moi.
Aujourd'hui je continue à la voir une fois par mois. Elle prend de mes nouvelles (elle écoute ce que je dis et prends des notes), me donne des conseils, et renouvelle mon ordonnance.
Le seul hic est qu'elle n'est pas conventionnée et que c'est entièrement de ma poche.
J'ai regardé si je ne pouvais pas plutôt consulter un psychiatre conventionné près de chez moi, maintenant que mon état est bien stabilisé, mais le seul de ma ville fait dans la psychanalyse, ce qui ne m'inspire pas confiance.
Et puis je ne sais pas trop comment dire à ma psychiatre actuelle que je voudrais changer, alors qu'elle m'a bien aidée.

[margotton91]

Bonsoir Lilas,

Ce n'est probablement pas à vous que je vais apprendre, vu que vous modérez depuis assez longtemps maintenant ce forum, que tous les psychiatres ne sont pas compétents concernant le TSA, d'autant plus s'ils sont de l'"ancienne génération"...

Vu que le seul qui est présent dans la ville où vous vivez se revendique comme étant de culture psychanalytique, et que la psychanalyse n'est pas recommandée par la Haute Autorité de Santé pour le suivi, l'accompagnement des personnes TSA, je pense, en effet, qu'il est préférable que vous vous absteniez de le consulter...

Bon courage

Aujourd'hui je continue à la voir une fois par mois. Elle prend de mes nouvelles (elle écoute ce que je dis et prends des notes), me donne des conseils, et renouvelle mon ordonnance.
Le seul hic est qu'elle n'est pas conventionnée et que c'est entièrement de ma poche.
J'ai regardé si je ne pouvais pas plutôt consulter un psychiatre conventionné près de chez moi, maintenant que mon état est bien stabilisé, mais le seul de ma ville fait dans la psychanalyse, ce qui ne m'inspire pas confiance.
... alors qu'elle m'a bien aidée.

[Lilas]

je pense, en effet, qu'il est préférable que vous vous absteniez de le consulter...

Oui, c'est d'ailleurs en premier lieu ce qui m'a dissuadée.

[freeshost]

J'en voyais pendant le processus de diagnostic.

Une fois le diagnostic entériné (en juin 2014) ainsi que les démarches rentières abouties, je lui ai dit que je n'avais plus besoin de le voir, ne voyant pas à quoi ça me servirait.

Pour mieux comprendre l'autisme, je lis des ressources sur l'autisme, je discute avec des personnes autistes.

Et je lis divers autres livres sur plein de sciences (psychologie, sociologie, autisme, etc.), en plus de me nourrir de l'actualité (les analyses de divers experts, les témoignages divers, etc.).

J'ai la chance de ne pas avoir besoin de médicaments, de ne pas avoir vécu de dépression ou de syndrome d'épuisement ou de traumatisme psychique.

[Petronille]

Je vois encore la psychiatre qui a fait mon diagnostic en septembre 2020.
Je suis encore à temps partiel thérapeutique, maintenant à 80%. Je reprends à temps complet début juin, avec 3 jours de télétravail (youhouhou ! ).
L'appui de ma psychiatre a été très important pour tout ce que j'ai pu obtenir dans le cadre professionnel : dossier RQTH, temps partiel thérapeutique durée maximale (1 an), relations avec le médecin du travail pour les aménagements de mon poste ...
J'estime être sortie (à peu près) du burnout, j'ai repris le travail il y a un an.
Je ne prends aucun médicament, et je pense avoir encore une ou deux séances avec ma psychiatre, ensuite je serai suffisamment "sur les rails" pour ne plus en avoir besoin, je pense. Je connais de mieux en mieux la façon dont je fonctionne, ce qui est bon ou mauvais pour moi, et j'apprends, comme le dit Freeshost, en lisant beaucoup et en discutant avec d'autres personnes autistes.

[Framboise]

Message supprimé, désolée.

[Tugdual]

Modération (Tugdual) : 
Rappel : la section "Espace TSA", comme son sous-titre le précise, est dédiée aux témoignages des personnes diagnostiquées (voir les détails ici et la synthèse là).

[muffin]

De mon côté je me dis qu'il me faut quelques mois après le diagnostic, pour démeler ce qui relève du TSA, de la personnalité et des comorbidités. C'est complexe je trouve. Selon la psychiatre, il faut passer par cette phase de "re-structuration" de la vie dans son entièreté et puis ensuite voir les difficultés qui demeurent. C'est un sacré travail qui demande un solide accompagnement que j'ai pu trouver auprès d'un neuropsychologue rattaché au CRA. Je suis toujours suivie par une psychiatre spécialisée en troubles neuro-développementaux mais elle n'est pas prescriptive et maintenant, la question de prise de Ritaline se pose sérieusement. Aussi elle me dirige vers un autre psychiatre de ma région qui lui ne semble pas spécialisé en TSA, ça m'inquiète un peu. Il y a aussi la question des TCC et de la psycho- éducation à entreprendre. Le suivi par le service SAVS aussi, primordial. Cela a un coût certain non négligeable qu'il faut prendre en considération.C'est complexe.

J'imagine que de mon côté en tout cas (cadre d'un diagnostic tardif) le psychiatre sera là dans le cadre des comorbidités (les déterminer, les nommer, les traiter), le neuropsychologue dans le cadre des "problématiques quotidiennes", le SAVS dans le cadre de la "vie pratique". Ca serait ça l'idéal...

Mais il y a vraiment cette question de "restructuration" et de "stabilisation"à la lumière du TSA en tout premier plan et ENSUITE de l'évaluation et de la gestion des comorbidités selon la nature des difficultés qui demeurent malgré la "restructuration".

[lucius]

Franchement, de par mes nombreuses expériences (et j'en ai vu beaucoup trop), à part le côté administratif comme me faire un certificat, voir un psy a toujours été soit contreproductif soit une perte de temps pour moi. Mais j'avais déjà raconté tout cela précédemment.

Entre ceux qui n'écoutaient pas, ceux qui avaient une opinion toute faite ( résultat diagnostic tardif officiel mais que certains psys aiment encore contestés), payer 80-100 euros (même un à 120, tout cela pour même pas 30 min de consultation en réalité) juste pour avoir une prescription non-désirée de médicaments que je mettais à la poubelle tout de suite, me faire sentir plus mal en sortant, passer plus de temps pour les voir à pieds ou en transports (des fois 1h30) alors que la consultation durait 20-25 min au lieu des 40 min prévues (j'avais pourtant gueulé dessus sur la consultation raccourcie), pas d'alternatives thérapeutiques chez un psychiatre libéral en dehors des médocs... Et souvent, j'en sortais plus mal qu'en y entrant! Plutôt que me gâcher un après-midi pour rien en les voyant et creuser mon déficit, j'aurai pu bouquiner ou faire une agréable sieste. J'ai compris que j'étais plus une "pompe à fric" (navré pour cette expression que je n'aime pas) qu'un patient pour eux.

J'ai vu qu'ils ont été incapables d'aider des proches qui ont passé la majorité de leur vie sous médocs (au départ une simple dépression) au point de les rendre dépendants ("Si je prends pas mes médicaments ce matin, je m'écroule et je pleure", '"je ne vais pas bien car je n'ai pas pris mes médicaments à midi"... les phrases qu'ils me disent -même si je pense qu'ils s'étaient persuadés de cela avec cet effet nocebo-). Comme si j'avais envie de finir comme eux!
Je me demande même si les psychiatres n'ont pas amplifié leurs problèmes.

[margotton91]

Bonsoir,

Je reviens sur ce fil, quelques mois après y avoir déjà contribué.

C'est malheureux à écrire, face à la majorité d'entre vous, j'en ai presque honte mais je réalise que, pour une rare fois, j'ai finalement eu beaucoup de chance... Cela me change donc par rapport à d'habitude.

Vu tout ce qu'il a déjà fait pour moi, je l'ai remercié, il y a déjà quelque temps, de m'avoir autant aidée (cf. mon précédent post). Sans compter que, en plus, il est conventionné secteur 1, que c'est à une distance raisonnable de chez moi (15 km), dans une petite ville. Bon, c'est vrai, je conduis et j'ai une voiture.

Maintenant, je souhaite seulement qu'il travaille au moins jusqu'à 70 ans. Il est un peu plus âgé que moi. Lorsqu'il arrêtera son activité, là, cela risque d'être compliqué vu que ce n'est pas la spécialité la plus choisie par les étudiants en médecine. En général, lorsqu'un psychiatre libéral prend sa retraite, il n'est pas remplacé : raison pour laquelle il y en a de moins en moins...

[lucius]

C'est malheureux à écrire, face à la majorité d'entre vous, j'en ai presque honte mais je réalise que, pour une rare fois, j'ai finalement eu beaucoup de chance... Cela me change donc par rapport à d'habitude.

C'est très bien que vous ayez trouvé quelqu'un qui vous aide!